Le Yeti SB160, face à la tentation…

Mon coeur balance !

Depuis quelque temps, on observe quelque chose d’intéressant. Après avoir fait grossir ses vélos d’Enduro en de véritables machines de guerre – dédiées à la compétition – l’industrie fait des vélos All Mountain, les Enduro d’il y a cinq ans. Le yeti SB160 est clairement au coeur de ce constat. Héritier du SB150 réputé à la fois pour sa polyvalence et pour son excellence, quoi qu’il arrive, mais désormais surtout axé compétition. Toute la question est donc, à l’essai complet FullAttack, de savoir si le Yeti SB160 tient le rang de référence dont il est censé hériter… Et si oui, comment ?!

Yeti SB160 T1

  • Enduro en competition
  • Full 29 pouces
  • 160/170 mm, Fox 38 & X2 Fact.
  • Carbone Turq ou C series
  • Reach 485 mm (L) & Offset 44 mm
  • DT Swiss EX1700 30 mm 
  • Maxxis Assegai & Minion DHR II 2.5 Exo+
  • SRAM Code RSC, 220/200 mm
  • 3 modèles, 5 tailles, 8199€ à 10 759 €
  • 15,64 kg, (L, sans pédales, TL + prév.)
  • Dispo mi-janvier 2023
  • Fiche sur yeticycles.com

Hey, je te connais, toi !

Pour répondre à cette épineuse question, commençons par le commencement. La première impression au guidon du Yeti SB160. Pour ma part, elle se fait à Cogolin, sur les hauteurs du QG Tribe Sport Group. Roulage à vue donc, sans trop de repères si ce n’est quelques souvenirs des traces sinueuses entre les chênes verts du coin, découvertes il y a quelques années, en visite dans les environs. Un contexte particulier qui a cependant le chic d’être révélateur. En terrain connu terre inconnue, c’est l’âme du Yeti qui m’apparaît être la chose la plus familière. 

Quelques tours de roues suffisent pour retrouver ce que j’avais tant apprécié du SB150 jusqu’ici : cette facilité, cette efficacité, ce confort… Cette impression de sérénité, que tout est facile au guidon d’un Yeti. Je retrouve ce vélo qui fonctionne déjà très bien sur les réglages de base, sans avoir à pinailler. Derrière, la suspension me fait facilement penser à ce que Öhlins permet parfois d’atteindre chez la concurrence : une suspension toujours dans le coup, toujours à propos, capable d’enchaîner différents types de sollicitations, différents rythmes, sans jamais être dépassée… Ce vélo à la stabilité d’assiette naturelle des plus impressionnantes. Très peu de lacet et de tangage à son guidon, un régal ! D’autant que ça rend l’agilité de roulis plus claire et appréciable, quand il s’agit de changer de bord pour tricoter entre les arbres. Ça, malgré le sol exigeant, malgré le cintre en 800 mm, malgré certains chênes verts qui demandent à jouer à la boite à forme pour passer sans rien toucher…

Alors, toujours parfait ? Toujours trop facile le Yeti SB160 ? Tout pareil que le SB150 ? Circulez, y’a rien à voir ? Pas tout à fait. Il y a un domaine, bien précis, dans lequel je bute. Ça m’étonne parce que c’était justement une force du précédent. En verticale, la donne a changé. Sur le SB150, j’avais souvenir d’un vélo capable de répondre à l’initiative du dernier moment, en dernier recours. Capable de fléchir et cabrer sous la sollicitation, de favoriser le décollage de la roue avant même quand la situation n’était pas favorable pour initier une prise d’appui ou un saut du dernier moment. Là, je m’y brise les reins. Rien ne se passe, ou presque. La roue avant reste au sol. Le yeti SB160 continue son chemin. Cause toujours, tu m’intéresses…

D’où ça vient ?

Pour toutes les bonnes choses dont je viens de parler – performance des suspensions, stabilité d’assiette, agilité latérale – les raisons sont claires. En matière de cinématique, le Yeti SB160 respecte les choix Yeti instaurés depuis un long moment maintenant. Sa courbe d’anti-squat avec inflexion au SAG notamment, qui assure une belle efficacité au pédalage, avant de laisser le reste du débattement s’exprimer. Sa courbe de raideur à la roue arrière, toujours aussi basse, qui en fait un véritable tracteur quand il faut pédaler sur terrain cabossé. Ses settings d’amortisseur internes finement travaillés. Non seulement Dave Ziegman, chez Yeti, se consacre pleinement à ça avec Peter Zawistowski en soutien… Mais en plus, ils disposent de bancs d’essai suspensions, ce que l’on voit trop peu chez la concurrence, mais plutôt chez les fournisseurs en suspensions habituellement… Le Yeti SB160 repose également sur le concept de débattements différenciés, plus de course devant que derrière, pour aboutir à des courses verticales équivalentes. Quand on parle de stabilité d’assiette justement… Le tout, incarné par un châssis dont l’objectif premier n’est de toute façon pas la rigidité à outrance, mais la raideur maîtrisée. Un rendu confortable qui ne fait pas voler tout le travail précédent en éclat une fois sur l’angle…

Pour la surprise, la différence fondamentale, la difficulté rencontrée en verticale avec Yeti SB160, l’explication est simple. Elle provient des ajustements de géométrie faits sur le Yeti SB160. Versus le SB150 en taille L, le boîtier est un peu plus haut, et les bases un peu plus longues. Certes, le ratio empattement avant/bases reste le même, donc la répartition des masses aussi. Mais le bras de levier pour actionner le tout (Reach + Stack) évolue trop peu. Il ne prend que 3 mm, une broutille sur les 790 mm qu’il représente. Il faudrait une différence plus significative pour aider à manœuvrer l’ensemble… Résultat, le Yéti SB160 paraît plus gros, plus pataud à manœuvrer à la verticale.

Comment ça se règle ?

Vous allez me dire : pourquoi ne pas relever le cintre, ou allonger la potence ? Certes, ça pourrait faire partie des premières idées. Néanmoins, on est vite limité par l’offset court en matière de longueur de potence, et on gâche vite l’agilité latérale du vélo en rehaussant de trop le cintre. On bouffe des marges, on sacrifie des avantages, on fait rentrer dans le rang un vélo qui a des atouts à la base… À ce prix, ce serait gâcher ! Ce n’est pas forcément ce que l’on attend d’un vélo aussi haut de gamme, et sexy à la base. Pour avoir essayé, on ne solutionne pas tout… Et on va le voir, à l’usage, on découvre d’autres compétences au Yeti SB160. Encore un peu de patience… 

D’autant qu’avant d’en arriver là, passage obligé par la case réglages en suspension. Je l’ai dit, ça marche fort derrière. Un régal, impressionnant. En poussant un peu les settings, on se rend compte que le caractère confort est de toute façon bien ancré. On peut jouer des clics, il faut vraiment le faire exprès pour gâcher le truc. Tout juste peut-on, sil l’on veut gagner un peu en dynamisme, rouler à 27-28% de SAG plutôt qu’à 30%. Sinon, c’est clairement à l’avant, qu’il faut être bon pour que ça suive. Notamment pour éviter que ça plonge trop facilement, sans quoi le vélo déjà pas hyperfacile à cabrer devient un camion ! Bien soigner donc sa pression et ses détentes. Ça peut se jouer à quelques Psi et un ou deux clics en détente pour conserver le bon ratio confort/maintien. Bien plus fin à ajuster que derrière… 

AvantArrière
SAG28%28-30%
Détentesmi-plage à 2/3 ouvertesmi-plage à 2/3 ouvertes
Compressionsouvertes à 1/4 ferméesouvertes à 1/4 fermées
Réducteurs de volumeD’origineD’origine

Pour un gabarit moyen de 75/80kg. Clics de détente et compression comptés depuis la position la plus vissée des molettes. SAG arrière réalisé assis/selle haute – SAG avant réalisé debout/bras en appui sur le cintre / épaules à l’aplomb du guidon. Voir notre vidéo explicative > https://fullattack.cc/comment-faire-les-sag-la-methode-et-les-conseils-fullattack/

Comment ça se pilote ?

Nous y voilà ! Au coeur du truc ! Si je dois résumer ce qui suit : à la pédale, au freinage et une bonne partie du temps en courbe, le Yeti SB160 se comporte à l’image du SB150. C’est à la verticale que la donne change, et on va rapidement voir ce que l’on perd, et ce que l’on gagne, au change…


À la pédale…

Au risque de me répéter, le Yeti SB160 a le coup de pédale bluffant qui caractérise les Yeti. D’abord, parce qu’il a toujours ce tempérament de tracteur. On peut pédaler assis, bien posé, même quand c’est défoncé au sol, sans pour autant avoir à gainer comme un fou pour garder le cap, sa ligne ou ses appuis. Pas besoin de verrouiller le vélo ou passer en force. L’assise est bonne, la roue arrière avale le terrain. Pour autant, on sent l’effet de chaîne faire son oeuvre sans empêcher la suspension arrière de faire le sien. L’assiette remarquable du Yeti SB160 commence ici, même à faible vitesse, avant de s’exprimer pleinement en descente, une fois lancé… 

On sent l’effet de chaine faire son oeuvre, sans empêcher la suspension arrière de faire la sienne…

Même efficacité quand on se met debout ! Il y a du débattement et on sent qu’on pourrait y plonger, mais le vélo se tient bien, et la puissance passe à la roue arrière sans s’écraser ! La encore, on sent l’effet de chaîne faire son œuvre, sans rien figer ni rendre le terrain cassant ! Bluffant ! Si je dois pinailler, c’est néanmoins dans l’entredeux, entre allure au train et francs coups de pédales, que le Yeti SB160 est le plus discret. Certains vélos du marché, dans certains segments, se distinguent parce qu’ils s’y nourrissent d’un rien. Ils ont une giclette de fou. Pas lui. On sent qu’il vaut mieux soit se calmer, soit en mettre plus, pour qu’il s’exprime pleinement. Pas rester entre deux. Normal quelque part, il s’agit d’un vélo d’Enduro. Curieux de voir si les SB140 et SB120 nouvellement renouvelés, se débrouillent mieux dans ce domaine. C’est ce que l’on est en droit d’exiger d’eux, plus que du SB160… 

Au freinage !

Dans mes notes, la première phrase résume parfaitement l’impression au guidon du Yeti SB160 au freinage : « mais comme y’a du grip sur les deux roues ! » Eh oui, c’est là que l’assiette et l’équilibre du vélo font mouche ! Les deux roues participent plus facilement, plus naturellement, au freinage, que sur la plupart des autres vélos du marché passés à l’essai. Le transfert de masse est plus atténué que jamais. C’est plus facile de faire participer la roue arrière à l’effort. Elle ne chasse pas. Clairement, c’est dans ce cas de figure que l’absence de lacet, évoqué en début d’article, se fait sentir. Le Yeti SB160 a une capacité naturelle à rester en ligne au freinage qui force l’admiration. C’est ultra-sain, ultra-calibré, facile à prévoir. Pas besoin de freiner longtemps à l’avance ! Ceux qui aiment retarder les freinages vont se régaler… 

À la verticale…

C’est clair, c’est là que le Yeti SB160 évolue par rapport au SB150. C’est là qu’il y a la différence, presque fondamentale, je dirais. Le SB150 a déjà ce tempérament de force tranquille quand c’est chaud, défoncé, compliqué au sol. Une force que l’on peut brusquer un peu, sortir de sa zone de confort en dernier instant. Notamment à la verticale, pour tirer un manual ou un bunny de la dernière chance. Dans ce cas, le SB150 se cabre. Il se passe un truc entre sa dynamique et son empattement arrière. La force tranquille se mue en vélo capable de réagir dans l’instant. Et hop, on prend les airs. C’est bluffant. C’est d’ailleurs ce qui étaye sa polyvalence et sa capacité à suivre tous les rythmes, tous les styles… 

Je n’ai pas retrouvé ça au guidon du SB160. Il y a clairement autre chose. Clairement, s’il a grossi, c’est bien dans ce domaine en particulier. Pour tirer un manual ou un bunny. Il faut se faire à cette idée que quand ça brasse, on doit le laisser filer. Et vraiment ne tirer que l’essentiel. Ou plutôt, accompagner le Yeti SB160 dans le mouvement. Presque être en attente, en réponse. Jusqu’au dernier moment, on ne saura pas si, finalement, on va sauter, décoller les roues du sol, ou pas. C’est le terrain et le vélo, qui vont le décider pour nous. Il n’y a qu’à mettre le vélo sur la bonne trajectoire, puis suivre les mouvements de terrain, les accompagner, plus que réellement vouloir en faire plus que nécessaire… 

Sur sentier naturel, c’est un peu frustrant, parce qu’on aimerait, en bon frenchy adepte de la French line, tirer des trucs parfois improbables. Mais sur des trails plus roulés, shapés, pas de problème. Les appels sont clairement identifiés, et là, prendre les airs est un régal de stabilité d’assiette. Pas de coup de raquette en vue. Trop facile de se concentrer sur la répartition de ses appuis, sa propre impulsion, et de décoller sans turbulence. Smooth operator ! 

En courbe ?

Bon mais alors ? Le Yeti SB160 n’a fait que grossir un peu vs le SB150, et devient juste un peu plus gros pépère que son prédécesseur ?! En fait, il y a un petit truc dont je n’ai pas parlé depuis le début, mais qui prend tout son sens en courbe. En matière de rigidité/raideur, le yeti SB160 est plus homogène, et se tient légèrement plus qu’avant. Et ça, c’est essentiel sur l’angle, pour une bonne raison… Ça procure à la fois de la stabilité et du jus, un jus de malade même, au Yeti SB160. C’est quoi ce jus ? C’est sa capacité à prendre de la vitesse vers l’avant, quand on tasse le boîtier dans les appuis !

On l’a dit, l’ancien pouvait se cabrer en tassant le boîtier. Il fallait alors prendre l’initiative de sortir en wheeling ou manual pour ne pas perdre le fil. Exaltant mais coûteux en énergie. En bon compétiteur, le Yeti SB160 change la donne. Le grip à la roue avant est plus constant, et le poids appliqué au boîtier se transforme bien plus en vitesse vers l’avant qu’en mouvement d’assiette. 

Ce que je vous dis là, ça ne vous rappelle rien ?! Rouler jambes tendues, manivelles à l’horizontal, et pousser au moindre appui ?! On est en plein dans le thème de l’analyse vidéo FullAttack, consacrée à ce sujet. Et il n’y a pas de mystère ! Pour ça, le Yeti SB160 est un vélo moderne. Il colle plus que jamais à l’évolution des EWS ! Maintenant, je comprends mieux pourquoi le gaillard Richie Rude n’hésite pas à en mettre plein la tronche à son vélo. On peut pousser fort, le grip à l’avant reste très bon. On peut en jouer, c’est exaltant.

Pour qui ? Pour quoi faire ?

Ceux d’entre nous qui ont lu les deux précédents paragraphes avec attention ont certainement déjà tout compris. En troquant sa dynamique de dragster qui se révélait comme une belle surprise quand on le chahutait, contre tout ce qu’il faut pour avoir du jus dans les appuis et rouler manivelles à l’horizontale, jambes tendues, le Yeti SB160 perd de la polyvalence légendaire de son prédécesseur pour être un vrai vélo d’Enduro moderne, qui s’exprime forcément pleinement en compétition. Et même mieux, en Enduro World Series, là où les appuis sont les meilleurs du monde, ou presque. C’est pour ça, et très clairement comme ça, que le discours marketing de la marque se vérifie et se concrétise dans les faits. Un vélo moderne donc, à trainer sur les plus beaux spots, de préférence shapés ou du moins, bien roulés, où les appuis et trajectoires sont évidents et bien pensés. 

La Concurrence ?

Yeti SB150 & SB165

Quelque part, le SB160 se situe entre les deux précédents modèles Yeti passés à l’essai FullAttack. Oui, le SB160 a ce petit côté « tellement de débattement à revendre » du SB165, qui lui confère de la facilité. Il n’a par contre pas cette force tranquille du SB150 qui sait se réveiller d’un coup pour changer de rythme, de style ou d’intention. Le Yeti SB160 perd en polyvalence ce qu’il gagne en jus et en facilité à aller vers l’avant… 

Transition Spire

En matière de jus et de capacité à produire de la vitesse, le Yeti SB160 sait à qui parler avec le Spire. Tous deux sont sur un pied d’égalité en courbe. Capables d’en tirer la substantifique moelle. C’est ensuite, sur les sections les plus insignifiantes, parce que défoncée, que le Spire garde un avantage unique. Sa capacité à se nourrir du chaos pour générer de la vitesse, là où le Yeti SB160 n’est jamais dépassé mais attendra toujours l’initiative de son pilote pour l’accompagner. Autre différence notable enfin, la compacité verticale du train arrière du Spire, qui reste une référence pour prendre des impulsions, là où le Yeti SB160 fait un bel effort, mais ne parvient pas à égaler, travaillant un poil plus loin, ou débattant toujours un peu plus, en suspension… 

Santa Cruz Megatower

Le Yeti SB160 est un ton au-dessus du Megatower en matière de suspension. C’est bien simple, le Californien est déjà très bon en la matière, mais il lui arrive parfois, quand c’est trop défoncé, de perdre le fil. Ça tape parfois fort. Dans le lot, il lui arrive parfois d’en rater un… Là où le Yeti SB160 ne paraît jamais dépassé. Un ton au dessus aussi en matière de rigidité/raideur. Le Yeti SB160 est proche de la précision du Megatower, tout en offrant plus de confort. Là où il y a match, par contre, c’est sur le fameux jus qu’ils ont. Tous deux sont capables d’en produire autant dans les appuis. C’est dans la manière d’y parvenir qu’ils diffèrent. Le Megatower peut être un peu exigeant, voire ingrat, quand ça ne va pas très vite, ou qu’on roule en dilettante… Mais quand le rythme augmente et qu’on y met du sien, il se révèle. Le yeti SB160 lui, sait rester pépère, facile, presque trop, jusque-là, avant de lâcher les chevaux une fois son pilote décidé à rouler fort !

Pourquoi mon coeur balance ?! Parce qu’entre la tentation du vélo d’Enduro moderne/compétiteur et l’Enduro ultra-polyvalent bon à tout faire, le Yeti SB160 a tranché. Il s’est clairement rangé aux côtés du premier, laissant ce qui faisait du SB150 un must, à son prédécesseur, ou bien à un autre modèle de la gamme. En attendant, le Yeti SB160 est une arme, une arme de guerre. Symbolique bien sûr, mais une arme pour rouler fort, voir très fort, pour ceux qui en ont l’ambition, les capacités et les moyens, bien sûr…

Rédac'Chef Adjoint
  1. En lisant le test j’ai l’impression d’un vélo un poil long. Est-ce que la taille M ne serait pas un meilleur choix pour récupérer en vivacité ?

    1. Je me suis posé la question, mais un faisceau d’élément m’en a dissuadé. D’abord, je demande systématiquement des tailles L pour les essais FullAttack. Ça me permet de jauger de « comment ça taille » par rapport à la concurrence. Ici, ça me permet effectivement de dire que le SB160 taille un peu grand. Ça se ressent assis, au pédalage. Debout, pour piloter, la place disponible suggère aussi que ça taille un peu grand, mais rien de sur-dimensionné. Ça taille plus grand qu’un Megatower, mais ça donne une impression de place assez similaires à celle trouvée sur un Spire, un Meta AM ou un Foxy. Chez ces trois derniers, dont certains sont plus long, je n’ai pas eu cette même impression. Enfin, autant chez les deux derniers (MEta AM et Foxy/SuperFoxy), il n’y a que 4 tailles, donc la taille L est plutôt du côté « grandes tailles » du tableau et ça peut faire hésiter, se dire qu’il manque une taille au milieu… Autant chez Yéti comme chez Transition et Santa Cruz, la taille L est celle du milieu justement. Si je prends la charte des tailles, c’est bien elle qui est suggérée, et je suis trop grand pour la taille M. Enfin, quand je regarde les chiffres de cette dernière, ça taille petit sur pas mal de point (tube de selle, stack, empattement…). Ça fait trop d’éléments contradictoires pour explorer cette voie 😉

  2. Ces derniers temps, on voit beaucoup Richie avec un ressort sur son sb160.
    Est-ce que le ressort hélicoïdal et le soutien supplémentaire qu’il apporte en milieu de course pourrait redonner un peu de vivacité verticale à la bête?

    1. C’est à double tranchant. Oui, ça dynamise le vélo avec plus de maintien – et plus de vivacité en retour – juste après SAG. Ça peut éviter au vélo de travailler trop loin dans le débattement. Ça peut limiter un peu ce tempérament « trop facile, posé »… Mais Comme sur le SB165 qu’on avait essayé qu’en ressort, le caractère Yéti est bien ancré, ça ne révolutionne pas le truc. Quoi qu’il arrive, le vélo est comme ça de base. Et puis surtout, si on cherche à s’en affranchir avec un ressort plus dur par exemple, ça garde le boîtier un peu trop haut, et au final, ça va à l’encontre du truc… Parce que de toute façon à la base, le stack du SB160 est pas énorme, ça peut encore plus donner l’impression que le cintre est bas… Je l’ai envisagé, mais ça n’a pas non plus été la solution miracle. Sans quoi, j’en aurai volontiers parlé 😉

  3. Pas mal de points intéressants à propos de SB160. Cependant qu’entends-t-on par « Un vélo moderne donc, à trainer sur les plus beaux spots, de préférence shapés ou du moins, bien roulés ». J’ai l’impression qu’il ne serait pas à son aise sur des tracés plus naturels typique en enduro, ou alors j’ai mal saisi le sens de cette phrase. Je roule actuellement un Rocky Mountain Altitude 2021, et, prospecte déjà pour un changement de cadre ou vélo complet bientôt. Je me demande donc comment ce SB160 se situe par rapport l’Altitude histoire de cerner un peu mieux le bestiau ?.

    1. Je vais prendre deux êxtremes pour bien cerner le sens de cette phrase. D’un côté, on va prendre un évènement itinérant comme le Grand Rallye ou Stone King. 100% tracés sur des chemins « naturels » ou disons, des chemins de randonnée, de montagne, pédestres… Bref, sans aménagements spécifiques VTT. De l’autre, l’EWS de Loudenvielle, qui se déroule sur les traces VTT balisées du secteur. Là, c’est des chemins spécifiques VTT. Les virages, les appuis, les trajectoires, les sauts, les obstacles, les franchissements… Tout y est pensé/adapté VTT. Y’a pas un monde d’écart entre les deux, mais hand même, juste ce qu’il faut pour changer la donne quand on roule : choix de trajectoire, gestuelle, rythme, engagement… Ça ne se roule pas tout à fait pareil. On en a parlé récemment dans l’analyse vidéo (https://fullattack.cc/lanalyse-video-fullattack-les-pros-roulent-jambes-tendues/) et le SB160 se prête plutôt au second type de spot, qu’au premier. Donc oui, j’ai le sentiment que sur traces naturelles, sont prédécesseur était plus à l’aise… Et peut-être que le SB140 le serait plus aussi. C’est à confirmer. J’attends la dispo d’une taille L à l’essai, pour confirmer. L’altitude, c’est clair, a un caractère différent. Il est plus joueur, plus dynamique à la verticale. Revers de la médaille, il faut s’appliquer pour qu’il ait du jus si l’on veut pumper avec 😉

    1. C’est ça. Sur le papier, le SB150 était le fer de lance Enduro de la marque, vanté pour être le vélo le plus glorieux en compétition. Le SB160 doit reprendre le flambeau, mais en proposant une certaine évolution. Si bien qu’on ne retrouve plus exactement le SB150, et que peut-être que son tempérament se retrouve davantage avec le SB140 Lunch Ride. À confirmer 😉

  4. Les grips sont à l’envers. C’est volontaire ?
    Des Elite Flow auraient été plus universels. Ou mieux, au prix du vélo, ils pourraient changer de modèle en fonction de la taille.

    1. Si tu savais ce qui était monté à l’envers au départ, à réception de ce vélo… les grips, ça ne choquerait pas 😉

      1. Juste antoine, pas normal pour un vélo a ce tarif d’avoir des composants mal montés.. EN 2015.. c’était deja le cas avec le yeti sb6c..

  5. Bonjour Antoine,

    Pour ce qui est de lâcher les chevaux je te propose d’essayer les BUCEFAL en mars 2023, nous sommes en concurrence directe de ce Yeti SB160…mais full hand made in France; ce qui devrait attiser ta sagacité je l’espère. Tu dois avoir ma carte suite aux EWS100 master de Loudenvielle 2022.
    Bonnes fêtes de fin d’année à tous, et attendez vous à découvrir BUCEFAL très prochainement…

  6. Hello Antoine

    Intéressant ce comparo.
    15.64 Kg et sans pédales et avec des pneus basique quand même, bon ok le poids patati patata mais tout de même.
    Sinon pour le stack il y a quand même pas mal d’entretoise sous la potence , du coup difficile de faire plus.
    A te lire j’ai quand même l’impression qu’il s’agit d’un spad élitiste pour la compète non?

    1. Hello ! Oui, c’est l’impression que ça peut donner. Après, au risque de passer pour le pinailleur de service : quand on cherche à être moderne, à la pointe d’une tendance, voir « moteur » sur quelque chose, au départ, le fait de bousculer les habitudes de certains peut réduire le champs auquel on s’adresse et donc, paraître élitiste 😉 Je fais la remarque parce que l’an passé avec le Spire à l’essai, on pouvait – et moi le premier – se poser la même question à son sujet. Après un an d’observations et de retour, on se rend compte que ça fait son bonhomme de chemin et que le profil de pilote qui l’apprécie est plus large que je pouvais l’imaginer. Je précise ça parce que pour en revenir au SB160, il a quand même cette facilité déconcertante qui fait que si tu roules tranquille, il est serein comme rarement. C’est juste que si tu pousse pour mesurer son plein potentiel, oui, clairement, il se prête à la race, c’est pour ça qu’il est fait, au final ! Mais comme un Spire est fun voir un peu pousse au crime si tu roules tranquille, et fait pour la race si tu pousse. Et comme un Megatower ne se révèle vraiment que quand tu pousses pour la race…

  7. Je suis assez surpris qu’en point négatif vous ne parliez pas de la calamité qu’est ce Float X2, a plus de 10000€ le vélo avoir un amortisseur avec autant de problèmes c’est pas acceptable, ça fait aussi partie de votre boulot de sensibiliser les lecteurs à ça

    1. Bonjour Laurent, une des bases de notre métier de journaliste consiste à recouper les informations. Or, nous ne disposons pas de retours suffisants à propos de la fiabilité, pour nous pronnoncer sur la fiabilité de tel ou tel composant. Nous ne nous en cachons pas, et l’indiquons à chaque occasion, comme ici en commentaire. Évidement, nous avons vent des réputations de tel ou tel composant. Mais il nous faudrait avoir accès à davantage de chiffres pour nous pronnoncer avec certitude. La rumeur ne suffit pas. Raison pour laquelle nous cantonnons nos essais à ce que nous pouvons recouper via notre protocole d’essai : les impressions, les réglages, comment en faire usage, à quoi se destine le vélo, conseiller dans le choix… Bref, une partie de ce à quoi le lecteur n’a pas forcément accès avant achat, pas nécessairement tout 😉

      1. Sinon c’est intéressant de voir que la potence est en 50mm alors que c’est « passé de mode »… D’ailleurs peut-être que mettre une plus courte aiderait pour lever l’avant ?

        1. J’ai essayé pour voir. Ici, ce n’est pas le facteur majeur qui explique le comportement du vélo 😉

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