Direction les hauts plateaux du Vercors avec Théo Meuzard

C’est parti pour une nouvelle aventure Trail Tales

Dans le cadre du programme Trail Tales d’Orbea, j’avais initialement prévu trois projets répartis sur 2023 mêlant découverte et dépassement de soi. Les trois destinations se trouvant en altitude, j’avais planifié de faire ces trois aventures entre juillet et septembre.

J’ai pu effectuer la « mission Aravis » (à lire ici) comme prévu mais j’ai fait une lourde chute quelques jours plus tard et je me suis cassé une côte. Le programme de l’été a forcément été revu à la baisse et je n’ai pu rouler sereinement en VTT qu’à partir de fin septembre.

7h du matin le 27 Juillet, après deux heures de roulage pendant la « mission Aravis », le soleil pointe le bout de son nez.

Bien occupé sur le plan professionnel jusqu’à fin octobre, ce n’est qu’en novembre que j’ai pris le temps de m’atteler au second projet. La neige ayant entre-temps plâtré les sommets, et la période se prêtant forcément moins à rester plus de 15h d’affilée sur le vélo, il a fallu trouver une solution de repli…

Récit : Théo Meuzard – Photos : Romain Laurent

Spot / Itinéraire

Mon dévolu s’est jeté sur les hauts plateaux du Vercors, plus précisément à l’extrémité de ceux-ci, à cheval avec le Diois. C’est un secteur que je connais un petit peu et l’idée en allant là-bas était de grimper sur les hauteurs pour dominer la vallée sans risquer d’être embêté par la neige. Sur les conseils des parents de Titouan Carod (pilote du team BMC en XC), qui vivent à quelques kilomètres de Die, j’ai choisi le plateau de Beurre (ou Beure, suivant les cartes) en point culminant.

Vu la période, l’approche était différente en comparaison de l’excursion de cet été. Le défi sportif a un peu été mis de côté au profit de la découverte et de l’esthétique. Pour ce projet, le photographe Romain Laurent m’a accompagné sur l’intégralité du parcours avec un vélo électrique afin de faire davantage de photos et être certains de ne manquer aucune occasion de réaliser un beau cliché.

L’itinéraire et les couleurs d’automne promettent des conditions parfaites pour faire de belles images.

J’ai pensé le tracé comme un compromis entre intérêt, paysages et accessibilité pour Romain qui roule en E-bike avec un sac photo d’une bonne quinzaine de kilos sur le dos. La boucle devait se faire sur la journée et être compatible avec l’autonomie du E-bike.

Le point de départ a été fixé à Chamaloc dans la vallée, au pied du Col du Rousset. Après ascension de celui-ci, nous devions rejoindre le plateau de Beurre et le traverser sur quelques kilomètres avant d’entamer une très longue descente en balcon nous ramenant sur Romeyer.

Le jour J

Nous entamons notre sortie à 8h30. Déjà en fond de vallée un vent glacial nous agresse. Lorsque je fais remarquer à Romain que le parcours sera moins épique que lors de notre dernier projet ensemble (Le tour du lac d’Annecy par les sommets en septembre 2022), Romain me répond en riant « Ne t’en fais pas, c’est avec les conditions météo que tu l’auras, ton aventure« , et la suite de la journée nous montrera qu’il n’avait pas tout à fait tort.

De Chamaloc, nous entamons la montée jusqu’au Col du Rousset. Pour gagner du temps et préserver l’autonomie du vélo de Romain, nous effectuons les 15 km de montée sur la route. C’est sûr qu’on a connu plus « wild » comme mise en bouche mais aujourd’hui, tout est question de compromis.

Les 15 km de montée jusqu’au Col de Rousset s’avalent facilement par la route.

Au fur et à mesure de notre ascension le vent gagne en intensité. Arrivés au col du Rousset, le plateau se trouve juste au-dessus de nous mais il est baigné dans le brouillard.

La dernière rampe pour accéder au plateau se fait dans le brouillard. Pourtant on sent que le soleil est à deux doigts de percer.

Lorsque nous arrivons sur le plateau, l’atmosphère est spéciale. Il y a un vent à « décorner les bœufs » qui transperce nos vêtements autant qu’il chasse le brouillard. Tant pis pour nos mains, tant mieux pour les photos. Pour le côté esthétique, le timing est parfait ! Au fur et à mesure que le brouillard se dissipe, il laisse place à la vue sur la vallée 1000m plus bas. Les derniers résidus de nuage courent sur le chemin de crête en face de nous et laissent par endroits passer les rayons du soleil. Le paysage est sombre, tâché de lumière et le givre brille à l’horizon. On en profite pour faire une belle série de photos…

Entre brouillard, percées de soleil et givre, le paysage en arrivant sur le plateau est une belle récompense.

Ce petit sentier à flanc de falaise combiné à l’atmosphère ambiante nous occupera pendant presque une heure.

Nous poursuivons notre chemin sur le plateau. Pas longtemps, puisque le sentier sillonne une pente herbeuse figée par le givre qui se prête parfaitement à de nouvelles photos.

Romain a les mains gelées mais ne rechigne pas à la tâche. Nous faisons plusieurs passages pour obtenir différents rendus.

Quelques kilomètres plus loin, le sentier nous offre une vue imprenable sur les falaises et aiguilles calcaires typiques du Vercors. Le chemin est en bord de falaise et domine la vallée. De l’autre côté, le plateau s’étend à perte de vue. Les reliefs à peine plus haut que là où nous sommes ont été saupoudrés de neige pendant la nuit.

J’utilise pour l’occasion le nouvel Orbea Occam SL, la version légère du vélo de all mountain de la marque Espagnole. C’est un vélo que j’ai découvert en septembre et que je n’ai pas lâché depuis. C’est un véritable coup de cœur car il colle parfaitement à ma pratique. Malgré son équipement « light », composé notamment d’une fourche en 34 mm et d’un petit amortisseur à air, l’Occam SL se comporte très bien en descente. Il est sain et homogène. Il n’y a que sur les sauts ou les grosses marches prises avec de la vitesse que la fourche courbe un peu l’échine. Un programme de toute façon plus en phase avec le programme de son grand frère, l’Occam LT.

Au pédalage le rendement est excellent pour un vélo de trail. C’est bien simple, parmi tous les vélos que j’ai pu essayer jusque-là, c’est celui qui élargit le plus le curseur entre un vélo pédaleur et un vélo descendeur. A noter que tout comme le Oiz, modèle de XC, l’Occam SL est équipé de la manette Squidloc qui gère simultanément le blocage de la fourche et de l’amortisseur. Une caractéristique très appréciable sur les portions roulantes.

Le résultat est un vélo bien né, super fun et polyvalent. C’est typiquement l’idée que je me fais du VTT à tout faire, que je choisirais si je devais en avoir qu’un.

L’Orbea Occam SL 2024 : Le petit trail bike qui va bien. Un vélo homogène et sain, pour aller vite et loin !

La vue est belle, les photos s’enchaînent mais cela fait deux heures que nous sommes sur le plateau en plein vent glacé. Nous repartons pour nous mettre à l’abri, et c’est à ce moment là que Romain décide de casser sa chaîne. Rien de grave, j’ai tout ce qu’il faut pour réparer, mais en plein vent cette petite pause n’est pas des plus agréables. Je repense à ce qu’il m’a dit en partant et effectivement, le côté épique de notre journée est à chercher dans ce froid contre lequel nous luttons depuis que nous sommes partis.

Après la réparation, nous roulons quelques kilomètres jusqu’à trouver un endroit abrité pour manger. Il est déjà 14h et déjà le soleil décline lentement à l’horizon, il s’agirait de ne pas trop traîner.

Nous reprenons notre route et ne tardons pas à arriver au départ de la descente. Au menu, une bonne vingtaine de kilomètres de singles en balcon.
En toute franchise, la première moitié s’est révélée être un peu décevante. Le chemin est exposé Nord, donc à l’ombre, la pente est assez faible et le chemin peu emprunté donc moins ludique qu’attendu. Cette portion n’est pas à jeter pour autant, mais elle nous laisse sur notre faim.

Au bout d’un moment, au détour d’une épingle nous changeons de versant et sommes cette fois en plein soleil, ce qui n’est pas pour nous déplaire. L’ambiance n’a plus rien à voir avec celle du plateau. Ici il fait bon et grand beau, on croirait rouler à un autre endroit et surtout une autre journée.

Par endroits, le chemin à flanc de falaise est très étroit et effondré, ce qui nous oblige à mettre le pied au sol et à porter à deux l’E-bike de Romain pour franchir ces pièges sereinement.

Notre descente se poursuit, et si la déclivité est toujours faible, le chemin devient progressivement plus joueur. Quelques mouvements de terrain nous permettent de nous amuser et de refaire quelques images.

La dernière partie de la descente est plus raide et plus technique. Encaissée dans la végétation, elle se prête plus au pilotage qu’aux photos.

Le soleil continue de décliner, et il ne reste plus beaucoup de temps avant qu’il ne disparaisse derrière les premiers massifs. Nous profitons des deux seules zones ouvertes pour faire quelques clichés avec la lumière dorée du soleil couchant, bien décidés à profiter de la journée jusqu’au bout.


Romain range une bonne fois pour toute son appareil photo. Nous terminons tranquillement notre tour par des pistes roulantes. Arrivés à la voiture, il commence à faire sombre et la batterie du vélo de Romain est presque à plat, il était temps de rentrer !

On se jette dans la voiture pour se réchauffer. Au final, la journée a été longue. Nous rentrons à la maison heureux et bien entamés !

Merci à Romain qui fait toujours un super boulot et qui ne râle jamais, même dans les plans les plus galères !

Théo

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  1. C’est sur que les Hauts Plateaux c’est juste bon pour la vue, sans parler de la route du col du Rousset, heureusement que les balcons du Glandasse rattrapent

    Un truc mémorable et photogénique du massif du Vercors c’est la traversée Col d’Allimas-Moucherotte – Grenoble via les balcons Est puis Ouest, à faire en Octobre pour les couleurs, départ juste avant le levé du soleil et finir quasi à son couché

  2. Salut, et merci Théo associé à Romain pour ce beau reportage magnifiquement illustré de photos donnant l’envie de rouler, rouler, rouler…
    J’aime ces récits de balades loin de la civilisation, loin de la performance, centrés uniquement sur le BEAU.
    Continuer à nous inspirer de nouvelles traces à rouler …au printemps, histoire de ne pas avoir l’onglée.
    Belle continuation à vous.
    michel

    1. Bonjour Michel, merci pour votre commentaire ! D’ici la fin du mois, un nouvel article va arriver avec des images encore plus hautes en couleur, ça devrait vous plaire. En attendant, roulez bien.

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