Rétro compatibles et ciblées, les nouveautés RockShox 2025 peaufinent la gamme !

Il y a deux ans, la gamme RockShox connaissait une refonte majeure, qui sortait dans un contexte post-pandémique particulièrement challenging ! Une base pour développer et désormais introduire, des mises à jour intéressantes qui constituent le gros de la gamme RockShox 2025. Mises à jour, dont on salue la rétro compatibilité…

Dans les épisodes précédents

Souvenez-vous. Chez RockShox, la dernière vague de nouveautés majeures, en matière de suspension, remonte au printemps 2022. Il y a deux ans donc, la marque américaine renouvelait une bonne partie de sa gamme. Du côté des fourches comme des amortisseurs, une nouvelle technologie prenait ses quartiers en matière d’amortissement et d’hydraulique. Un limiteur de débit pour les hautes vitesses, une clapetterie pour les basses. Autour de ça, certains nouveaux châssis, des ressorts DebonAir ajustés aux projets du moment, nombre de pièces renouvelées avec part plus importante à l’aluminium, des butter-cups et port de dépressurisation, etc.

Puis, l’an passé – outre ses nouveautés dédiées à la pratique XC – RockShox a décliné ces technologies sur deux produits destinés à compléter la gamme : sur la Boxxer – fourche de Descente iconique – et sur le Vivid Air – amortisseur à gros volume venant suppléer le Super Deluxe, à tout faire jusqu’ici. Or, ces deux nouveautés ont aussi profité de certains progrès de la marque – on va voir lesquelles, plus précisément, par la suite. Le mouvement est donc en marche. C’est au tour des produits sortis il y a deux ans, de profiter de ce que ceux sortis l’an passé ont introduit… Mais pas que ! D’une manière générale, on parlait de nouveauté majeure sur les produits millésimés 2023. On parlera cette fois-ci de mise à jour, d’évolution, d’affinage pour ce qui concerne les nouveautés RockShox 2025.

Quoi qu’il en soit, il est bon pour tout saisir, de se rappeler d’une chose dans cette mise en contexte. En 2022, l’industrie du VTT était encore clairement dans les tenants et aboutissants de la pandémie qui avait frappé deux ans plus tôt. Sans ça, la gamme RockShox 2023 serait certainement sortie plus tôt. Toujours est-il que la sortir dans ce contexte de reprise, était en soi, déjà, un défi. Celui dont on parle, cette fois-ci, consiste en partie à peaufiner tout ce qui peut l’être, et/ou n’avait pas forcément pu l’être jusqu’ici. Preuve en est, nombre des nouveautés qui composent la gamme RockShox 2025 sont rétro compatibles. Certaines pièces ou ensembles, qui permettent de mettre à jour les produits MY23, sont disponibles au détail… Un détail justement, qui ne trompe pas !

Instagram vs réalité

Dans un monde parfait, on se fait facilement l’idée du fonctionnement d’un amortisseur ou d’une fourche télescopique. Des tubes, qui glissent les uns dans les autres, compriment un ressort, et font circuler de l’huile qui, au passage, dissipe l’énergie qui correspond à l’amortissement recherché/procuré. Sauf qu’entre cet idéal, et la réalité, il y a un monde… de frottement et de phénomènes annexes comme les seuils de déclanchement ! Or, c’est sur ce terrain de la chasse à l’imperfection, que la gamme RockShox 2025 se place. Il est donc intéressant de se les rappeler, en préambule aux détails livrés ci-après. Notamment en ce qui concerne les fourches télescopiques…

Les nouveautés Zeb, Pike & Lyrik, en détail…

Il existe une approche intéressante pour bien figurer les nouveautés de la gamme de fourches RockShox 2025 : l’approche pas à pas. Saisir que dans cet océan de raisons pour lesquelles une fourche peut ne pas coulisser aussi bien que la perfection, chaque progrès fini par ne plus avoir d’effet quand c’est le défaut d’à côté, qui devient le facteur limitant de la fourche, au global. C’est ainsi qu’on saisit que les progrès réalisés sur le guidage des plongeurs, ont pu inciter à faire évoluer la cartouche Charger vers une version 3.1, ou vice-versa !

Bagues de guidage 2025

Souvenez-vous l’an passé. Le lancement de la nouvelle Boxxer était l’occasion de parler de guidage, d’alignement, d’assemblage entre les tés, plongeurs, bagues et jambages. Or à l’époque déjà, on me confiait que ces travaux trouveraient écho sur les Zeb, Lyrik et Pike à venir. C’est chose faite. Comment ? La marque reste discrète sur la totalité de ce que ces progrès impliquent ici. Mais quelques détails comptent quand même. Notamment de savoir qu’il s’agit du process employé pour aléser les jambages – l’usinage qui prépare la surface sur laquelle les bagues viennent se sertir.

Les dimensions et tolérances qu’il doit permettre de tenir évoluent, mais aussi voire surtout, la constance avec laquelle les ateliers de production doivent parvenir à produire. Remis dans le contexte de bourre postpandémique, et quand on sait que par le passé, RockShox a eu communiqué sur le fait d’avoir dépassé le million d’unités produites pour une de ses fourches best-seller, ce point qui peut paraître évident à la base, prend une tout autre dimension… Sans jeu de mots.

Cartouche Charger 3.1

Sur le principe, la technologie Charger introduite il y a deux ans ne change pas. C’est en détail, qu’elle évolue. Ça signifie donc que les évolutions présentées ci-dessous prennent toujours place dans la même cartouche, le même corps, que celui utilisé par les cartouches Charger 3 sorties en 2022/millésimées 2023. Premier détail, et peut-être le plus marquant : sur le circuit de compression basse vitesse. Le débit d’huile augmente de 2/3 par rapport à ce qu’il était jusqu’ici. Cette intention permet de réduire la valeur minimale d’amortissement en position tout ouvert. À l’autre bout du spectre, souvenons-nous que la haute vitesse est gérée par un bel orifice, que vient plus ou moins fermer une pyramide de compression haute vitesse. Le dessin de cette dernière est ajusté pour qu’en position la plus fermée, la compression haute vitesse de la cartouche Charger 3.1 soit plus ferme. Deux dispositions qui permettent d’aboutir au graphique suivant…

Outre ces deux principales dispositions, d’autres plus discrètes, viennent compléter le tableau. D’abord, le fait que désormais, RockShox produise et commercialise différents jeux de clapets, pour ajuster les settings internes de compression et détente basses vitesses de la cartouche ! Deux jeux différents existent en compression, et trois en détente.Ça n’a l’air de rien, mais c’est une étape importante puisque depuis de nombreuses années, la notion de settings internes des amortisseurs – adapté à chaque cinématique – s’est installée, mais ça ne l’est pas de manière aussi évidente, jusqu’ici, pour les fourches, pour différentes raisons. Ensuite, le fait que pour s’adapter à tous ces petits ajustements, le ressort qui anime le piston flottant, et maintient l’huile en pression, évolue. Son tarage est désormais un peu plus important que par le passé, pour aller avec le débit d’huile en hausse…

DebonAir de la Pike

Côté ressort, les changements sont plus mesurés. Il faut croire que les nombreux travaux effectués sur les différentes versions et mises à jour du DebonAir – qui ont précédé cette nouvelle génération de suspensions chez RockShox – ont porté leurs fruits, et ne sont pas – encore – devenus le facteur limitant. Tout juste la marque n’était-elle pas satisfaite du ratio entre volumes positifs et négatifs de la Pike. Notamment pour la sensibilité procurée en début de course. Raison pour laquelle la mise à jour 2025 introduit un piston DebonAir à capuchon creux pour les Pike.

Comprenez que cette forme, au-dessus du joint, est creuse et donc dévolue à offrir un volume plus important au ressort négatif. Et qui dit négatif plus volumineux, dit qu’il pousse plus longtemps dans le débattement. Tout ça, sans changer la position du point d’égalisation positif/négatif, à l’intérieur du plongeur… Et donc, en garantissant cette évolution compatible avec les Pike produites depuis 2022 (Pike C1). 

Les nouveautés Super Deluxe & Vivid 2025

Vous voyez ce qu’il y a de nouveau sur les fourches RockShox 2025 ? Eh bien si l’on doit simplifier, on peut dire que les amortisseurs suivent le mouvement. Du moins, pour ce qui est de l’amortissement. Tout juste faut-il avoir à l’esprit que les Super Deluxe (C1+/2023+) et Vivid (C1, 2024) existants sont concernés par ces évolutions, et qu’un Vivid Coil (C1/2025) fait son apparition à la gamme… On en parle ci-dessous !

Piston High-Flow & Réservoir RC2T

Pour parler des évolutions en matière d’amortissement, le Super Deluxe 2025 est le meilleur exemple. C’est lui qui, à sa manière, reçoit le plus d’évolutions. Au niveau de son piston principal notamment, celui qui se trouve au cœur de l’amortisseur. C’est là que se joue une partie du laminage hydraulique à l’origine de l’amortissement. Ce piston High Flow comporte désormais des ouvertures bien plus importantes, qui augmentent donc le débit d’huile susceptible de passer au travers, quand nécessaire. Le visuel, ci-dessous, est très parlant…

Aux côtés de ce piston, se situe également le clapet de retour, qui s’ouvre ou se ferme pour laisser ou non passer l’huile dans les circuits de compression ou de détente, en fonction des phases dans lesquelles se trouve l’amortisseur. Le ressort de ce clapet est désormais plus léger, avec pour objectif de produire des transitions plus douces, moins marquées, d’une phase à l’autre.

Pour accompagner ces dispositions, le réservoir des Super Deluxe et Vivid 2025 évolue également. Sans plus de détail sur ce qui compose son évolution, on sait en tout cas qu’au global, ces évolutions visant à libérer le débit d’huile au sein du Super Deluxe sont bienvenues. Notamment parce qu’on avait eu vent, en off et via d’autres canaux que ceux établis officiellement avec la marque, que de telles initiatives avaient été jusqu’ici expérimentées avec succès dans certains paddocks de Coupe du Monde où l’initiative ne manque pas pour aller chercher la performance…

Quoi qu’il en soit, la marque ne souhaite cette fois pas communiquer non plus sur les courbes d’amortissement obtenues. Mais on peut néanmoins en donner les principales caractéristiques. En basses vitesses, on pourrait presque dire que c’est le jour et la nuit. Jusqu’ici, le Super Deluxe influait dès de très petites vitesses, qu’il est préférable de laisser libre, pour favoriser le seuil de déclanchement. Quel que soit le réglage de basse vitesse retenu à la molette, ces très basses vitesses sont désormais toujours très libres sur les amortisseurs RockShox 2025. La plage de réglage des basses vitesses qui compte ensuite s’élargit considérablement. Une fois de plus, le réglage le plus ouvert l’est plus qu’avant, et le plus freiné l’est également. À mon sens, l’étendue de la plage fait plus que doubler. Sur les hautes vitesses, là encore, la plage est élargie. Le réglage le plus ouvert est lui aussi moins freiné que jusqu’alors. Et le plus freiné est légèrement au-dessus du précédent. Ce qui, au global, élargit et abaisse la plage des compressions hautes vitesses. 

Air Can Linéaire XL

Plus spécifiquement, et pour compléter le tableau des nouveautés concernant le Rock Shox Super Deluxe 2025, une nouvelle chambre d’air – Air Can – fait son apparition. Elle vient compléter – voir remplacer pourquoi pas, à terme – les chambres linéaires et progressives connues jusqu’ici. 

Visuellement, on saisit bien le volume supplémentaire dont elle dispose, et le volume du ressort négatif, qui est lui aussi assez marqué. Il s’agit, pour l’heure, d’un élément qui est venu s’ajouter sur le tard, à la gamme RockShox 2025. Il n’a donc pas vocation à se généraliser tout de suite… Mais le graphique qui résume ses prestations est néanmoins prometteur, d’une certaine manière. 

L’air Can Linéaire XL permet l’installation de 4 tokens dans le corps principal – sous l’œillet en tête d’amortisseur, assez classiquement – et 4 tokens supplémentaires dans le manchon additionnel – qui forme ce volume supplémentaire, en extérieur. L’interprétation du graphique est assez simple : sans token, l’air Can Linéaire XL est équivalent à la chambre Linéaire connue jusqu’ici. Tandis que rempli de token, l’Air Can Linéaire XL concurrence la chambre progressive totalement remplie. Reste à voir si, dans le détail des faits, cette universalité ne se heurte pas à des contraintes insoupçonnées. Pour l’heure, en tout cas, la forme de l’air Can Linéaire XL ne la rend par exemple pas compatible avec la version Flight Attendant du Super Deluxe, où le support de batterie interfère.

RockShox Vivid Coil

Depuis l’an passé, le Vivid est un nom qui est revenu à la gamme RockShox. Il était alors apparu dans une version à air et gros volume, pour suppléer le Super Deluxe. Cette fois, c’est pour remplacer purement et simplement le Super Deluxe Coil, que le RockShox Vivid Coil fait son apparition au catalogue. Et si visuellement, on pourrait croire à un simple renaming tant les deux se ressemblent extérieurement – seule la molette de détente, désormais clipsée, et les stickers changent. Mais en réalité, le RockShox Vivid Coil intègre en son sein des choses différentes.

D’abord, le Touch Down. Il s’agit pour l’hydraulique de l’amortisseur, d’avoir un comportement bien moins freiné, bien plus libre, sur les dix premiers pourcents du débattement, que par la suite. Une idée rendue possible par la forme évasée du manchon dans lequel le piston principal évolue en début de course. Ceci, dans le même esprit que tout ce que l’on a exposé depuis le début de cet article, afin d’éviter que le seuil de déclenchement de l’hydraulique ne vienne interférer avec la sensibilité, réputée, du ressort hélicoïdal. Ensuite, la clapetterie de compression et de détente que ce piston embarque, diffère de celle mise en œuvre jusqu’ici sur le Super Deluxe Coil. Après, ce Vivid Coil, comme le SuperDeluxe et le Vivid Air, bénéficie du nouveau réservoir évoqué précédemment. Et enfin, le Vivid Coil généralise la présence de la butée hydraulique de fin de course sur toutes ses versions.

Les gammes…

Une fois les nouveautés passées en revue, voici de quoi figurer comment elles prennent place au catalogue de la marque. Notamment de savoir quel niveau de gamme intègre quelle nouveauté, ou non. Comme d’habitude chez RockShox, ce sont les modèles Ultimates – haut de gamme – qui font le plein, dont la ZEB, désormais disponible à l’achat dans le coloris rouge électrique qui a fait le succès de la Boxxer l’an passé. Mais il faut aussi noter l’apparition de différents kits de mise à jour/upgrade en sus des produits complets. Concrétisation de la fameuse rétro compatibilité évoquée en début d’article. On peut donc compter sur les cartouches Charger 3.1 au complet – toujours onéreuse – mais aussi sur un kit de mise à jour Charger 3 > 3.1 plus abordable, des kits de clapets compression/détente, le piston High-Flow, le nouveau réservoir et l’Air Can Linéaire XL au détail !

Premières impressions

La rétro compatibilité, vous savez ce qu’on en pense, et ce, depuis de nombreuses années, sur FullAttack. Les mises à jour DebonAir notamment, ont participé à ce que l’on se forge une opinion. Tandis que la concurrence aussi, a œuvré à faire grimper cette notion dans notre estime. D’une part, les passionnés de matos – ouvert d’esprit par nature et pointu par culture – que nous sommes, apprécient toujours l’opportunité offerte par ces upgrade, de saisir point par point, l’influence de chacune. D’autre part, l’idée que le progrès ne nous soit pas forcément présenté et imposé pour vendre à tout prix un produit complet, alors que le précédent est somme toute encore tout à fait viable – sans être parfait – a plus que du sens à une époque ou se soucier de l’avenir de la planète, de ses ressources et de leur partage, fait débat. On prend ! 

C’est la raison pour laquelle, dans le temps qui m’est imparti pour me forger une première impression sur les nouveautés RockShox 2025, je me glisse une fois de plus dans la peau de l’un de nous, soucieux de cerner quelle évolution est susceptible, ou non, de lui parler. Pour ce faire, ce sont les COMMENCAL Meta V5 et Santa Cruz Megatower que vous avez déjà eu l’occasion de voir à l’œuvre chez nous, qui servent de supports aux Zeb, Lyrik, Super Deluxe et Vivid Coil.Sachant que l’on dispose encore des produits 2023/2024 – ZEB, Super Deluxe Air, Super Deluxe Coil, et Vivid Air –comme base de comparaison, et que les amortisseurs disposent tous de settings internes adaptés et comparables.

Charger 3 vs Charger 3.1

Dans ce contexte, c’est sur les fourches que je me penche en premier lieu. Notamment la ZEB, puisque c’est elle dont je dispose en plusieurs versions – Charger 3/2023, et Charger 3.1/2025. Je donne toutes ses chances à la ZEB 2023, en ajustant la qualité de sa lubrification, et vérifiant la bonne lubrification d’origine de la ZEB 2025. RAS de ce côté-là, pied d’égalité. Et je commence par me refaire la main sur la ZEB 2023 – détentes à mi-plages, 75 Psi/0 tokens, compressions ouvertes. Je retrouve ce que j’avais apprécié à son sujet : une belle sensibilité – parmi les meilleures – et un comportement qui, parfois ballotte un peu si je relâche l’attention.

L’intensité de l’impact ressenti, l’impression de mouvement vertical transmis au vélo, au cintre, est plus rond et contenu avec la cartouche Charger 3.1.

J’enchaîne en intervertissant les cartouches : Charger 3.1 dans la ZEB 2023. C’est d’abord l’occasion de noter qu’une fois les molettes du dessus démontées pour les dévisser, les cartouches sont visuellement semblables. Un numéro de série est gravé dessus, mais globalement, attention à ne pas se mélanger les pinceaux. Qu’importe, la Charger 3.1 dont je dispose est supposée disposer des clapets standards de compression et détente. Je reporte les mêmes settings et constate la différence sur le terrain. C’est flagrant à l’impact. J’entends par là, quand la roue avant heurte véritablement quelque chose. Un trottoir, une racine, une pierre, un nid-de-poule, un trou… Globalement quelque chose d’assez carré. L’intensité de l’impact ressenti, l’impression de mouvement vertical transmis au vélo, au cintre, est plus rond et contenu avec la cartouche Charger 3.1. C’est donc à ça que l’on peut attribuer la concrétisation du débit plus important, de la basse vitesse moins freinée de cette nouvelle cartouche.

Guidage 2023 vs 2025

J’enchaîne par une nouvelle expérimentation. Je remets la cartouche Charger 3.1 dans la ZEB 2025, reporte une nouvelle fois les mêmes settings, et retourne sur le terrain. Cette fois, pour tenter de cerner ce que le nouveau guidage est susceptible d’apporter de plus. Dans ces conditions, deux situations s’avèrent marquer une différence par rapport à la configuration précédente – Zeb 2023/Charger 3.1. Le gain à l’impact est toujours présent. Mais il est cette fois complété par un seuil de déclenchement plus bas sur les petites variations, plus lentes, qu’on sent principalement à faible allure, au train, en pédalant en direction de la prochaine descente. Ces petits raccords de goudron irréguliers, ces légers mouvements de terrain qui forment des flaques peu profondes quand il pleut. Ces petits trucs sur lesquels parfois, une fourche qui gratte va un peu butter, pour lesquels on a presque envie de pousser sur le guidon pour forcer la fourche à déclencher. Là, ça vient tout seul. Tandis que l’autre cas de figure évident se manifeste au freinage, en appui. La fourche paraît plus active, moins figée. Ça tape donc globalement moins dans les mains, et ça risque également moins de chasser, fausser l’appui que l’on trouve sur le guidon…

si je dois quantifier ce que la cartouche Charger 3.1 apporte en sensibilité, je dirais comme si 2 clics de compression basse vitesse étaient encore disponibles après la position la plus ouverte sur une cartouche Charger 3.

Entre le changement de cartouche, et le changement de châssis, ce sont donc deux sensations, et deux gains différents.En les détaillant ci-dessus, je vous livre de quoi identifier si, jusqu’ici avec vos produits respectifs il vous est déjà arrivé de faire face à ces cas de figure que les produits RockShox 2025 peuvent améliorer. La suite à donner dépend de chacun. Dans tous les cas, si je dois quantifier ce que la cartouche Charger 3.1 apporte en sensibilité, je dirais comme si 2 clics de compression basse vitesse étaient encore disponibles après la position la plus ouverte sur une cartouche Charger 3. C’est mon sentiment, sur le terrain. Et quand on reprend le graphique mis à disposition par la marque pour illustrer cette nouveauté, on n’est pas loin de ça, en fonction de la vitesse générée par l’impact. Ça aussi, ça peut constituer un bon repère. S’il vous est déjà arrivé de forcer un peu, désespérément, sur la molette des basses vitesses de la Charger 3, en espérant trouver encore un ou deux clics à ouvrir… Vous savez quoi faire, entre le kit d’upgrade, la cartouche ou la fourche complète, en fonction de vos compétences et de vos moyens.

Super Deluxe vs Vivid Coil

En attendant, je me suis attardé sur les fourches, moins sur les amortisseurs. D’abord, parce que je n’ai pas, cette fois-ci, pu jouer élément par élément, mais juger plus globalement des prestations du Super Deluxe 2023 vs 2025, et Super Deluxe Coil vs Vivid Coil. Qu’importe, j’ai quelques bonnes choses à partager quand même. D’abord, au sujet des amortisseurs à ressort. J’ai mené le comparatif précédent – entre les différentes configurations de fourches – avec un seul et même amortisseur – le Super Deluxe Coil. J’ai noté un fonctionnement assez similaire à celui de la ZEB 2023. Un fonctionnement cohérent et assorti donc, qui n’a eu ensuite, de cesse, de se faire de plus en plus remarquer. Logique, au final, quand la fourche progresse, mais que l’amortisseur stagne. Au bout d’un moment, ce sont ses caprices, qui se font de plus en plus pressants. Notamment cette impression de ballottage assez aléatoire, quand les impacts se succèdent. Devoir rester vigilant, tenir le vélo pour qu’il ne se dérobe. Eh bien, dans ce cas de figure, si vous reportez les mêmes réglages – détente, compressions, butée hydraulique, ressort et précontrainte – sur le Vivid Coil, le rendu est bon ! Il va dans le même sens que la fourche, et complète le tableau pour faire franchir un cap au vélo, dans sa globalité. C’est plus sensible à l’impact, quand on allège le vélo pour passer là où ça brasse le plus. C’est sensible et plus en phase aussi dans les enchaînements, où le côté aléatoire se fait bien plus discret. Ça donne une impression de cohérence et de maîtrise plus importante, sans aucun doute, et sans pinailler dans les réglages, outre mesure. Out of the box. 

Super Deluxe 2023 vs 2025

Dernière impression à cet article, entre les Super Deluxe 2023 et 2025. Cette fois, en m’appuyant sur mon expérience de l’Epic Enduro, dont je vous ai parlé sur FullAttack il y a quelque temps. Les plus fins limiers auront remarqué des suspensions RockShox, déjà, fin mars, sur le COMMENCAL Meta V5 utilisé pour la course. Elles préfiguraient ce que constituent ces nouveautés 2025. Or, à l’Epic, il y a des runs qui comptent plus que d’autres. Saint Martin du Froid, et Bardou notamment, en font partie. Pour ce qui nous intéresse, ici, à grâce ou à cause – c’est selon – leurs passages défoncés, caladés, ou ça brasse, à n’en plus finir. De ces passages où en plus d’être défoncé en surface, le terrain dessine aussi, plus globalement, des mouvements de terrain qui font que, si l’on n’en tient pas compte, ou qu’on est fatigué, la pression qu’on exerce au sol varie. Or, parfois, ça suffit à faire sortie le vélo de sa zone de confort, et c’est là que bâm ! La suspension arrière fige ou tape au fond, et la roue arrière en prend pour son grade. Pire, parfois, ça intervient de manière plus aléatoire, sans prévenir, et sans jamais trop savoir si c’est l’amortisseur ou le pilote, qui est passé au travers de quelque chose. Eh bien c’est dans ces conditions exigeantes que j’ai apprécié la prestation du RockShox Super Deluxe 2025. Je reste encore et toujours étonné, plusieurs semaines après, de n’avoir rien tapé, alors que c’est monnaie courante sur ce type de run. Je me souviens, arriver dans la voie romaine de Bardou, et me dire, malgré la fatigue et plusieurs erreurs « wow, il marche bien cet amortisseur, il est bien plus frais que moi ! » Façon de parler…

la suite ?

Je conclus là, pour ces premières impressions au sujet des évolutions qui concernent les suspensions RockShox MY25. Mais je sais, il y aurait encore tant à dire. J’ai à l’esprit ce que l’Air Can Linéaire XL peut apporter à l’usage, tout comme il me tarde forcément de faire l’expérience des différents kits de clapets annoncés disponibles pour les cartouches 3.1. Ça, et quelques impressions que j’ai encore en stock à propos d’autres produits qui doivent sortir sous peu, nous donneront l’occasion de partager à nouveau. En attendant, j’espère déjà vous avoir donné quelques bons repères pour jauger si oui, ou non, ces nouveautés valent le coup de s’y intéresser. Mais puisque rien ne vaut de préciser, au cas par cas, et de manière plus précise en fonction de chacun, je reste disponible en commentaires, pour compléter, ci-dessous. À très vite 😉