Avec le Propain Tyee 2023, la marque tant attendue, enfin à la Une FullAttack !

Ça y est ! Enfin ! Vous nous réclamez régulièrement des infos et des impressions au sujet de la marque Propain, en commentaires, sur FullAttack. Avec le retour à la normale postpandémique et la volonté de la marque d’être plus présente sur le marché français, les choses se concrétisent… Et de la meilleure des manières : c’est le Propain Tyee, Enduro et fer de lance de la gamme, qui se renouvelle, et que l’on a eu l’opportunité de découvrir pour vous. L’occasion donc de parler tout autant du Propain Tyee 2023 que de Propain tout court, sur FullAttack ! C’est parti !

Le contexte

Première fois oblige, quelques mots sur la marque Propain en elle-même, et ses origines. D’abord, pour situer son siège, en Allemagne, à Vogt, à quelques encablures de Friedricshafen et du lac de Constance. Au sud du pays donc, mais surtout à distance raisonnable des montagnes et des premiers bike parks de l’arc Alpin, entre Suisse et Autriche, en un peu plus d’une heure de route. Une influence certaine quand on connaît la gamme Propain résolument orientée gravity.

Quoi qu’il en soit, c’est là que la marque a grandi sous l’impulsion de ses deux CEO actuels. David Assfalg y a commencé par investir dans la marque d’accessoires SixPack voisine, et depuis, intégrée au groupe Propain. Il gère les affaires tandis que Robert Krauss, pour sa part, assume le rôle de leader sur le développement des produits et les orientations de la gamme depuis ses débuts. Un organigramme à deux têtes assez commun outre Rhin, et qui n’empêche visiblement pas chacun de savoir ce qu’il a à faire…

En l’occurrence, développer une marque apparue en 2008 sur le marché, et qui chez nous, s’est fait sa renommée en ligne. Propain fait en effet partie des quelques marques qui vendent en direct et s’est donc forgé une certaine réputation ces dernières années. Notamment parce qu’elle propose, et c’est déjà plus rare, de configurer son vélo pièce par pièce et jusqu’à la finition des stickers. Et donc, par là même, d’avoir la même maîtrise ou presque, du budget, qu’en cas de montage à la carte…

French Spoken ?

Voulue ou non, Propain a aussi surfé ces dernières années, sur un petit quiproquo : son site internet n’est traduit qu’en Anglais et Allemand. Au point parfois, de jeter le doute… Mais oui, Propain livre bien en France. La marque a d’ailleurs l’ambition d’être plus présente sur le marché français. C’est une des raisons qui l’a d’ailleurs incité à convier FullAttack au lancement du Propain Tyee 2023. Et en attendant que ces intentions se traduisent – au sens propre comme figuré – sachez qu’en cas de besoin, un interlocuteur francophone est disponible auprès de la marque. Dominique est francophone et répond au téléphone comme aux mails, aussi bien pour conseiller à l’achat, qu’après pour le SAV, quand il est nécessaire de bien se comprendre… C’est à lui que les frenchies qui ne parlent pas un mot d’anglais reviennent, quoi qu’il arrive !

Propain Tyee 2023

  • Enduro
  • 29 pouces / Mullet
  • 160-170/160 mm, 36 ou 38 mm
  • Carbone ou Alu
  • Reach 475/480 mm (L) & Offset court
  • Newmen Performance 30 mm 
  • Schwalbe MM & BB Supertrail
  • Magura MT7, 203/180 mm
  • 4 modèles + configurateur, 5 tailles, de 2999 à 8244
  • 2,9 kg (carbone) & 3,4 kg (Alu) en M, sans amortisseur
  • Premières livraisons début juin 2023
  • Fiche sur propain-bikes.com

Voilà pour le décor. Passons aux choses sérieuses. Pour une première sur FullAttack, c’est la toute dernière version du Propain Tyee qui est au cœur du sujet – prononcez à l’anglaise, avec deux syllabes, comme taillis, la forêt quoi… Dans certaines tribus amérindiennes, le Tyee désigne le leader de la tribu, tout comme l’un des saumons les plus convoités de la rivière. Dans les deux cas, un parallèle qui convient au Propain Tyee, fer de lance de la marque.

Historiquement, c’est le modèle d’Enduro, le vélo à tout faire, qui doit aussi bien monter que descendre. Sauf que ces derniers temps, la pratique Enduro en elle-même n’a eu de cesse de muter, et que le Propain Tyee se devait de suivre. Comment ?! C’est ce à quoi on s’attelle dans les onglets suivants. Outre le raffinement esthétique que les premières images dévoilent, on commence par un coup d’œil à la cinématique, une des signatures chère à la marque…

PRO10, la cinématique du Propain Tyee

Heu… dans quel sens ça tourne ? C’est parfois un peu la question qui passe par la tête en jetant un œil à la suspension arrière d’un Propain. Ce n’est pourtant pas si compliqué…

En attendant, on finit de découvrir la philosophie cinématique Propain via les courbes du Propain Tyee 2023 à disposition. Celle qui se distingue la plus porte sur l’anti-squat…

On le voit donc, pas de révolution cinématique sur le Propain Tyee 2023, mais des ajustements. Ça permet notamment d’optimiser l’usage d’amortisseur air ou ressort, ce qui a son importance pour ce qui suit…

Géométrie & Concept du Propain Tyee 2023

Il y a un détail qui doit sauter aux yeux quand on découvre les tableaux des géométries du Propain Tyee 2023. Ils sont désormais exprimés selon que l’on opte pour une fourche en 160mm ou 170mm de débattement. Avec le choix d’amortisseur, mais aussi le format de la roue arrière – Full 29 vs Mullet – et la taille des plongeurs, ça fait partie du positionnement du Propain Tyee : à la croisée des mondes.

Très clairement : version carbone, avec amortisseur à air, fourche à plongeurs en 35/36mm & 160mm de débattement, full 29 pouces, le Propain Tyee se positionne en concurrence des derniers All Mountain sortis avec des specs de vélos d’Enduro d’il y a trois à cinq ans. Genius, SB140, Hightower, Sentinel, Spectral, Foxy, Stumpjumper… Mais à l’autre bout du spectre, il peut tout aussi bien se monter : en alu, amortisseur à ressort, fourche en 38mm & 170mm de course, et roue arrière Mullet… Et dans ce cas, on est clairement plus sur une configuration apte à poncer du park et de la pente !

Dans tous les cas, le Propain Tyee 2023 profite de l’occasion pour peaufiner sa géométrie, et la garder dans l’air du temps. 5mm de reach en plus sur chaque taille à configuration équivalente. 0,5° d’angle en moins à la direction et donc 1cm plus long d’empattement. 1cm plus bas au sommet du tube de selle pour des tiges de selle à plus grand débattement… Et toujours, un angle de selle moderne et donc, redressé.

À savoir tout de même, que le Propain Tyee 2023 continue d’exploiter les formats de roue en fonction de la taille. Full 27,5 pouces désormais sur les tailles XS, S et M, et Mullet/Full29 sur les tailles M, L et XL. Pour les tailles M, cadres spécifiques à chaque format – cadre Full 27,5 ou cadre Mullet/Full 29. Et que pour être complet, le flip chip présent à l’ancrage biellette haute/triangle arrière sert à conserver la géométrie quand on change de roue arrière… Mais pour avoir essayé, la position basse en mullet est aussi exploitable, sous certaines conditions. On y revient plus loin.

Détails & finitions

En attendant, outre ces importantes précisions de cinématique et de géométrie qui font l’âme du Propain Tyee 2023, ceux qui connaissait ce modèle jusqu’ici auront remarqué le travail sur les détails qui le distingue du précédent. Ce qui ne se voit pas à l’œil, c’est celui sur la rigidité des cadres. Version aluminium et carbone profitent toutes deux d’un nouvel objectif en la matière. Le triangle avant reste dans l’esprit connu jusqu’ici, mais le triangle arrière est désormais 10% plus précis. Le tout, en prennant 100g sur la version carbone, mais en sauvant300g sur la version alu… Quoi qu’il en soit certifiées Catégorie 5, donc aptes à subir les pires traitements en station.

Tout ça, réalisé avec des matériaux aux propriétés ajustées. Ainsi, comme c’est souvent le cas, Propain précise que différentes fibres de carbone – propriété et tressage/orientation – sont utilisées pour le Propain Tyee 2023. Ce que l’on a moins l’habitude d’entendre, c’est que différents alliages d’aluminium le sont aussi. Ils sont au nombre de trois pour le Propain Tyee 2023. Avec, notamment, le 7075 T6 pour réaliser les pièces usinées et forgées non soudées, telles que les biellettes… Matériau toujours, et enfin, il en est question pour les roulements de direction : ils utilisent désormais l’inox.

Pourquoi ?! Parce qu’après une impression mitigée, Propain a finalement succombé au passage des gaines et durites dans le jeu de direction… Et que l’une des principales craintes était d’avoir à tout démonter/purger pour changer un vulgaire roulement de direction. Traité contre la corrosion désormais, ça devrait repousser l’échéance. Dans tous les cas, le passage interne est développé en collaboration avec Sixpack, la marque sœur qui fournit les accessoires maison. Ici, pour éviter d’avoir à solliciter la potence pour passer les gaines et durites. Elles s’insèrent dans des entretoises spécifiques qui prennent place sous la potence, et dirigent le tout vers le jeu de direction Acros le plus répandu quand il s’agit de faire passer tout ce beau monde par ici… Pour ceux que ça rebuterait encore : des passages restent présents en haut du tube oblique, sur la version alu uniquement.

Au rang des autres détails qui distinguent le Propain Tyee 2023, le positionnement de son étrier de frein arrière. Du dessus du hauban gauche, il passe à l’intérieur du triangle arrière, en bases et haubans justement. Pour ce faire, l’interface postmount ne prend pas directement place sur les tubes, mais sur un support en aluminium, lui-même relié au cadre. Le tout, pour des facilités de conception. L’ensemble est compatible disques de 180 et 200mm, via différents ports de fixation. On en revient, une nouvelle fois, au montage et programme du vélo… Qui peut, d’ailleurs, s’adapter aux dernières transmissions SRAM puisque la patte est au standard UDH, tandis que deux plots de fixation permettent de fixer un bidon d’une part, et des outils de l’autre, dans le triangle avant.

La gamme Propain Tyee 2023

On l’a dit, une des caractéristiques Propain consiste à proposer un montage à la carte de chacun de ses vélos. Concrètement, ça signifie que l’on peut piocher parmi toutes les pièces au catalogue Propain pour se monter sa propre monture. À condition, bien sûr, que tout soit compatible et d’en avoir les moyens. Ça signifie aussi qu’a minima, le Propain Tyee AL 2023 le plus accessible commence à 2999€, et que l’équivalent carbone s’échange contre 3599€. Mais face à l’immensité de la tâche que consisterait de choisir pièce par pièce, Propain propose aussi plusieurs montages, qui peuvent servir de base et donne une idée des possibilités offertes avec le Propain Tyee 2023.

Prise en main

Voilà pour les présentations. Il est maintenant temps de donner les premières impressions. D’autant plus attendues qu’il s’agit d’une première sur FullAttack. Raison pour laquelle, il y a dans les quelques paragraphes qui viennent, de quoi faire le lien entre ce que j’ai ressenti au guidon du Propain Tyee 2023 dans certaines des situations évidentes où il s’exprime – à la pédale, quand ça brasse, en courbe, au freinage… Et ce qui vient d’être détaillé au sujet de sa conception. Le tout, compilé à l’issue de deux jours de roulage bien rempli, du côté de Santa Coloma De Farner. 

Deuxième fois en peu de temps pour moi ici, l’occasion, donc d’avoir des repères intéressants, sur ce spot très à propos… Aussi bien pour une première journée Enduro à la pédale sur les hauteurs connues et reconnue du coin, que pour une seconde journée navettes sur les traces du Pure Riding Bike Park. Le tout, aux guidons de plusieurs versions du Propain Tyee 2023 et différents réglages de suspension explorés : carbone vs alu, air vs coil, Full 29 vs Mullet, Fourche en 36/160mm vs 38/170mm, freins Magura vs SRAM… Bref, si vous ne trouvez pas votre bonheur ci-dessous, posez la question en commentaire, il se peut que de bons éléments de réponses soient à la clé.

Au pédalage, effet de chaîne XXL

Première situation, première observation qui donne corps aux développements qu’embarque le Propain Tyee 2023 : au pédalage ! L’effet de chaîne, traduit sur le papier par la courbe d’Anti-squat en forme de cloche, est bel est bien présent à l’usage. C’est indéniable. Ça se ressent dès les premiers coups de pédale. La giclette est bien présente. Parmi les meilleures observées sur un vélo de ce calibre.

on entend clairement les crampons faire croustiller le sol

Au train, ensuite, l’assiette du vélo est très bonne, très stable, très peu de mouvements parasites. Et ce, d’autant plus que l’on exerce de la pression sur les pédales. Plus la chaîne est tendue, plus ça se tient. À tel point que le Propain Tyee se tient aussi très bien en danseuse, et à la relance, debout sur les pédales. Dans ces cas de figure et sur terrain sec, on entend clairement les crampons faire croustiller le sol, la motricité est au rendez-vous pour grimper les raidars les plus pentus du coin…

À une condition près : celle d’enrouler le terrain ! Ça, c’est la contrepartie la plus évidente de l’effet de chaîne du Propain Tyee. La moindre rigole à franchir, le moindre rocher à enrouler, la moindre racine à surmonter, sont restitués d’autant plus intensément que la chaîne est tendue. Il faut en tenir compte, le moment venu, et y mettre du sien. Le Propain Tyee, malgré la promesse d’un anti-squat en baisse, n’est pas aussi performant dans ce domaine que certains concurrents bien connus chez nous, qui ont, eux, une véritable âme de tracteurs…

Quand ça brasse, effet de chaîne vs réserve…

Autre cas de figure où l’effet de chaîne du Propain Tyee se fait sentir : quand ça brasse ! Et vous vous doutez que ça se présente souvent, sur les rochers et les terres arides du côté de Santa Coloma. Dans ce contexte, l’effet de chaîne se manifeste de manière évidente dans deux cas de figure. Le premier, quand on laisse filer le vélo. On sent que d’une manière ou d’une autre, la torpeur du terrain est retranscrite dans les pédales de manière très marquée. La lecture terrain est très, très présente. Et ce, quel que soit le type d’amortisseur choisi. L’effet de chaîne garde le dessus.

Au-delà de ce rendu un peu brut, la suspension arrière du Propain Tyee montre une belle réserve de débattement.

Huck-to-flat, réceptions à plat caractéristiques de certains trails de Santa Coloma, saut de marche… Dans ces cas-là, le Propain Tyee va au-delà de l’effet de chaîne et offre une belle réserve. La progressivité traduite par la courbe de ratio du Propain Tyee réserve une marge de manœuvre après le pic d’effet de chaîne, et avant de verrouiller la fin de course… Ça demande simplement un peu de doigté ou de jugeote pour faire les bons choix d’amortisseur et de réglages pour tirer pleinement parti du vélo dans d’autres cas de figure…

En courbe, air vs ressort…

Au premier rang desquels, en courbe ! C’est là que peuvent se manifester également les bons et moins bons côté de l’effet de chaîne très présent autour du SAG et après, sur le Propain Tyee. Bon point, le fait que ça procure au vélo un sacré jus quand on pousse dessus en courbe. Il suffit de peu, d’un petit mouvement de terrain ou appui, pour tasser le boîtier et générer de la vitesse. Et ce, même en montage full 29, pas besoin de compter sur une petite roue arrière pour en profiter.

Le vélo « s’ouvre ». C’est là que l’amortisseur à ressort a son intérêt majeur.

L’inconvénient, néanmoins, de cet effet de chaîne bien présent mais qui fini par chuter, se manifeste aussi en courbe, quand pour une raison ou une autre, le vélo est amené à aller plus loin dans son débattement. Il peut, par moments, finir par y plonger de manière abusive. La chaîne finie par ne plus tout tenir, et le triangle avant marque alors un mouvement d’assiette un peu trop prononcé. Le vélo « s’ouvre ». C’est là que l’amortisseur à ressort a son intérêt majeur. Son maintien à mi-course comble ce creux. Et c’est, par expérience, la solution la plus évidente dans un tel cas de figure. Celle qui exige le moins de compromis par ailleurs.

Au freinage, l’anti-rise est là

Suffirait-il de rouler le Propain Tyee avec amortisseur à ressort ? Reste un cas de figure où ce choix ne fait pas tout : au freinage. On l’a vu précédemment : du jus, de la réserve et du maintien… Une bonne partie des ingrédients est là pour rouler de manière moderne, à l’anglo-saxonne, manivelles à l’horizontale. Reste que bien souvent, rouler de cette manière dans la pente exige de garder un petit filet de frein arrière. Or, l’effet du freinage sur le comportement de la suspension est évident sur le Propain Tyee. Plus il est loin dans le débattement, plus ça brasse au freinage, sur terrain défoncé. S’en devient donc compliqué de rester simplement les jambes tendues, et de laisser filer. Mieux vaut choisir ses trajectoires, et bien placer ses freinages. Ça peut vite devenir un challenge si chaque zone est truffée de trou de freinage, ou s’il y a tout juste la longueur d’un vélo dans la pente avant de le placer pour viser le seul appui qui puisse sauver la mise… C’en devient un challenge aussi quand il faut placer la roue avant et tenir l’arrière afin d’éviter le vélo en crabe, quand c’est vraiment défoncé au sol.

La meilleure config ?!

Quoi qu’il en soit, une certaine logique se dégage au moment de choisir parmi toutes les configurations possibles du Propain Tyee. Et à mon sens, contre toute attente, c’est sur le choix de l’amortisseur qu’il faut porter la plus grande attention. Pour toutes les raisons évoquées, le ressort hélicoïdal s’impose comme la meilleure solution. Après ça, se pose la question du matériau. Le carbone signé Propain m’a fait penser à ce que l’on trouve chez Transition. Avec du flex et un peu de rebond. Pas autant que chez Mondraker, mais dans l’esprit. Tout sauf raide et punitif. Tolérant et joueur. L’aluminium est plus précis, et a un peu moins de dynamisme. Sans être barre à mine, il est simplement plus inerte en retour, mais de très bonne facture. Je n’ai presque préféré au carbone cette fois-ci. Entre l’un et l’autre, c’est donc une affaire de goût autant que de budget.

Quoi qu’il en soit, se pose aussi la question du format de roue arrière. La configuration Mullet apporte logiquement la fameuse capacité du vélo à prendre de l’angle. C’est flagrant dans les virages relevés du Pure Riding Bike park, et ça apporte un vrai plus dans la pente. D’autant que pour avoir essayé, le Propain Tyee peut se rouler en mullet et position basse du flip chip. Ça se réserve simplement aux runs en bike park et navette. À la pédale, ça touche vite au sol, et quoi qu’il en soit, il vaut mieux toujours garder les manivelles à l’horizontale et bien viser dans les compressions, ça peut vite frotter les rebords du chemin dans le cas contraire… Le reste du temps, c’est en 29 qu’il a le plus de sens, pour rouler à la pédale.

Versus la concurrence ?!

L’opportunité de rouler le Propain Tyee est intéressante parce qu’elle permet de le positionner versus la concurrence. D’abord, pour étayer le fait que c’est un vélo dans la bonne moyenne du marché. Pas le meilleur : il doit, a minima progresser dans le comportement du vélo au freinage quand ça brasse, pour prétendre à plus. Mais il est intéressant parce qu’il reste un de ces fameux châssis capable de balayer facilement du petit au gros Enduro, en fonction de la configuration retenue. Carbone, full 29, petite fourche, on est clairement sur le terrain des Genius, Hightower, SB140, Sentinel & Cie. Grosse fourche, on apporte la précision nécessaire pour mieux placer, tenir et charger la roue avant.

Placer la roue avant justement, ça reste quelque chose d’important sur le Propain Tyee. Notamment parce que par moments, on l’a vu, il peut sinon, se mettre en crabe. Une attention qui doit rester à l’esprit pour faire les bons choix au moment de configurer le Propain Tyee 2023. Dernier exemple en provenance directe du terrain pour étayer le propos : carasses Super Trail + Fox 36 + frein Magura > il y a soit une paire de freins qui freine trop, soit un châssis et/ou des carcasses qui ne se tiennent pas assez. Dans tous les cas, un combo qui apporte un peu de flou dans le placement de la roue avant au freinage et peut fausser la donne, gâcher le tableau. Une pure logique de chaîne de rigidité/raideur comme on en a déjà parlé sur FullAttack. Ça aussi, il faut en tenir compte au moment de se configurer le Propain Tyee qui va bien.

Un amortisseur à ressort, le matériau qui correspond aux attentes et au budget, le format de fourche qui enfonce le clou, et le format de roue qui vient couronner le tout.

J’espère néanmoins vous avoir apporté assez d’éléments dans cette présentation et prise en main pour y parvenir. Suffisamment pour avoir les bons repères, et faire les bons choix, au moment d’en configurer un avant commande. Un amortisseur à ressort, le matériau qui correspond aux attentes et au budget, le format de fourche qui enfonce le clou, et le format de roue qui vient couronner le tout. Après ça, c’est une question de goût, et de quelques astuces pour préserver les chaînes de rigidité/raideur qui donneront le meilleur rendu… Et puis, s’il le faut, on en reparle en commentaires, ci-dessous, pour apporter les précisions et conseils nécessaires. À très vite 😉

Rédac'Chef Adjoint
  1. Pour avoir tester le nouveau float x de fox; tu le trouves comment par rapport a un super deluxe par exemple.

    1. propain font de bon velo , par contre niveau communiquation , services , SAV , c est vraiment déplorable , quand tu les contact ils repondent 4 jours apres , ca va faire 6 mois que j ai un probleme de suspension et ils trouvent pas le probleme , je suis vraiment décu de leurs servives

  2. J’avais un Tyee et maintenant j’ai un Hugene, j’ai beaucoup aimé les deux (avec une préférence pour le Hugene finalement pour ma pratique enduro-light ou slowduro ^^). Mais dans les 2 cas : Ochain est ton ami. J’ai vraiment senti la différence quoi qu’en disent ceux qui n’y croient pas.

    1. Ahah, le Ochain et les débats qu’il suscite. On l’a passé à l’essai, et on continue d’ailleurs de se le passer au sein de la rédaction, pour faire l’exprérience. On a d’ailleurs appris quelques bonnes choses supplémentaires à son sujet. Peut-être de quoi faire avancer les débats d’ailleurs. Il se pourrait que le Ochain n’influe pas de manière suffisement importante sur le fonctionnement même de la suspension (proportion négligeable), mais bien sur le feedback apporté au pilote à travers ses appuis sur les pédales… Quoi qu’il en soit, si l’effet de chaine est très sensible à l’usage, ça se tient tout à fait que l’usage du Ochain apporte une différence certaine dans le ressenti. C’est clair que le Tyee ferait parti des vélos que j’aimerai rouler avec un Ochain, pour voir. Je penses que c’est une très bonne opportunité de voir de manière concrète si ça améliore simplement la perception/le confort/la lecture/le rendu ou bien si ça limite un peu, aussi, la tendance que le vélo peut avoir de se mettre en travers/en crabe…

      1. Intéressant en effet d’avoir votre avis. Intéressant aussi de savoir avec combien de degrés de liberté vous l’utilisez. Sur le Hugène j’ai dû monter à 9° pour sentir la différence.
        Quant à savoir si « le Ochain n’influe pas de manière suffisamment importante sur le fonctionnement même de la suspension (proportion négligeable) » et si c’est plus du ressenti (chain slap par exemple). Je n’y crois pas vraiment et j’ai bien lu l’idée selon laquelle quand on roule assez vite, il n’y a pas de chance que ça joue…
        Sauf que je penche plutôt pour l’explication que DT Swiss indique sur son site (a grande vitesse = compression plus rapide de la suspension) :
        « Concernant le kick-back, cela signifie que si la vitesse angulaire du moyeu est supérieure à la vitesse du corps de roue libre générée par l’allongement de la chaîne, il n’y a pas de kick-back ou d’effet négatif sur la suspension.
        Cependant, il est difficile d’atteindre cette vitesse critique, car plus on roule vite, plus la compression est dure et plus la vitesse du corps de roue libre atteinte sous l’effet de la tension de la chaîne est rapide. »
        https://www.dtswiss.com/fr/roues/technologie-roues/angle-engagement-technologie

        1. En effet. Pour ma part, je fais allusion à des retours issus de mesure embarquées sur des vélos de descente, et qui amènent à cette conclusion que c’est davantage sur le ressenti que sur le fonctionnement lui-même que ça porterait. Quoi qu’il en soit, le fait que ce soit sur des vélos de descente, à des vitesses élevées donc, rejoint le propos. Merci pour cet échanges, ça va dans le bon sens. 😉

  3. dommage de ne pas avoir aopté pour un essai/avis sur hugene!
    Peut être moins tendance que tout ces vélos enduro mais bike hyper cohérent sur le papier pour du trail endurisé
    Peut on calquer les test du Tyee sur le hugene?…

    1. J’ai comme l’impression qu’ils ont été invité aux journées de présentation du nouveau Tyee (tu as d’autres articles de ces journées sur le web). Et que du coup y’avait pas de Hugene à tester. Mais sur les retours que tu peux avoir ici ou là, l’effet de chaine c’est une marque de fabrique (cf commentaire Kegron ici, et test sur d’autres sites).

    2. Comme expliqué dans l’article, ces derniers mois/années n’ont pas été simples pour nouer contact avec certaines marques. Propain faisait parti de nos intentions, et il se trouve que c’est le Tyee que la marque renouvelle et souhaitait nous présenter. On a donc saisi l’opportunité.
      Si l’on observe les courbes de cinématique, on perçoit que les profils sont similaires. C’est notamment le cas en matière d’effet de chaine, qui, on l’a vu dans l’article, a un effet important sur le comportement du vélo au pédalage, en courbe, et quand ça brasse. Je n’ai pas roulé le Hugene de manière suffisante et dans des conditions qui me permettent de me pronnoncer de manière certaine et très précise. Mais peu de doute sur le fait que l’esprit, l’approche, le caractère global décrit pour le Tyee soit fidèle à ce que l’on puisse attendre du Hugene. Je ne pourrais simplement pas apporter suffisement de précisions pour « différencier » les deux : dire quand ils se distinguent, à quoi ils se destinent le mieux, quand choisir l’un plutôt que l’autre, etc… Plus tard, peut-être 😉

  4. Bonjour,
    super article.
    J’ai l’impression que tu vois l’effet de chaine comme néfaste pour le franchissement sur le Tyee mais pour avoir roulé le Foxy 2019 et le Pivot Firebird 2019, j’ai vraiment apprécié cet effet qui permet de passer les marches en montée une fois que la roue avant est passé. Est-ce que ce n’est pas le cas ici?
    Est-ce que tu pourrais situer le Tyee en roue 29″ avec une fouche en 170 mm par rapport à ses 2 vélos?
    Est-ce qu’un pédalier Ochain pourrait contrer cet effet de chaine?
    Merci

    1. Boonjour C6,

      peut-être me suis-je mal exprimé au détour d’une phrase ou d’une tournure. En matière de franchissement « pur », c’est à dire vraiment le fait de devoir monter un obstacle de belle dimension – plus du quart de la hauteur d’une roue, pour tenter de donner un ordre de grandeur – je rejoins ton propos. Dans ce cas oui, l’effet de chaine donne un vrai dynamisme au vélo, à la fois au coup de pédale pour qu’il aille de l’avant, et en maintien au boitier, pour prendre une impulsion, faire bouger le vélo à la verticale.
      C’est plutôt au train, quand on roule assis, allure « liaison » en Enduro, donc à un rythme contenu, plutôt relâché, à l’économie, que l’effet de chaine a un revers de la médaille : il empêche parfois la suspension arrière « d’avaler » l’obstacle. Ça demande alors, à minima, un mouvement de bassin pour « enrouler », ou bien de se lever de selle, bref, dans ce cas, ça fait dépenser de l’énergie supplémentaire par rapport à certains vélos concurrents qui permettent au pilote de rester confortablement assi, sans dépense d’énergie supplémentaire.
      Après, l’effet de chaine n’est pas seul responsable de cette capacité à « avaler » le terrain. La « raideur » de la suspension et du cadre, autour du SAG entre aussi en compte. Et cette raideur est davantage définie par le ratio de suspension, le carbone ou ‘aluminium utilisé, etc… Plusieurs paramètres se superposent pour définir le confort du vélo autour du SAG. Du coup, le Mondraker Foxy, qui lui aussi a un effet de chaine important, me parait plus confortable, aussi, au train, tout en étant aussi intéresant en franchissement.
      Le Ochain a son intérêt dans les situations où l’on ne pédale pas. Il n’aura donc aucun effet au pédalage, que ce soit au train ou au franchissement. À moins que l’on ait arrêté de pédaler une fois la roue avant passée la marche, et que la suite du franchissement se fasse « sur l’élan » 😉

  5. Super, merci pour ce premier test et découverte ! Ça faisait longtemps que j’attendais un test de Propain.

    Justement je suis en train de regarder pour changer mon Commencal Meta TR et à vrai dire le nouveau Tyee ou le Specialized Stumpjumper EVO me font de l’œil.
    Comment compareriez vous ces 2 modèles ?

    Merci d’avance !

    1. Pour ce qui est du positionnement/format de vélo, les deux sont effectivement concurrents. similaires en débattement, dans le choix des formats de roue… Deux beaux vélos assez polyvalents. À l’usage, pas le même tempérament par contre. Le Stumpjumper est bluffant dans les capacités de ses suspensions. C’est confort, ça encaisse, mais ce n’est peut-être pas aussi vif et dynamique qu’attendu. Le Propain, à l’inverse, l’est via son effet de chaine pronnoncé. Par contre, il n’est pas aussi performant en suspension que le Stump Evo. À mon sens, c’est sur ce point qu’ils diffèrent le plus. Le reste, dans les différents compartiments du pilotage, en découle 😉

      1. Merci Antoine pour ta réponse rapide, c’est sympa !

        Oui les 2 vélos sont équivalents, géométrie, débattements.. Mais qu’entends tu par « Le Stumpjumper est bluffant dans les capacités de ses suspensions » […] Propain […] par contre, il n’est pas aussi performant en suspension que le Stump Evo.  »
        Si les 2 vélos sont équipés pareil (Fox 36 – Float X), il y a une réelle différence de comportement ?

        Je te remercie !

        1. Ah oui, complètement. Ce sont les cinmétiques qui animent l’amortisseur qui font la différence. Et il se peut aussi que les réglages internes des suspension auxquels les marques ont accès diffèrent aussi. Dans tous les cas : le Propain pédale très bien et est très dynamique mais encaisse moins que le Stump qui est plus confort, posé au sol et capable d’encaisser gros 😉

  6. OK merci pour ces précisons, pourtant sur le papier le Propain est référencé plus Enduro que le Specialized je trouve, après le Spe est un peu plus léger donc ça peut peut-être compenser ce côté aussi.
    Merci pour vos réponses, toujours un plaisir de vous consulter ! ?

  7. Salut Antoine !!! Peut etre un peu tard mais je suis actuellement en recherche d un nouveau destrier et j avoue que ce beau bébé m a fait de l oeil, il n est pas le seul je regarde de pres le transition sentinel qui lui meme me faisait hésiter sur le patrol mais est ce bien comparable ? je fais des trails plutot longs entre 3h et 5h voir plus … help help help mon cerveau est en feu

    1. Salut Cédric,

      pour le coup, si tu veux rouler à la pédale, longtemps et de belle manière, on peut mettre le Patrol de côté. Non pas qu’il n’en soit pas capable, mais le Tyee et le Sentinel sont bien plus fait pour ça 😉 Entre les deux, ça peut dépendre de ce que tu vas attendre d’eux dans deux circonstances : à la pédale et en descente. À la pédale, le Tyee est très dynamique, et convient si tu veux un premier coup de pédale très réactif à la giclette (pour doubler, pour franchir, pour lancer un sprint…) Le Sentinel n’est pas en reste, mais il est tellement plus confort que c’est quand c’est un peu défoncé qu’il fait la différence. Là où il faudra se lever et enrouler avec le Tyee, tu reste assi et le vélo fait le job sur le Sentinel. En descente, ensuite, clairement le Sentinel est taillé plus long de l’avant. c’est plus stable. Ça se pilote en levant plus souvant la roue avant. Et il accélère de lui-même de manière assez folle quand tu lâche les freins, là où le Tyee est plus dans la moyenne…

  8. Salut ! J’ai lu tout ce test, très intéressant, mais je sais pas si ce vélo m’ira pour ma pratique. Je roule actuellement un orbea occam all-mountain en 140mm, et j’aimerais prendre un enduro mais pas trop gros non plus, car si j’aime pousser en descente et ne pas être freiné par le vélo, je fais quand même des longues randos, je grimpe des sommets et j’ai peur qu’il ne fasse pas bien le taff de ce côté-là. Pourriez-vous m’aiguiller ?
    Raphaël

    1. Salut Raphaël,

      à mon sens, tu vise le bon vélo. Je vais m’appuyer sur plusieurs des éléments que tu peux trouver dans l’article pour justifier ce que je dis. Premièrement, le fait que tu puisse configurer le Tyee, eet donc, l’ajuster à tes attentes. Visiblement, elles sont pour favoriser le rendement. Privilégier donc des suspensions à air, des roues dynamiques, du full 29 pouces, un chassis voir des périphériques en carbone, selon le budget. Ensuite, ce qui est rapporté au sujet de l’aptitude du Tyee à pédaler. Très dynamique, très bon de ce point de vue. Si, en plus, comme on vient de le préciser, tu parvient à accorder le montage, ça peut clairement concurrencer le Occam all Mountain. Enfin, comme c’est détaillé, en fonction de la configuration le Tyee peut aller du gros all mountain au bel Enduro pour rouler en park. A minima, selon moi, « gros all mountain » correspond à ce que tu recherche (un peu plus engagé que le Occam All Mountain).

  9. Salut, est-ce qu’un montage avec un cadre alu, amorto ressort mais lyrik en 160mm te parait cohérent pour un usage « à la pedale » sur sentiers naturels, avec aussi un peu de courses et station en été ?

    1. Salut ! Je suppose que le cadre alu est un choix pour une question de budget ? Dans ce cas, si on le considère comme un impératif, peut-être envisager un amortisseur à air. Question poids et rendement, pour un usage majoritairement à la pédale, c’est quand même intéressant 😉

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