Parfois, il n’est pas nécessaire de tout modifier pour obtenir quelque chose de nouveau et/ou de différent. Ca fonctionne pour bien des choses ! Et la nouvelle biellette de l’Orbea Rallon le prouve… Voyons pourquoi !?
[cbtabs][cbtab title= »Prix »]249€ le kit complet[/cbtab][cbtab title= »Lien »]https://www.orbea.com/fr-fr/equipement/accessoires/cat/rallon-link-mtb[/cbtab][cbtab title= »Éléments d’essai »]200km en Auvergne, à Millau, comme en compétition EWS aux Orres[/cbtab][/cbtabs]
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Est-ce pertinent ?
En ce moment, l’Orbea Rallon surfe sur la vague de l’Enduro comme peu d’autres vélos peuvent le prétendre. Il a su faire sa place sur ce créneau, où la concurrence est rude, malgré des choix techniques bien tranchés… Oui, mais lesquels ?
Ici en l’occurrence, c’est sa cinématique qui nous intéresse. Justement, à ce propos, l’Orbea Rallon est très peu progressif – 8% seulement – au point qu’on le qualifierait presque de linéaire tant c’est différent de ce que l’on connait jusqu’à maintenant. Voici donc un choix singulier de la part des ingénieurs basques !
Mais à l’usage, ce n’est pas sans incidence ! En effet, à l’essai l’Orbea Rallon demande une certaine finesse de réglage pour ne pas talonner souvent et donne l’impression d’avoir moins de débattement sur les sentiers que sur le papier tant on avale rapidement ses 150mm ! Il y a donc matière à progresser sur ce point. Ce qui rend l’arrivée d’une nouvelle biellette, augmentant la progressivité, et le débattement par la même occasion, une option non seulement pertinente, mais presque indispensable !
Est-ce pratique ?
On en entend peu parler en Enduro, mais les descendeurs, eux, y sont plus habitués. En fait, changer une biellette sur le circuit de Coupe du Monde de DH est particulièrement commun : soit pour s’adapter à la piste, soit pour mieux convenir au style de pilotage du pilote, ou les deux…
C’est surtout un moyen facile à mettre en oeuvre et radicalement efficace pour faire évoluer un cadre déjà existant sans avoir à tout revoir et surtout sans forcément modifier la géométrie. Ce qui est d’ailleurs le cas ici, pour cette nouvelle biellette d’Orbea Rallon.
En plus d’être simple, le montage de cette biellette est assez pratique puisqu’il suffit de remplacer l’ancienne biellette par la nouvelle. Cette dernière est vendue avec de nouveaux roulements pour les articulations avec les haubans et le pied d’amortisseur, qu’elle héberge. Cure de jeunesse opération plutôt rapide donc :
Est-ce utile ?
À l’usage, et ce dès les premiers tours de roues, on perçoit un net gain de débattement et de progressivité. Celle-ci atteint désormais les 20%, une valeur d’ailleurs plus commune sur les autres vélos d’Enduro.
Même si ce changement nécessite d’adapter quelques réglages, ce n’est pas sorcier. 15psi de plus dans un Fox X2 ou quelques tours de précontrainte en plus pour un Fox DHX2 suffisent à retrouver le même SAG. Les compression peuvent aussi être revues, de 2 ou 3 clics plus fermés, surtout pour la basse vitesse et les détentes à peine réouvertes d’1 clic ou 2.
Donc, rien de compliqué pour repartir sur une bonne base. Pour finalement s’apercevoir que l’on gagne clairement en confort, en traction et en grip à la roue arrière même si contre toute attente, malgré un ratio en début de course plus élevé, le gain de sensibilité est quasi-imperceptible. Cette nouvelle biellette est donc bel et bien utile au vu des nouvelles performances d’amortissement de ce « nouveau » Rallon !
D’ailleurs, l’usage d’un amortisseur à ressort, dans notre cas un Fox DHX2, s’avère bien plus compatible et cohérent avec cette nouvelle biellette qu’avec l’ancienne, qui donnait l’impression d’avoir un tout petit débattement ou qui frappait sous les pied tant l’hydraulique était malmenée – manque de progressivité en cause !
Quelle durée de vie ?
Comme nous l’avions dit, il est évident qu’il est plus simple et aussi moins onéreux de changer une biellette qu’un vélo complet. Et finalement, pour la marque comme pour le pratiquant !
Cependant, cette nouvelle biellette n’est compatible qu’avec la cinquième génération du Rallon – millésime 2018 et 2019 – et n’a donc uniquement du sens sur la durée de vie de ce dernier…
Son intérêt se limite donc à la durée d’existence du R5, jusqu’au prochain… ou jusqu’à l’arrivée de son remplaçant. Dès lors qu’il devient obsolète, elle le devient aussi… en partie !
Ce qui peut progresser ?
Bien qu’à première vue, le changement de biellette n’a rien de compliqué, dans les détails, cette manip’ pourrait être grandement facilitée :
Étant donné qu’il faut démonter l’ancienne biellette avant de remonter la nouvelle, un outil de démontage serait le bienvenu ! Il faciliterait l’opération tout en assurant de ne pas endommager les différentes pièces.
La concurrence ?
Cette « petite » évolution a décidément de grandes conséquences. Elle n’a certes pas de concurrence directe mais, par le gain de débattement et l’amélioration d’amortissement de la suspension arrière l’Orbea Rallon change, en quelque sorte, son fusil d’épaule. Il réajuste le tir et se replace plus encore sur le spectre de l’Enduro. Dans le mille !
De cette manière, l’Orbea Rallon se radicalise. Il perd un peu en polyvalence puisque ses nouvelles capacités d’amortissement le conforte dans le créneau Enduro plus qu’All Mountain et qu’il fonctionne d’autant mieux quand le terrain est défoncé.
De quoi ravir ceux qui lui reproche de taper, de cogner fort ou d’être trop ferme quand ça brasse ou quand on pousse sur les jambes pour tourner. Enfin, cet upgrade laisse aussi plus de champ à l’Occam pour ceux qui appréciaient, jusqu’ici, le Rallon pour sa polyvalence ! À ces derniers de démêler désormais la question ancien Rallon vs nouvel Occam…
Est-ce que ça les vaut ?
À presque 250€, le choix de monter cette biellette demande donc réflexion… Sur un coup de tête, elle en vaut la peine puisqu’on se retrouve avec un nouveau Rallon entre les jambes.
D’une part, il colle aux nouveaux modèles 2020 – à conditions d’avoir aussi passé la fourche en 170mm. On est donc à la page ! Et, d’autre part, son fonctionnement est radicalement plus performant, plus rassurant et plus cohérent. Elle s’adresse donc à ceux qui roulent résolument Enduro. Et dans ce cas, on est gagnant sur toute la ligne !
Mais si on considère sa relative courte durée de vie, on est en droit de se poser la question : le jeu en vaut-il la chandelle ? Vais-je me retrouver dans quelques temps avec un Rallon désuet, obsolète vis-à-vis de son remplaçant !? Cet investissement en vaut-il la peine pour peut-être qu’une seule année, deux au mieux !? C’est donc à chacun de savoir s’il envisage de l’utiliser jusqu’à la couenne ou s’il compte s’en séparer dès que le modèle deviendra obsolète par l’évolution du marché, de la gamme Orbea, ou autre…