Après avoir passé à l’essai les anciennes DT Swiss EX 1501 qui sont, au passage, devenues notre référence en matière de roues d’Enduro, c’est désormais au tour de leurs remplaçantes de passer au crible : les EXC 1501…
1499 € la paire
AV : 812 g avec tape, sans valve, sans adaptateur Centerlock
AR : 909 g avec corps de roue libre Sram XD, avec tape, sans valve, sans adaptateur Centerlock
Jante carbone 29 pouces, 30 mm largeur interne, axe Boost AV / AR, fixation disque Centerlock ou adaptateur pour disque 6 trous, corps Sram XD ou Shimano Microspline, Tubeless
1000 km, 80 h, sur Commencal Meta AM, Kona Process X, Rocky Mountain Altitude, Banshee Titan, en Auvergne, à Millau, dans les Alpes
Est-ce pertinent ?
L’arrivée des EXC 1501 à la gamme DT Swiss vient chambouler l’organisation de la gamme et participe de ce fait à son renouvellement. Bien que les EXC 1200 équipent certains vélos d’Enduro en OEM (« première monte »), les EXC 1501 constituent malgré tout les premières roues carbone de la marque véritablement dédiées à l’Enduro et aux pratiques Gravity !
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Elles prennent donc la place des EX 1501 au catalogue. DT Swiss en profitant pour diffuser et étendre les technologies de ces dernières aux modèles « inférieurs » de la gamme. L’arrivée des EXC 1501 tire ainsi tout le reste de la gamme vers le haut…
Finalement, étant un des fabricants principaux de roues pour VTT milieu et haut de gamme, DT Swiss était logiquement attendu sur ce créneau. C’est chose faite, tant mieux ! Reste maintenant à voir ce que ça vaut quand ça tourne…
Est-ce pratique ?!
On retrouve donc les détails habituels des roues DT Swiss, c’est à dire : compatibilité avec les 3 corps de roue libre existants (livré avec Shimano MicroSpline et Sram XD) et 2 possibilités de fixation des disques (Centerlock avec possibilité de monter un adaptateur 6 trous ou directement en 6 trous) et le nouveau système de roue libre Ratchet EXP, toujours aussi facile à extraire et à entretenir.
Mais par d’autres détails, les DT Swiss EXC 1501 restent ou se bonifient très légèrement d’un point de vue pratique :
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Bien que ce soit une jante en carbone, on a toujours accès aux têtes de rayons sous le fond de jante. DT Swiss conserve donc un flap : simple, économique mais toujours efficace. Le montage des pneus est quasi systématiquement aisé, comme la montée en pression et le clipsage. Mais cette fois, c’est ce détail qui bonifient l’aspect pratique : les entretoises des moyeux, auparavant laborieuses à retirer, sont désormais pourvues d’une collerette pour faciliter la préhension et l’extraction. Top !
Est-ce utile ?!
Puisque le montage est inchangé, une question légitime se pose : en quoi l’arrivée des jantes carbone influencent-elle ces roues ? Et dans quelle mesure ? C’est le coeur du sujet : s’avèrent-elles utile à l’usage ?
Au pédalage, le gain de rendement est très légèrement perceptible. On le prête plus au gain de poids fait sur la jante qu’à un certain dynamisme du montage. D’ailleurs, en la matière, les DT Swiss EXC 1501 offrent encore une fois un comportement inerte/neutre. Elles se font oublier et ne semblent pas forcément faire partie des éléments différenciant, qui donnent du charme ou du caractère à un vélo alors que les roues sont très souvent un élément essentiel au dynamisme. En fait, c’est comme les EX 1501, c’est du DT Swiss. À croire que ça fait partie du cahier des charges…
Par ailleurs, elles sont rigides. On sent bien que le cercle carbone se tient, notamment dans sa dimension verticale. Ça ne se déforme pas dans les compressions et les gros mouvements de terrain mais ça ne frappe ou ne tape pas pour autant. Les DT Swiss EXC 1501 se montrent plus rigides que de bonnes roues alu mais moins raides que les références actuelles en carbone. Ça commence à causer !
Mais le plus étonnant et intéressant est ailleurs… C’est qu’une fois engagée sur l’angle, les roues DT Swiss EXC 1501 ne paraissent toujours pas raides. Elles procurent, en plus, un certain grip qu’on n’a pas forcément l’habitude de retrouver avec des roues carbones, qui se déforment habituellement assez peu, transmettant au pilote les variations du terrain et la tâche de les absorber. Comme si la jante carbone travaillait, jusqu’à une certaine position, à partir de laquelle elle incite le pneu à s’ancrer dans le sol. Elle se tient, sans pour autant être maltraitante. Précision, confort et adhérence sur l’angle sont donc au rendez-vous. C’est là toute la particularité de ces roues.
Quelle durée de vie ?
On l’a compris, la jante carbone est au coeur du succès de ces DT Swiss EXC 1501… mais elle est aussi ce qui pourrait les discréditer…
D’abord, les rayures sont légions. La couche de finition des jantes en carbone prend cher lorsque les cailloux viennent s’y frotter. Elles se marquent et ça se voit ! Cependant ça reste esthétique.
Puis, les gros impacts – un court sur un saut, un rocher inattendu tapis sous les feuilles… – peuvent parfois les voiler. On sent que la jante fait structure, comme une colonne vertébrale, puisque le voile est faible. Ça se rattrape mais on sent qu’on a affaire à une jante carbone qui préserve l’intégrité de la roue complète : elle fait le job que les rayons en 1.8/2.0 mm de l’ancienne EX 1501 faisaient à la place des nouveaux en 1.6/2.0 mm. Donc, si par malheur la limite est dépassée, qu’elle ne peut pas absorber tous les efforts, elle pourrait fléchir et casser. Mais qu’on se rassure, jusque là ça n’a pas été le cas ! C’est tout de même robuste.
Ce qui peut progresser ?
Si sur le terrain il n’y a vraiment pas grand chose à redire de ces roues DT Swiss EXC 1501, il y a 2 points sur lesquels on aimerait les voir progresser :
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Des écrous de valves en plastique ! Pour ce niveau de gamme ça mériterait bien quelque chose de plus sympa, plus tech, même si le plastique a ici sa place pour ne pas rayer la finition. Ça reste fragile, il y a moyen de la foirer sans trop forcer ! L’esthétique colle à leur comportement. Visuellement elles sont aussi neutres, très sobres. L’aspect des jantes est très lissé ! La finition pourrait être moins neutre ou plus sexy. En fait, elles sont un peu trop discrètes ou trop ternes à mon goût, alors qu’elles tiennent un rang de référence face à la concurrence du moment…
Vis-à-vis de la concurrence ?
En effet, elles détrônent les références qu’on avait jusqu’ici. C’était les Santa Cruz Reserve 30 qui tenaient ce rang jusqu’à maintenant. Les DT Swiss EXC 1501 les relèguent au second rang par une raideur plus faible, un confort accru et une tolérance supérieure. Là où les américaines ont encore tendance à refourguer une part du job aux cadres, aux suspensions ou au pilote !
Face aux Zipp 3Zero Moto, il y a aussi matière à comparer. Pour le coup les différences sont flagrantes. Les helvétiques sont moins élastiques, notamment dans leur dimension verticale. Elles sont clairement plus inertes à l’impact quand les Zipp rebondissent. Sur l’angle, on pourrait presque les comparer avec le surplus d’adhérence qu’elles procurent, en travaillant chacune à leur manière, mais les Zipp restent moins dynamiques. Elles travaillent, puisqu’elles rotulent, mais se montrent moins vives. Les DT n’en sont que plus calmes, plus posées et plus précises.
Est-ce que ça les vaut ?
Et en plus, les DT Swiss EXC 1501 se classent à un tarif plus abordable et plus intéressant. Sur le marché des roues carbone, elles sont, après la mise à jour des Zipp avec réduction du prix, moins chères de 300 à 400 € que cette concurrence.
À 1499 € la paire, ça pourrait même paraitre raisonnable, surtout lorsqu’on tient compte de leurs prestations sur le terrain. Elles poursuivent sans hésitation dans la chemin emprunté par leurs prédécesseures. C’est une nouvelle référence en matière de roues carbones pour l’Enduro !
Cependant lorsqu’on en vient à les comparer aux feues EX 1501, la question de l’intérêt se pose vraiment : 30% plus cher en vaut-il vraiment la chandelle ? Les EX 1501, disparues du catalogue, ne sont plus d’actualité… Ou pas, puisqu’en fait, elles sont devenues les EX 1700. Et, pour ma part, si je devais choisir, j’opterais pour des EX 1700 par souci économique, moitié moins chères, et parce que l’apport de la jante carbone des EXC 1501 ne me parait pas primordial.