La Thuile #3 – Les stratégies et spéciales qui ont marqué la course !

On l’a relayé à la mi-journée : dans l’esprit des meilleurs, le coup de cul de la dernière spéciale a compté. On en tire d’ailleurs de bons enseignements. Mais est-ce le seul endroit, et la seule spéciale, à avoir fait la différence ? Pas si sûr… On jette un coup d’oeil Entre les Chiffres, on en profite pour revivre le fil de la course, et on met des images sur ce qui se dit de cette première Enduro World Series de la semaine à La Thuile

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Même morceau, nouvelle version, chez les garçons !

Spéciale 1

On a beau ne pas avoir beaucoup parlé de La Joux – première spéciale du jour – elle est assez représentative de La Thuile : rapide et à découvert en haut, plus sinueuse et pentue sous les arbres en bas. Ça se ressent dans les classements, qui établissent la hiérarchie en vigueur toute la journée. Richie Rude mène la course, Jack Moir et Martin Maes se distinguent comme ses principaux concurrent… Et Adrien Dailly est intercalé entre le trio de tête et les poursuivants. On remarque Youn Deniaud, Alex Rudeau, Dimitri Tordo, Damien Oton, Antoine Vidal et Kevin Miquel qui apportent tous des réponses aux questions et enjeux soulevés à leur sujet avant course…


Spéciale 2

La Minière ! À aller chercher à la pédale, et à conclure par un sprint à travers champs au bout duquel les pilotes sont à bout de souffle ! On voit ici les costauds, et ceux qui ont fait le job durant l’hiver. Jesse Melamed, Jose Borges et Kevin Miquel se replacent, chacun à leurs niveaux. Dimitri Tordo et Slawomir Lukasik aussi ! Petite alerte pour Martin Maes, qui perd un peu de terrain sur le duo du moment, séparé par moins d’une seconde en tête. Adrien Dailly limite très bien la casse, et parvient à conserver son matelas d’avance sur ses plus proches poursuivants…


Spéciale 3

Branle-bas de combat à La Thuile. La spéciale 3 est la plus pentue du jour, et la pluie s’en mêle. Il y avait donc fort à parier qu’elle pèse dans la course, et c’est effectivement le cas ! En tête, Martin Maes signe son premier scratch de la saison, et d’une confortable marge. À deux petites secondes, Adrien Dailly fait étalage de tout son talent. Une performance qui permet de contenir celle de son poursuivant direct : Jesse Melamed ! On l’écrivait en préambule de la course : Dimitri Tordo est un virtuose dans la pente, la preuve ici. Étonnamment, les deux hommes en lutte pour la tête n’occupent pas le sommet du classement de la spéciale, et l’allure des courbes qui se redresse ne laisse aucun doute : ils n’ont pas tué la course ici. Par contre, qu’ils soient dans le même temps, ou presque, dans ces conditions, est fou !


Spéciale 4

Richie Rude et Jack Moir n’ont pas tué la course dans la SP3, mais l’ont bien fait dans la SP4. Une fois encore, dos-à-dos en haut, et au coude à coude en bas ! Avec un léger avantage au vainqueur du jour, tout au long de la journée. Derrière, on l’a dit, Martin Maes a perdu le podium dans cette spéciale. On voit ici clairement dans quelles proportions. Après course, Adrien Dailly avait la lucidité de reconnaitre qu’il profitait de l’erreur de Martin pour monter sur le podium, les courbes l’illustrent effectivement. D’ailleurs, toute les lignes plongent, mais une sort du lot : celle de Vid Persak. C’est grâce à cette performance dans la dernière du jour que le Slovène signe son second top 5 en carrière, le premier ailleurs que chez lui – Petzen/Jamnica, en 2018.

Les filles ont leur propres partitions…

Spéciale 1

Si l’on reprennait texto la logique mise en évidence chez les garçons, pour commenter les résultats des filles sur cette première spéciale à La Thuile, on serait tenté de mettre en évidence qu’une fois de plus, le trio Courdurier/Pugin/Charre domine les débats. Mais ce n’est ici qu’un trompe l’oeil vue la suite de la course. On remarque plutôt que c’est un duo, constitué des deux premières, qui se distingue plutôt. Sur le ton de la plaisanterie, Andréane Lanthier Nadeau parlait de ligne française à percer sur le front de la course, et c’est pas faut puisqu’ici, elle est même suivie de près par Estelle Charles, qui se fait remarquer avec un top 5…


Spéciale 2

Réponse de la bergère à… la bergère, en tête de course. Isabeau avait remporté la première pour 2s, Mélanie réplique dans la deuxième, et pour 4s. De quoi renverser la vapeur en tête du cumul. Et cette fois, pas de doute, on voit clairement que les deux se détachent du lot. Derrière, tout le monde plonge sans exception. Morgane Charre et Andréane Lanthier Nadeau semblent même s’installer dans leurs positions en confortant leurs avances. Dommage pour Estelle Charles qui perd gros dans celle-ci…


Spéciale 3

La logique est strictement la même dans cette troisième spéciale du jour. Ici, les courses hommes et femmes, se distinguent. La spéciale 3 n’a pas le même effet. L’ordre établi est à un détail près constant. En tête simplement, on voit qu’elle resserre les écarts entre Isabeau et Mélanie. On en sait d’ailleurs un peu plus à ce sujet : on a vu la seconde franchir la ligne d’arrivée avec sa plaque de cadre pendante. Il y a donc eu quelques péripéties en cours de route, à qui l’ont doit ce chassé croisé des courbes au sommet…


Spéciale 4

Dernière spéciale du jour… Et cette fois-ci, quelques éléments de scénario similaires à la course masculine. C’est le cas d’Isabeau qui perd sa place, sur chute, et dégringole au classement. On a eu des explications et son témoignage sur le sujet, mais on mesure ici l’ampleur du phénomène. Autre phénomène justement : Harriet Harnden ! Première année chez les Élites, et premier gros coup d’éclat. Si elle a déjà fait parler d’elle depuis le début de saison, ce qu’elle réalise ici est un tout autre calibre ! La pilote Trek est la seule à reprendre du temps dans cette spéciale physique, et pas qu’un peu : 10 secondes qui lui permettent non seulement de monter sur le podium, mais aussi de prendre la deuxième place juste devant Andréane. On voit ici ce que coûte à Morgane Charre d’avoir trop suivi Isabeau – sur un faux rythme – après l’avoir rattrapée…

Que retenir de cette première EWS à La Thuile ?!

D’une part, finir par la spéciale la plus longue, et la plus physique de la semaine, a son poids. Quelque part, ça explique le suspens qui retient l’attention de tout le monde au départ de la dernière spéciale du jour. Le marquage à la culotte a eu l’avantage jusqu’ici, et le dernier morceau de bravoure, sur la fatigue, participe à la dramaturgie du scénario. Demandez plutôt à Isabeau Courdurier et Martin Maes, tous deux victimes de ce dernier run, dans des conditions qui plus est dantesques à La Thuile.

Et c’est peut-être ça qui donne aussi toute son importance au duel décidément palpitant entre Richie Rude et Jack Moir. LEs deux hommes sont une fois de plus séparés d’un rien à l’issue de cette troisième journée de course occupée à se bataillé pour un rien. Avec, cette fois, une physionomie différente. Richie avait pris l’avantage avant d’être tout juste rattrapé, puis devancé lors des deux premières de l’année. Cette fois, la marge était moins importante, mais plus constante pour l’américain. Quel autre scénario les deux hommes forts du moment peuvent-ils encore nous réserver ?!

Réponse sous peu, à l’occasion de la manche suivante, ici-même, à La Thuile ce week-end. En attendant, on se quitte sur une autre observation. En matière de stratégie, deux cartes pouvaient être jouer sur cette épreuve : assurer, pour tout donner dans la dernière… Ou faire sa course, en fonction de ses propres qualités, et les laisser s’exprimer quand le terrain le permet. Vid Persak et Harriet Harnden ont su tirer partie de la première. Mélanie Pugin et Adrien Dailly de la seconde. Ça a payé pour chacun, à son niveau. Intéressant de voir qu’au delà de la stratégie choisie, ça reste avant tout sa mise en oeuvre, et le plaisir pris à ça, qui sourit !