Depuis plusieurs années, la gamme des Trek Fuel EX ne cesse d’évoluer. Et avec l’arrivée de la nouvelle année venait aussi un nouveau millésime du Trek Fuel EX, que nous avions présenté récemment.
Évoluant avec son temps, penchant vers des choix de composants bien affirmés, de nombreuses questions restaient en suspens au moment des présentations…
Bref, qu’en est-il donc de ce nouvel opus du Trek Fuel EX ? Sous ses airs de vélo de Trail, avec un équipement bodybuildé, ne cacherait-il pas bien son jeu ? Dissimulerait-il un comportement bien particulier ? De quoi alimenter notre moulin pour cet essai haut en couleur. Feu !
Temps de lecture : 10 minutes
Au sommaire de cet article :
- Premières impressions
- À quoi c’est dû ?
- Comment ça se règle ?
- Comment ça se pilote ?
- Pour qui ? Pour quoi faire ?
- Vis-à-vis de la concurrence
- Des détails…
- En conclusion
- Positionnement & usage
[divider]Trek Fuel EX 9.9[/divider]
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- Usage Trail/All Mountain
- Roues en 29 pouces
- 130/140mm, Fox RE-aktiv & 36
- Triangle avant & arrière carbone
- Reach 470mm en taille L, offset 44mm
- Roues 29 pouces, 30mm
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[column size=one_half position=last ]
- Pneu Bontrager XR4 29×2.6
- Freins Shimano XT, 203/180mm
- 7499€ (8099€ le modèle Project One)
- 13,18kg, taille L, pneu tubeless
- Fiche du vélo sur www.trekbikes.com/
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Premières impressions
Bien que le Trek Fuel EX ne semble pas avoir plus de débattement sur le terrain que sur le papier, il donne l’impression que ça marche !
Les premiers tours de roues et toutes les sorties qui suivirent l’ont confirmé : j’ai l’impression qu’il pardonne beaucoup… du moins pour un vélo de cette catégorie. Quand ça tape, quand ça glisse, et même quand ça monte. Là où d’autres vélos de Trail enverraient tout valdinguer, dans tous les sens ! Il est d’une bienveillance rare pour un tel débattement.
Même s’il n’offre clairement pas le rendement habituel des vélos de ce gabarit à plat, en montée, il ne bute jamais dans un obstacle, il ne perd jamais l’adhérence. C’est un bon grimpeur. Et quand la pente s’inverse, malgré quelques talonnages quand les choses se corsent, jamais il ne m’a pris en défaut sur une racine, sur un freinage ou autre…
À quoi c’est dû ?
Déjà, à la première vue du montage du Trek Fuel EX 9.9, un poil bodybuildé on pouvait se douter de ses orientations :
Alors oui, ce montage so Enduro bro’ le pousse à être capable d’encaisser et participe donc à ce comportement qui rappelle les vélos d’Enduro. De plus, sa géométrie – avec 66° d’angle, 1211mm d’empattement et un boitier à 339mm du sol – tend tout de même à se rapprocher de ce que les vélos d’Enduro modernes offrent.
Il n’y a donc pas de quoi s’étonner si le Trek Fuel EX 9.9 nous rappelle notre bon vieil enduro resté au garage. Mais alors pourquoi pardonne-t-il tous mes faits et gestes de la sorte ? En fait, bien que moins important, son débattement est exploité à la manière d’un enduro. J’ai clairement eu l’impression d’être sur un vélo suspendu comme un enduro – sensible et confortable en début de course – simplement avec un poil moins de débattement. Et régler ce Trek Fuel EX n’est pas sorcier…
Comment ça se règle ?
Avant d’aborder les réglages à proprement parler, parlons position ! Puisque, le Mino Link permet de faire jouer la géométrie. Qui, à l’usage, influence aussi grandement le comportement de la suspension arrière.
En position High, le tube de selle se redresse, ce qui est une bonne chose pour le Trek Fuel EX qui souffre encore, comme ses confrères, Trek Slash par exemple, d’un tube de selle couché qui ne facilite pas le pédalage.
Aussi, il perd pas mal de sensibilité à la suspension arrière, le Trek Fuel EX semble ferme et perd de sa bienveillance puisqu’on glisse plus facilement sur une racine, on ressent plus les impacts… La position Low est clairement à favoriser pour ceux dont l’aspect descendant et le plaisir de pilotage sont une priorité !
Réglages | Avant | Arrière |
---|---|---|
SAG | 25% | 28% |
Détente | HV : 3/4 ouverte BV : 3/4 ouverte | position 10 sur 12, soit ouverte à 3/4 ouverte |
Compressions | HV : ouverte BV : 2/3 ouverte | N/A |
Token / Spacers | d'origine (2) | d'origine |
Sa suspension arrière n’offre finalement que très peu de possibilité de réglage. Mais couplée à la Fox 36 à l’avant – une suspension d’Enduro – et développée par Trek, elle semble fonctionner à merveille et pourtant… c’est simple à souhait !
On a seulement accès au réglage de la détente. Qui influence très fortement la compression basse vitesse. Ce serait d’ailleurs un des seuls reproches qu’on puisse lui faire tant elle demande de trouver l’équilibre nécessaire entre les deux, et demande, le cas échéant, d’adapter légèrement son pilotage…
Comment ça se pilote ?
Si les réglages ne sont pas prise de tête, il en est autrement lorsqu’il faut piloter… Entre performances et frustrations, le Trek Fuel EX réserve quelques surprises :
[toggler title= »En montée et au pédalage » ]
Lorsque ça monte, le Trek Fuel EX joue une partition sur 2 pages… Sur la première, il fait preuve d’une bonne motricité où les pertes de grip sont très rares. Il monte partout sans jamais broncher : il ne s’enfonce pas, ne butte pas et ne rebondit pas sur les obstacles. Tant qu’on en a la puissance, il suit !
Mais sur la seconde page, il demande très souvent à jouer du blocage de l’amortisseur pour gagner en efficacité et en rendement. En effet, sur les portions plates et lisses, ou les routes, le bloquer complètement est un plus indiscutable.
La position intermédiaire du blocage est aussi utile lorsque ça monte et que le terrain ne requiert pas une motricité importante ! Pourtant, il reste vif et efficace sur un sprint ou une relance. En fait, à plat, tout dépend de la position du pilote : assis sur la selle, il peine et debout, il avance – inclinaison du tube de selle en cause…
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[toggler title= »En courbe et en virage » ]
Globalement, ce modèle 9.9 du Trek Fuel EX a tout pour se montrer rigide voir trop raide suivant nos habitudes : cadre carbone, roues carbone et guidon carbone en 35mm.
Cependant, une fois le guidon remplacé pour un plus tolérant, le reste se montre finalement tolérant et assez confortable dans l’ensemble : ni trop, ni pas assez ! Un juste milieu intéressant pour procurer une précision tout aussi intéressante.
Le Trek Fuel EX s’inscrit donc facilement dans les courbes par sa précision et sa tolérance : on n’est pas déstabilisé par un impact de dernière minute. Équilibré, par une position centrée, il est sain et rassurant mais c’est surtout sa capacité à se rattraper quand les choses ne se passent pas comme prévu qui m’a stupéfait !
Si l’on dévie de la trajectoire à l’entrée d’une courbe ou qu’on a mal engagé l’entrée du virage, il suffit de coucher encore plus le vélo ou de se mettre en arrière pour compresser la suspension. Avec sa tendance à s’écraser dans son débattement sans pour autant plonger, on met le poids sur les crampons intérieurs du pneu, et on tourne ! C’est fabuleux, faut-il encore oser le faire…
Il ne faut donc pas trop se poser de question au guidon du Trek Fuel EX et y aller avec entrain. Quoiqu’il arrive on s’en sortira, ou il nous aidera à en sortir. Il faut être généreux pour tirer parti de ce trait de caractère !
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[toggler title= »Quand c’est défoncé » ]
Sur le Trek Fuel EX, lorsqu’on rentre dans une partie cahoteuse et défoncée d’un sentier, il est ambivalent.
D’une part, avec son fonctionnement, il donne envie de tout lâcher ! De foncer sans se poser de question. Il pousse au crime. Ce Trek Fuel EX rappelle, sans équivoque, le comportement d’un vélo d’Enduro… bien qu’il n’en ait pas tous les atouts en main…
Ainsi, d’autre part, et bien qu’il ait tendance à faire oublier son petit débattement de vélo de Trail, c’est justement ce point qui le rappelle à l’ordre… On ne passe pas aussi vite qu’avec un vélo d’Enduro et pourtant on aimerait en avoir plus sous le pied, on s’en sent capable au guidon du Trek Fuel EX. Frustré, il nous rappelle qu’il n’en est pas véritablement un… Il est vite rattrapé par son débattement. Il faut lever le pied, chercher à rouler propre, anticiper les freinages, rester souple, etc.
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[toggler title= »Quand le rythme s’emballe » ]
C’est aussi quand le rythme s’emballe, quand l’ivresse du flow et du pilotage nous rattrape, que le Trek Fuel EX montre ses limites…
On cherche à pousser à chaque trous pour accélérer, à bunny upper pour sauter dans une compression pour gagner de la vitesse, on est dynamique… Et bien, c’est exactement à ce moment qu’on trouve le Trek Fuel EX trop souple, trop plush ! On doit adapter notre pilotage.
Plutôt ferme à basse vitesse, confortable quand ça roule moyennement vite… tout s’effondre comme un château de cartes dès qu’on veut y en mettre vraiment, qu’on veut rester dynamique, qu’on cherche à aller vite parce que tout nous y pousse – géométrie, montage, fonctionnement. Mais notre énergie n’est pas transférée : il s’affaisse, s’écrase, et n’accélère pas plus ! On touche à sa véritable limite… Il est donc préférable, une nouvelle fois, de rester souple et de conserver la vitesse plutôt que chercher à en gagner partout ; rouler rond et rester fluide plutôt que le brusquer !
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Pour qui ? Pour quoi faire ?
Bien qu’il ait le débattement d’un vélo de Trail, ce Trek Fuel EX me laisse un sacré goût d’Enduro dans la bouche. À tel point que j’ai fini par me poser la question suivante : ne serait-il pas un petit Enduro ? Sans vouloir le catégoriser pour autant…
Sur le papier, il a tout d’un vélo de Trail mais il est doté de certaines capacités qui le font facilement glisser vers l’Enduro. Des suspensions, une tolérance et un équilibre, qui poussent à engager plus que de coutume au vu de son débattement, grèvent un peu son tempérament de vélo de Trail sans pour autant le rendre All Mountain.
En effet, puisqu’il est parfois dépassé par les événements, qu’il manque donc de cette polyvalence chère aux vélos d’All Mountain, il enjambe malheureusement ce créneau et ne rentre pas forcément dans une case…
Il s’adresse donc à l’enduriste qui cherche à mieux pédaler sans perdre tous les repères de son vélo d’Enduro ou au traileur en quête de sensations qui n’est pas prêt à sacrifier complètement le rendement. Attention tout de même : sa tolérance en descente pourrait surprendre, voir même décevoir ceux qui recherchent un vrai vélo de Trail, très vif et dynamique… Ce Trek Fuel EX, en toute connaissance de ses capacités et de ses limites, peut alors être un idéal atypique !
C’est aussi le vélo que tout enduriste compétiteur d’un bon niveau rêve d’avoir pendant la coupure hivernale : un vélo qui pédale mieux que le vélo d’Enduro qu’il étrenne toute l’année, mais qui ne le limite pas tant en spéciale puisqu’il sait descendre et encaisser physiquement quand le Trek Fuel EX ne lui facilite pas la tâche !
Vis-à-vis de la concurrence
C’est en le comparant à la concurrence que l’on se rend pleinement compte de son profil atypique et que l’on mesure l’entière personnalité du Trek Fuel EX :
[toggler title= »Vis-à-vis du Santa Cruz Hightower » ]
Malgré des débattements proches sur le papier, le Santa Cruz Hightower semble en faire bien plus que le Trek Fuel EX sur le terrain. Aussi, le premier talonne difficilement quand c’est quelque chose qui arrive assez souvent au second quand on tend vers une pratique Enduro.
Le Trek s’avère plus tolérant, plus souple et est donc plus facile à piloter. Il amène plus facilement à haute vitesse quand il faut s’en donner les moyens et rester plus attentif au guidon du Santa Cruz, plus raide et plus intransigeant.
Le Santa Cruz est plus polyvalent et même si le Trek rappelle le fonctionnement d’un vélo d’Enduro, il reste plus limité par sa géométrie un poil moins agressive et son plus faible débattement.
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[toggler title= »Vis-à-vis du Lapierre Zesty » ]
Le Trek Fuel EX offre moins de débattement et est pourtant moins dynamique et moins tonique lorsqu’on pousse dessus. Avec moins de débattement à l’arrière, il est tout aussi confortable que le Lapierre Zesty, mais le consomme plus facilement.
Quand l’usage est clair chez le Français, il l’est bien moins chez l’Américain. Le Lapierre Zesty, avec l’ADN d’un Spicy, joue dans la catégorie des All Mountain/Enduro. Le Trek offre deux visages dont la frontière est plus floue entre Trail et Enduro.
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[toggler title= »Vis-à-vis du Orbea Occam » ]
L’Espagnol est le vélo d’All Mountain par excellence. Il n’est jamais dépassé par les événements malgré son débattement, là où le Trek montre ses limites, par son faible débattement justement.
L’Orbea Occam se distingue donc du Trek Fuel EX par sa polyvalence et son profil de vélo à tout faire quand l’Américain est plus atypique, presque inclassable.
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Des détails…
Ce Trek Fuel EX fait preuve d’un degré de finition intéressant et quelques détails participent à cette idée :
En conclusion
Ce Trek Fuel EX est en quelque sorte une énigme tant il est inhabituel et incomparable. Pourtant, il faut conclure, nous devons trouver une réponse à notre habituelle question finale : pourquoi voudrais-je le garder ?
« Ce n’est ni un Trail endurcit, ni un Enduro à part entière, mais une monture capable de satisfaire dans les 2 camps. C’est une bonne surprise pour l’enduriste dans l’âme qui ne veut pas traîner un gros enduro ou se retrouver avec un Trail au boitier haut perché et aux pneus trop fins… En fait, ce Trek Fuel EX est le chaînon manquant que l’on souhaite garder quand on ne veut pas d’un vélo exclusif à l’usage mais plutôt atypique et hors (des) normes ! Pour ma pratique, ma région et ma vision du ride, c’est un idéal rare. »
Positionnement & usage
En synthèse, le tableau de positionnement et d’usages permet, en un seul coup d’oeil, de saisir les capacités du vélo. (rafraîchir la page si le tableau ne s’affiche pas)
Comparées à celles des autres vélos à l’essai permettra de répondre à l’éternelle question > par rapport aux autres, qu’en penses-tu..? Rendez-vous sur la page du Comparateur d’essais VTT Endurotribe pour en savoir plus > https://fullattack.cc/comparateur-essais-vtt-2016/