Orange Bikes se place sous procédure de sauvegarde…

Orange Bikes, emblématique marque anglaise du VTT, fait face à des difficulté d’ordre financières. On apprend ces jours-ci qu’elle fait l’objet de l’équivalent d’une période d’observation/redressement judiciaire, tandis que le contexte peut prêter à confusion autant qu’il peut paraitre compliqué sur le marché UK… 

Les temps sont durs, comme on dit… Mais si l’on revient quelque temps en arrière, la situation s’explique. On sait tous l’effet que la pandémie a d’abord eu sur l’économie mondiale, quand elle est survenue. Une mise à l’arrêt qui a duré quelques mois, et eu différents effets, selon les secteurs. Sur le marché du cycle, l’enthousiasme était de mise au moment de la reprise. Entre les plans vélos, l’essor de l’électrique et l’envie manifeste de remettre le nez dehors, la demande a semble-t-il, en tout cas, dépassé momentanément l’offre, fraîchement mise à mal. Avec un temps de retard, l’outil de production a donc répondu en produisant en quantité. Des produits et biens qui s’entassent désormais sur les étagères et dans les rayons, la demande étant revenue à la normale, voire, s’étant tassée.

Actuellement donc, peu de produits sont vendus, et ceux qui ne disposent pas des fonds et/ou des plans nécessaires pour passer cette période de revenus qui se tarissent, se retrouvent en difficulté. Parfois, de manière retentissante. On l’a vu il y a peu avec le groupe Signa – dont la branche de vente au détail sportive détenait Probikeshop, Bikester, Wiggle, Chain Reaction, Nukeproof & Cie – à la trajectoire actuelle qui s’apparente à celle d’un château de cartes – jusqu’à la branche immobilière du groupe est touchée, avec pas moins de 5 milliards d’euros de dettes, dont plus personne ne semble vouloir. Dans sa chute, ce groupe a notamment embarqué Probikeshop, placée en redressement judiciaire en fin d’année 2023, et dont la reprise est actée depuis le début 2024.

Eh bien, c’est dans ce contexte que semble actuellement souffrir l’emblématique marque anglaise Orange Bikes. Une marque que l’on ne devrait plus présenter, tant elle a marqué une génération. Steve Peat, Greg Minnaar, Mick Hannah, Missy Giove, Andrew Neethling, Brendan Fairclough, Ben Cathro, Joe Barnes et Théo Galy – pour ceux qui peuvent le plus nous parler, liste loin d’être exhaustive – ont notamment roulé sur ces vélos aux points communs connus de tous : un point de pivot fixe et l’usage de tôles pliées pour la confection de certaines parties maîtresses du cadre. Parmi ces vélos qui pourraient largement se passer de marquage et de peinture, et que l’on reconnaîtrait quand même entre mille !

On apprend ces derniers jours, que la marque aurait fait la demande d’obtention d’un administrateur. Une demande en date du 22 décembre 2023, si l’on en crois les parutions juridiques officielles britanniques. Soit une demande qui intervient 3 petits jours après que la marque a signifié mettre en pause l’activité de son team de Coupe du Monde (EDR), relancé quelques années plus tôt. Dans le système judiciaire britannique, l’arrivée d’un administrateur est un peu l’équivalent de la procédure de redressement dont a fait l’objet Probikeshop récemment. Il s’agit, pour l’entreprise, d’entrer dans une phase de protection vis-à-vis des attentes de ses possibles créanciers et des dettes qu’elle pourrait avoir auprès d’eux… Ou qu’ils pourraient avoir auprès d’elle. La liste des dettes de Wiggle est notamment sortie publiquement ces derniers jours. Orange n’y figure pas, mais se peut-il qu’un ou plusieurs de ses partenaires fasse partie des centaines d’entités en question ? À l’heure d’écrire ces lignes, rien ne permet de faire un lien direct en la matière, mais il semble bien que le marché UK soit dans une situation qui parrait compliquée. Tout comme il faut se garder d’un lien direct entre Orange et Probikeshop. Certes, la première a été distribuée un temps en France par la seconde. Mais depuis plusieurs années maintenant, c’est l’entité Orange Bikes France qui s’en occupe directement.

Le destin pousse donc simplement les deux entreprises à connaitre des trajectoires similaires, sans pour autant qu’elles ne soient directement liées, sauf par un marché en proie à des difficultés largement partagées. En attendant, tout ce que l’on a pour certitude, porte sur ce à quoi s’affaire l’administrateur en charge d’enquêter sur la situation d’Orange Bikes. C’est durant cette période, notamment, qu’il se penche sur les moyens, avoirs, actifs et dettes dont dispose la société, et tente d’identifier s’il existe, selon lui, une issue favorable. À l’issue de son enquête, il doit alors se prononcer sur la poursuite – et ses conditions – ou la liquidation de l’activité. Pour l’heure, l’issue de cette procédure n’est pas encore connue. Tour juste perçoit-on que la nouvelle suscite une certaine émotion au sein de la communauté, et que pour un bon nombre, l’intérêt de cette procédure reste un point d’accroche et d’espoir. Parfois, on dit justement que ces périodes d’étude et d’analyse – à défaut de se faire sans heurt – permettent de repartir sur de bonnes bases. L’avenir devrait nous dire sous peu, si tel est le cas pour Orange Bikes…