Ces derniers temps sur FullAttack, beaucoup de nos articles mentionnent les JO. Et pour cause, les marques dont on relaie les informations sont directement concernées par cet évènement. Sans surprise, pour Hutchinson, performer aux Jeux Olympiques est une nécessité, tant pour le prestige que pour l’image de marque. Pour cela, elle annonce revisiter son modèle phare en XC, le Hutchinson Python. Il est maintenant décliné en deux modèles, le Python 3 et le Python Race. Dans cet éclairage, on vous présente ces deux nouveaux pneus sous tous les angles puis on vous livre nos impressions sur le Hutchinson Python 3 que nous avons eu la chance de rouler…
Le Hutchinson Python, légendaire en XC…
Légendaire, vous dites ? En tout cas, c’est comme tel que la marque française le qualifie. Le Hutchinson Python a été lancé dans les années 1990, et depuis, il a fait les grandes heures de Hutchinson, dans les plus grandes courses de XC dans le monde. La première itération du Python a tout de même remporté 3 titres olympiques, 5 classements généraux en coupe du monde et 4 titres de champion du monde. Rien que ça… Ici, on s’attaque donc à une référence dans le milieu du XC. Pourtant, ces dernières années, le Python a cédé sa place en coupe du monde et voire même au sein du grand public. En effet, depuis 2015 et la sortie de la deuxième version du Python, le bien nommé Python 2, il a doucement disparu des sentiers. Destiné par Hutchinson aux terrains secs malgré sa petite taille, il n’a pas su répondre aux besoins actuels des pilotes. Il a même été remplacé par ses compatriotes, le Kraken et le Skeleton, bien mieux appréciés des pilotes.
Pour pallier à cela, Hutchinson avance avoir travaillé en collaboration avec les marques et athlètes qu’ils sponsorisent. Depuis 2022, la marque est à l’écoute des besoins des pilotes en coupe du monde afin d’y répondre au mieux. Hutchinson annonce avoir compris les évolutions du XC moderne et compte bien s’y adapter de la meilleure des manières. Notamment avec ce qu’elle appelle le Racing Lab. La collaboration étroite des têtes pensantes de Hutchinson et de ses athlètes et la fabrication en France des pneus. L’objectif de cette entité est de produire des pneus compétitifs pour les coupes du monde mais surtout les Jeux Olympiques. D’ailleurs, le Decathlon Ford Racing Team a roulé les nouveaux Hutchinson Python 3 et Race sur les coupes du monde 2023. Cela a donc permis à Hutchinson de recueillir de précieux retours pour la conception des Python. C’est donc dans cet état d’esprit, de recherche de performance dans les moindres détails, que la marque sort la troisième itération du Hutchinson Python avec 2 modèles, le Python 3 et le Python Race.
Hutchinson Python 3 / Race
- Pratique XC
- Terrains durs, rocailleux, secs ou humides / durs secs ou humides
- section 2.3 / 2.4 pouces, 57 mm ETRTO
- gomme RRXC, bi-gomme
- 29 pouces
- 57-622 ETRTO
- 60 mm (ballon, jante 30mm)
- renfort HardSkin / Ø
- Prix 65,99 € / 69,99 €
- 680–710 / 600 g (annoncé, Racing Lab)
- Fiche sur hutchinson.com
Les détails…
Au vu de ces nouveaux Hutchison Python, il n’est pas compliqué d’en reconnaître un, de Python. La « colonne vertébrale que dessinent les crampons centraux », très reconnaissable, est bien présente, bien que modifiée pour le Hutchinson Python Race. Pour autant, il est aussi facile de repérer les axes principaux de réflexion de la marque autour de la conception de ce pneu. On retrouve des pneus bien plus larges, avec des sections en 2.4, que leurs prédécesseurs mais aussi plus ronds. Il semblerait que la marque ait pris en compte les principales critiques tenues sur le Python 2…
Organisation des crampons
On vient de le voir, et c’est flagrant, les crampons ne sont pas organisés de la même manière. Et cela, qu’on compare les nouveaux Hutchinson Python à leur prédécesseur, ou entre eux. Tout cela est normal puisqu’ils ont des intentions différentes. Le Python 3 est le pneu polyvalent, destiné aussi bien au grand public qu’aux sentiers de la coupe du monde. Le Python Race, lui, est exclusivement destiné au XC. Il est même qualifié de pneu « time trial » par la marque elle-même. Il n’est donc pas question de le rouler au quotidien.
Avec ou sans renforcement votre pneu ?
Mais qu’elle est cette question ? Eh bien figurez-vous que vous avez le choix… Si vous optez le Hutchinson Pyhton 3, vous aurez le droit à un renfort HardSkin. Sinon, si votre choix se porte sur le Python Race, votre seule protection contre les crevaisons sera vos crampons. Enfin presque…
Il est important de noter, et Hutchinson le rappelle, ces deux pneus peuvent être roulés en coupe du monde. Sur des tracés très roulants comme en coupe du monde Maripora au Brésil, que nous avons suivi en live sur FullAttack, le Python Race est le pneu idéal. En revanche, sur des parcours où une protection supplémentaire contre les crevaisons est nécessaire, le Python 3 est préconisé par la marque.
Des changements structuraux…
Souvenez-vous quand je disais que les crampons ou le renfort HardSkin étaient les seules protections contre les crevaisons…Et bien, pas aux yeux de Hutchinson et leur argument se tient. On a souligné le fait que la section des pneus était plus large, passant de 2.25 à 2.40. D’après Hutchinson, un pneu large, roulé à basse pression, épouserait mieux les différentes aspérités du terrain. Cela conférerait donc une protection supplémentaire aux crevaisons si le pneu est roulé dans la plage de pression recommandée, c’est-à-dire aux alentours de 1.20 bars. Donc, malgré des pneus plus légers et des crampons plus espacés, la marque avance que les nouveaux Hutchsinson Python ne sont pas plus fragiles que l’ancienne gamme. La section plus large permettrait aussi une traction meilleure en montée. Si la surface de contact au sol est améliorée, alors la traction est améliorée aussi.
On vous a aussi annoncé plus haut que les pneus étaient plus ronds, donc inévitablement moins carrés qu’auparavant. La slope, qui est la différence entre la tangente haute des crampons centraux et les arêtes des crampons latéraux, est bien plus prononcée. D’après Hutchinson, cela permettrait au pilote d’aller chercher les crampons latéraux du pneu plus facilement dans les virages. Cela est tout nouveau pour la marque française qui avait tendance à avoir des pneus carrés par le passé. Le fait qu’ils soient plus ronds traduit d’une intention marquée de Hutchinson de vouloir adapter les Pythons aux avancements du XC moderne. L’adaptation aux jantes de 30 mm en est la principale responsable.
Enfin, on a aussi mentionné la gomme RRXC dans les specs du pneu. Cette gomme est un assemblage de deux. Une gomme dure au centre, permettant une bande de roulement moins résistante au roulement. Elle intègre aussi une gomme plus souple pour les crampons latéraux. Cela permettrait au pneu de pouvoir se déformer, donc de protéger des crevaisons mais aussi de conférer plus d’adhérence dans les virages.
Prometteurs sur le papier, les Hutchinson Python donnent envie d’en connaître plus sur leurs capacités. Et cela tombe bien, chez FullAttack on a eu pu roulé le Python 3 lors de son lancement en février. On vous détaille nos premières impressions dans la suite de l’article…
La gamme
Pour cette 3e itération, Hutchinson propose 2 nouveaux pneus déclinés en 3 modèles. Les deux modèles Racing Lab, fers de lances de la marque, le Python 3 et Race. Enfin le Python 3 serait aussi disponible dans une version plus abordable, sans l’appellation Racing Lab.
Premières impressions !?
On vous l’a annoncé, FullAttack a pu rouler le Python 3 lors du lancement organisé par Hutchinson fin février dans le Sud de la France. Malgré la localité, le temps n’a pas été clément et le terrain était bien gras. Après une présentation complète du pneu et des intentions de celui-ci, me voici au guidon d’un Scott Spark monté des fameux Python 3 en 2.40 à l’avant et à l’arrière. Avant le départ, je procède à quelques réglages sur le vélo et ajuste la pression des pneus grâce aux conseils avisés des ingénieurs Hutchinson. Je m’applique donc à mettre 1.20 et 1.25 bars dans mes pneus à l’aide d’un manomètre. Au premier abord, je suis surpris de mettre si peu de pression dans mes pneus. Je suis plutôt de l’école de ceux qui gonflent fort pour ne pas crever (des sangliers quoi…). Cependant, je me suis vite rendu compte que les pneus fonctionnent très bien avec si peu de pression. Au premier regard, ils font très gros, on a l’impression de rouler des pneus d’enduros sans crampons…
Le tour proposé pour le lancement intègre des passages très variés. Des pistes roulantes, des chemins rocailleux, des dalles, des singlestracks joueur, en bref une belle panoplie des conditions que l’on peut retrouver en XC. Le groupe de journaliste et moi avons donc tourné plusieurs fois sur les petits sentiers afin de se faire une idée de ce que le pneu pouvait proposer.
Lors du test, j’essaye de garder en tête que le pneu est censé rouler en coupe du monde, il se doit donc d’être ultra performant dans ses domaines de prédilections. J’en attendais donc beaucoup, notamment en montée. Un peu performant en XC est un pneu qui permet de faire passer au mieux l’énergie appliquée aux pédales vers le sol. Le terrain étant gras, il fut compliqué de se faire une idée précise de ses capacités de roulement. En général, le Python 3 est un pneu qui pédale bien, voire très bien. Malgré les conditions grasses, j’ai gardé du grip à des endroits où je pensais le perdre. Même en danseuse, dans des passages où j’aurai perdu la roue arrière avec une autre monte, ici je gardais du grip. En ce qui concerne les relances et le train, je n’ai pu rouler le pneu que pendant le lancement, et les conditions n’étaient pas les meilleures. Mes sensations étaient donc biaisées par le fait que le terrain collait. Pour autant, malgré cette impression de devoir un peu tirer le pneu pour le lancer sur terrain gras, j’ai pu observer les promesses sur le débourrage du Python 3. À aucun moment dans la sortie mes pneus se sont remplis de boue. Pourtant, dans le Sud, quand ça colle, ça colle beaucoup…Et moins de boue sur les pneus veut dire moins de poids à se trimballer en plus, intéressant pour du XC humide…
En ce qui concerne ses qualités en descente, je ne m’attendais pas à grand-chose. Un pneu XC, c’est rarement réfléchi pour être très performant à la descente. Figurez-vous que c’est sur ce point que j’ai été le plus surpris. Dans les pierres, la section large et la pression basse permettent au pneu d’absorber les plus gros impacts sans pour autant que la conduite devienne floue. Malgré l’humidité bien présente, le grip avant et arrière, sur les pierres, était impeccable. Quoi qu’il en soit, je n’ai pas été pris au dépourvu par une perte d’adhérence lorsque j’ai dû poser mes appuis sur des pierres glissantes. Il faut savoir que Hutchinson propose de monter les Python 3 sur un train complet ou alors de monter un Kraken à l’avant pour l’accompagner. Et c’est ici que j’ai le plus à redire. À l’avant, dans les parties sinueuses et grasses, l’avant ne tient pas vraiment son rôle. Il se dérobe sans prévenir et ne rend pas précisément ce qu’il se trame sous ses crampons. Peut-être que le choix d’un Kraken ou du modèle en 2.30 se justifie quand les conditions sont grasses. Par contre, à l’arrière, les sensations restent les mêmes. Un pneu qui inspire confiance et qui permet de pousser plus que ce que je pensais avec un pneu de XC.
Le retour du Python parmi les meilleurs pneus ?
J’avais eu vent des critiques sur le Python 2, et donc ne m’attendais pas à quelque chose d’extraordinaire. Finalement, je peux vous dire que Hutchinson a pris en compte les retours négatifs pour faire du Python 3 un pneu, à mon avis, bien plus abouti que son prédécesseur. C’est en tout cas le sentiment que me laisse cette première impression à son usage. Il est aussi bien plus adapté aux besoins actuels du XC. Je n’ai pas eu d’autres occasions de le rouler, et pourtant il m’a convaincu. Convaincu de compter le nouveau Hutchinson Python parmi les pneus XC modernes dans la tendance du moment. Je ne peux pas tirer de conclusions définitives, elles seraient hâtives, mais Hutchinson à l’air d’avoir fait du bon, voire très bon travail avec ce pneu. On en saura sûrement plus sur ces réelles capacités lors d’un futur test plus poussé sur FullAttack.