On l’a vu, il y a eu de l’action, et même un peu de cascade à Crans Montana ce week-end ! Surtout, cette avant dernière manche Enduro World Series de l’année n’a pas attribué de titre, mais a fait le tri parmi les prétendants. Sous forme de duels comme les Enduro World Series savent en produire, retour Entre les chiffres pour voir ce que les courbes de la course nous apprennent de plus que les simples feuilles de résultats…
À tous les étages…
Premier constat : les courbes sont plus claires encore que les chiffres au sujet des deux meilleurs pilotes du week-end ! C’est clairement visible : du début à la fin, Jack Moir et Martin Maes sont au dessus du lot à Crans Montana. Tous deux semblent avoir trouvé un truc en matière de rythme de course sur cette avant dernière manche Enduro World Series. On parle forcément de rythme quand deux pilotes se suivent de si près sur tant de spéciale…
Mais entre eux, c’est encore plus intéressant de rentrer dans le détail des chrono. De prime abord, on peut penser que Jack Moir ait clairement été au dessus du lot. Sa courbe est clairement loin au dessus des autres, et il a signé le grand chelem : tous les scratchs du week-end. Néanmoins, les courbes permettent de voir qu’en fait, c’est surtout sur un seul et même tracé – celui de la Pro Stage, repris pour la dernière spéciale du week-end – où l’australien a fait la différence. Ailleurs, Martin Maes fait jeu égale ou presque avec la gagne ! Ça promet !
Derrière, l’autre enseignement des courbes est à mettre au coeur de la spéciale 3, pour voir qu’à cet instant, à la régulière et sans gros pépin, Jesse Melamed, Youn Deniaud et Kevin Miquel se tenaient dans un mouchoir. Intéressant parce que ça montre à quel point la position de Jesse Melamed a pu tenir à un fil ce week-end. Et à quel point le résultat final de Kevin Miquel montrait des prémices dès le début de la journée. Pour Youn, c’est une glissade de la roue avant, dans un relevé poussiéreux de la SP4, qui coûte possiblement quelques places…
Enfin, dernier coup d’oeil à ces courbes en comparant celles des deux prétendants au titre : Richie Rude et Jesse Melamed. D’abord, pour constater que le résultat final, où les deux pilotes semblent se marquer à la culotte dans les classements, est un trompe l’oeil. Hormis sa spectaculaire chute dans la dernière spéciale qui le fait reculer au classement, Jesse Melamed était clairement un ton au dessus de son adversaire ce week-end. De quoi lui assurer le titre ?! Pas encore ! Il faut surtout, désormais, que Jesse Melamed trouve la bonne carburation pour finir et marquer les derniers points qui lui manquent, sans tout flinguer à trop vouloir en faire…
Machine à duel !
Un jour, il sera intéréssant que les EWS se penchent sur un constat très clair au sujet des compétitions que le format de course amène à suivre. Presque systématiquement depuis que l’on mène les analyses Entre les Chiffres, les Enduro World Series s’avèrent être des courses qui génèrent des duels ! Que ce soit pour le général, ou encore ici, à Crans Montana, pour la victoire du jours ! La course féminine n’en est qu’un énième exemple…
Clairement, Isabeau Courdurier et Harriett Harden étaient elles aussi au dessus du lot à Crans Montana. On l’a vu en image, le chassé croisé entre les deux leaders tient en une crevaison contractée par l’Écossaise au cours de l’avant dernière spéciale du jour. Jusque là, elle avait maintenu avec brio l’écart de presque quatre secondes – insuffisant pour être à l’abris – formé dès la Pro Stage vis-à-vis d’Isabeau… Ce qui n’est pas sans rappeler la physionomie de course chez les garçons !
Est-ce que le tracé de la SP1/6 avaient quelque chose de plus ? Est-ce que les autres ne permettaient pas de faire la différence ? Est-ce le format de course, très compact, qui est de toute façon à l’origine de ça ?! Quoi qu’il en soit, le constat est là, et les performances réalisées dans ce contexte également. On pense notamment à celle de Morgane Charre en fin de course… Parce que c’est là qu’elle sauve la lutte pour le titre après avoir été un temps très proche de se faire passer par Ella Conolly.
Autre performance que les courbes mettent en évidence : celles de Lisa Baumann, la Suissesse, en terre suisses. Première victoire en spéciale de sa carrière sur le troisième chrono de la course, qui lui permet clairement de se distinguer du reste du top 10. Malheureusement, la spéciale 4 lui sera aussi fatale, puisqu’une chute et beaucoup de temps perdu à se remettre en selle, lui font perdre tout le bénéfice des belles choses montrées jusqu’ici…
Au classement général ?!
On ne va pas tracer les courbes ici, mais faire un point assez simple. C’est la réalité des faits qui le suggère. Chez les garçons comme chez les filles, ils ne sont plus que deux à être mathématiquement en position d’être titrés : Isabeau Courdurier et Morgane Charre d’une part, Jesse Melamed et Richie Rude d’autre part.
Chez les filles, si Morgane Charre s’adjugeait les points des Pro Stage et Queen Stage sans qu’Isabeau en marque à ces occasions, la pilote Lapierre aurait besoin de finir au pire à la 21e place. À Loudenvielle, elles sont une quarantaine d’inscrites. Il faudra donc finir, et dans la première moitié du classement, ce qui s’avère être davantage un exercice de gestion que d’attaque, mais à la portée d’Isabeau.
Chez les garçons, si Richie Rude empochait les points des Pro Stage et Queen stage sans que Jesse Melamed n’en marque, le pilote Rocky Mountain aurait besoin de finir au pire à la 67e place. Là aussi, c’est donc à une course de gestion avant tout, que le Canadien doit se consacrer, sachant que sa spectaculaire chute à Crans Montana lui vaut des points de suture à la main, et des courbatures à foison…