En Enduro plus qu’ailleurs, l’usage de roues à base de carbone fait débat. Comme si l’offre n’était pas encore mature sur ce point. Dans ce contexte, les Santa Cruz Reserve marquent des points. Voici pourquoi…
1899 € la paire
1834g (inclu flaps et valves)
Disponible en 27,5″ en largeur interne de 27 et 30mm et en 29″ en largeur interne de 25, 27 et 30mm. Montage avec moyeux DT Swiss 350 Boost ou Industry Nine Boost
Santa Cruz Reserve Carbon 29″, largeur 30mm avec moyeux DT Swiss 350 Boost. Roulées 4 mois, 1000km, sur Santa Cruz Hightower LT, Transition Sentinel et Trek Slash, avec différents pneus et préventifs. Alpes du sud, Aveyron, Haut-Languedoc, Auvergne.
Est-ce pertinent ?
L’ensemble de nos essais 29 pouces met en évidence l’importance des roues dans le comportement des vélos à grandes roues. En plus des jantes alu, le marché s’est étoffé de roues à cerceaux carbones il y a quelques temps. Un point positif quand on sait le dynamisme et la précision que peut procurer ce matériau dans ce cas précis.
Reste que jusqu’à présent, le comportement de ces roues à base de composite a un revers de médaille : sur terrain cassant, ça brasse et ça casse. Au point que globalement, les roues à jantes carbones soient considérées comme plus exclusives que leurs homologues en aluminium.
De la matière là où elle est nécessaire !
Sur le papier, la conception des Santa Cruz Reserve va à l’encontre de cette logique sur certains points. En effet, les épaisseurs de carbone varient significativement et intelligemment : fin sur l’arrondi, plus épais sur les flancs, bosselé et renforcé autour des têtes de rayons… Il y a manifestement le soucis du détail…
Galerie Commentée :
Un logo Santa Cruz sur des roues ! C’est nouveau, mais visiblement il va falloir s’y habituer. Asymétrie, bossages, rondeur généreuse et sobriété graphique > signature des Santa Cruz Reserve carbon ! Pas de confusion ici, mais ça arrive parfois : le « 30 » indique la largeur de jante… Donc le « 27 » sur certaines version n’indique pas le diamètre… Compris ?! Un détail parmi d’autre ! Sur les Reserve Carbon les fibres ne ressortent pas sous un aspect tissé. Différent, sobre et classe à la fois ! Les bossages notamment, traduisent le renfort d’une zone qui est allégée par ailleurs. L’occasion de sauver quelques précieux grammes où ils peuvent être pris. La matière économisée d’un côté est replacée de l’autre : sur les flancs et crochets de la jante, particulièrement épais pour faire face aux agressions. Autre caractéristique principale des jantes Santa Cruz Reserve : 25,4mm de hauteur de jante – entre le haut du bossage et le haut des flancs – pour 30mm de largeur interne. Les Reserve Carbon font parties des roues carbones les moins hautes du marché et veulent maitriser le confort / la stabilité de cette manière.
Ce fameux rapport 1.5:1 entre hauteur et largeur de jante est respecté sur l’ensemble des modèles de la gamme Santa Cruz Reserve, signe d’une volonté assumée.
Est-ce pratique ?
Les Santa Cruz Reserve sont disponibles en 27,5 et 29 pouces, avec des largueurs de jantes différentes. Dans tous les cas, uniquement en Boost. Les Santa Cruz Reserve Carbon couvrent donc un large spectre, sur les récents vélos du marché.
Le montage sur le vélo ne pose pas de difficultés particulières. Le montage des pneus est une autre affaire. Positionner le pneu sur la jante se fait normalement, avec la plupart des modèles du marché, mais clipser en tubeless demande de la patience. Compresseur, cartouches et pompes à cartouche devront redoubler d’effort pour en venir à bout. Sueur garantie !
Même s’il y a une part d’aléatoire, dans tous les cas, il faut s’appliquer pour créer le nécessaire début d’étanchéïté pneu/jante pour faire prendre. Pas optimal, mais tolérable pour celui qui change son pneu une fois usé. Plus anxiogène pour le compétiteur qui change régulièrement de pneu. Les veilles de course, et la nuit peut être écourtée !
Est-ce utile ?
Globalement, les Santa Cruz Reserve ont l’incidence que l’on connait des roues carbones sur le comportement des vélos essayés en leur compagnie : dynamisme à la relance, rigidité latérale et rebond très rapide dans les appuis. Mais leur intérêt principal est ailleurs.
Les Santa Cruz Reserve Carbon se démarquent dans la dimension frontale de leur comportement. Un trait de caractère mis en évidence sur les portions cahoteuses : zones rocheuses, pierriers, champs de racines, zones de freinage défoncées… Pour une paire de roue carbone, la stabilité est maitrisée et la précision reste.
À tel point que, globalement, les Santa Cruz Reserve font progresser, par cette raideur maitrisée, le rapport confort/stabilité/précision/dynamisme qu’on connait jusqu’ici à ce type de produit. C’est aussi pourquoi on les classe parmi les plus polyvalentes des roues à jantes carbones du marché.
Quelle durée de vie ?

À propos du vieillissement du rayonnage, les Santa Cruz Reserve ne dérogent pas à l’avantage des jantes en carbone vis-à-vis des alu : plus rigides, se déformant moins, elles préservent l’intégrité de la roue. Effectivement, elles demandent moins souvent à être retendues que la majorité des roues aluminium passées à l’essai.
Néanmoins, qu’en est-il en cas d’impact ? Ce sont les bonnes prestations des Santa Cruz Reserve en la matière qui nous ont convaincu d’écrire pour les partager. Sospel, Molini, Millau, le Haut Languedoc, Finale Ligure, sont autant de spot qui ont pu martyriser notre paire d’essai…
Sans protection, avec tous types de pneus, on a allègrement tapé, et même roulé une spéciale en course, à plat (désolé Santa…), après crevaison lente. Quelques pierres ont pu marquer ou écorcher le carbone mais rien qui touche à la structure de la jante. Les Santa Cruz Reserve Carbon tournent toujours rond.
Ce qui peut progresser ?
Pendant cet essai, le montage des pneus tubless fut vraiment laborieux ! Il faut s’armer de patience et user de systèmes D pour en venir à bout. Qu’en est-il du diamètre interne vis-à-vis de la tolérance de la norme ? Qu’en est-il du flap d’origine ?
Rien n’est très clair mais une chose est sûre : pour l’heure, l’ajout d’un tour de tape au fond de la jante peut aider pour clipser les pneus ! Attention dans ce cas à ne pas en abuser et diminuer la zone de contact tringle/crochets de la jante, au risque de déjanter.
Dans tous les cas, il s’agit du domaine dans lequel les jantes Santa Cruz Reserve peuvent et doivent évoluer. Ajuster les dimensions ? Travailler sur le fond de jante ? Voir utiliser une valve au débit plus important ?! Des pistes existent pour faire progresser le produit sur ce point.
Pour l’heure, les Santa Cruz Reserve Carbon sont mieux placées que la plupart des concurrentes, mais restent moins confortables qu’une paire de roues alu. À plus long terme, et à l’image de leurs nouveaux jouets, Santa Cruz pourrait-elle encore progresser dans ce domaine et tuer le match ?! La polyvalence n’en serait qu’encore meilleure…
La concurrence ?
Évoquer les Santa Cruz Reserve vis-à-vis de la concurrence permet de préciser leurs propres caractéristiques. C’est bien simple ! Face à la concurrence en carbone que l’on a pu essayer – Enve, Mavic, Cannondale, Specialized, DT Swiss – les Santa Cruz Reserve sont concurrentielles sur tous les traits de comportement, et au dessus du lot pour le confort frontal.
Néanmoins, il faut les confronter à certains modèles haut de gamme concurrents en aluminium pour en mesurer l’intérêt global. On les considère plus durables et plus vives que les excellentes mais plus tolérantes, DT Swiss EX 1501. Leur dynamisme, leurs qualités latérales/frontales en terme de raideur, la durabilité du montage, la robustesse de jante en plus, font penser aux Asterion Edition One, mais un cran au dessus même !

Est-ce que ça les vaut ?
La comparaison avec la concurrence est ici aussi de rigueur pour y voir plus clair. Globalement, en terme de tarif, les Santa Cruz Reserve sont dans la moyenne des roues carbones actuelles.
Elles restent plus abordables que des Enve, autant en terme de tarif que de comportement. Les Santa Cruz Reserve se montrent aussi plus difficiles à comparer avec des Mavic ou des DT Swiss, qui se destinent plus à une pratique All Mountain que l’Américaine !
Cependant, elles sont plus lourdes mais plus robustes et confortables que des Specialized, mais sont aussi quelques centaines d’euros plus onéreuses. Et c’est peut-être bien le prix à payer pour profiter pleinement de leurs valeurs ajoutées pour lesquelles on les apprécie : un confort et une robustesse accrus !
Certes un vide dans le porte monnaie, mais une aide non négligeable pour optimiser certains 29 pouces, un gain certain dans le plaisir de pilotage, et finalement une valeur sûre !