Depuis le début d’année, vous l’avez peut-être senti, le message s’installe avec insistance : Öhlins débarque dans le XC ! Et vous savez à quel point on est convaincu, chez FullAttack, du gain que les petits vélos peuvent encore faire en matière de qualité d’amortissement de leurs suspensions. Des qualités que Öhlins continue de peaufiner sur ses produits gravity avec quelques upgrades qui valent le coup d’œil… Bref, il y a du nouveau chez Öhlins – beaucoup pour le XC, et un peu pour la DH – et voici ce qu’il faut en retenir…
Ça n’aura échappé à personne ces dernières semaines… Du moins pas à ceux qui suivent de près l’actu XC, et la Coupe du Monde de cross-country 2023. Et ça s’est encore plus vu le week-end dernier à Leogang, avec la victoire de Jordan Sarrou sur le XCC d’ouverture… Öhlins s’intéresse de plus en plus à la pratique Olympique ! La marque est en partenariat avec le team BMC, et vient de dévoiler sa première gamme de produit grand public à destination des crosseurs les plus exigeants. Et quand on sait le plébiscite des produits au grand Ö jaune parmi une ribambelle de sports mécaniques aussi exigeants les uns que les autres, il y a de quoi saliver – Öhlins équipe Ferrari en F1, Ducati en Moto GP, et Loïc Bruni en Descente, pour poser les bases les plus évidentes… Il y a donc matière à être curieux, et vouloir en savoir plus au sujet de l’offre XC signée Öhlins.
L’amortisseur…
Ou plutôt devait-on titrer les amortisseurs. Comme à son habitude, Öhlins n’hésite pas à optimiser son offre en fonction des possibilités d’encombrement et des cinématiques auxquelles le marché peut nous confronter. L’amortisseur de cross-country Öhlins se décline donc en deux versions : TXC1 et TXC2 Air. Le premier utilise un volume plus restreint pouvant prendre place dans les cadres les plus exigus et n’est décliné qu’en version commande à câble. Le second comporte un volume d’air plus important, se décline en plus d’options d’entraxes et de courses, et en version commande à câble ou molettes de réglages.
Quoi qu’il en soit, les amortisseur Öhlins TXC Air peuvent recevoir des réducteurs de volume – pour ajuster la progressivité – et/ou des réducteurs de course – pour s’adapter aux exigences des châssis et/ou ajuster le débattement – qui se clipsent sans outil, une fois la chambre d’air simplement dévissée. Des choix intéressants et déjà très en phase avec les attentes du marché XC. Mais c’est du côté des settings hydrauliques, de l’amortissement, que les choix de la marque sont les plus intéressants. Après avoir envisagé l’utilité d’une version simple tube qui sauverait du poids, la marque est finalement restée fidèle à son concept twin tube jugé plus performant. C’est bon signe pour la qualité d’amortissement que l’on est tout de même en droit d’attendre des plus petits vélos du marché.
En la matière donc, Öhlins réfléchi logiquement en matière de vitesse de tige pour différencier les trois modes – ouvert, pédalage & fermé – dont disposent les Öhlins TXC Air. Ouvert – courbe bleue – le frein en compression se veut très faible sur les petites vitesses, pour offrir une sensibilité maximale. Puis, le frein augmente volontiers au fur et à mesure que l’on s’adresse à des vitesses – donc des impacts – plus importants. Ça veut offrir du maintien et de l’amortissement en accord avec l’importance des impacts – léger quand c’est léger, plus important quand ça l’est. En mode intermédiaire – courbe orange – le rendu est plus freiné sur les basses vitesses. On cherche là du dynamisme au coup de pédale. Des mouvements d’assiette limités quand le pilote s’emploie à mettre les watts. Pour autant, c’est moins freiné sur les hautes vitesses ensuite. L’idée est alors d’offrir plus de débattements pour avaler les obstacles qui se présentent et laisser à l’athlète la possibilité de rester assis ou de rester focalisé sur sa gestuelle en danseuse. En mode bloqué enfin – courbe violette – c’est d’entrée de jeu bien plus freiné sur toutes les gammes de vitesse, sans pour autant dépasser la valeur maximale offerte en fin de course par le mode ouvert. Ça doit continuer à fonctionner sur les plus gros impacts…
Amortisseur Öhlins TXC Air > 2 versions – TXC1 & TXC2 / 3 modes d’amortissement / Commande par cable ou molette : compatible tirage 7,5 ou 5,5mm par click / réducteurs de volume et de course sans outil / Compression basse vitesse ajustable en position oouverte sur 16 clics / Détente ajustable sur 12 clics / TXC1 dispo en 165/190 – 37,5/40mm & 185/210 – 47,5/50mm / TXC2 dispo en 165/190 – 37,5/40/42,5/45mm et 185/210 – 47,5/50/52,5/55mm / à partir de 245g (TCX1) et 255g (TCX2) / 695€ / Dispo août 2023 chez X1 Racing.
La fourche
Pour aller avec l’amortisseur, c’est bien entendu un set de suspension complet que Öhlins propose, il y a donc aussi une fourche dans le lot : la Öhlins RXC34 m.1. L’appellation est limpide : m.1 pour signifier que c’est la toute première version, et 34 pour plongeurs de 34mm. À ce sujet d’ailleurs, la RXC de Cross Country reprend les jambages de la RXF34 de Trail que l’on vous présentait l’an passé. Elle profite donc de l’axe flottant qui assure un bon alignement plongeurs/fourreaux, et de la rigidité du casting RXF. L’intention est clairement de ne pas sacrifier la rigidité/précision de la fourche sur l’autel du poids. Du poids cependant, il en est question en travaillant l’ensemble té/plongeur de la Öhllins RXC34 m.1. Une version en carbone permet ainsi de sauver 100g par rapport à la version aluminium. Elle peut même sauver 20g encore sur une version Race uniquement proposée en 100m de débattement. les autres versions – carbone ou aluminium – sont disponibles en 100/120mm de course, voir 130mm en ajustant le tout en interne.
Dans tous les cas, les trois versions de la Öhlins RXC34 m.1 partagent les mêmes caractéristiques en interne. Du côté ressort, deux chambres pneumatiques – une positive, une négative. Les volumes de chacune peuvent s’ajuster via des réducteurs. Ceux de la positive s’installent de manière assez classique, pour ajuster la progressivité. Ceux de la chambre négative s’installent en atelier, et ont un effet sur la sensibilité en début de course et le maintien ensuite. Côté hydraulique, la Öhlins RXC34 m.1 reprend le concept de cartouche simplifiée et plus légère présente sur la RXF34 m.1 depuis l’an passé. Mais les settings hydrauliques sont pensés pour s’accorder avec ceux de l’amortisseur. On retrouve donc les 3 positions qui peuvent être synchronisées avec celles de l’amortisseur en cas d’usage de la commande à câble. Et une fois de plus c’est pensé en tenant compte de la position du pilote dans les différentes phases. Ainsi, c’est particulièrement peu freiné en basses vitesses en position ouverte, où le maintien de l’amortisseur doit supporter le poids du pilote, et où la meilleure sensibilité de l’avant doit permettre de garder l’adhérence quand la roue avant est à la limite du délestage…
Bref, une fois de plus, l’arrivée d’Öhlins s’accompagne d’une vision, d’une approche, qui a son intérêt au-delà même des produits et de la gamme proposés. Un intérêt parce que la marque au grand Ö ne se prive pas de livrer son analyse de la pratique, et ce à quoi elle souhaite répondre. Ici, des situations où la position du pilote et donc la répartition des masses changent d’un instant à l’autre, et où chacune demande des prestations particulières. On vous épargnera donc le discours habituel actuel qui vante le fait que le XC soit de plus en plus technique et spectaculaire. Les parcours de Leogang cette année nous feraient tout autant mentir que ceux de Lenzerheide la semaine passée étayeraient le propos… Quoi qu’il en soit, on y voit l’occasion de mettre en évidence deux bonnes choses. La première, qu’on l’a constaté en roulant la RXF34 m.1 présentée l’an passé : même avec des produits plus simples/légers, Öhlins a démontré être capable de préserver l’apport qu’on prête à ses produits en matière d’amortissement. Et si certains puristes pourraient encore craindre que tout ceci se fasse au détriment du rendement… Eh bien la victoire de Jordan Sarrou, en XCC, sur le parcours hyper roulant de Leogang, démontre que non !
Fourche Öhlins RXC34 m.1 > cartouche OTX14 / 3 modes d’amortissement / jusqu’à 5 réducteurs de volume positifs / jusqu’à 7 réducteurs de volume négatifs / version Race à Té/pivot carbone et 100mm de débattement / versions 100-120mm à tés alu ou carbone / commande à cable en option / molette de compression apportant 12 clics de réglages / Détente réglable sur 12 clics / 1476g (Race, 100mm) 1496g (100-120mm, té carbone) 1598g (100-120mm, té alu) / 1495€ (version alu) 1695ô (versions carbone) / Dispo août 2023 chez X1 Racing.
By Öhlins racing…
En attendant de voir à quel point la suite de l’histoire Öhlins en XC peut étayer le propos, on boucle par d’autres détails apportés à l’offre Ö par d’autres résultats sportifs probants. Ceux du team Specialized Gravity de Loïc Bruni, Finn Iles et Jordan Williams notamment. Une petite série d’améliorations inspirée des travaux faits avec l’équipe est apparue au catalogue au printemps 2023…
