Si la manche de 2019 du même nom avait laissé place à une domination marquée de la part des vainqueurs, pour cette édition 2021, les mêmes s’imposent, Richie Rude et Isabeau Courdurier, mais avec une concurrence plus marquée ! Sur leurs talons, ça se bouscule, voire ça les bouscule directement parfois ! On jette alors un oeil entre les chiffres pour revivre cette première manche des EWS 2021 et découvrir qui a marqué les esprits…
Par Tom Garcia – Photos : Enduro World Series
Chez les hommes, il s’en est fallu de peu…
Spéciale 1
D’entrée de jeu, Richie Rude prend les manettes, un peu comme à ses habitudes… Ici, Hill est le seul à le talonner d’aussi près, à seulement 1 seconde, là où les autres poursuivants sont déjà relégués à 6 – 8 secondes de la tête. On s’attend forcément au duel habituel Rude/Hill…
Derrière, on se tient en rang 2 par 2 ! Chacun séparé d’une petite seconde. Ça risque donc de bouger vite par la suite : aucun n’a encore fait sa place. C’est serré ! On note surtout la performance d’Antone Vidal, désormais en Elite, et déjà dans le top 10. Aussi, premier privateer français, Irénée Menjou, est 10e de cette première spéciale. Ça annonce la couleur, affaire à suivre…
Spéciale 2
Assez courte, sous les 3 minutes pour les meilleurs, cette seconde spéciale est la plus courte du jour. Pour autant les écarts dans le top 20 sont presque du même ordre que pour la première spéciale… Il ne fallait donc pas s’endormir parce que Rude a encore roulé fort. Il enfonce le clou et fait plonger les courbes des autres.
Mais les autres hommes forts du jour commencent à se distinguer. Ils confirment leurs perfs’ de la première spéciale : Moir, Melamed et dans une moindre mesure Walker. Leurs courbes sont celles qui plongent le moins. Ils sont dans le game ! Miquel aussi. Le leader français a une courbe similaire à Melamed. Il confirme qu’il a les watts sur cette spéciale courte et qu’il est lui aussi un prétendant aux avant-postes.
Spéciale 3
Marquée par un gros pédalage, cette spéciale est physique. Et elle fait le tri : des courbes plongent fortement. À l’image de celles de Dailly et Hill, qui en payent les frais cash ! L’Australien est relégué à 35 seconde de la tête de la spéciale. Il avoue avoir fortement souffert physiquement… Il quitte le top 3 provisoire et s’écroule dans la feuille de résultats. Il va falloir serrer les dents pour espérer revenir et marquer encore de gros points.
De cette manière, la SP3 marque un tournant dans la course. Et d’autres pilotes reprennent même du temps au leader provisoire américain puisque c’est Murray qui remporte cette spéciale. Dans le top 5 de cette SP3, Moir, Melamed et Miquel persistent parmi les hommes forts du jour et font doucement leur place dans le top 5 provisoire. La 4e et dernière spéciale sera donc décisive…
Spéciale 4
Cette fois Moir devance Rude sur cette longue spéciale. Lui qui avait déjà repris 2 secondes à l’Américain juste avant persiste. Sa courbe est la seule à continuer de remonter. Il poursuit donc sur sa lancée, mais ça ne suffira pas à rattraper le pilote Yeti, qui l’emporte avec 45 dixièmes d’avance. Probablement la manche la plus disputée de l’histoire des EWS ! Melamed, constant, à chaque fois dans les 6, est troisième. Mais derrière, Miquel chute à son tour au classement et il est loin sur cette dernière spéciale. On l’a vu, un bris de chaîne le prive littéralement d’un top 5…
Reste qu’une autre courbe se distingue, puisqu’elle ne s’effondre pas comme la plupart : celle de José Borges. L’endurance du bonhomme a payé : il ne semble pas avoir souffert de la SP3 comme les autres et s’octroie une belle remontada : de la 20e place après la SP1, jusqu’à la 7e au final. À l’inverse de Hill d’ailleurs, qui a soit assuré le coup, soit payé les pots cassés de l’avant-dernière spéciale : sa courbe continue de plonger. Les courbes d’Antoine Vidal et d’Irénee Menjou plongent elles aussi, un peu comme tout le monde en fait : ça confirme qu’ils étaient quand même à leurs niveaux et dans le coup !
Chez les dames, ça se dispute aussi !
Spéciale 1
Comme chez les hommes et à l’image de Rude, Isabeau Courdurier prend de suite les rênes de la course. Par habitude, on s’attend forcément à une domination de bout en bout, mais ses poursuivantes ne sont pas loin. Morganne Charre reste au contact, à 3s seulement…
Spéciale 2
Et il n’y a pas à attendre longtemps avant de voir des bouleversements. Dès cette seconde spéciale, les ordres d’arrivée changent et Courdurier ne l’emporte pas : elle est 3e à 6 secondes de la victoire de spéciale.
Mais ce n’est pas pour autant qu’elle perd le lead. Morgane Charre étant encore derrière elle sur cette spéciale, elle conserve la première place provisoire et plusieurs sont au contact, à moins de 10 secondes : Charre, Pugin et Lanthier Nadeau. Les prétendantes s’affirment, et la pression sur les épaules de la leader augmente après cette spéciale 2.
Spéciale 3
Ce n’était pas la spéciale où tout se gagnait chez les hommes, mais bien celle où tout pouvait se perdre. En est-il alors de même chez les femmes ? Et pouvons nous donc affirmer que la physionomie de la course comptait pour beaucoup ?
Une fois de plus, Courdurier ne l’emporte pas, elle est seconde de la SP3. C’est Hardnen, surgissant du fond du classement, qui s’impose sur cette spéciale. Mais une fois encore, la leader française est épargnée de dégâts que les quelques secondes laissées à l’Ecossaise aurait pu provoquer et conserve encore la tête de la course !
Derrière, Charre et Pugin, respectivement 3e et 4e, laissent filer quelques petites secondes supplémentaires à Courdurier. Par cette occasion, la pilote Lapierre s’élancera sur la dernière spéciale avec un tout petit matelas de 6s sur sa poursuivante directe, Morgane Charre. Rien n’est fait et cette spéciale a à nouveau corsé l’histoire !
Spéciale 4
Après 2 spéciales sans victoire pour Isabeau, ce qui n’est pas commun chez les filles et pourrait perturber le mental de la championne, elle renoue avec la victoire. Elle emporte cette dernière spéciale et s’assure la victoire de manche. Cette fois, ce n’était pas gagné d’avance !
Mais à ses trousses aussi rien n’était joué ! Pugin, pouvant encore prétendre à la seconde marche du podium est seconde de la spéciale avec 5s d’avance sur Charre, 3e. La bataille pour la médaille d’argent fut donc très serrée. Leurs courbes sont proches, elles se rejoignent presque : Charre conserve sa seconde place, talonnée de très près – à moins d’une seconde – par Pugin. Un peu comme chez les hommes pour la première place. Ça s’est joué à rien !
Que retenir des chiffres de Val di Fassa #1 2021 ?!
La totale domination n’était donc pas au rendez-vous de cette première manche des EWS 2021 ! Chez les hommes, Rude s’impose de justesse et ses poursuivants amènent le piment qui va avec une bataille plus ouverte. De nombreux noms ressortent malgré les faits de la course : Moir, Melamed, Miquel, Hill et Walker confirment leurs précédentes performances. Tous sont au point !
Chez les filles, Isabeau Courdurier, naturellement perturbée par le récent décés de son père, confirme malgré tout une nouvelle fois sa position de leader. Mais, un trio tricolore dominant, avec Morgane Charre et Mélanie Pugin, semble se dessinait. Elles pourraient bien rafler la mise à elles 3 cette année… Finalement, entre victoires de spéciale plus disputées qu’à l’accoutumée et résultat final plus serré, la saison s’annonce là aussi plus mouvementée. Les anciens leaders, vont probablement devoir composer avec un concurrence plus forte et plus dense. Annonçant ainsi une saison plus vibrante à suivre. C’est de bon augure !
La prochaine manche est dans 2 jours, avec une spéciale de plus – et pas n’importe laquelle – et une météo qui pourrait bien tourner à la pluie, changeant carrément le visage de la course. On verra bien si les actuels prétendants restent aux avant-postes ou si d’autres feront surface à cette occasion !?
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