Il en reste un peu, vous en voulez encore ?!
Au catalogue de la marque, le Mondraker Raze est classé Trail. En dessous, on trouve le Podium DC – pour DownCountry – et au dessus, le Foxy, répertorié All Mountain/Enduro. Un Trail donc… Ça tombe bien, c’est un peu l’étiquette en sursis ou du moins, celle qui interfère le plus avec la tendance DownCountry du moment. D’ailleurs, vu sous un certain angle, certains fusionneraient bien ces deux étiquettes et, feraient donc du Raze un DownCountry… Vous suivez ?!
Nah, au bout d’un moment, rien ne vaut le terrain, et l’essai, pour s’en dépêtrer. Place donc au Verdict du Mondraker Raze, sur FullAttack. L’occasion de constater que oui, ce petit Mondraker a les atouts de certains DownCountry, mais sait aussi, dans d’autres domaines, être capable de bien plus ! Alors, si vous voulez notre avis sur les petits vélos gravity : le bon compromis, il est par là ou presque 😉 Voilà pourquoi !
Mondraker Raze
Carbon RR
- Trail
- 29 pouces
- 130/150 mm, Fox 36 & Float Fact.
- Full Carbone
- Reach 495 mm (L) & Offset 44 mm
- Mavic Crossmax XL S, 30 mm
- Maxxis Aggressor & Minion DHF II Exo/+
- SRAM Code R, 180 mm
- 3 modèles, 4 tailles, 5 999 à 9 999 €
- 13,48 kg, (L, sans pédales, TL + Préventif)
- Dispo depuis octobre 2021
- Fiche sur mondraker.com
Petit air de déjà vu…
La première impression au guidon du Mondraker Raze est sans appel : pour ceux qui ont déjà roulé les vélos de la marque ces derniers temps, il y a une grosse impression de déjà vu ! À bien des égards, aucun doute, on est sur un Mondraker qui se respecte. Perso, ça me rappelle très vite le Foxy, passé à l’essai et considéré comme une référence du moment, même si ça commence à dater.
Pourquoi ? D’abord sur l’ergonomie et les premiers traits de comportement du vélo. Long de l’avant, court de l’arrière. Pour autant la direction reste très vive, réagit dans l’instant… Et tout ça s’accorde bien avec le tempérament du vélo lorsque la suspension s’en mêle. Elle reste haute dans le débattement, se montre très dynamique et sensible, confortable. Au moindre mouvement de terrain, à la moindre compression, le Mondraker Raze génère de la vitesse, va de l’avant…
Le tout est accompagné, de belle manière, par le comportement du cadre en lui-même. D’abord conciliant et filtrant, on le sent travailler… Avant de verrouiller de manière plus importante ensuite, lorsque les appuis sont plus marqués, notamment parce que le rythme a logiquement augmenté. Vu sous cet angle, le Mondraker Raze m’impressionne. Je n’attendais pas de telles capacités de ce petit vélo. Et il me faut remonter sur des plus gros, ensuite, en back-to-back sur boucle test, pour me raisonner et constater, tout de même, qu’il a ses limites…
D’où ça vient ?
Il suffit de jeter un oeil à trois fondamentaux de la conception d’un bon VTT pour trouver des explications au caractère du Mondraker Raze. En matière de géométrie tout d’abord, un reach important et une potence courte font partie de la signature maison > Forward Geometry ! Logique donc de le remarquer via un vélo long de l’avant et une direction vive. Logique aussi que ce vélo long, quand le rythme augmente, ne paraisse pas dépassé par les évènements…
En matière de cinématique ensuite, le concept Zéro Suspension cher à la marque s’appuie sur une combinaison particulières des paramètres : un anti-squat élevé au départ, mais qui chute très vite pour être raisonnable au SAG et bas ensuite. Une courbe de force qui ne verrouille pas en fin de course, laissant exploitable la deuxième partie du débattement. Et un anti-rise constamment élevé, évitant au vélo d’avoir des mouvements d’assiette importants au freinage, notamment quand, sur une chaleur, on est monté sur les freins alors que les suspensions sont au fond…
Si l’on ajoute à ça un cadre carbone travaillé dans ses lignes, pour être complaisant verticalement, précis latéralement, et qui verrouille progressivement quand les mouvements poussent à passer de la première sollicitation à la deuxième – en courbe, sur l’angle, etc… – on est pas loin d’avoir une solution idéale pour expliquer l’impression que le Mondraker Raze puisse en faire plus que ce à quoi il se destine au départ. C’était, d’ailleurs, déjà une idée maitresse du Foxy. Savoir en faire plus que prévu, ça parait donc génétique dans cette gamme !
Comment ça se règle ?
Puisque les qualités du Mondraker Raze lui sont intrinsèques, pas besoin de pinailler très longtemps sur les réglages de suspension. C’est de toute façon à prendre ou à laisser. Seul conseil utile à donner pour ne pas flinguer le tableau : il faut veiller à accorder les détentes. À l’arrière, c’est voulu par la marque : le setting interne est léger en détente. C’est donc, de toute façon, relativement rapide. Il faut donc opter pour quelque chose de semblable à l’avant, sous peine de flinguer l’assiette du vélo. Raison pour laquelle on suggère un léger décalage entre les deux, dans le tableau ci-dessous. Approche similaire en matière de réducteurs de volumes. On a déjà le sentiment d’une bonne réserve de débattement à l’arrière, et une courbe de force qui ne verrouille pas en deuxième partie de débattement. Je ne touche donc pas à l’amortisseur. Par contre, j’en enlève à l’avant, pour m’accorder et éviter d’avoir une fourche trop béton en fin de course.
Avant | Arrière | |
SAG | 30% | 30% |
Détentes | 2/3 ouverte | mi-plage |
Compressions | ouvertes à 1/4 fermées | ouvertes |
Réducteurs de volume | Sans | d’origine |
Pour un gabarit moyen de 75/80 kg. Clics de détente et compression comptés depuis la position la plus vissée des molettes. SAG arrière réalisé assis/selle haute – SAG avant réalisé debout/bras en appui sur le cintre / épaules à l’aplomb du guidon. Voir notre vidéo explicative > https://fullattack.cc/comment-faire-les-sag-la-methode-et-les-conseils-fullattack/
Mind ?
Le Mondraker Raze RR essayé ici est équipé d’origine du système de télémétrie Mind. Au final, cet ensemble de capteur / enregistreur / transmetteur permet d’obtenir sur smartphone, dans l’app MyMondraker, les données de débattement, vitesse et altitude en fonction de la position. Le traitement qui en est fait est assez simple. Ça donne le débattement maximal utilisé, là où il y a eu saut, là où ça a talonné. Pour le reste, on obtient deux courbes qui indiquent le débattement pris à chaque instant. C’est intéressant pour objectiver ce qui s’est passé pendant un run. Se souvenir de ce qui s’est passé, et avoir quelques données plus précises sur certains ressentis. Notamment parce qu’à chaque point de la courbe correspond le positionnement sur la carte/vue satellite.
Néanmoins, ça reste trop sommaire dans l’analyse. En matière de SAG, ça se contente de dire si oui ou non le réglage est bon, par rapport au setting confort/standard/dynamique que l’on a renseigné. Ça ne dit pas le % de SAG visé/obtenu, et de combien il faudrait varier pour être bon le cas échéant. C’est plus sommaire encore avec les courbes à l’issue d’un run. Rien n’est suggéré. Si l’on ne sait pas les interpréter, on en reste là. Si je n’utilise pas tout le débattement je fais quoi ? Si je talonne, je fais quoi ? Au final, est-ce que l’assiette du vélo est bonne ou pas ? Autant de question sans réponses. Ni pour lire les courbes, ni pour en tirer des initiatives. Alors qu’on pourrait imaginer plein de trucs utiles : avoir les valeurs de SAG statique, les valeurs de SAG dynamiques, une analyse de l’assiette du vélo… J’en passe, et des meilleures !
Comment ça se pilote ?
Après avoir glissé que le Mondraker Raze donne le sentiment d’en faire plus qu’il n’y parait, place à l’action. Voici les 4 cas de figure les plus évidents, au cours desquels le Mondraker Raze dévoile le mieux son caractère, son potentiel et donc, ce à quoi il peut se destiner…
En courbe
C’est peut-être le cas de figure le plus évident pour constater l’aisance du Mondraker Raze. Il est si facile dans les courbes moyennes et longues, qu’il y ait ou non, un bel appui comme ici ! Forcément, l’empattement avant généreux participe à ça puisqu’il offre une zone où faire évoluer le buste sans avoir à être ultra précis ou sensible à la moindre alerte. Et puisque la suspension a tendance à travailler pour générer ou du moins garder la vitesse, c’est appréciable d’avoir un vélo qui sait la garder pour nous, même quand la fatigue finit par se faire sentir…
C’est quand ça se resserre que le Mondraker Raze en demande un peu plus à son pilote. Il n’est pas démuni, au contraire, mais cette fois, c’est au pilote de s’emparer des armes ! Profiter de son dynamisme et des bases courtes quand on pousse au boitier, pour planter des appuis et tourner plus serré quand la trace l’exige. Et on peut y aller puisque c’est là que le cadre qui finit par verrouiller de belle manière, offre des appuis progressivement plus robustes sous les pieds et les mains.
Du coup, il faut retenir de ce tableau que le Mondraker Raze se pilote avec les jambes. C’est la pression que l’on applique sur le pédalier qui va plus ou moins marquer l’appui, et faire tourner le vélo. Un peu comme à ski, quand il faut carver. Et puisqu’il n’y a pas une tonne de débattement, ça reste quelque chose de très dynamique. Autre subtilité : il se prête donc bien à un pilotage à l’anglo-saxonne, manivelles à l’horizontale la plupart du temps, même en courbe !
À la pédale…
C’est sensible dès les premiers coups de pédale : le Mondraker Raze est léger ! J’entends par là : léger à la pédale. Il a cette facilité, cette absence d’inertie à la reprise, qu’on prête volontiers aux plus petits vélos. Notamment les DownCountry dont tout le monde parle à l’heure d’écrire ces lignes. Et ça, c’est à noter, malgré l’usage de roues en aluminium. J’ai connu plus pataud, malgré des roues carbone. D’ailleurs, l’usage de ces dernières sur le Mondraker Raze ne fait que magnifier ce caractère intrinsèque. Seul l’usage de gros pneus enduro de plus de 1,2 kg finissent par avoir raison de ce caractère. Quoi qu’il en soit, la faible raideur au SAG semble lui assurer une belle capacité à manger le terrain quand, après plusieurs heures de selle, on roule au train, posé, avec la flemme de se lever pour enrouler le moindre caillou. Cette capacité est même étonnante : parmi les meilleures observées chez les vélos à faible débattement. J’en connais qui, malgré 160 mm de course à la roue arrière, font moins bien… Bref, à la pédale, le Mondraker Raze est impressionnant. Mieux, il a toutes les cordes à son arc. De quoi tirer parti de chacune en fonction des circonstances !
Quand ça brasse ?!
C’est là que les capacités au delà des attentes du Mondraker Raze font mouche ! Là où certains petits vélos peuvent vite se mettre en crabe, le Mondraker Raze fait le job, et va même au delà de ses limites pour sauver la mise. Entre la suspension et le cadre qui filtrent de belle manière, ça ne tape jamais fort dans les pieds ou les mains. Avant ça, on aura simplement senti que par moment, le vélo n’a pas plus de débattement que ce qu’il a, et qu’a être trop gourmand quand les trous sont gros, on bouffe toute la course. Mais même dans ces moments-là, pas de panique. On va surtout sentir que le cadre finit de travailler, et verrouille sans heurt. Pas de mauvaise surprise donc : il y a de la marge pour jouer avec les limites du Mondraker Raze, et des signes évidents, sans risque, assez faciles à percevoir pour savoir doser l’engagement. La faible course du Mondraker Raze se fait simplement sentir quand c’est défoncé sur une longue portion. Là, forcément, à m’ment donné faut faire le job, s’employer, verrouiller le vélo, piloter avec les genoux, pour indiquer la sortie. On peut largement laisser filer davantage que sur un petit DownCountry ou la plupart des Trails du moment, mais pas autant que sur les Enduro, même petits, qui sont au dessus du lot dans l’esprit.
Au freinage
Sans être outrageusement remarquable sur ce point, on note quand même qu’au freinage, l’assiette du Mondraker Raze reste excellente quelle que soit la situation. Y compris quand on a tapé fort derrière et qu’on monte sur les freins dans l’instant, par réflexe ou presque… Le vélo ne plonge pas excessivement de l’avant, il garde ses bonnes proportions, on peut continuer à dealer avec le terrain. Ça en fait quelque chose de très intéressant, rassurant, ça participe à l’envie d’en mettre pas mal avec ce vélo ! Et une fois encore, le carbone qui travaille, plutôt tolérant, fait qu’on a envie d’en profiter. Ça participe une fois de plus à aller un peu au delà du programme théorique du vélo. Donc on plante des appuis, on fait glisser le vélo au freinage, on ose des trucs quoi !
En l’air
Un autre domaine dans lequel les caractéristiques du Mondraker Raze peuvent s’exprimer, c’est en l’air ! Certains ont pu s’étonner des images issues du lancement et de la présentation de ce petit vélo. Mais à l’usage, force est de constater qu’il se prête à quelques excentricités de la sorte. Son dynamisme et sa capacité à verrouiller sont intéressants à mettre à profit à l’appel. Ses dimensions lui offrent de la stabilité en l’air. Il faut simplement… Que les dimensions de ce dernier soient généreuses, pour que les deux roues, à un moment, soient en même temps dessus ! Dans ce cas, à la réception, tout ce que l’on a pu dire jusqu’ici s’applique. Il faut simplement ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre : plus le saut est gros, plus il faut que la réception soit propre, et large. Parce que forcément, le Mondraker Raze ne pourra pas tout prendre pour lui ! Même logique sur les enchainements. On l’a dit, ça travaille, donc passé un certain point, même si c’est tentant et que ça verrouille, on sait comment c’est : l’appel en travers, ça finit à côté de la recep’ 😉
Pour qui ? Pour quoi faire ?
Pas de doute, avec cette expérience au guidon du Mondraker Raze, il a ses galons de petit vélo gravity chez FullAttack. Ok, mais pour quoi faire, concrètement ?! Allez, j’ose l’écrire, même si ça va forcément mettre la pagaille dans l’esprit de certains : pour moi, le Mondraker Raze est un bon vélo pour faire de l’Enduro sur des petits massifs. Toutes ces collines jusqu’à 400/500 m de D+/- où on trouve des runs soit avec du flow, et qui durent, soit un peu plus cassant, sans durer mille ans non plus. Si je dois donner des exemples parmi ce que je connais, pour illustrer : Gassin (83), Saint Saturnin (84), le Val de Durance (04), La Gardiole (30) Les 40 semaines (88)… J’en passe, et des meilleurs, forcément. Et franchement, j’y oserais même chasser du KOM. Quand on est chez soi, et qu’on connait par coeur, dans un bon jour et quand toutes les planètes s’alignent. Vous saisissez ?!
La Concurrence ?
Le Foxy
On l’a dit, Mondraker Raze et Foxy ne peuvent pas nier leur lien de parenté. Pour autant, où se situe la limite ?! Sincèrement, sur la dimension et la vitesse à laquelle on a prévu d’évoluer. Raison pour laquelle je base mon propos sur la dimension des montagnes que l’on envisage d’aborder à leurs guidons. Le Raze, jusqu’à 500/700 m de dénivelé, Altitude. Au delà, connaissant les capacités du Foxy, et le terrain forcément plus exigeant que l’on rencontre, pourquoi se priver de plus ?!
Le Occam
Il y aurait plein d’autres vélos à évoquer, mais je retiens le Occam, justement pour esquisser une petite hiérarchie entre les deux gammes, hispaniques et concurrentes. Pour dire qu’à mon sens, un Occam LT doit équivaloir à un Foxy, et qu’un Occam doit se glisser entre le Foxy et le Raze. Pour le reste, ici encore, le Raze me semble avoir plus de caractère, de sang chaud, que son concurrent définitivement « passe partout » !
Le Sentinel
Je sais, le Sentinel est volontiers plus en concurrence avec le Foxy qu’avec le Raze, mais de ceux que j’ai pu rouler, c’est celui qui partage le plus ce comportement de suspension qui reste haute dans le débattement, et dynamise clairement le vélo dans son travail. Ils partagent du coup ce même côté pousse au crime mais le Mondraker Raze, à son niveau/sa vitesse, accompagne plus longtemps le pilote quand on atteint les limites du vélo.
Quarq Shockwiz
Si l’on reste sur notre faim en matière de traitement et d’analyse des données issues du système de télémétrie Mind, c’est parce qu’on a eu l’occasion d’essayer un système concurrent qui, lui, peut se targuer d’offrir des recommandations plus précises à l’issue des mesures. Il s’agit du Quarq Shockwiz en l’occurence. Il n’est pas parfait non plus, mais au moins, il livre un avis, une analyse, des pistes d’améliorations…
Le Tallboy
Il est là, assurément, le concurrent direct du Mondraker Raze. Parce qu’à lire entre les lignes, ce sont assurément les deux vélos Trail qui se démarquent par l’excellent compromis entre capacités à la pédale et en descente qu’ils procurent. Ils ont ces capacités en commun, notamment la même raideur visiblement contenu à la roue arrière qui fait qu’ils avalent le terrain malgré le débattement contenu. Ils se distinguent par leurs caractères. Le Mondraker est plus typé, plus caractériel, de par ses mensurations, là où le Tallboy est plus raisonnable. Le Mondraker est plus complaisant et évolutif en matière de raideur, les rigidités du TallBoy sont plus précises et constantes.
Ça a beau, parfois, être la pagaille sur le marché, le terrain ne trompe pas, et le Mondraker Raze non plus ! Sans fausse note, sans mauvaise surprise, capable d’aller au delà de ses limites sans en faire payer « cash » la note… S’il doit y avoir un bon compromis en matière de petit vélo gravity, il est incontestablement là, avec un vélo comme celui-ci…
Le renfoncement du support de gourde dans le triangle avant favorise l’intégration du système fidlock. Un peu moins pratique avec un porte bidon plus classique. Le système Mind – ici le capteur avant – n’est pas à confondre avec un mini-garde boue. On en attendait un peu plus que les fonctionnalités proposées jusqu’à présent. Si la douille a un gros diamètre, elle intègre pour autant les coupelles support des roulements. Aucune chance donc d’en profiter pour jouer d’un angleset ou reach adjuster. Et quand on sait qu’en matière de dimensions, le Mondraker Raze est parmi le plus généreux de la gamme au point de tailler un peu grand, ça n’aurait pas été du luxe…