Serait-ce la possibilité de personnalisation MyO ? Ou bien l’argument bien ficelé d’un vélo sophistiqué qui doit simplifier l’expérience ? Depuis que cet essai du Orbea Occam AM M10 est « Dans les tuyaux », j’ai le sentiment de toujours être sur le point d’aboutir à quelque chose d’exceptionnel…
À un rien de me sentir totalement à la maison, laissant mes petites habitudes prendre le dessus. À deux doigts d’être sur un vélo qui s’efface, devenant le prolongement de moi-même.
Pourtant, il y a toujours une petite appréhension, un qui-vive persistant. Peut-être ai-je trop envie de jouer le jeu de l’adaptation ? Faire ce vélo à ma main coûte que coûte ? Serait-ce finalement le revers de la médaille de tels arguments ?
J’ai tout de même le sentiment d’avoir été proche du graal. Si proche… Un sentiment similaire à ceux ressentis sur le Devinci Troy et Lapierre Zesty. Comme si ce segment All Mountain était finalement celui sur lequel il reste encore tant à faire.
Toujours est-il que j’ai exploré nombre de pistes et trouvé quelques réponses intéressantes. Voilà donc les éléments qui doivent permettre à chacun de s’y (re)trouver à l’essai du Orbea Occam AM M10 !
Orbea Occam AM M10 2016
[cbtabs][cbtab title= »Prix »]5199€ (hors personnalisation)[/cbtab][cbtab title= »Poids »]12,02kg (vérifié, sans pédale, taille L, pneus tubeless avec préventif)[/cbtab][cbtab title= »Fiche produit »]http://www.orbea.com/fr-fr/occam-2016/[/cbtab][/cbtabs]
Faire prendre la sauce…
Je l’expose « Dans les tuyaux » de cet essai, il est temps d’apporter des réponses. À l’achat de l’Orbea Occam AM M10, plusieurs options s’offrent à nous. Certaines ne sont pas présentées sur le site web de la marque, mais restent accessibles en magasin.
C’est le cas de la potence notamment. Bonne nouvelle donc : les 70mm, un peu longs d’origine, peuvent être remplacés par les 50mm, validés et plébiscités à l’occasion de cet essai.
Au rang des options évidentes, la transmission occupe une place de choix. Simple ou double-plateau ? Le débat est cornélien, et mériterait à lui seul une monstre enquête. Pour autant, j’ai l’occasion d’essayer deux solutions proposées par le Orbea Occam AM M10 : double-plateau 26/34 et mono-plateau de 28 dents. Et dès l’atelier, quelques éléments influencent mon choix…
Sur le terrain ensuite, une bonne partie de mes impressions forgent une certaine préférence, avec les traces de l’Epic comme juge de paix… Notamment la première boucle et ses liaisons de 700m de D+, auxquelles j’ajoute quelques variantes plus raides et chaotiques.
Débuté avec le double-plateau, l’essai se termine donc sur le mono-plateau. Et à ce jour, je n’ai pas d’argument susceptible de me faire revenir sur ce choix. Propre, ergonomique, passe-partout, plus silencieux et plus léger… Et plus économique, puisqu’avec le plateau Race Face 28 dents, la note baisse de 49€.
C’est toujours ça de pris. Surtout lorsque l’on se penche sur les freins. Après avoir utilisé les Shimano XTR sur le nouvel Intense Spider 275 C, les différences avec les Shimano XT ont fini par apparaitre…
Entre l’usage de plaquettes Ice et/ou l’option XTR (+ 269€) les solutions existent pour peaufiner les détails et s’offrir un Orbea Occam AM M10 aux petits oignons.
…Et savourer tant que possible !
Parce qu’effectivement, une fois ces détails ajustés, le Orbea Occam AM M10 fait des promesses intéressantes. Sur le terrain, il offre un visage attrayant. À tel point qu’il se montre plus incisif que ses lignes rondelettes le supposent.
Sur terrain défoncé notamment, le rendu met en évidence certaines caractéristiques intrinsèques du cadre. Au premier rang desquels le triangle avant massif qui engendre la rigidité et la précision nécessaires à un pilotage amusé.
Lorsqu’il s’agit de tirer un bunny-up dans un champ de roches par exemple : il n’y a pas de flou entre les sollicitations du cintre et du pédalier, les deux points d’appuis de la manoeuvre. Effectivement, le vélo offre toute la consistance nécessaire pour que je puisse mettre à profit et peaufiner ma coordination.
Même constat en courbe. Cas de figure qui permet de mettre en évidence le remarquable travail des bases et du triangle arrière…
J’ai d’ailleurs beau alterner avec différentes paires de roues, aux rigidités latérales différentes, un constat de base se forge avec le temps : même à l’usage de pneus proéminents réduisant à quelques millimètres le dégagement entre la base gauche et le flanc, aucun frottement n’est audible, même sous les pires appuis.
Je garde donc finalement à l’esprit l’idée que, précis et constant, le cadre du Occam confie aux trains roulants le soin d’imprimer le rendu. DT M1700 d’origine, Mavic Crossmax XL Pro références et American Classic Smoking Gun mises à profit ont toutes eu leurs pertinences, sans galvauder le tempérament du Orbea Occam AM M10.
Je suis plus réservé quant au montage, en option, des DT Swiss XMC 1200. Je prête à ces roues une rigidité frontale importante que rien n’exige sur ce vélo. Les bonnes rigidité latérale et flexibilité frontale du Orbea Occam AM M10 me paraissent d’ailleurs un de ses atouts premiers. S’il gagne à l’usage d’une paire de roues à la rigidité latérale qui parachève sa bonne précision en courbe, des roues qui retranscrivent davantage les chocs et réduisent le confort au bénéfice du rendement n’apportent pas nécessairement un vrai plus.
D’autant qu’à l’usage, le Orbea Occam AM M10 réussi une autre prouesse. À force d’essai, il m’apparait une constante : les vélos articulant la roue arrière au triangle avant par un point de pivot unique, me paraissent moins vifs à la relance que ceux usant d’un point de pivot virtuel. C’est notamment le cas, au train, du Commençal Meta AM V4 et du Devinci Troy, dont la roue arrière trace un arc de cercle par rapport au triangle avant. Ils me paraissent moins dynamiques que les Mondraker Dune, Lapierre Zesty et Intense Spider aux trajectoires de roue arrière plus complexes.
Or, de par sa conception, le Occam devrait s’inscrire dans cette logique, et rejoindre le Meta et le Troy. Ce n’est pourtant pas le cas ! À la relance, il ne pâti pas de ce comportement. Je ne fais pourtant pas usage du ProPedal, et j’assouplis grandement la suspension vis-à-vis des réglages préconisés au moment de confirmer ce ressenti.
Il se pourrait donc bien que ce soit là un des intérêts de l’absence d’articulation entre bases et haubans, prouesse et caractéristique très particulière de ce Orbea Occam AM M10…
La coquille
À la lecture de ces propos, intrinsèquement, l’Orbea Occam AM M10 pourrait donc être une perle. Il y a pourtant un mais… Alors, où le bas blesse-t-il ?!
Comme je l’ai écrit « Dans les tuyaux » de cet essai, ajuster les suspensions du Orbea Occam demande une certaine précision. Il en faut peu pour rompre le bon équilibre avant/arrière et mettre en péril certains bons aspects : sensibilité, confort, amortissement, assiette. Une exigence qui va à l’encontre du tempérament simple, facile et personnalisable prêté à ce vélo.
Sur la base des réglages effectués en début d’essai, j’ai exploré nombres de solutions. Le même constat est sans cesse revenu : c’est en n’utilisant pas tout le débattement devant, que le vélo me procure la meilleure assiette. Avec plus de frein en basse vitesse, mais le grip chute rapidement. Plus de pression, mais la sensibilité et le confort en pâtissent. Ou bien avec 2 cales supplémentaires dans la Fox 34, finalement la solution que j’ai retenue.
À mon sens, des signes qui poussent à se pencher sur la géométrie. Sur ce point, si les angles de direction (67°) et hauteur de boitier (340mm) s’avèrent proches de certains bons concurrents, le reach (450mm) et le stack (604mm) – 10mm plus courts – ont tendance à « sortir » le pilote du cadre, et l’exposer davantage à l’effet « mât de bateau. » Une situation qui a malheureusement tendance à en demander davantage, parfois trop, aux suspensions, en matière d’assiette et d’équilibre, alors qu’elles sont déjà bien occupées à amortir…
D’autant plus dommage qu’à quelques millimètres près, on peut supposer que le résultat serait très proche du Devinci Troy… Et quand on sait qu’à propos des suspensions du Canadien, je vante la possibilité de les régler et personnaliser facilement.
Réglages | Avant | Arrière |
---|---|---|
SAG | 25% | 30% |
Détente | -8 | -5 |
Compression | ouvert | ouvert |
Token / Spacers | 2 (+2 d'origine = 4 total) | 0.92’’^3 (le plus gros) |
Clics de détente comptés depuis la position la plus vissée des molettes. SAG arrière réalisé assis/selle haute – SAG avant réalisé debout/bras en appui sur le cintre / épaule à l’aplomb du guidon.
Le Orbea Occam aurait tout à y gagner ! Au lieu de convenir à un public déjà conquis de précision et de dynamisme, il ferait très certainement entrer son segment dans une nouvelle ère..!
Conclusion
À l’heure de conclure, la réponse à l’éternelle question est donc tout à fait délicate. Au moins autant que la précision que requiert le Occam pour en tirer partie… Pourquoi voudrais-je garder ce vélo ?
« Le Orbea Occam AM M10 a de sacrées prétentions, et passe à deux doigts de faire un gros coup ! À quelques millimètres de géométrie près, plus exactement. J’aurais alors envie de le garder pour rentabiliser mes efforts : mes choix au sein du pertinent programme MyO, et mes réglages de suspensions qui révèlent un certain potentiel. Celui d’un vélo qui réussi à maîtriser certains aspects de précision et de dynamisme, grâce à un cadre qui ose certains paris, et relève certains défis, là où d’autres touchent leurs limites… Si près du but ! »
Positionnement & usage
En synthèse, le tableau de positionnement et d’usages permet, en un seul coup d’oeil, de saisir les capacités du vélo.
Comparées à celles des autres vélos à l’essai permettra de répondre à l’éternelle question > par rapport aux autres, qu’en penses-tu..? rendez-vous sur la page du Comparateur d’essais VTT Endurotribe pour en savoir plus > https://fullattack.cc/comparateur-essais-vtt-2016/