Aujourd’hui, ça vient de sortir s’intérèsse à quelques (bonnes?) initiatives remarquées chez Formula, Mitas et Dainese. Elles ont en commun de ne pas forcément suivre les tendances, mais oser porter des positionnements biens marqués. Et pour certaines, d’embarquer avec elles quelques nouveautés de plus dans leur sillage… C’est parti !
Double té & autres prototypes chez Formula…
On commence par l’initiative la plus en vue chez Formula : une fourche télescopique d’Enduro… Double té ! Cette fourche, pour l’instant sans nom, fait usage du casting, des mêmes systèmes internes et des mêmes plongeurs qu’une Selva. Le tout est simplement rallongé pour prendre place dans un double té spécifique très ajouré, qui a pour principal objectif d’améliorer la précision de pilotage.
Rigidité torsionnelle en hausse, usage d’une potence directe, poids équivalent aux simples té en 38/39mm du moment (2270 g)… Cette solution ne manque pas de susciter le débat au moment où parfois, la frontière est mince entre Enduro et Descente. Mais pour avoir eu l’opportunité d’essayer, il faut bien noter qu’à l’usage, la précision que ça apporte sur terrain défoncé de roches et de racines a son intérêt. Quelque part, ça fait penser au discours tenu à ce sujet, et avec succès, chez Bos… Tout comme les possibilités d’ajustements débattement/hauteur de fourche bien plus importantes que sur une simple té, toujours plus compliquée à choisir pour ne pas flinguer la géo de son vélo… Ici, pour un débattement donné, on ajuste la hauteur de fourche au millimètre !
Dans le sillage de cette initiative qui ne manque pas de faire réagir, plusieurs autres éléments à l’état de prototype qui ont leur intérêt à la gamme Formula…
Galerie Commentée :
La formula Selva arrivera bientôt sur le marché dans sa version MKII facilement reconnaissable. Elle fait usage d’un nouveau té. La forme est retravaillée pour offrir lui aussi une meilleure rigidité/précision. C’est lui, et lui seul, qui fait usage de cette couleur grise pailletée qui permet de l’identifier au premier coup d’oeil. Côté hydraulique, un clapet CTS de couleur violette, s’ajoute au reste de la gamme. Dans l’esprit, il offre des prestations similaires à celle des clapets vert et or déjà à la gamme. Plutôt freiné en basse vitesse, et sur les hautes. La principale différence se fait sur sa capacité à travailler à très haute fréquence, sur les successions d’impact. Un travail mené de concert avec un rebond légèrement plus rapide sur les prochaines cartouches mises sur le marché, pour suivre l’évolution des vélos de plus en plus rapides… Autre évolution remarquée ces derniers temps à la gamme Formula, une nouvelle version des Cura 4 pistons. Elle embarque un système d’ajustement du point de contact dont le concept est purement cinématique, la marque y tient. On ne complique pas l’hydraulique, on ajuste simplement le bras de levier qui actionne le piston. À un extrême, le frein a un comportement similaire à celui des Cura 4 connu jusqu’à présent. À l’autre, on se rapproche de celui des Cura 2 pistons plus directs. Dernière petite nouveauté niveau frein, le Cura X, version allégée des Cura 2 pistons. Levier en carbone et visserie titane pour grappiller des grammes et pousser le raffinement à son paroxysme.
Conjoncture oblige, toutes ces évolutions doivent arriver au compte goute sur le marché. Si la double té fait encore figure de prototype à affiner, on perçoit clairement que le té MKII et les freins sont biens plus aboutis et prêts à sortir. On parle néanmoins de fin 2021 pour la Selva MKII, et de début 2022 pour la double té et les freins. On suivra ça…
Nouveau pneus Mitas Monarch au catalogue…
Eux sont prêts à prendre place sur le marché : les nouveaux pneus Mitas Monarch. Nouveaux puisqu’ils offrent un profil nouveau au catalogue de la marque tchèque. Un coup d’oeil suffit d’ailleurs pour constater qu’ils sont dans l’air du temps à plusieurs niveaux…
Galerie Commentée :
Au premier coup d’oeil, on remarque la belle aptitude des nombreux crampons à couvrir l’ensemble de la surface de contact. Peu d’espace souvent synonyme d’un pneu au caractère très marqué. Au centre, la gomme utilisée est très dure au toucher. Néanmoins, tous les crampons sont finement entaillés pour générer de la déformation. Sur les bords, la gomme utilisées est, à l’inverse, très tendre, du moins offre un rebond très lent. À coeur, la carcasse fait usage d’un renfort de part en part, complété d’un renfort spécifique anti-pincement à la tringle, cette zone souvent pincée…
Un coup d’oeil qui va de concert avec l’approche de la marque : cette construction amène les Mitas Monarch autour de 1200 g le pneu renforcé, soit au coeur de la concurrence entre carcasses Double Down (Maxxis), Super Gravity (Schwalbe), Gravity Shield (Michelin). Pas question ici de jouer avec le ratio poids/robustesse, on assure avant tout.
Une approche qui mérite d’être confirmée à l’épreuve du terrain. Pour l’heure, elle tient ses promesses. La carcasse se tient très bien, la résistance au roulement est très faible, le grip est bon, le comportement est sain sur l’angle. Ça peut simplement progresser sur le toucher/confort, assez brutal, qui restitue énormément du terrain lorsqu’il est cassant. Et ça doit confirmer, à la longue, la bonne résistance constatée jusqu’ici. Quoi qu’il en soit, ça place ces pneus sur une offre enduro milieu de gamme qui semble forte sur les fondamentaux, et c’est un bon début.
Mitas Monarch > 29×2.45 & 2.6, 27,5×2.45 & 2.6 / 1200 g / 59,90€ PPC.
Intégral light et gamme HGR chez Dainese
On boucle avec du nouveau chez Dainese. On avait évoqué la gamme de fringues HGL – L pour light – au printemps dernier. Elle est complétée par une gamme HGR qui se veut plus solide et protectrice. Dans son approche, la marque ne veut pas faire de lien entre ses gammes et les pratiques auxquelles elles ses destinent, préférant laisser au pilote le soin de choisir le niveau de protection dont il a besoin. Un propos non sans rappeler celui tenu chez nous au moment de choisir son casque…
Galerie Commentée :
La gamme Dainese HGR se distingue par des maillots en nylon plutôt que polyester (plus résistant et recyclable). Manches courtes et longues au programme. Même logique au niveau du bas, avec shorts et pantalons tous deux produits dans des matériaux à l’élasticité remarquable. Sur les mains, les gants sont à l’image du reste de la gamme, légèrement plus renforcés sur le dessus pour les agressions types branchages et autres… Les genouillères, elles, sont à piocher dans la gamme Rival Pro. Elles reprennent le concept connu chez Dainese jusqu’ici, avec une coque métallique en supplément. Norme EN 1621-1 niveau 2. Aux pieds, les chaussettes Dainese HGR embarquent des mousses, de quoi protéger des impacts toujours douloureux à cet endroit !
Pour l’heure, il nous a été donné l’opportunité de faire usage de ces tenues nécessitant encore quelques améliorations. Certains sizing méritent donc quelques ajustements, et pour cause. Dainese est en train de rapatrier sa production en Europe, ce qui demande une harmonisation entre les différents fournisseurs qui produisent cette gamme. Pour l’heure, il est bon de noter que les chaussettes sont 100% made in Italie, que les maillots sont en tissus italiens assemblés en Roumanie, que les pantalons sont à base de tissus asiatiques assemblés en Roumanie, et que les shorts proviennent encore d’Asie. Bref, tout ça doit encore se stabiliser pour éviter des maillots trop courts ou pantalons un peu lâches à la ceinture. À surveiller…
D’autant qu’à l’automne, une dernière nouveauté doit débarquer à la gamme du spécialiste italien de la protection : une gamme de deux casques baptisé Dainese Linea, dont l’intégral nous parle plus particulièrement. Sur le papier, et entre nos mains, le Dainese Linea 1 est particulièrement léger – 570 g sur la balance. Une valeur qui doit en faire l’intégral light le plus léger du marché, si tant est qu’on tienne compte de ses certifications, dont l’ASTM F1952-DH pour la mentonnière et la présence du Mips. Pour l’heure, une performance encore à l’état de promesse puisqu’au moment de découvrir ce produit, seules les tailles M avaient obtenu leurs certifications. Il reste néanmoins un peu de temps à la marque pour boucler ça, puisque l’arrivée sur le marché est prévue pour novembre.