Propre, précis et appliqué, le Orbea Rallon R6 coche toutes les cases !

Depuis quelques temps maintenant, on observe un phénomène bien établi dans les stats d’audience FullAttack : Orbea s’est installée parmi les marques leaders sur les pratiques All Mountain et Enduro ! Plus précisément, cette tendance date de l’arrivée sur le marché du Orbea Rallon R5, confortée ensuite par l’incontestable succès du Occam. Si bien que désormais, l’enjeu est de taille pour la marque espagnole : tenir son rang ! C’est tout le challenge auquel le Orbea Rallon R6 s’attaque. Il se pourrait bien que les qualités premières de l’équipe en place chez Orbea soient encore meilleures à ce petit jeu…

Jusqu’ici…

Par le passé – depuis 2013 et la toute première saison Enduro World Series à vrai dire – j’ai plusieurs fois eu l’opportunité de côtoyer le staff en place chez Orbea. Et à chaque fois, j’en ai retenu la même application à faire les choses. Étape par étape, proprement, et dans les règles de l’art, quoi qu’il arrive, quite à laisser filer des opportunités. Sur un marché en forte progression et où tout va très vite, ça aurait pu ne pas suffir à se faire une place.

Pourtant, avec patiente et détermination, sure de ses forces, la marque s’est fait remarquer. Mieux, elle fait désormais partie des leaders ! En attestent les audiences et commentaires des articles dédiés au Rallon R5 et Occam sur FullAttack. Si bien que l’on ait une idée assez précise de ce pourquoi le R5 était plébiscité : son positionnement de vélo d’Enduro 29 pouces pas si gros – poids contenu, débattement de 150/160mm – et pas si grand – taillant petit si l’on suivait la charte des tailles Orbea…

Un vélo qui a évolué avec l’apparition d’une nouvelle biellette offrant plus de débattement et de progressivité, en même temps qu’un autre modèle faisait peau neuve au catalogue : le Occam. Un petit frère qui a légitimement fait de l’ombre aux raisons du succès initiale du R5. Rallon ou Occam, lequel choisir ?! Une question d’autant plus cruciale que dans le même temps, la pratique en Enduro World Series et ce que l’on fait de nos vélos évolue très vite. Moins de distance à la pédale mais plus de dénivelé négatif engagé au plus haut niveau. Les Enduro représentaient 1/4 des vélos, ils en représentent désormais la moitié sur un jour d’ouverture en Bike Park tel que Whistler. Des chiffres qui parlent au souci du détail chez Orbea…

Les cases à cocher…

Outre l’évolution de la pratique, il faut aussi tenir compte de l’évolution du marché pour jauger du bon moment pour renouveler un vélo. Précurseur et dans le bon registre à sa naissance, le Rallon R5 a connu un franc succès. C’est au fil du temps et des petits progrès des autres marques, mis bout à bout, qu’il a bien vieilli, mais vieilli quand même. C’est l’essence même d’un marché régit par la libre concurrence.

On pouvait donc l’établir au fur et à mesure des essais et commentaires FullAttack : la liste des pistes et points d’améliorations en vue d’un possible Orbea Rallon R6 se précisait. Si bien qu’au moment d’être convié à la présentation de cette nouvelle version, les cases à cocher étaient évidentes : une charte des tailles revue et corrigée, un triangle avant moins raide, une cinématique moins sujette à l’anti-squat, mettant au propre ce qu’apportait la nouvelle biellette, voir compatible mullet…

Orbea Rallon R6

  • Vélo d’Enduro
  • Full 29/Mullet
  • 160/170mm
  • Cadre Full carbone
  • Point de pivot fixe, concentricité à l’axe arrière
  • Reach 485 mm (tailles L) & offset 44 mm
  • Tube de selle droit 77,5°
  • Freins 200 mm AV/AR
  • 4 modèles + MyO, 4 tailles, de 4299 à 8999 €
  • Fiche technique sur orbea.com/

Orbea Rallon R6

C’est bien simple, le Orbea Rallon R6 coche toutes les cases sur lesquelles on l’attendait, et même plus. Au premier regard, il faut jouer au jeux des septs différences pour le distinguer du R5. Mais dans les faits, il y a bien eu du travail…

Xavi Narbaiza – ingénieur historique – et Markel Uriarte – ex pilote EWS Orbea, désormais Product Manager de la gamme MTB Trail – transpirent la fameuse application Orbea. Notamment à l’écoute des pilotes du Team Orbea EWS où Damien Oton et Laura Charles s’expriment. Le premier, c’est bien simple, tient à préciser que « pour la première fois dans ma carrière, quand une marque me demande ce que je voudrais améliorer sur le vélo, elle retient tout, au final, sans avoir cédé aux sirènes du marketing entre temps ! »

Sizing !

Première case et non des moindres, celle des tailles ! On n’aurait pas accepté un nouveau Rallon sans qu’il corrige le tir sur ce point… C’est fait, et de belle manière. Quatre tailles sont désormais au tableau des géométries du Orbea Rallon R6. Ça n’atteint pas les 5 gabarits de certains concurrents, mais c’est une bonne moyenne. D’autant que désormais, les chiffres plaident en faveur d’une vraie taille pour les grands gabarits, au dessus de 1m85/90… De 435 à 510mm de reach, il y de la place, d’autant que les 485mm de la taille L démontrent que les choses rentrent dans l’ordre ou plutôt, s’inscrivent dans la bonne tendance du moment.

Mieux même, le sizing du Orbea Rallon R6 veut se placer en pointe de ce que la concurrence peut proposer. Ici aussi donc, les douilles et tube de selle sont volontairement courts. On doit pouvoir choisir entre 2 à 3 tailles, en fonction de ses attentes. Pour s’y retrouver, Orbea procure d’ailleurs désormais un tableau très lisible et pratique. Il suffit de connaitre sa taille, et le comportement du vélo souhaité – rapide (fast), équilibré (balanced) ou agile (nimble) pour connaitre la taille suggérée…

Pour le reste des chiffres, la géométrie du Orbea Rallon R6 en profite pour se placer dans la bonne moyenne de la tendance actuelle. Tube de selle redressé, bases légèrement rallongées – 5mm, c’était un souhait des pilotes du team – angle de direction légèrement plus couché – 0,5° d’angle en moins – boitier légèrement plus bas pour rester l’un des plus bas du marché – encore 3mm grapillés… On recentre le pilote sur un vélo dont la répartition des masses s’harmonise quelque peu.

Steep’n deep

Pour parvenir à proposer la charte des tailles désormais en vigueur, Orbea s’est notamment appliqué sur les hauteurs de tube de selle, et sur les débattements de tige de selle qu’elles permettent. Ainsi, quelle que soit la taille de cadre, et le débattement retenu, Orbea assure que l’on doit pouvoir insérer la tige jusqu’au collier, pour profiter de la selle au plus bas. Tout rentre dans le cadre, spécifiquement travaillé pour. Tube de selle redressé et profond, c’est ce que signifie le concept steep’n deep détaillé ici…

Rigidité/Raideur

Lecteurs assidus FulllAttack, vous savez que la rigidité/raideur fait partie de ce à quoi l’on tient. En la matière, le triangle avant du R5 était exigeant. Était-ce la présence du renfort le long de l’amortisseur, et/ou le profil des tubes, et/ou le carbone employé ?! Difficile à dire. Toujours est-il que produire un vélo moins raide faisait aussi partie des suggestions des pilotes du team EWS, Damien Oton en tête.

Si bien que pour cette partie du projet, l’aigle catalan a eu l’opportunité d’essayer un triangle avant évidé, muni d’un dispositif spécifique : une plaque de renfort dont l’influence varie en fonction du nombre de vis utilisées pour raccorder. Au final, c’est à l’équivalent sans vis, ou presque, que le Orbea Rallon R6 équivaut, soit une des versions les moins raides passées à l’essai. Pour y parvenir, les tubes du triangle avant on des profils légèrement moins imposants, tandis que le carbone est travaillé différemment…

Cinématique

En matière de cinématique aussi, le Orbea Rallon R6 avait de quoi être attendu. Le précédent avait déjà connu une évolution en cours de carrière, avec l’apparition d’une nouvelle biellette – portant le débattement à 160mm et la progressivité à 20%. Mais c’est notamment en matière d’anti-squat qu’il y avait à faire, les valeurs très élevée amenant systématiquement les pilotes les plus exigeants à utiliser des grands plateaux pour en limiter les effets. On le voit plus en détail en lisant les courbes…

Galerie Commentée :

Mullet / MX !

Sur le marché actuel, une autre tendance est en cours : celle du montage mullet/MX – roue avant de 29, roue arrière de 27,5 pouces. Et les pilotes Orbea EWS sont évidement aux premières loges puisque c’est grâce à une évolution des règlements UCI qu’un tel montage est désormais autorisé, et utilisé par certains concurrents, en compétition.

Toujours très appliquée, l’équipe de travail Orbea a donc mené sa propre étude sur le sujet : via un pied d’amortisseur garantissant la même géométrie, et des caractéristiques cinématiques très proches, les pilotes ont été amené à comparer et chronométrer sur différentes spéciales le full 29 face au Mullet/MX.

Dans ces conditions, les résultats sont assez proches de ce que l’on sait à ce sujet : le 29 est globalement plus rapide et neutre, mais le Mullet/MX apporte des sensations, et l’emporte dans la pente et quand ça tricote sec ! Le Orbea Rallon R6 tire donc parti de cette expérience. Au sein du programme MyO, le choix entre Full 29 et Mullet/MX doit apparaitre, le temps que la conjoncture actuelle le permette. Et dans tous les cas, les Orbea Rallon R6 sont vendus avec les deux pieds d’amortisseur, directement.

LockR

En matière d’évolutions/nouveautés, on pourrait s’arrêter là. Pourtant, les pilotes du team Orbea avaient une autre demande à exaucer : une boite à gants ! De quoi ranger proprement les outils, le matériel de réparation et si possible, de quoi se ravitailler. C’est chose faite sur le Orbea Rallon R6, et de différentes manières…

Toujours localisé au pied du tube oblique, le porte gourde est désormais fixé sur une plaque amovible. Il suffit d’actionner le levier pour la déverrouiller. Sous cette plaque, possibilité de fixer un multi-outil et/ou un kit mèches, par exemple. Dans le tube oblique, une au dessus, et une au dessous de la trappe : deux poches Néoprène livrées d’origine. On peut y glisser une petite veste, une chambre à air, du ravitaillement, d’autres outils. Elles doivent permettre de tout garder en place sans que rien ne bouge, n’endommage ou fasse de bruit. On doit ainsi pouvoir les attraper facilement pour les sortir dès que l’on soulève la trappe. Pour les petits ajustements, pas besoin d’ouvrir la boite à gants. Un multi-outil avec les plus petites clés six pans viennent se loger/s’aimanter dans l’axe de la biellette. Tandis que de la plus grosse, de 6mm, se situe dans l’axe de roue arrière.

Protections

Enfin, quitte à parler des petits secrets que renferme le cadre, parlons protections. Comme son prédécesseur, et plus encore comme c’est un impératif désormais, le Orbea Rallon R6 embarque plusieurs protections plastiques double densité.

L’étanchéité elle aussi monte en gamme. En plus de celle intégrée aux roulements Enduro Bearing utilisés, Orbea a ajouté des joints industriels spécifiques aux montages. Qui plus est, les passages des axes ne débouchent pas à l’intérieur du cadre, aucune chance donc d’être contaminé de la sorte…

Chasse aux pépites…

L’air de rien, la liste de petites évolution apportées par le Orbea Rallon R6 est conséquente. Pour en découvrir les réels effets, direction… Les Pyrénées ! C’est la troisième fois qu’Orbea m’y convie pour découvrir l’un de leurs vélos. Et c’est la troisième fois que le spot – qui paie pas de mine à priori – s’avère être une pépite de premier ordre ! Après Benasque et Nocito, me voilà donc dans le Val d’Aran. Et après avoir constaté que le Canigou, l’Andorre, Luchon, Loudenvielle et Ainsa valent aussi le coup d’oeil… Je finis par croire que chaque vallée du massif vaut de l’or dans ces montagnes !

C’est en tout cas ce qu’ont bien compris Doug, Igor, Antonio – guides Basque MTB – et le local Marc, à la navette via Aran Bike Park. Entre la zone Enduromies pour prendre des marques, les hauteurs pour confirmer, une excursion sur les hauteurs de l’hospice de France pour rouler Entecada et finir en beauté par le bike park de Bassa d’Oles / Aubert… C’est bien simple, il n’y a pas un mètre de chemin à jeter ! Et puisque leur travail est sans reproche, les conditions sont optimales pour que l’on puisse faire notre job sur un festival de belles traces avec passages successifs pour mettre tour à tour à profit les options qu’offrent le programme MyO : les roues – carbone et alu – les suspensions – air et ressort – et le montage – Full 29 ou Mullet/MX. Voilà, entre autres, ce que j’en retiens…

Sizing au poil…

Quelques mots tout d’abord, sur le sizing du Orbea Rallon R6. Comme à mon habitude, j’ai souhaité rouler une taille L pour commencer. Un paramètre commun à chaque expérience, qui doit me permettre de jauger comment taillent les différents vélos que j’essaie. Sur le R5, j’en était vite arrivé à la conclusion que c’était trop petit, pas en phase avec la vitesse que le vélo rendait possible.

Cette fois, rien de tout ça. J’ai débuté, et j’ai poursuivi sur le L, sans jamais un signe qui m’aurait incité à changer. Sans être extrêmement grand ou long, le Orbea Rallon R6 m’a paru dans la moyenne du moment, ni plus, ni moins. Les choses sont bel et bien rentrées dans l’ordre de ce point de vue. Et s’il apparaît possible de jouer des tailles comme on a pu en faire l’expérience par ailleurs, ma première impression confirme qu’avec mes 1m82, je me situe bien au coeur de la taille L telle que le suggère le tableau Orbea…

Raideur en chute…

Autre point de travail sur lequel il me tardait de poser une impression : la raideur du triangle avant du nouvel Orbea Rallon R6. Les longs run, volontairement poussés top to bottom lors de cette prise en main, et les rotations successives sur la piste plus marquée de la Coppa Catalana donnent une première bonne indication. L’opportunité de changer de roues – Race Face carbone vs aluminium – aussi.

Au final, et pour l’heure, le Orbea Rallon R6 me parait effectivement plus tolérant, confortable, docile, que son prédécesseur. Néanmoins, il ne me semble pas se distinguer de la moyenne actuelle. J’ai roulé plus tolérant et souple ces derniers temps. J’ai donc surtout le sentiment que le précédent triangle en avait à revendre, et que le travail effectué sur cet Orbea Rallon R6 permet avant tout de se replacer au coeur du marché.

Suspension en pointe…

En matière de suspensions, cette présentation me permet de mettre tour à tour l’air et le ressort à profit. Sur le premier, le Orbea Rallon R6 est vendu d’origine avec deux réducteurs de volume. J’en utilise un, avec satisfaction. Sur le second, entre le tampon de fin de course généreux et la nouvelle courbe de ratio mise en oeuvre, là aussi le résultat évite totalement de sentir une quelconque fin de course abrupte.

Dans les deux cas, les réglages dont je viens à faire usage sont tout à fait conventionnels. Détentes basses vitesses d’abord à mi-plage, puis 2/3 ouvertes lorsque le rythme et la confiance augmentent. Détente haute vitesse à mi-plage pour garder un vélo serein quand ça tape plus fort. Je note simplement qu’avec la technologie VVC désormais étendue à toutes les voies sur les suspensions FOX 2022, j’utilise volontiers un peu de compressions hautes et basses vitesses là où je ne m’y aventurais qu’en dernier recours, l’ensemble devenant trop vite, trop inconfortable.

En tout et pour tout, je relève tout bonnement qu’à la longue, j’ouvre légèrement plus en compression lorsque je fais usage de la petite roue arrière qui butte logiquement plus dans le terrain. Mais dans tous les cas, tout reste dans des plages logiques. Tous les feux sont donc au vert. Ces observations me font surtout dire qu’une fois de plus – après le Occam – le Orbea Rallon R6 s’accorde bien avec les capacités des suspensions du moment…

Full 29 vs Mullet

L’approche Orbea a quelques chose d’intéressant en matière de montage full 29 vs Mullet. Elle permet de comparer l’intérêt de chaque en s’assurant qu’aucun paramètre ou presque, ne vienne interférer. En un sens, ce que j’écris là contredit mes conclusions à ce sujet. Compte tenu des paramètres mis en jeu, pour tirer pleinement parti du mullet, un vélo doit être spécifiquement développé pour…

Il n’empêche que d’un point de vue marketing, offrir la possibilité de comparer sans que d’autres paramètres ou choix n’interfèrent a son sens : lors de l’expérience, on est certain de la provenance des différences ressenties, et l’on choisit en son âme et conscience. Et une fois encore, le Orbea Rallon R6 est sans surprise, là où on l’attend. Le Mullet a effectivement son intérêt dans la pente – où l’on vient de toute façon à frôler la roue arrière tant le boitier est idéalement bas. Il a aussi son petit quelque chose de plus quand les virages s’enchaînent et que les appels/contre-appels se déchainent.

Ma préférence ?

À l’image de cette opportunité de prise en main – fournie et appliquée – mes retours portent précisément sur les différents points évoqués jusqu’ici. Alors, parmi toutes les configurations mise à l’épreuve, laquelle a ma préférence ? Comme je l’ai écris récemment, j’apprécie les vélos bien posés au sol, mais sur lesquels on peut pousser en courbe, sauter à l’envie, et pumper quand bon nous semble…Si bien que j’ai préféré le Orbea Rallon R6 en roues alu, amortisseur à ressort et montage mullet. Sur ces deux derniers points, c’est une première pour moi !

Ici, le Orbea Rallon R6 n’a pas la fermeté habituelle du ressort qui me gène habituellement en seconde partie de course. La marge est belle pour prendre des initiative alors que le terrain est défoncé. Et quand il s’agit de piloter finement et rapidement, le petit avantage du mullet prend tout son sens. C’est que le boitier, bas quoi qu’il en soit, incite à raser la roue arrière. L’anti-rise, qui plaque généreusement la roue au sol sans catapulter, s’exprime encore mieux avec la petite roue qui mord dans les trous… Et au final, les suspensions FOX 2022 et l’anti-squat en baisse compense l’inconvénient habituel de la roue de 27,5 pouces qui brasse.

Qu’en penser ?!

Que retenir de ces impressions ? À mon sens, le Orbea Rallon R6 est au rendez-vous, et tient son rang. À son guidon, J’ai retrouvé tout ce qui faisait les qualités et le tempérament passe-partout de son prédécesseur, méticuleusement ajusté pour tenir le rang où on l’attend : un best seller, et possiblement une nouvelle référence du moment.

Ça mértie forcément de poursuivre l’essai pour finir de s’en convaincre, et mieux préciser les traits d’un caractère très polissé. Mais le meilleur constat face à ça, c’est qu’au final, le Orbea Rallon R6 se fait oublier. Il s’efface, comme pour mieux laisser le pilote apprécier le terrain et l’instant.

Le Orbea Rallon R6 se place au coeur du marché, on n’a pas fini d’en entendre parler..!

Alors certes, ce que j’écris là peut paraitre contradictoire avec ce que je louais hier. Ça a néanmoins tout son sens si l’on tente de positionner chacun sur le marché. Quelque part, il y a des opposés : des vélos connotés qui ont leurs tempéraments et leur mode d’emploi presque inversés. Le Orbea Rallon R6 lui, vient se mettre au beau milieu, soit d’une certaine manière, au coeur du marché.

Le fait que personnellement, j’en vienne à choisir la configuration qui le décentre le plus, et avec succès, de cette position cardinale, me semble la meilleure observation pour étayer mon propos. Ça explique, et démontre, pourquoi selon moi, le Orbea Rallon R6 tient son rang, est là où on l’attend, et ce, pour encore un moment, je le sens…

La gamme

Comme c’est devenu une habitude chez Orbea, le Rallon R6 ne déroge pas à la règle du au programme MyO. Si 4 modèles de série sont disponibles comme ci-contre pour le millésime 2022, la possibilité de personnaliser, de la peinture au montage, reste de mise. À noter notamment que les pneus Maxxis Carcasse DH (en option), et les disques Galfer (généralisés à toute la gamme) doivent faire leur apparition dans le système ! Les premières dispos, progressives compte tenu de la conjoncture, sont attendues courant octobre…

Montages et prix > https://www.orbea.com/fr-fr/

Rédac'Chef Adjoint
  1. Etrangement le vélo est décrit comme étant à point de pivot virtuelle. Pour moi c’est un mono-pivot avec biellette. Non?

    La rallonge des tailles est bienvenue même si très conservatrice encore, et la boîte à gants bien vue. Est-ce que le cablage interne est du style « tube in tube », ou est-ce qu’on a toujours les gaines fouettant l’intérieur du cadre?

    L’évolution des prix fait mal. Le R5 LTD était en dessous de 7000 EUR il me semble. C’était pas donné déjà, mais presque cadeau par rapport au nouveau R6 🙁

    1. Salut Johann,

      je suis allé un peu vite dans le copié/collé du tableau, c’est bien un point de pivot fixe. C’est corrigé, merci. Quand tu dis conservatrice, tu parles pour la plus grande des tailles je suppose ? Pour les gaines et durites, c’est pas tube to tube mais maintenu en interne. La boite à gant offre un accès de plus pour peaufiner le montage, et les housses Néoprène remplies peuvent aussi jouer un rôle. Pour les prix, j’avais encore vérifier hier matin avant le lancement, on est sensiblement sur quelque chose d’équivalent. Tu dois confondre avec le M-TEAM qui lui est sous les 7000€. Le MLTD était déjà au dessus des 8000€…

      1. Oui effectivement je regarde la plus grande taille. 510 de reach c’est bien pour moi mais ça laissse du monde de côté (plus d’1m90).
        Pour le prix je me souviens (vaguement) de ceux au lancement. La version équivalente avec dt swiss carbon et Fox DHX2 était bien en dessous de 7000. Enfin je crois 🙂 Peut-être que c’est mieux d’oublier les prix!

  2. Tres intéressant pour un possesseur comme moi du rallon R5.
    J’ai qques questions néamoins:
    – Pourriez vous précisez en quoi l’antisquat du R5 est problématique à la descente ? J’ai beau lire l’article en lien, je n’ai pas compris.
    – Tenté par le mullet (surtout parce que la roue de 29 vient regulierement me chatouiller les bijoux en roulant), je ne comprend pas trop pourquoi ca permet plus d’agilité si les bases et empattement reste les meme (voir plus long) ?
    – Est-ce que la biellette R6 est compatible sur les modeles R5 (j’imagine que non) ?
    Merci !

    1. Bonjour Thomas,

      > en matière d’effet de chaine/anti-squat/kickback, plusieurs effets. Le premier, ça peut sembler « taper » dans les pieds, surtout si l’on roule en pédales plates, parce que sous forts impacts, les manivelles reviennent en arrière et « amplifient » la perception. Le second, c’est que la chaine a tendance à trop « tenir » la suspension. Encore une fois, quand le terrain brasse, le vélo peut paraitre moins confort, moins filtrant que d’autres. Mais comme on y gagne en dynamisme au pédalage par ailleurs, ça n’est pas 100% négatif. Ça n’est pas forcément évident de prime abord… Mais si on a l’impression de fatiguer et avoir du mal à tenir le vélo dans de longues descentes, qu’on a toujours envie de rouler avec un peu plus de SAG pour avoir plus de confort, qu’on ouvre systématiquement les compressions pour gagner en sensibilité, qu’on pense faussement que ses suspension surchauffent, etc… C’est un signe 😉 J’ai ajouté un lien à l’article, où l’on parle du fait de changer de plateau pour compenser un peu > https://fullattack.cc/retour-dexperience-lorbea-rallon-endurotribe-apres-une-saison/#ancre5

      > En matière d’agilité, l’apport du mullet ne provient pas « seulement » de ce qu’il peut permettre en matière de géométrie. C’est aussi une question d’inertie/de dynamique engendrée par l’effet gyroscopique : une petite roue est légèrement plus facile à incliner lorsqu’elle tourne. Il y a aussi le fait que lorsque l’on tourne, le vélo « pivote » autour de la surface de contact de la roue arrière au sol. sur une roue de 27,5, cette surface est légèrement moins longue, elle pivote/glisse donc légèrement plus facilement. C’est d’autant plus évident que le virage est serré… Parfois en 29, on a l’impression qu’on va voiler la roue ou déjanter le pneu… Tout ça combiné fait que quand on roule vite et/ou qu’il faut incliner/changer de bord, le petit gain a son intérêt. Pour ce qui est des bases légèrement plus longues sur le R6 qu’on pourrait penser responsable d’une perte d’agilité, il faut bien avoir en tête que ce n’est pas le seul paramètre qui entre en compte. L’empattement avant aussi augmente, ce qui fait qu’au final, la répartition des masses qui influe sur la dynamique et donc ce que l’on peut faire du vélo évolue aussi. On ne peut donc pas résumer l’agilité du vélo à la seule longueur des bases 😉

      > Techniquement, je n’ai pas demandé si dans les faits, prendre une biellette du R6 et la monter sur un R5 est possible. Il se peut que oui, il se peut que non, mais dans tous les cas, ce n’est pas « prévu » pour, qui plus est avec les montages de roulements différents (avec joints supplémentaires). Ce n’est pas comme ça qu’elle a été pensée. Cette fois-ci, ce n’est pas comme pour la fois d’avant, où la nouvelle biellette proposée suffisait à faire évoluer le R5. Outre la biellette, c’est la position du point d’articulation bases/triangle avant, la longueur des bases et des haubans, les dimensions de la biellette et celles du pied d’amortisseur qui participent à l’obtention des nouvelles caractéristiques de suspension. Donc même si on parvenait à un tel montage, rien ne garanti que le résultat serait équivalent. C’est même presque certain que non, tant ça se joue au millimètre en matière de positionnement des points d’articulation…

      Au plaisir 😉

      1. Réponse rapide, précise et totalement en lien avec ce que je ressens sur le terrain… franchement un grand merci pour tes explications.
        Si je comprends bien il faudrait que j’upgrade mon R5 avec la biellette Evo et que je mette un plateau de 36. Pour la biellette c’est faisable, mais le plateau de 36… je ne pourrais plus monter les cotes sur le vélo (je suis en 30 actuellement 🙂 )
        Je vais essayer aussi avec une roue de 27,5 à l’arrière pour voir.

        1. Je n’ai pas eu l’opportunité d’essayer, pour voir si le R5 avec la nouvelle biellette est compatible avec une roue de 27,5 pouces à l’arrière. Il y a de grandes chance pour que le boitier, assez bas d’origine, le soit trop… Il faudra au moins utiliser la position la plus haute du réglage de géométrie, mais je ne suis pas certain que ça suffise.
          Mais c’est vrai que le Mullet aurait son intérêt, pour une raison : la petite roue génère un couple, et donc jusqu’à des efforts à appliquer sur les pédales, légèrement moins importants à situation identique. Et en même temps, elle génère un développement (distance parcourue en un tour de pédalier) moins important. Si bien qu’habituellement, en passant du 29 au 27,5 à l’arrière, on peut monter un plateau 2 dents plus gros sans rien n’y perdre au pédalage. Et dans tons cas, ces deux dents peuvent te faire gagner un peu en matière d’anti-squat 😉
          Autre solution, tu peux envisager de faire usage d’un dispositif comme le « O-Chain ». c’est une étoile qui se glisse entre le pédalier et un plateau, et permet à ce dernier de tourner de quelques degrés vers l’arrière quand la chaine tire dessus. Il existe plusieurs réglages, de 6 à 12°, qu’il faut choisir en fonction du kickback du vélo, et des impressions. Plus le réglage est large, plus il faut du temps pour « enclancher » au premier coup de pédale…
          Enfin, tu fais bien de demander des précisions au sujet de l’effet de chaine et de son influence hors cas de pédalage. Il génère une puissance forcément moindre qu’en pleine relance à la pédale, mais pour différentes raisons, il reste influent même sans pédaler. On en dit plus dans l’article que voilà. Bonne lecture 😉 https://fullattack.cc/didactique-suspension-kick-back-anti-squat/

      2. j’ai oublié une question concernant l’effet de chaine/anti-squat/kickback : j’ai toujours cru que ces phénomènes n’étaient pas présents en descente, sans pédaler, car la chaine n’est pas « en prise » sur le moyeu (avec la roue libre).
        Dans ce cas , j’avais l’impression qu’il n’y avait que l’allongement de la chaine qui jouait mais que celui-ci était faible car compensé par le dérailleur.

  3. Très bon petit test le bike a l’air bien sympa ! Malheureusement aucune disponibilité ou que très peu chez les détaillants qui ont eu le droit d en avoir !

    1. Effectivement, j’ai été chez un revendeur ce matin, il n’est plus possible d’en commander! A quoi bon sortir un nouveau vélo si personne ne peut l’acheter.

  4. Ce nouveaux rallon est comme son prédécesseur le R5, vif au guidon et au pédalage ou il c’est « assagit » comme le mega ou l’enduro qui sont plus smooth moins dynamique et qui se pilotent de façon plus passive ou on laisse le vélo travailler ?

    1. Salut Fabrice,

      il m’a semblé moins « vif/raide » du guidon, et assez proche du précédent au pédalage. Je ne peux pas me prononcer vis-à-vis du Mega, mais il est clairement plus joueur que l’Enduro, qui lui fait plus « gros ».

  5. Hello,
    Pouvez vous m’indiquez comment vous calculez la progressivité ?
    Car pour moi le ratio évolue de 3,13 au début de course jusqu’à 2,35 en fin de course et donc j’arrive à 100x(3,13 – 2,35)/3,13 = 25 %.
    Merci !

  6. Hello Antoine,
    heureux propriétaire d’un occam pour sa polyvalence, je souhaiterais avoir ton avis si en montant une fox 36 de 160mm sur le R6 nous pourrions obtenir le meilleur des deux mondes Occam/Rallon ?
    Une roue avant plus collé au sol en montée, amélioration du rendement, baisse du poids (200grs) tout en conservant ses qualités de descendeur ?
    merci à toi 🙂

    1. Hello Tom,

      sincèrement, je ne sais pas. D’abord je n’ai pas rencontré cette tendance d’un vélo qui cabrerait, telle qu’il est proposé… Et pour avoir souvent joué des fourches entre 35/36 et 38, c’est pas tant en matière de rendement que ça joue. ça porte bien plus sur le comportement de la direction (ça peut changer l’angle, la chasse, l’agilité et/ou la précision du train avant). Sincèrement, pour le rendement, les 200g d’écart à cet endroit ne vont rien changer 😉

  7. Bonjour,
    J’arrive un peu après la bataille mais je me pose une question concernant ce nouveau Rallon.
    Je possède un Ibis Ripmo AF et j’aurais souhaité savoir comment le Rallon se comporte face au Ripmo.
    Je fais surtout du all mountain de 500 à 800m de dénivelé durant l’année et je pousse jusqu’en haute montagne l’été.
    J’ai pu comprendre que le Rallon pédale plutôt bien pour un enduro et reste dynamique de manière générale comparé aux plus « gros » vélos d’enduro. Mais j’ai un peu peur qu’il devienne trop « lourd » à emmener pour du all mountain « débridé »…
    Si vous vous rappelez de votre test du Ripmo AF, il y a un gros gap entre les deux en terme de dynamisme ? Et en fonction de cette réponse, est-ce que le Rallon m’apporterait un meilleur confort quand ça secoue en haute montagne, que les descentes se font longues et que la lucidité s’estompe ?
    En vous remerciant par avance 🙂

    1. Bonjour Pierre,

      l’impression rapportée au sujet du Rallon était valable pour le R5, mias l’évolution de la version R6 avec plus de débattement estompe un peu cet effet. Pour un vélo ultra polyvalent comme vous l’espérez, c’est plutôt vers le Occam LT qu’il faut se tourner chez Orbea. le Rallon R6 risque effectivement d’être un peu « lourd » à emmener 😉

  8. Salut Antoine,

    Comment se compare ce nouveau Rallon face au dernier Stumpjumper evo ?

    Vue que le Rallon est un peu moins  » gros » que ses concurrents directs et que le Stump Evo tend vers une pratique un peu enduro, est-ce qu ils sont semblablent en comportement

    Bonne journée

    1. Salut Pat,

      Je suppose que tu entends par « Rallon » le R5, pas la dernière version R6 ? Effectivement, le R5 avec un peu moins de débattement que le R6, peut être mis face au Stump Evo en matière de « positionnement » sur le marché. Au départ, s’il était vendu comme un Enduro y compris de compétition à son lancement, par la force des choses et avec l’évolution du marché/de la demande, le R5 a plus pour ce positionnement d’Enduro « pas gros », là où se positionne justement le Stump Evo. Entre les deux, par contre, ça se comporte un peut différemment sur deux points : en suspension, l’effet de chaine est moins présent sur le Stump Evo, parfois même trop, ça le rend pataud à certains moments, mais plus confortable à d’autre. Et il est d’autant plus confortable aussi que le triangle avant du R5 est réputé pour sa raideur. Ce que le R6 a corrigé, mais puisqu’il a aussi gagné en débattement et s’est aussi repositionné sur du plus « gros Enduro », c’est moins évident de comparer. Du moins, Stump Evo vs Rallon R6, on n’est plus tout à fait sur le même créneau 😉

  9. Merci beaucoup pour cette réponse complète
    Cependant je parlais bien du Rallon R6 mais j ai bien eu ma réponse 🙂
    Le stumpjumper evo va donc plus se comparer au dernier Occam LT ?

    1. Je n’ai pas encore eu l’occasion de passer suffisement de temps sur le Occam LT, c’est dans les tuyaux… Mais sur le papier, effectivement, c’est plutôt sur ce positionnement là qu’on peut partir 😉

  10. Salut Antoine,
    pourrais-tu me dire en quelle taille était le bike de test et quelle taille fais-tu ? Je me trouve entre deux et je ne sais que choisir entre le M et le L…
    Sportivement

    1. Salut Jérémie,

      J’ai roulé une taille L. Je mesure 1m82, pour 81cm d’entrejambe. À mon sens, la taille L était idéale. Et toi ?

      1. Hey super merci beaucoup pour ton retour ! Je mesure 1m77 pour 83 d’entre jambe du coup je sais pas trop sur quoi partir…. Si tu as un conseil je suis preneur 😉

  11. Alors je viens d’un commencal meta v4.2 en taille M de 2019 ressentis au top ! Confortable et stable. Il manquait juste de vivacité et lourd au pédalage.

    1. Ok merci pour ces précisions. À mon sens, la limite entre M et L se situe autour de 1m80. Donc déjà, ça plaide pour la taille M. Ensuite, quand je regarde les éléments qui définissent la position et la taille perçue (reach, stack, longueur du top tube) il y a monde d’écart entre le MEta V4.2 en M, et ne serait-ce que la taille M du Rallon. La taille L, ça serait donc plus qu’un monde ! À mon sens, ça fait donc deux raisons qui plaident en faveur de la taille M 😉

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