Depuis quelque temps, une partie des concepteurs du milieu se penche sur un concept cinématique particulier : le 6-bars. Sans être réellement nouveau – le concept mécanique en lui-même est ancien – il représente un nouveau champ de recherche et développement, pour ceux qui s’y intéressent. Pourquoi ? C’est ce que précise ce premier chapitre Didactique FullAttack consacré au 6-bars.
Pourquoi ?!
En matière de suspension, il est un mot qui revient fréquemment : la cinématique. Pour résumer l’article didactique complet que FullAttack consacre à ce sujet, la cinématique d’un vélo concerne la manière avec laquelle les éléments mobiles s’articulent et se déplacent quand la suspension débat. Elle a toute son importance, puisque c’est elle qui détermine nombre des paramètres qui influent alors sur le comportement du vélo : effet de chaîne, anti-squat, kick-back, pompage, anti-rise, activité de la suspension, courbe de ratio, progressivité, maintien en début, milieu et/ou fin de course…
En la matière, il existe plusieurs manières de faire les choses. L’une des distinctions la plus importante porte sur le fait qu’il s’agisse d’une cinématique à point de pivot fixe, ou virtuel. Chacune a ses défenseurs mais déjà, se dessine une certaine logique : on choisit l’une, ou l’autre, pour ce qu’elle permet de faire comme combinaison des différents paramètres de cinématique évoqués précédemment. Le 6-Bars dont il est question ici, se classe dans la deuxième catégorie : celle des cinématiques à point de pivot virtuel…
Sauf qu’il s’agit d’une manière un peu différente, et un peu plus complexe, de faire les choses, vis-à-vis des autres cinématiques à point de pivot virtuel. Et cette complexité a un intérêt majeur pour la plupart de ceux qui en font usage : elle permet de proposer des combinaisons de paramètres cinématiques, que d’autres configurations ne peuvent pas proposer, car parfois, faire évoluer un paramètre fait immanquablement évoluer celui d’à côté. Bien souvent, c’est la principale raison invoquée par les concepteurs qui s’y intéressent pour leurs nouvelles productions…
Comment ?!
Pour parler correctement d’un 6-bars, déjà faut-il savoir en reconnaître un quand on le voit. Par chance, une partie de la solution est donnée dans le nom du système…
Vu sous cet angle, la définition du 6-bars peut paraître assez triviale. C’est pourtant la plus simple, et la plus proche de la définition de base – donnée par la science – que l’on puisse donner. On verra par la suite, que différentes marques et vélos en font différentes interprétations. C’est d’ailleurs là un des intérêts de s’y intéresser…
Point de pivot virtuel d’un 6-bars
En attendant, restons quelques instants sur la théorie qui entoure le 6-bars, pour se poser une question importante : où se situe le point de pivot virtuel dans une pareille configuration ?! La question est importante, parce que rappelons-le : la position de ce point influe sur le comportement du vélo au pédalage (effet de chaîne, anti-squat) et au freinage (anti-rise). Or, on s’est déjà intéressé à la question dans les didactiques FullAttack. Petit rappel…
D’un point de vue scientifique, cette méthode de résolution n’est pas innocente. Elle porte même un nom : il s’agit du Theorème d’Aronhold – Kennedy. Pour les besoins de cette publication à vocation de rendre la science accessible, on peut résumer ce théorème à la notion suivante…
Avec le temps, et l’habitude, se figurer où se trouve le point de pivot virtuel d’un 4-bars est assez simple. On n’utilise d’ailleurs pas ce détail des opérations. On ne se doute parfois d’ailleurs pas qu’un théorème existe pour préciser tout ça. Pourtant, le théorème d’Aronhold – Kennedy est indispensable pour déterminer où se situe le point de pivot virtuel d’un 6-bars. Voyons pourquoi…
Nous y voilà. On a déterminé, graphiquement, où se situe le point de pivot virtuel d’un 6-bars, dans une position de la cinématique. Il faut désormais procéder de même, pour différentes positions, pour avoir une idée de la trajectoire complète du point de pivot virtuel. Rassurez-vous, les logiciels de conceptions et les tableurs permettent de simplifier la démarche des concepteurs, de nos jours.
La suite ?!
Quoi qu’il en soit, l’intérêt de cette démarche, ici, dans cet article didactique, est de montrer en quoi le 6-bars revêt une opportunité intéressante pour les concepteurs. Avec la démonstration que l’on vient de faire, on saisit bien que chaque articulation entre en ligne de compte pour l’élaboration du point de pivot virtuel. Or, dans un 6 bars, il y a 7 articulations réelles, qui permettent de définir 4 points de pivot virtuels pour construire un cinquième, celui qui nous intéresse. Que se passe-t-il si je bouge un seul de ces points ? Dans un 4 bars, il n’y a que 4 articulations réelles, qui permettent de ne définir qu’un point de pivot virtuel, celui qui nous intéresse. C’est la démonstration même que le 6-bars offre des possibilités que le 4-bars n’offre pas. Lesquelles ?! C’est là tout l’intérêt de l’ère dans laquelle on se situe. Chaque concepteur a sa manière de faire usage du 6-bars, pour aboutir à des solutions qui rappelons-le, ont une implication directe sur le comportement du vélo et donc, sur l’identité de la marque. Et c’est ce après quoi l’on se dirige, dans le prochain épisode didactique FullAttack, consacré au 6-bars !