Loudenveille 2022 – Les succès tricolores en stats !

Ça faisait un petit moment que ça n’était plus arrivé en Enduro… mais ce week-end à Loudenvielle, pour la finale des Enduro World Series 2022, les résultats tricolores avaient des petits airs de déjà vu. À leurs débuts, les frenchies dominaient l’Enduro internationale et l’espace d’un week-end, on a retrouvé la densité passée. La preuve, ou plutôt, l’illustration de tout ça, via un coup d’oeil éclairé sur les stats de la course, sur FullAttack !

Sortir du lot…

Ils étaient 6 dans le top 10 après la Pro Stage samedi… Ils sont encore 4 à l’issue de la course… En terre tricolore, c’est forcément la présence française dense et bien garnie aux avant-postes qui a retenu une partie de l’attention à Loudenvielle, lors de cette finale des Enduro World Series 2022. Comme l’a glissé Alex Rudeau, vainqueur du jour, dans sa réaction d’après course : quelque part, ça faisait un petit moment que le camp français n’avait pas été à pareille fête.

Néanmoins, au delà du constat, c’est sur la physionomie de la course que les stats nous en apprennent le plus. Tout d’abord, en élargissant volontairement le spectre ! Les frenchies sont 4 dans le top 10, mais surtout 9 dans le top 20 au final ! Et sur place, la belle prestation d’ensemble s’est vue. Tour à tour, chacun a occupé les devants de la scène avec des temps scratchs remarquables…

Outre le vainqueur du jour, c’est notamment le cas de Youn Deniaud – dans les SP1, 4 & 5 – de Louis Jeandel – dans les SP1, 3 & 6 – de Nathan Secondi – 3e temps dans la SP6 – de Guillaume Larbeyou – dans la SP1 – et de Theo Galy – dans la SP2. Tandis que Irénée Menjou et Adrien Dailly ont affiché des rythmes qui, sans la crevaison de ce dernier notamment – SP2 – valaient un bon top 10 aux portes duquel ils terminent.

Quoi qu’il en soit, le principe de la course consiste à sortir du lot, à un moment donné. Reste à savoir comment ! Ici, on voit clairement qu’Alex Rudeau a dégainé tôt ! Sur la rosée du matin et le terrain rendu gras mais pas liquide de la SP2, le pilote Commençal emprunte le style et l’usage des pédales plates au maitre en la matière – Sam Hill, à qui il colle 8 secondes ! – alors que derrière, on voit que les courbes s’emmêlent ! La raison ? Plusieurs crevaisons qui brouillent les cartes…

Encore fallait-il tenir ensuite ! Charles Murray, Jack Moir, puis Martin Maes se relayant pour chacun, à leur tour, tenter de déloger le Champion de France de son piédestal… En vain ! Très régulier – toujours dans le top 5 – Alex Rudeau tient sa première victoire Enduro World Series, la première pour un Français depuis Adrien Dailly, à Pietra Ligure en 2020… C’était il y a deux ans !

Jusqu’au bout !

On l’a dit en préambule du week-end : chez les filles seules Isabeau Courdurier et Morgane Charre étaient encore en lice pour le titre Enduro World Series 2022. Et la course n’a pas dérogé à la logique du classement général, ou presque : ce sont bien ces deux là que l’on a vu devant, tout le week-end. Comme pour prouver que le barème et sa logique mathématique respectaient bien la logique sportive et sa réalité.

Encore fallait-il départager ces deux missiles en quête de victoire ! Et c’est là que les courbes permettent de voir, en un coup d’oeil, à quoi ça s’est joué ! Morgane Charre était bien partie samedi, à l’occasion de la Pro Stage. Mais quelque part, on pouvait penser que, comme chez les garçons, Isabeau avait fait l’effort au bon moment, dimanche matin, pour prendre la tête dès la SP2…

D’ailleurs, seule Mélanie Pugin avait réussi à suivre correctement le rythme de la pilote Lapierre dans la pente de cette spéciale grassouillette. Pourtant, il y avait bien 4 spéciales ensuite et autant d’occasions de revenir dans le match. Devant, Morgane Charre a donc commencé par stabiliser l’écart, avant de le faire fondre comme neige au soleil pour se placer dans les meilleures conditions au départ du dernier run de la saison…

En deuxième position, à une petite seconde de la gagne. En position force, celle qui chasse, qui n’a plus rien à perdre, et qui a déjà signé le meilleur temps sur ce même tracé, lors de la Pro Stage, la veille. Situation payante, avec un temps scratch dix secondes plus rapide que le temps d’Isabeau, deuxième et définitivement heureuse d’empocher un second titre fort en signification.

Derrière, les SP4, 5 et 6 sont aussi l’occasion pour Mélanie Pugin de faire la différence, et verrouiller le podium 100% français ! Harriett Harnden était pourtant bien partie pour un nouveau podium avec son temps à quasi jeu égale avec Isabeau dans la SP3. Mais dans la SP4 – une piste permanente pas spécialement difficile, mais longue et toute en question de rythme – il y avait quelques pièges éviter : quelques rochers saillants nichés en bord d’appui, qu’il fallait soigneusement éviter… Le mal était fait ! La France triomphait !

Autres succès tricolores…

On en parle moins, mais les élites n’ont pas été les seuls tricolores à briller ce week-end à Loudenvielle. Les frenchies ont aussi marqué des points chez les espoirs et les masters, de différentes manières. On retiendra notamment la première victoire en Espoirs du corse du team Lapierre, Lisandru Bertini, qui finit donc la saison sur une note positive. Note positive aussi pour Karim Amour, qui conserve son titre chez les Masters, à l’issue d’une saison peut-être plus accrochée que les précédentes, notamment au coeur de l’été, mais conclut avec plusieurs podiums et une régularité retrouvée, pour l’emporter au meilleur des cinq manches.

Rédac'Chef Adjoint
  1. Bravo à Isabeau Courdurier qui est la premiere à recuperer un titre apres l’avoir perdue(c’est encore manqué pour Rude…)
    Dans les autres categories Felicitations pour votre victoire en Master 35 EWS 100 !!!

      1. Bravo pour ce résultat qui met en valeur les qualités de pilote du journaliste/testeur!
        J’ai vu que tu roulais le nouveau Megatower à cette occasion… un compte-rendu d’essais longue durée serait-il à bout touchant?

        1. Merci 😉 C’est prévu, mais pas encore calé à l’agenda. L’expérience de ce week-end a en tout cas permis de mettre certaines choses en évidence, ça aura son intérêt d’en parler…

  2. Vous l’aviez évoqué en Ecosse avec les britanniques, ça s’est aussi vu à Whistler avec les canadiens, et là en France avec les français. Cet avantage du terrain des locaux, c’est quoi, reco/essais sur le lieu de la course avant la compet’ ou bien les specificités locales (types de sentiers, format, sols) qui font que chaque nationalité préfère être chez elle ?

    1. Certains des français bien placés sont effectivement familiers des lieux, et plusieurs courses ont déjà été organisées ici, donc les lieux commencent à être connus et reconnus. Il y a donc une part d’expérience qui joue. Comme en rallye WRC où l’on dit souvent qu’il faut quelques années à un pilote pour se familiariser avec une épreuve, peaufiner ses notes, etc… Après, ce qui m’interpèle tout de même ici c’est qu’il n’y a pas que les plus familiers du coin qui sont en bonne place parmi les frenchies. Pour le coup, c’est un gros résultat d’ensemble. je suppose que la motivation de jouer à domicile, et après une saison qu’ils n’ont pas dominé, peut aussi avoir jouer. D’autant que c’était la dernière épreuve de la saison… Et n’oublions pas enfin que les chemins, même s’ils sont shapés/entretenus/roulés à Loudenvielle, gardent un esprit « européen » voir « français » que les trails nords américains n’ont pas… Bref, difficile d’être plus catégorique dans le propos, mais il me semble qu’effectivement, ça rejoint les propos déjà tenu au sujet des épreuves écossaises et canadiennes… Qui plus est au Canada, on y a vu rouler des canadiens qui n’ont pas forcément l’opportunités de rouler d’autres manches dans la saison, budget oblige. Ça se voit notamment plus encore chez les EWS100/80 !

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *