Snowshoe, DH – 2023 I Les finales décryptées !

On a de cesse de le dire : Snowshoe réserve toujours des courses à rebondissement et à suspens. C’est dû, certainement, à l’enchaînement particulier des différents secteurs de la piste. Quoi qu’il en soit, retour Entre les Chiffres, sur FullAttack, pour préciser ce que l’on a pu suivre en direct et en prime time, samedi soir, pour l’avant-dernière manche de la Coupe du Monde 2023 !

La stratégie parfaite ?

Honneur aux dames, comme c’est de coutume Entre les Chiffres, pour avoir une première impression de ce que la course du moment nous réserve. À Snowshoe, les courbes permettent tout d’abord de voir à l’instant T, l’état de forme et les écarts entre chacune. Et c’est intéressant parce que la domination à laquelle Vali Höll a pu nous habituer s’est effacée en finale, ce week-end. En demi-finale pourtant, la championne du Monde a signé le meilleur temps malgré une chute sans laquelle, près de 8 secondes d’avance lui étaient promises. Ces huit secondes, c’est justement l’amélioration du meilleur chrono entre la demie et la finale. Et puisque Marine Cabirou et Nina Hoffmann ont été capables, elles aussi, de les trouver, statu quo, ou presque. Et donc, confirmation de la progression tout au long de la saison : ça y est, on peut considérer que Marine Cabirou est revenu parmi les toutes meilleures mondiale de manière solide et constante…

Le profil de son run n’y trompe d’ailleurs pas. S’il avait fallu en avoir un pour illustrer ce que l’on expliquait des clés de la course ici même, c’est celui-là que l’on aurait tracé à main levée, pour l’exemple. Il s’agissait d’expliquer qu’à Snowshoe, outre le fait qu’il s’agisse d’un run relativement court et plat par endroits, il faut savoir y monter en puissance, en rythme, pour ne pas subir la piste, et y générer sans cesse la vitesse nécessaire. La pilote du Scott Factroy l’a parfaitement réalisé : sa courbe ne fait que monter au fur et à mesure de la course, jusqu’à s’emparer de la tête à la faveur du fameux secteur 4 – le pierrier de Snowshoe. Vali Höll, en tête jusque-là, y perd 1,2s, et toutes les concurrentes y lâchent aussi un précieux temps… Toutes, sauf Nina Hoffmann, qui y redresse la barre avant de finir en trombe pour s’intercaler à la deuxième place. Mention spéciale enfin pour Tahnee Seagrave qui semble être la prochaine que l’on devrait pouvoir compter parmi les favorites de retour. Meilleur premier secteur comme bonne note du week-end, mais pas seulement. Certes, elle est ensuite un peu distancée sur ce qu’elle perd dans le 2eme secteur… Mais elle se maintient et fait jeu égal avec la tête dans un autre secteur clé – on va le voir – dans la pente du secteur 3. Intéressant…

Rien ne sert de courir…

On passe à la course des garçons, pour continuer à en apprendre au sujet de cette fameuse course toujours particulière à Snowshoe. D’abord, pour confirmer qu’ici, rien ne sert de courir… Enfin, rien ne sert de partir trop vite. Voyez les cinq pilotes qui se tiennent en 2 dixièmes, à près d’une seconde, à l’issue du premier secteur… Voyez ensuite à quel point leurs runs et l’ordre s’éparpillent ensuite. C’est clairement ensuite, que ça se joue… Où ? Si l’on tenait absolument à défendre un parti pris, on dirait que ça se joue dans le secteur 4 bien évidements, dans le fameux pierrier du bas, à Snowshoe…

Certes, c’est bien là que Loic Bruni va à terre alors que sur le papier, son run prend jusqu’ici la forme de celui de Marine Cabirou, vainqueur chez les filles. Oui, Loic Bruni était parti pour monter en puissance, faire la différence, et prier pour que l’élan lui suffise pour finir sans se faire devancer malgré son pédalier en vrac après l’impact du secteur 2… Certes aussi, il faut noter que c’est bien dans cet infâme pierrier que deux des membres du podium final – Dakotah Norton et Loris Vergier – font la différence et se replace dans le match. Il faut d’ailleurs un sacré finish à Ronan Dunne et Bernard Kerr pour rester sur la boîte, dans ce contexte…

Mais soyons francs. Pour l’emporter à Snowshoe, outre sortir conquérant du pierrier final, il fallait aussi être capable de faire la différence un peu avant… Sur le plat – à demi-fatal pour Loic Bruni – puis dans la pente, la grosse pente, qui précède le pierrier ! C’est là, clairement, que tout commence par se mettre en place. C’est là que Loic Bruni revient dans le match et passe même provisoirement en tête, avant de chuter. C’est là aussi que Ronan Dunne se met en position de jouer la deuxième place. C’est là enfin que Oisin O’Callaghan tient le rythme de Loic Bruni et fait plonger tout le reste du top 10 ! Quelque part, il fallait arriver avec élan dans le dernier pierrier. Faire un gros secteur juste avant, en était la meilleure des manières !