La Thuile #4 – Les stats de deux courses folles !

Depuis le début de saison Enduro World Series, les meilleurs mondiaux nous avaient habitués à un certain ordre établi. Peut-être à cause de ce premier bloc du calendrier, compactant 4 courses en 3 semaines, dont deux doubles étapes ?! Quoi qu’il en soit, le cocotier à un peu été secoué pour la dernière EWS de cette séquence, à La Thuile. Deux courses folles, aussi bien chez les filles, que chez les garçons, sur lesquelles on revient Entre les chiffre. L’occasion de revenir sur les principaux faits de course, et d’apprécier la physionomie de chacune !

Chez les hommes, plier n’est pas rompre…

Spéciale 1

Retour sur la Pro Stage qui se déroulait la veille de la course à La Thuile. C’est l’occasion de voir que son classement donne une bonne idée de la hiérarchie finale, ou presque. En tête, on retrouve les inséparables Jack Moir et Richie Rude, séparés d’une petite seconde, une fois de plus… Derrière, l’écart est net sur un second groupe, dans lequel se situe déjà Zacharias Johansen, troisième au final. Il fait jeu égal avec Jesse Melamed, habituel dauphin des deux leaders. Les secondes s’égrènent ensuite et l’on retrouve nos frenchies pour compléter le top 10…


Spéciale 2

Lendemain matin, la course reprend de plus belle aux avant-postes. Jack Moir répond à Richie Rude et le jeu du à toi, à moi reprend ! Les deux se détachent en tête et Zacharias Johansen aussi. Il fausse compagnie à ses deux concurrents directs pour le podium en roulant dans les temps ou presque du duo de tête. Jesse Melamed et Ed Masters plongent ! Et Youn Deniaud en profite ! Solide performance pour lui qui est le seul à suivre à peu près le rythme du trio de tête. Adrien Dailly et Kevin Miquel se rejoignent et sont en lutte pour le top 5… Globalement, on assiste au premier chassé croisé de la course. La nuit a porté conseil… ou pas !


Spéciale 3

Ce run compte comme la Queen Stage du week-end à La Thuile. Il y a donc des points à prendre pour le général. À ce petit jeu, Richie Rude semble plier la course. Au cumul sur 3 spéciale, le phénomène est net : toutes les courbes s’infléchissent. L’Américain colle un coup de massue à tout le monde… Seul Jack Moir évite les coups et la pilule de 7s au mieux, infligée par l’Américain. Zacharias Johansen confirme son statut du week-end avec un nouveau top 3, mais c’est juste derrière que c’est beau ! Sur une spéciale promise aux costauds, Youn Deniaud s’impose devant Kevin Miquel, Jose Borges & Jesse Melamed, justement réputés pour l’être !


Spéciale 4

Bim ! Alors que l’on peut penser que Richie Rude a une nouvelle fois assommé la course comme il a su le faire par le passé, revirement de situation ! Plus très frais, l’Américain fait plusieurs erreurs, dont une grosse au moins, qui coutent cher dans la pente de cette spéciale très technique. Signe que l’énergie dépensée dans la spéciale précédente n’était pas gratuite ! Jack Moir lui, ne se fait pas prier. Plus régulier que jamais depuis le début de semaine, l’Australien continue sur sa lancée. Dans la pente aussi, Adrien Dailly rejoue la carte qui a si bien fonctionné jeudi. Il s’invite dans le top 5, entre Youn Deniaud et Kevin Miquel. Le tir groupé des Français se dessine…


Spéciale 5

Tir groupé français oui, mais derrière Jesse Melamed. Le Canadien signe un dernier run à tombeau ouvert à La Thuile, tel qu’il sait faire, pour se replacer au pied du podium et sauver de gros points pour le général. Zacharias Johansen lui, s’invite carrément entre les deux leaders du moment et mérite clairement son premier podium scratch. Pour revenir aux frenchies dans le coup, Kevin Miquel arrache sur le fil le top 5 à Youn Deniaud, trop court dans la dernière. L’autre ultra talentueux français, Adrien Dailly, connait la même trajectoire… La messe est dite !

Chez les femmes, un final renversant !

Spéciale 1

Retour samedi soir pour saisir d’où vient la folle course féminine de ce week-end. Lors de la Pro Stage, Andreane Lanthier Nadeau signe le meilleur temps, et d’une confortable marge ! 7s sur sa plus proche poursuivante, alors que tout le monde se suit de seconde en seconde ensuite… La performance est impressionnante, ça crève les yeux ! Tout juste peut-on noter que lors de cette spéciale, Isabeau Courdurier a joué de malchance, victime d’une crevaison en cours de route… Quoi qu’il en soit, la soirée se finie à l’hôpital pour la Canadienne en tête : entorse de la cheville, le doute s’installe…


Spéciale 2

La cheville endolorie, Andreane prend tout de même le départ de la dernière journée de course à La Thuile… Et voit sa belle avance fondre comme les névés alentours. L’eau coule à flot ici… La spéciale fait le tri entre celles qui se replacent, et celles qui ne suivent de toute façon pas le rythme. Harriet Harnden fait la plus belle opération, comblant 7s sur ce run. Elle se replace en deuxième place tandis que Isabeau Courdurier repasse juste devant Mélanie Pugin… À ce rythme là, on peut se dire que la position de leader d’ALN ne tient qu’à un fil…


Spéciale 3

Et pourtant ! Andreane Lanthier Nadeau fait mieux que se défendre dans la Queen Stage : elle tord tout le monde, sans exception, et refait le coup de la veille ! à nouveau 7s à sa première poursuivante, et de nouveau confortable leader au cumul ! Harriet Harnden ne peut que conforter sa place de dauphine, tandis que dans le mano-à-mano des Françaises, Mélanie Pugin reprend un petit avantage… On voit clairement que le plateau féminin se découpe en deux groupes et jusqu’ici, Morgane Charre ne parvient pas à s’extirper du second…


Spéciale 4

Heureusement pour elle, la spéciale 4, sa pente et sa technique, suivent ! Deuxième temps, intercalée entre Mélanie Pugin et Isabeau Courdurier, ce qui permet de se replacer au général. C’est d’autant plus précieux que devant, la pente fait des dégâts. L’avance d’Andreane Lanthier Nadeau se réduit à nouveau et surtout, Harriet Harnden montre des signes de faiblesses. 12s de perdues ici pour la jeune Britannique, on croit alors à une victoire au finish entre ALN et une des deux meilleures Françaises du moment… C’est en tout cas la tendance à cet instant de la course.


Spéciale 5

Oui mais voilà ! Dans un final rocambolesque, la course féminine nous offre un dénouement sans dessus-dessous ! Première victime évidente : Andreane Lanthier Nadeau, qui chute et laisse filer la course. Diminuée, la Canadienne a fait mieux que se défendre, mais laisse filer sa première victoire. Pour la gagne, c’est Harriet Harnden qui signe une performance qui affole les chiffres. Le temps d’ALN fausse un peu l’échelle, mais il ne faut pas s’y tromper : Harriet devance Mélanie Pugin d’une impressionnante marge de 9s sur ce dernier run ! En jouant la même partition qu’ALN, et au bon moment, la Britannique compense ce qu’elle a laissé filer dans la pente juste avant, fait mieux que reprendre sa place de deuxième acquise en début de journée, et empoche son premier succès élite !


Que retenir de La Thuile ?

Cette fois, ceux qui aiment les courses à rebondissements et n’aiment pas l’ordre établi en ont pour leur argent à La Thuile. Chez les hommes, et plus encore chez les femmes, le dénouement de cette seconde Enduro World Series de La Thuile inverse la tendance du début de semaine. Les deux premiers vainqueurs – Richie Rude et Mélanie Pugin – sont battus, même s’ils restent tous deux extrêmement bien placés pour le général, on y reviendra.

En attendant, cette seconde course de la semaine couronne deux costauds du moment. Harriet Harnden qui se montre intraitable quand il s’agit de produire un effort important en cours de spéciale. Andreane Lanthier Nadeau lui avait bien montré comment prendre les Françaises à revers en début de course… Et Jack Moir, qui a su gérer un coup de moins bien en milieu de semaine, pour finalement faire mieux que se défendre ensuite.

Une nouvelle fois, l’Australien a fait plier Richie Rude, et pas de n’importe quelle manière. Il a sur laisser passer l’orage ou plutôt, encaisser le coup de massue de l’Américain, pour mieux répliquer. Du coup, en ce début de saison, quand l’Américain s’impose, Jack est proche, voir très proche au chrono. C’est alors la régularité du pilote Yeti au sommet des classements qui fait la différence… Mais quand Jack Moir s’impose, son rival a plié, sans rompre totalement. Ça a été le cas dans le Val di Fassa, et ça l’est à nouveau dans la pente de La Thuile ! Pour l’heure, c’est sans frais ou presque, mais qu’en sera-t-il plus tard dans la saison ?!

L’avenir nous le dira. En attendant, cette dernière EWS du début d’été peut donner des certitudes et de la motivation à certains. On pense forcément aux frenchies qui ont gouté au top 10 : Kevin Miquel, Adrien Dailly, Youn Deniaud, Alex Rudeau, Antoine Vidal, Dimitri Tordo… Jusqu’ici, chacun semble avoir pointé dans ce cercle très fermé grâce aux qualités qu’on lui connait. C’était notamment le cas des plus talentueux pilotes en ce début de semaine, quand la course était plus courte… Là, les plus costauds ont repris les devants. Tout le monde est servi mais… Désormais, les pilotes Enduro World Series ont 7 semaines pour compléter leurs compétences, et tenter de s’offrir ce qu’il leur manque pour grappiller les infimes secondes qui les séparent encore de l’élite !

Rédac'Chef Adjoint
  1. Salut les Fulls,
    J’avais fait le commentaire il y a quelques temps de la lisibilité des courbes sur les articles « entre les chiffres ». Je pense que vous tenez maintenant la bonne présentation, c’est top !
    Aussi, il y a eu une inversion dans la spéciale 3 des filles, c’est le graphe de la spé 5.
    Merci pour l’analyse, ça permet de mieux saisir la performance des uns et des autres.

    1. Salut JB !

      Super ! Merci pour ton retour ! Eh oui, ton commentaire nous avait incité à creuser le sujet > on utilisait une mise en page trop étroite qui, selon les supports, pouvait pousser le plugin de graphique et tableau à opter pour un affichage pas très lisible. On a changé quelques trucs pour s’assurer que ça fonctionne mieux. C’est top de confirmer, merci ! Bug rectifié pour les dernières courbes, normalement c’est tout bon maintenant 😉

    1. Tu veux parler de Slawomir Lukasik ? (t’aurais pu oser l’écrire 😉 Performance ultra constante, il fait 3x 8e, 1x7e, 1x10e. Il est monté en puissance cette semaine. Il mérite cette place. Maintenant tout se joue véritablement pour lui à la prochaine. Beau coup d’éclat, mais en Enduro il faut être bon sur une variété de terrain et sur une saison > s’il tient à nouveau ce rang à Loudenvielle, il sera un client sérieux !

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