Le petit du monde du VTT a le chic pour se réinventer tous les quatre matins et le Mullet/MX pourrait être la prochaine occasion de le faire. On s’est déjà tous pris au moins une fois la tête avec un de ces foutus standards pour s’en convaincre. On ne va pas en dresser la liste, mais quelque part, on attend avec impatience perplexité la prochaine tendance susceptible de rebattre les cartes. Et depuis quelques temps, on entend parler de Mullet, montage MX, ou bien encore de mix 27,5/29 pouces…
Ça a déjà son lot d’afficionados à VTTAE, mais ça peine davantage à trouver sa place sur les vélos classiques. Alors, d’où ça vient ? En quoi ça consiste ? Qu’est-ce que ça peut leur apporter ? Et quel intérêt y accorder ?! On a passé les huit derniers mois à chercher des réponses, et on en a trouvé quelques bonnes ! Alors, plutôt que d’attendre que le marché nous serve ça comme la prochaine solution miracle, on prend les devants, et on pose les bases pour appréhender la suite ! Gros dossier FullAttack !
Au sommaire
- Mullet/MX, d’où ça vient ?!
- Mullet/MX, en quoi ça consiste ?!
- Matos, protocole…
- Sur le terrain !
- Les questions qui se posent ?!
- Mullet/MX, la suite ?!
Mullet/MX, d’où ça vient ?!
Le plus simplement du monde, il est question d’utiliser une roue de 29 pouces à l’avant, et une roue de 27,5 pouces à l’arrière. Les origines sont multiples, et ce serait un débat sans fin d’en attribuer la paternité. Ces derniers temps, on peut tout de même noter plusieurs influences notables qui font que nous en sommes à considérer cette option…
Les formats de roues
Il suffit de remonter à la période où le milieu s’est affolé au sujet des formats de roues. Souvenons-nous la mort du 26 pouces, et le match 27,5 / 27,5+ / 29 pouces !
À cette époque, les roues de 27,5+ avaient – à vide – un diamètre extérieur proche du 29 pouces, ce qui a – forcément – donné des idées – pas toujours bonnes – à certains. Ça part un peu de là !
L’assistance électrique
Dans le même temps, un autre concept a fait son trou : l’assistance électrique et sa puissance plus importante à faire passer au sol, à la roue arrière. Après tout, les motocross font déjà usage de ce concept depuis des lustres, pourquoi pas nous ?
C’est en tout cas l’idée qui a traversé certains esprits. Vous saisissez maintenant pourquoi les lettres MX ?! Ça parle à une partie d’entre nous, fan MXGP et championnats US. Mais pour d’autres raisons, il n’est pas forcément souhaitable qu’un tel rapprochement VTTAE/moto ait lieu.
La coupe de cheveux
C’est une des explications pour que le terme Mullet soit plus à propos. Il est pourtant largement moins sexy… Quoi que, les goûts et les couleurs… Il fait référence à cette foutue coupe de cheveux. Vous savez ? Richard Dean Anderson ? Macgyver ? Les années 80 ?!
La Coupe du Monde
En tout cas, ça a donné des idées à certains pilotes de Coupe du Monde, et pas seulement pour laisser dépasser les cheveux du casque… L’évolution des pistes et du matériel a ouvert la porte au débat sur le format des roues et dans le même temps, le passage du full 27,5 au full 29 pouces n’a pas convaincu tous les pilotes.
L’UCI a fait sauter le point de règlement obligeant à utiliser deux roues de même diamètre et certains athlètes en quête de nouvelles solutions se sont engouffrés dans la brèche. Liste non exhaustive, mais parlante, des top pilotes du moment qui performent avec : Loïc Bruni, Loris Vergier, Martin Maes, Adrien Dailly, Isabeau Courdurier, Danny Hart, Troy Brosnan, Amaury Pierron, Myriam Nicole, Marine Cabirou… Forcément, ça commence à causer !
Mullet/MX, en quoi ça consiste ?!
Voilà pour le contexte, mais les influences ne font pas tout. Rien ne vaut de se faire sa propre idée et expérience pour en parler. C’est ma démarche à travers ce dossier : questionner, écouter, lire à ce sujet, mais aussi et surtout, recouper avec le terrain !
Et dans ce cas, rien de tel que de revenir aux bases. Techniquement tout d’abord. Monter une roue de 27,5 pouces à l’arrière, et une roue de 29 pouces à l’avant, qu’est-ce que ça implique ? Réponse en images…
Galerie Commentée :
Pour rétablir l’équilibre entre efforts et développement par rapport à une roue de 29 pouces, la solution la plus satisfaisante consiste à utiliser un plateau 1 à 2 dents plus gros avec la roue arrière de 27,5 pouces. Or, à l’heure d’écrire ces lignes, aucune marque qui commercialise de mullet n’a communiqué sur ce diamètre de plateau différent… Et pour cause ! Sur certaines cinématiques, un plateau plus gros peut causer de sacrées différences d’Anti-squat et donc, de comportement de suspensions ! J’ai donc dû en tenir compte dans mon protocole d’essai…
Matos, protocole…
Dans tous les cas, il y a plusieurs points à retenir de cette approche technique : une roue arrière plus petite peut influer sur la géométrie, l’assiette et la répartition des masses d’un vélo. Un plateau différent peut générer un comportement de suspension différent. Bref, quel vélo choisir pour se faire sa propre idée ? Pouvoir comparer ? Il doit nécessairement se prêter à différents formats. Idéalement, être compatible full 27,5 pouces, full 29 pouces et Mullet/MX…
Lapierre Zesty & Spicy
Cette perle rare existe : les Lapierre Zesty & Spicy actuels. Officiellement, ils ne sont pas commercialisés en Mullet/MX, mais leur histoire plaide pour eux. Au tout départ conçu full 27,5, ils se sont dotés de quoi s’adapter au 29 avant la commercialisation, et le Team Lapierre – Isabeau Courdurier & Adrien Dailly, sous la houlette de Nicolas Vouilloz – les utilisent en Mullet/MX depuis quelques temps…
Mieux, Lapierre a bien, dans son offre Zesty & Spicy 27,5 ou 29 pouces, veillé à proposer des plateaux de dentitions différentes et adaptées… Et cerise sur le gâteau, deux vélos du parc d’essai auront pu se succéder entre mes mains durant ces longs mois d’essai.
Bref, les Zesty & Spicy disposent de quoi switcher entre les trois montages et nous, d’interlocuteurs de haute qualité pour en cerner les capacités et limites !
Galerie Commentée :
L’air de rien, le triangle arrière des Lapierre Zesty & Spicy dispose de suffisamment de dégagement pour passer roues de 27 et de 29 pouces. Les vélos ont un dispositif pour compenser les différences de géométrie que les roues de 27 et 29 imposent. il s’agit de choisir l’orientation de ce flip-chip à l’axe entre bases et triangle avant. Entre autres, ça relève ou abaisse le boitier de la hauteur nécessaire pour conserver une géométrie équivalente. À l’amortisseur, les Zesty & Spicy sont conçus pour fonctionner avec amortisseur de 205mm d’entraxe, et acceptent des courses de 57,5 à 65mm. On peut donc ajuster le débattement au format de roue utilisé, pour obtenir un rendu proche en matière d’amortissement. Au niveau de la direction, les Lapierre Zesty & Spicy sont dotés d’un « angle set ». Les deux coupelles de direction sont décentrées, et permettent de changer l’angle de direction en fonction de leur orientation. Enfin, d’un montage à l’autre, les Zesty & Spicy comptent jouer du débattement de la fourche et donc, de sa hauteur, pour finir d’ajuster ce qu’il faut…
Reserve & pneus
Puisqu’il s’agit avant tout d’un comparatif entre différents formats de roues, le choix de ces dernières a une importante clé. Je me suis donc basé sur les roues qui restent, à nos yeux, une référence. Ayant toujours à disposition, et connaissant sur le bout des doigts les Santa Cruz Reserve, ce sont elles, en priorité, qui ont servi de base à ces essais en version 27,5 pouces et 29.
Dessus, plusieurs marques de pneus se sont succédées, avec, toujours, le même souci : faire usage des mêmes carcasses, entre montages full 27,5, full 29 et Mullet/MX. Objectif ici, ne pas introduire de biais d’essai, hormis ceux connus, et maitrisés, d’une légère différence de profil, de pression ou de largeur de jante lorsque les conditions l’exigent.
Le protocole
2 hauteurs de boitier, 2 courses d’amortisseur, deux angles de direction, deux débattements avant, trois montages de roues, deux tailles de plateau… Je vous laisse faire le calcul, mais ça fait un paquet d’options ! Lesquelles rouler ?!
L’idée est de confronter full 27,5 – full 29 & Mullet/MX, je fixe d’abord un format de roues, et cherche avec quels réglages il s’exprime le mieux. En jouant de chaque setting, on identifie un optimum. Puis, même démarche avec les deux autres montages de roues, jusqu’à obtenir les configurations idéales pour chaque format de roues. Ici, on est plus proche d’un Spicy, que d’un Zesty…
Format | hauteur boitier | Course amortisseur | Angle de direction | Déb. avant |
---|---|---|---|---|
Full 27,5 | haut | 65mm | Ouvert | 180mm |
Full 29 | bas | 65mm | fermé | 170mm |
Mullet | haut | 65mm | fermé | 170mm |
C’est alors que débute la seconde phase des essais : rouler tour à tour, le vélo dans différentes configurations et à différentes occasions. 1 journée pour chaque montage à l’occasion du Grand Rallye Transverdon, puis davantage de temps à comparer Mullet et Full 29 par la suite…
Plateaux…
On l’a vu, pour des raisons de développement et d’efforts, pédaler avec une roue arrière de 27,5 pouces ou 29 n’est pas pareil. Alors, faut-il en tenir compte ou pas ? Dans l’idéal, oui, et c’est en partie ce qui est fait au cours de ces essais. Néanmoins, il faut aussi tenir compte du marché, et être aussi représentatif que possible de l’offre actuelle.
Or, l’offre Mullet/MX n’est pas encore très claire, peu de marques communiquent ou prennent d’initiatives sur ce point. J’inclu donc aussi une part d’essai à transmission identique dans mes expériences. Mes premières impressions, livrées ci-dessous, concernent cette situation. Les différences sont suffisamment claires pour justifier mes conclusions à ce sujet, par la suite….
Sur le terrain !
Maintenant que le décors est posé, place aux impressions, sans filtre, en provenance directe du terrain. Full 27 vs full 29 vs Mullet/MX ? Voici les cas de figure principaux où la différence se fait sentir…
À la pédale, au train…
On pourrait penser qu’il faille attendre les premières descente pour saisir la différence entre les trois montages. Elle est pourtant flagrante dès les premiers mètres en liaison. On est ici sur quelque chose à double tranchant. Le Mullet/MX et le full 27 interpellent par leur réactivité, facilité. La réponse est plus immédiate, plus directe. En première impression, ça donne un sentiment de légèreté, de facilité. Ce sont les effets combinés de l’effort moindre à fournir pour vaincre la pesanteur, et de l’inertie légèrement plus faible des petites roues. C’est à ça que se fient ceux qui disent que « ça pédale mieux ».
Mais à la longue, la différence peut s’inverser. Et c’est encore plus flagrant quand on roule en Mullet/MX ou full 27, avec des potes en full 29. La petite roue arrière peut être usante. Pour suivre le rythme, on est sans cesse en prise, et on a beau jouer des vitesses, on a toujours l’impression de tirer « plus petit ». Ce sont les effets du développement moindre. Tant et si bien qu’en revenant au full 29, on peut se rendre compte que l’inertie et le développement qui paraissent pesants de prime abord, peuvent permettent des micro-pauses. On arrête de pousser plus tôt dans le coup de pédale, voir on n’en fait qu’un sur deux… Ça rappelle un peu la logique des pas de patineur en ski de fond.
À la relance…
L’autre différence fondamentale à la pédale, se situe à la relance, en sprint. À chaque fois que le terrain demande quelques coups de pédales énergiques pour (re)prendre de la vitesse. En début de spéciale, comme ensuite. La petite roue arrière apporte un gain flagrant de réactivité. Moins de latence, la puissance passe plus vite au sol et l’accélération parait débuter plus tôt. Nouvel effet de l’effort moindre à fournir au coup de pédale.
Par contre, là-aussi, la différence de développement se fait sentir. C’est systématique et dépend du style de chacun : il faut plusieurs coups de pédales supplémentaires pour atteindre la même vitesse. Et si l’on ne tombe pas plus de rapport, on a plus vite l’impression de plafonner. Pour ma part, j’ai compté 1 à 3 coups de pédales/rapports de plus, en fonction des circonstances ce qui, quand il s’agit de sections sinueuses, peut avoir son importance dans le placement des manivelles pour l’instant suivant…
Au freinage et dans la pente…
Cas de figure où les petites roues ont un avantage certain : au freinage. Plus petites, elles ont tendance à davantage heurter les obstacles et plonger dans les trous. Au moment du freinage, ça a son intérêt pour adhérer au sol, et ralentir le vélo. Globalement, ça mord donc un peu plus, ça répond mieux, c’est plus précis, ça flotte moins.
En Mullet/MX, c’est logiquement moins sensible qu’en full 27, mais ça reste plus évident qu’en full 29 où il faut freiner plus tôt, et moins fort. En Mullet/MX surtout, le grip légèrement plus important de la roue arrière peut avoir tendance à assoir un peu plus le vélo plutôt que de le laisser facilement plonger/basculer vers l’avant.
D’ailleurs, l’autre intérêt s’exprime en matière d’assiette. Même si l’on compense en faisant varier la hauteur du boitier, en dynamique on ressent tout de même cette idée que la ligne reliant le centre des deux roues est inclinée vers l’arrière. C’est là qu’on constate même que le pilotage est une affaire de proprioception.
Quand la fourche plonge de trop, et/ou que la roue arrière décolle du sol, En Mullet/MX on sent comme une petite marge. Comme si le vélo partait moins vite en OTB. Effet renforcé par le fait que la roue arrière de 27,5 pouces soit plus petite et offre donc plus de dégagement avant de venir marquer le short/pantalon…
En courbe…
Le coeur du sujet : en courbe ! La différence principale s’exprime à travers la capacité du vélo à prendre l’angle en début de virage : le Mullet/MX est très proche du full 27. C’est là, précisément, qu’on sent que l’effet gyroscopique moindre et la plus faible distance entre sol et axe de la roue arrière font que le vélo s’inscrit plus vite dans le virage.
C’est là aussi qu’on se rend compte que la roue arrière de 29 a une inertie et une influence plus importante qu’on pourrait le supposer. Même raison, même gain lorsqu’ensuite, il faut virer de bord. Le vélo se relève et (re)bascule plus facilement en full 27 ou Mullet/MX.
Dans un monde idéal, ça permet de tourner un peu plus serré, un peu plus tard, et d’enchainer les virages un peu plus rapidement. En épingle, ça facilite la tâche et se combine avec ce que j’évoque d’assiette au freinage pour les nose-turns. Tout ça, c’est dans un monde idéal, c’est à dire sur un sol dur et lisse, or, ce n’est jamais vraiment le cas…
Quand ça brasse…
Dernier cas de figure, et pas des moindres donc, quand le sol est défoncé. Clairement, le full 27 exige autre chose de la rigidité/raideur des suspensions, du cadre, des pneus, des roues… Ça met l’ensemble du matériel à rude épreuve ! Même avec plus de débattement, ça brasse davantage et le vélo perd plus de vitesse, ne la garde pas aussi facilement…
En Mullet/MX, on confirme l’idée que si la roue avant passe, l’arrière suit. C’est déjà mieux. Mais comme au freinage, la roue arrière peut accrocher un peu plus, et parfois exiger un peu plus de placement, d’engagement et de précision de la part du pilote pour conserver la vitesse. Tout dépend des caractéristiques intrinsèques du vélo. En fonction du dispositif pour compenser le passage de la roue arrière de 27 à celle de 29, il se peut que ça ait son influence sur le fonctionnement de la suspension.
Exemple ici avec les Zesty & Spicy, dont la courbe de ratio se décale légèrement entre position 27 et position 29. C’est un peu plus plush en 27,5 et accompagné d’un plateau 2 dents plus gros, ça fait une suspension arrière qui marche mieux en 27 qu’en 29… Ça compense donc en bonne partie l’écart entre Mullet/MX et full 29, mais ce dernier garde pour lui l’inertie de la roue arrière qui, une fois lancée, participe toujours un peu plus à garder le cap et la vitesse.
Les questions qui se posent ?!
Voilà pour les impressions, place aux conclusions ! Que faut il en tirer ?
Est-ce qu’on peut facilement passer au Mullet/MX ?
Non !
Il ne suffit pas de monter une petite roue à l’arrière de n’importe quel 29, ou de monter une roue de 29 à l’avant de n’importe quel 27,5 pouces pour obtenir un Mullet/MX. On l’a vu, les quelques 20mm d’écart sont suffisamment importants pour devoir être pris en compte.
J’ai tenté l’expérience avec plusieurs montures à disposition au début de ces essais. J’ai même un peu systématisé l’expérience ces huit derniers mois… On sent un potentiel, mais le résultats n’est pas abouti. Pédales qui touchent, répartition des masses faussée, angle de direction et/ou de selle aberrants…
La présence d’un flip-chip et/ou d’un angle set, s’ils ne sont pas spécifiquement dimensionnés pour, ne suffit pas à garantir le succès de l’opération. Ça ne signifie pas que c’est impossible ou que seul les vélos spécifiquement conçus pour s’y prêtent, mais surtout que ça mérite une étude plus fine, et poussée, dans chaque cas de figure particulier…
Faut-il utiliser un plateau différent ?!
Oui et non…
Personnellement, l’expérience m’a démontré que la différence de développement en 27 et 29 n’est pas à prendre à la légère. Les différences évoquées précédemment au pédalage s’estompent en bonne partie avec un plateau différent.
Dans l’idéal, j’aurais donc tendance à dire qu’il faut utiliser un plateau différent pour avoir les développements qui correspondent le plus au pilote, voir aux potes de sortie que l’on veut suivre. Néanmoins, ça implique que le vélo s’y prête, soit étudié pour.
Certains vélos qu’on a passé à l’essai, avec 2 dents de plus ou de moins, se sont parfois avérés mieux marcher, comme devenir de vrais veaux ou tape-cul... Là encore, c’est à traiter au cas par cas, en fonction de la cinématique et de l’anti-squat nécessaire à son bon fonctionnement.
Le Mullet/MX est-il mieux dans la pente ?!
Clairement OUI !
Là, c’est le cas de figure où le Mullet/MX bat toute la concurrence. La situation dans laquelle on peut oser dire sans conteste que oui, le Mullet/MX peut être le bon compromis, qui sait tirer parti des avantages du full 27 et du full 29. Je dirais même mieux, ça sait aller au delà, et créer une situation plus favorable que les deux autres formats !
Le Mullet/MX est-il mieux en courbe ?!
Oui, mais..!
Dans l’idéal, ça permet de tourner plus tard, plus serré, et de mieux enchainer les virages. Ceux qui ont les qualités cognitives et gestuelles pour exploiter le gain en seront ravis. Bref, les meilleurs d’entre nous !
Ça peut permettre à d’autres de compenser un certain temps de retard. Ramener le vélo dans une trajectoire qu’on a raté ou bien sauver la mise en cas de survitesse dans un enchainement qu’on a pas vu arriver… Mais ça peut donc masquer une tendance à freiner trop tard, et à tourner trop carré.
C’est un peu le même match que full 27 vs full 29. Le vélo à grandes roues lui, n’aime pas ça. Il met donc directement le problème en évidence, et oblige le pilote à le régler. Et quand c’est fait, il tape moins dans les appuis, conserve une vitesse plus constante, et permet une fois de plus de mettre son inertie à profit pour ne pas avoir à gainer de trop.
Le Mullet/MX est-il mieux au pédalage ?!
Ça dépend !
Si on vient du full 27, les sensations sont les mêmes, pas de gain. Si l’on vient du full 29, ça dépend de ce qu’on lui trouve, ou reproche. Ceux qui apprécient et savent jouer de l’inertie seront forcément déçus. Ceux qui apprécient le développement plus important voudront utiliser un plateau plus important pour le retrouver. Ceux qui veulent un coup de pédale plus facile et vif y trouveront leur compte sans changer de plateau et devront bien gérer leur effort sur la longueur.
Le full 27 est-il mort ?!
C’est la question !!!
C’est un peu l’impression qu’on peut avoir en lisant entre les lignes de cet article. S’il y a match entre full 29 et Mullet/MX, le full 27 semble à la traine dans plusieurs domaines… Il ne faut cependant pas aller au delà de ce que le cadre de ce dossier permet de conclure. Ici, l’essai est notamment fait à vélo constant. Or, ça permet surtout de conclure que le full 27 nécessite certains traits de conception spécifiques, qui mettent certains éléments à rude épreuve, face à un défi que l’industrie doit encore relever. Souvenons-nous les conclusions des derniers essais en 27,5 pouces, au guidon du Yeti SB165 et du Santa Cruz Nomad à ce sujet…
Mullet/MX, la suite ?!
La liste des questions au sujet du match full 27 vs full 29 vs Mullet/MX est encore longue, voir infinie. Les commentaires, ci-dessous sont bien sûr ouverts pour continuer à y répondre, préciser, approfondir, échanger de bonnes idées. En attendant, ce dossier exige de répondre à la question initiale : le Mullet/MX n’est-il qu’un argument marketing, ou est-ce véritablement l’avenir ?!
En l’état actuel de l’offre, ça peut aussi bien devenir l’un comme l’autre ! Et c’est bien là tout ce à quoi il faut prêter attention. Pour que le Mullet/MX s’impose comme une solution viable, il y a encore du travail. Pour différentes raisons, on l’a vu, cette combinaison de roue demande un travail de conception et de mise au point spécifique. Or, pour l’heure, nous n’avons vu aucun vélo classique, sans assistance, qui tienne totalement compte ou tire totalement parti de tout ce que ça implique.
Si l’on en restait là, le Mullet/MX ne serait qu’une lubie, mais avec un peu de travail, ça peut être l’avenir !
Finalement, ce sont même les Lapierre Zesty & Spicy qui, pour l’heure, semblent les plus aboutis. Ils permettent une comparaison fiable sans être faits pour, à l’origine. C’est grâce, en bonne partie, à la qualité de ceux qui continuent de le mettent au point et le développer. Même les concurrents déjà disponibles sur le marché et annoncés compatibles en tant que tel ne font pas mieux, et peuvent encore faire des progrès.
Si l’on en restait là, le Mullet/MX ne resterait qu’une lubie marketing. Mais avec un peu de travail, il pourrait être une bonne mise. Cinématique bien calibrée sur le diamètre du plateau, bon développement de la transmission, fonctionnement de la suspension adapté à la roue de 27, géométrie/répartition des masses/dynamique du vélo qui embellissent ce que le Mullet/MX apporte… Bénéfique au point d’enterrer les deux autres formats ? Tout dépend ce que eux-mêmes peuvent effectuer comme progrès d’ici-là ! En attendant, prenons le Mullet/MX pour ce qu’il est : une bonne option !