Pfiou… Quelle actualité ! En l’espace d’une semaine, nous, amateurs d’actualité sportive, sommes passés d’un ordre très établi au chaos le plus complet au sujet des Enduro World Series. Du retour à la compétition de Richie Rude à la suspension de Martin Maes, en passant par les rebondissements de l’étape du Val di Fassa, c’est à ne plus s’y retrouver !
Une pause s’impose ! Le temps de se poser les bonnes questions, décortiquer les résultats, et y trouver des réponses, en travers des chiffres s’il le faut. Car oui, cette fois-ci, il faut y regarder à deux fois et essorer plus que jamais les feuilles des résultats pour ne pas perdre le fil. Alors, que vaut la nouvelle performance de Richie Rude ? Quel est le nouvel ordre établi ? Qui sont les prétendants toujours en lice ?! Voyons voir…
Temps de lecture estimé : 8 minutes – Photos : Enduro World Series
Au sommaire de cet article :
- La performance de Richie Rude…
- Ce qu’il s’est passé au Val di Fassa
- Qui sont les nouveaux prétendants au titre ?!
- Richie Rude peut-il gagner le championnat ?
- Que reste-t-il à jouer ?!
- La suite ?!
La performance de Richie Rude…
Après une absence remarquée du circuit, il ne pouvait pas en être autrement : d’une manière ou d’une autre, la performance de Richie Rude serait scrupuleusement observée. On débute donc cette analyse En travers des chiffres par la question que tout le monde se pose : que vaut la performance de Richie Rude ?!
À la lecture des courbes, une tendance claire saute aux yeux : celle de profils similaires à ceux auxquels l’Américain nous a habitué lors de ses nombreuses, précédentes, victoires sur terrain similaire. En tête dès la première spéciale, avec déjà la moitié de son avance final après la seconde…. Faisant plonger ses concurrents, à une exception près : la très pentue spéciale 3, où les anciens descendeurs Sam Hill et Ed Masters réussissent à lui reprendre quelques secondes. Trop peu avant de subir le dernier assaut, lors de la plus longue des spéciales de ce jour de course.
Sur cette dernière, longue et éprouvante, les écarts sont contenus. Moins de 10 secondes entre les trois premiers, après 13min de chrono. Une valeur qui permet de nuancer la performance du vainqueur du jour. Les 20 secondes d’avance au final restent, elles aussi, plus contenues que ce que l’on a pu connaitre. À La Thuile, en 2016, Richie Rude comptait déjà le double d’avance sur le même Sam Hill, après trois spéciales, à la fin du premier jour…
Ce qu’il s’est passé au Val di Fassa ?!
Reste que la performance de l’Américain n’est pas la seule information intéressante à tirer de ce graphique d’évolution des écarts… Raison pour laquelle on s’y replonge quelques instants !
C’est d’abord l’occasion de voir un petit point vert, à l’extrémité gauche : il résume la course de Jesse Melamed, une spéciale et puis s’en va. Premier fait de course important, on y reviendra… C’est aussi l’occasion de voir la légendaire régularité de Florian Nicolaï : le seul à proposer une courbe qui ne subisse pas l’effet du terrain, et d’une spéciale 3 plus pentue que le reste !
C’est ensuite l’occasion de voir le coût des problèmes mécaniques d’Adrien Dailly lors des deux premières spéciales. Si l’on s’inspire de sa fin de course, pour suggérer ce qu’aurait dû être le début, le jeune prodige français ne jouait pas la gagne, mais le podium, à coup sûr…
En parlant de jeune prodige justement, notre regard a marqué un temps d’arrêt sur les temps de Youn Deniaud. Pourquoi ?! Parce qu’avant de connaitre des déboires dans la spéciale 4, lui aussi était sur un très bon rythme, comme on a pu lui connaitre. Le Top 10 n’est pas passé pas loin !
Qui sont les nouveaux prétendants au titre ?!
Voilà pour les faits marquants de la course. Qu’en est-il du classement général de la saison, et de la course au titre ?! Entre la sanction infligée à Martin Maes, les blessures et le retour de Richie Rude, nous voilà chamboulés. Il est donc temps de remettre l’église sur la place du village, et la cabane, sur le chien… Voici le classement général et son évolution, tenant compte des retraits de points et abandons récents.
Après cette quatrième manche de la saison, C’est donc bien Florian Nicolaï le nouveau leader. Virtuellement, c’est même une position qu’il occupe assez solidement, sans le savoir, depuis la deuxième manche de la saison.
Les courbes nous permettent d’identifier deux concurrents sérieux au leader actuel : Jesse Melamed et Sam Hill, les deux seuls à avoir des courbes suffisamment pentues pour laisser penser qu’ils puissent rattraper le Français.
Pour le premier : game over ! On l’a vu, fractures et abandon lors de cette manche Enduro World Series du Val di Fassa sonnent le glas de ses ambitions 2019. Pour le second, rien n’est moins sûr. Après les derniers rebondissements, Sam Hill n’a pas manqué de constater qu’il est à nouveau en mesure de remporter le titre. Il l’a confié en interview d’après course…
Entre les deux hommes, 220 points d’écart. Un retournement de situation est-il vraiment possible ?! Plus que jamais, la mi-saison, moment charnière, va nous en dire plus. Le duel va-t-il s’instaurer aux Orres ?! Ou va-t-il couper court sur un fait de course ?!
Richie Rude peut-il gagner le championnat ?
Dans tous les cas, une autre question occupe certains esprits après la victoire de Richie Rude le week-end dernier : malgré sa suspension, existe-il un scénario qui lui permette de remporter le titre ?!
Mathématiquement, c’est possible. Il compte, pour l’heure 1200 points de retard sur Florian Nicolaï. Mais pour ça, il faudrait que le leader actuel ne marque plus, ou très peu de points d’ici à la fin de la saison.
Dans la même logique, il faudrait à minima que l’ensemble du top 10 mette fin à sa moisson de points pour laisser une chance à l’Américain. Dans le lot, Sam Hill, Kevin Miquel, Dimitri Tordo, Robin Wallner ont déjà démontré leur constance et leurs forces par le passé.
Qui plus est, un autre très bon pilote pourrait se dresser en dernier rempart : Adrien Dailly, aux portes du top 10 après un début de saison prudent, de retour de sa blessure au coude. Si sa participation de début de saison pouvait questionner tant la blessure semblait le poursuivre, la reprise en douceur le sert finalement : le voilà dernier défenseur.
Que reste-t-il à jouer ?!
Dans ces conditions, que reste-t-il à jouer ?! Outre le général de la saison, totalement chamboulé, d’autres classements ont volé en éclats ou plus simplement continué d’évoluer à l’occasion de cette manche Enduro World Series du Val di Fassa.
[toggler title= »Le classement des spéciales » ]
Depuis cette année, la compétition compte un classement des vainqueurs de spéciale. Avec sa razzia de début de saison, Martin Maes écrasait clairement ce classement – 14 victoire en 19 spéciales parcourues. Qu’en est-il désormais ?!
Pour l’heure, le Belge est toujours en tête, grâce à ses six victoires en spéciale à Madère. Mais il est désormais talonné par Keegan Wright et surtout, Richie Rude, avec 4 victoires chacun.
Derrière, les victoires redistribuées aux dauphins de Martin créent un classement plus resserré où un week-end de feu suffirait pour revenir dans le match. Et avec les nombreuses spéciales encore à parcourir, nul doute que le classement soit chamboulé assez vite.
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[toggler title= »Le classement féminin ?! » ]
Actualité oblige, cet En travers Des Chiffres s’attelle à rétablir une certaine vérité dans les classements. Le classement féminin, lui, suit une toute autre logique, mais va commencer à poser une question. D’un point de vue purement mathématique, et à ce rythme de victoire sur victoire, quand est-ce qu’Isabeau Courdurier serait-elle vraiment à l’abri ?
Pour l’heure, elle compte 540 points d’avance sur Noga Korem, soit exactement ce que rapportent une victoire avec les points de la Queen Stage. À mi-saison, Isabeau a donc déjà, une course de marge, en cas de coup dur. Pas suffisant pour être titrée, mais confortable. Alors, quand viendrait le titre pour la pilote de poche française ?!
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[toggler title= »Les manches à venir… » ]
Pour être complet, il faut désormais jeter un oeil à ce qui attend le gratin mondial pour les prochaines couses. 4 manches, à débuter ce week-end aux Orres, sur un terrain Alpin où les traces hors pistes ou dégagées devraient alterner avec les sous-bois plus engagés de la station. À quel point ?! On le saura vite.
Ensuite, direction le continent nord-américain. Whistler, et ses trails très difficiles, aussi bien techniquement que physiquement… Avant de rejoindre Northstar, sur les hauteurs du Lac Tahoe, en Californie. Nos récents exploits en ces lieux nous laissent penser qu’entre les effets de l’altitude, la poussière et le peu de pente locale, il faudra avant tout lâcher les watts.
Enfin, retour en Europe et direction Zermatt, sous le Cervin, pour en découdre une dernière fois. Là-bas, les trails alpins à découvert, peuvent réserver de belles surprises de franchissement et d’engagement, avant de retrouver les sapins voir du flow, aux abords de la station…
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La suite ?!
Voilà pour les derniers doutes à dissiper. La vision du moment est désormais claire aux abords de la prochaine manche, dès le week-end à venir, en France, aux Orres. En un sens, il va désormais falloir avoir un oeil plus que jamais intéressé sur les performances croisées de Florian Nicolaï et Sam Hill, sur des terrains alpins qu’ils affectionnent particulièrement.
La véritable bataille sportive, celle qui vaut de gros points et un titre au général, se joue désormais entre ces deux là. Voilà l’Australien revigoré et chargé d’une proie. Parviendra-t-il à la chopper ou bien, Florian Nicolaï sera-t-il toujours aussi imperturbable face au chrono ?! Duel de métronomes au programme. Que le spectacle continue ?!