Finale Ligure 2021 – La bonne opération des poursuivants…

Avant cette avant-dernière course de la saison 2021, Rude et surtout Pugin pouvaient marquer des points cruciaux avant le dénouement. Le premier pouvait se détacher un peu plus de son poursuivant direct, Moir, pour aborder sereinement la dernière course de l’année. Et la seconde pouvait carrément s’adjuger la victoire du général avant même l’issue finale. Mais voilà, il n’en est rien. Il s’avère que le déroulement de la course de Finale Ligure n’a pas mis un point final… au classement. Il n’y a qu’à voir entre les chiffres !

Chez les hommes…

Spéciale 1

D’entrée de jeu, sur la Pro Stage, les 2 leaders connaissent des déboires : chute pour Richie et petite glissade pour finir coincé derrière un arbre pour Jack. Ils laissent donc les gros points à Maes, le trouble-fête du jour, qui revient à ses bonnes habitudes : la tête de course. Mais les écarts sont très faibles sur cette courte spéciale de 2 minutes : les 5 premiers se tiennent en 2 secondes… Rien n’est encore joué !


Spéciale 2

Dès le lendemain matin, Moir reprend la tête aux côtés de Maes. Alors que Rude pointe 6e de cette seconde spéciale, c’est probablement la seule fois qu’autant de places les séparent sur une spéciale cette saison. La courbe de Moir est la seule à être ascendante : ça prouve qu’il mène la danse et que c’est lui qui impose le rythme. De bon matin, le ton monte !


Spéciale 3

Cette 3e spéciale, c’est la plus longue de cette course, autour des 10 minutes et c’est logiquement la Queen Stage. Un moment où les écarts peuvent plus fortement se creuser, où une casse peut couter très cher… Et c’est exactement ce que fait Moir : il casse, heureusement en fin de spéciale et s’impose malgré tout – toutes les courbes plongent et sont éloignées, sauf celle de Maes : le seul qui reste au contact de Moir. Rude, quant à lui, pointe à 9 secondes derrière. C’est bel et bien le moment fort de la course entre les 2 prétendants au titre du moment : Moir fait carton plein en prenant de l’avance pour la course et s’adjuge les 25 points de cette Queen Stage. Et peut repartir malgré sa casse et un bon quart d’heure de mécanique de précision


Spéciale 4

Cette 4e spéciale vient véritablement chambouler l’ordre du Top 10. Johansen, Borges et Lukasik, en tête de la spéciale, se refont et grattent quelques places au général provisoire. Laissant Miquel second, Maes fait une grosse erreur sur le haut et chute au classement, et perd Moir de vue. Ce dernier enfonce d’ailleurs un petit peu plus le clou et augmente encore son avance de 4 secondes sur Rude… Cette grosse journée sur le vélo semble commencer à se faire sentir…


Spéciale 5

Sur cette dernière spéciale, seules les courbes de Moir et Rude sont plates et ne plongent pas. Le premier mène encore la danse. Le second a tout donné sur cette dernière occasion de revenir mais le mal est déjà fait, Moir l’emporte. Derrière Melamed tient bon et bondit à la seconde place. La 3e place est très disputée : c’est finalement Miquel qui s’en empare pour moins d’une demi seconde sur Maes et moins d’une seconde sur Rude. Bref, les hommes forts de cette saison sont tous aux avant-postes !

Chez les femmes…

Spéciale 1

Pour la première fois cette saison, Isabeau remporte une Pro Stage ! Pugin et Charre, à la lutte pour le général, restent au contact, à quelques secondes en embuscade. Harnden chute. Une chute qui lui coute cher sur une si courte spéciale, elle est déjà reléguée à 25 secondes… Affaire à suivre le lendemain, même s’il y a déjà du mal de fait !


Spéciale 2

Ne dit-on pas : « Demain est un autre jour ? » La courbe de Morgane Charre est la seule à remonter. Et quelle remontée, puisqu’en une seule spéciale, dès le réveil, elle refait son retard de la veille sur Isabeau. Elles sont désormais au coude à coude. Derrière, Harnden est de retour devant, Miller confirme sa performance de la veille et Pugin pointe plus loin que d’habitude, elle est à 13 secondes… La journée démarre sur les chapeaux de roues !


Spéciale 3

C’est la spéciale qui a creusé le trou entre les hommes en forme du jour et les poursuivants, et c’est pareil chez les femmes. Charre continue sur sa lancée et s’impose ici avec une énorme avance de 16 secondes. Elle creuse l’écart et fait plonger toutes les autres courbes. C’est clairement le tournant de la course chez les filles, avec 22 secondes d’avance, il ne reste aux autres que 2 spéciales et moins de 8 minutes de course pour espérer revenir… c’est chaud !


Spéciale 4

Cette 4e spéciale a chamboulé l’ordre du classement chez les hommes et continue de le faire ici. Si la courbe de Charre reste la référence et que la messe semble dite, quelques unes remontent, Charre perd un peu d’avance, Isabeau l’emporte et s’assoie à la seconde place. Par contre, pour la 3e place, c’est une autre histoire : Korem, Pugin et Baraona se tiennent dans un mouchoir de poche. La dernière spéciale de la journée devra les départager…


Spéciale 5

Et la plus hargneuse du trio, c’est Baraona, qui, en s’imposant sur cette 5e spéciale s’adjuge une belle 3e place. Obligeant Pugin à enfiler la médaille en chocolat du jour. Au final, Morgane et Isabeau font la bonne opération. Isabeau tient son rang et Morgane s’impose pour la première fois sur les EWS… Et de quelle manière : sans demi mesure !

Qu’en retenir ?

Si avant d’aborder Finale Ligure, tous les bookmakers auraient pu parier sur Rude et Pugin, comme c’est dans leur habitudes de briller cette saison ou à Finale. Et pourtant, pour retrouver sa mise, il ne fallait pas. Cette fois, ce sont les poursuivants qui font les bonnes opérations et les bons comptes.

Dans le duel Moir/Rude, même s’ils furent au coude à coude à l’entame de cette avant-dernière manche, dès le réveil du lendemain, c’est l’australien qui prend les choses en main. Il s’est construit son avance tout au long de la journée, même si c’est la 3e spéciale qui l’assoie plus confortablement en tête, comme l’a fait Charre de manière encore plus prononcée, chez les filles. Cette 3e spéciale ne marquait pas forcément un tournant de la journée, mais pèse finalement très lourd dans les écarts finaux…

C’est aussi à ce moment que Maes prouve qu’il est de retour pour lutter aux avant-postes : c’est le seul à tenir tête à l’Australien. Malheureusement il perd tout dans la 4e spéciale, où l’erreur coutait cher : à ce moment, il fallait assurer. Charre l’a fait, mais y a laissé filer quelques secondes…

L’Italie reste un monument de l’Enduro avec lequel il faut savoir dealer pour réussir et, au final, ce sont Rude et Pugin qui font les mauvaises affaires : ils signent là leurs plus mauvais résultats de la saison – en dehors des 2 premières places pour la première fois pour l’Américain et en dehors du Top 3 pour la Française… Ainsi, chez les hommes comme chez les filles, se sont les poursuivants qui se refont la cerise au général

Classements généraux

Moir, lui qui menait depuis 2 manches s’était récemment fait subtiliser sa première place au général par Rude après Crans Montana. En à peine quelques jours, Moir se refait et reprend la tête mais cette fois avec moitié moins d’avance qu’avant – soit 70 points contre 140. Rien n’est donc gagné, et c’est bien la dernière manche écossaise qui fera office de juge de paix entre les 2 pilotes qui se disputent la gagne. Pour la 3e place du général aussi rien n’est fait : Melamed, Miquel, Borges et Tordo peuvent facilement y prétendre.

Chez les filles, si Pugin pouvait prétendre à s’accaparer le titre dès cette manche, avant la fin de saison, sa relative contre performance à Finale Ligure la laisse en tête mais avec un matelas un peu moins épais qu’auparavant. Malgré cette avance qui reste très confortable, tout est encore possible… le circuit de DH nous l’a prouvé cette année ! Derrière, Courdurier, Charre et Harnden se tenaient à rien pour la 2e place après Crans Montana. Maintenant, après cette manche de Finale Ligure, elles sont un poil plus éloignées, mais rien qui puissent prédire qui est plus apte qu’une autre à y prétendre. Là aussi, c’est la manche de Tweedlove qui les départagera…