Il a beau avoir fait soleil ce dimanche, les conditions étaient pour le moins humides pour la finale des Enduro World Series 2021 ! De la boue, des racines, des flaques… Il y avait de quoi se compliquer la vie pour se faufiler entre les arbres des sombres forêts d’Écosse. Si bien qu’en y regardant de plus près, les résultats finaux démontrent une chose… Un Belge, deux Canadiens, deux Néozélandais, sept Britanniques sont dans un bateau les top 10 élites… Sans faire dans le cliché, ceux qui ont l’habitude de faire avec ces conditions ont majoritairement su tirer leurs épingles du jeu. C’est l’occasion de voir comment nos six frenchies au rendez-vous, et quelques talents du moment, ont su s’y prendre…
Chez les hommes…
Spéciale 1
On se remet dans le bain : nous sommes samedi soir, il s’agit de la Pro Stage, qui rapporte des points au général. Richie Rude n’apparait pas, puisqu’il est disqualifié. Dans tous les cas, Jack Moir avait été plus rapide que tout le monde, titre mondial en jeu. Derrière lui, Martin Maes et Jesse Melamed se montrent d’entrée de jeu rapides, tandis que Greg Callaghan se rappelle aux bons souvenirs de tous…
Spéciale 2
Dimanche matin, première spéciale du jour : Martin Maes passe à l’attaque ! Le Belge, que l’on connait doué pour pédaler dans des conditions extrêmes là où d’autres se résignent, marque de gros points ! Presque plus étonnant, la grosse performance d’Adrien Dailly dans ces conditions pas franchement azuréennes. Force est de constater que le pilotage fin et coulé a aussi son mot à dire dans ces conditions ! Jack Moir, lui, a passé une mauvaise nuit. Incapable de dormir paisiblement tant l’issue du championnat est bouleversante ! Il perd une première fois l’avant, et tombe à la quatrième place. Déjà, le podium du jour s’installe… Mais dans le désordre !
Spéciale 3
Deuxième spéciale du jour, deuxième glissade sans gravité pour le tout nouveau champion Enduro World Series 2021. Jack Moir lâche une nouvelle dizaine de secondes dans l’affaire, et tout chance de figurer sur le podium… Pour autant, personne ne lui est encore passé devant pour la quatrième place. Il navigue dans l’écart qui séparent les poursuivants du podium… C’est que devant, Martin Maes, Adrien Dailly et Jesse Melamed ont déjà fait une belle différence au cumul. Le Belge porte une nouvelle estocade mais cette fois-ci, c’est Jesse Melamed qui reste dans le rythme.
Spéciale 4
Mieux même, Jesse Melamed Riposte ! il reprend 3,7 secondes à Martin sur cette nouvelle spéciale. Adrien Dailly, sans parvenir à changer de place, reste dans le bon rythme et donc, sur le podium. Cette fois c’est clair : sans autre revirement de situation, les trois hommes forts du jour sont clairement installés aux avant-postes. Au quatrième rang, ça y est : Jack Moir s’est remis de ses émotions, et dans le sens de la marche. Pour les six autres places dans le top 10, la bataille fait rage ! Sam Dale, Charles Murray et Greg Callaghan se tiennent en moins de deux secondes ! Les spécialistes qu’ils sont de ces conditions semblent eux aussi avoir pris le dessus sur Matthew Walker et Bernard Kerr…
Spéciale 5
Avant dernière spéciale du jour, avant dernière occasion de faire la différence ! Certains l’ont bien compris, et saisi… la preuve, en tête, ça se resserre ! En deux spéciales, Jesse Melamed a repris six secondes à Martin Maes. Le voilà désormais à deux secondes de la gagne ! Juste derrière, Adrien Dailly, démontre une nouvelle fois qu’il est dans le bon rythme du jour ! Derrière, Sam Dale et Greg Callaghan perdent gros ! Ils laissent Charles Murray désormais seul et mieux installé au cinquième rang !
Spéciale 6
Malgré tous les efforts de Jesse Melamed, le revirement de situation final n’aura pas lieu ! Martin Maes signe un beau temps scratch pour conclure la journée, la course et la saison ! Le voilà de retour sur la plus haute marche, dans des conditions où il excelle ! Jesse Melamed, lui, se contente bien volontiers tout de même, de faire une nouvelle fois jeu égal ou presque avec Adrien Dailly. Les trois hommes forts du jour montent donc ensembles sur le podium. Jack Moir, seul sur sa planète, finit la saison en roue libre, sur le talent, mais quel talent ! Il devance le pack d’anglo-saxons duquel les deux Néo-zélandais sortent vainqueurs, au nez et à la barbe, des locaux tout de même à la fête dans le top 10 mondial !
Chez les femmes…
Spéciale 1
Dans la Tweed Valley, Bex Baraona est chez elle. On le voit dès la Pro Stage que la Britannique domine assez nettement. Seule Noga Korem suit de près, les autres étant déjà à plus de cinq secondes du meilleur temps. Une pilote n’apparait pas dans ces stats : il s’agit de Jessica Stone, l’autre Britannique en verve sur ce début de course. Elle chutera et ne finira pas la course, mais il faut souligner son troisième meilleur temps sur cette spéciale d’ouverture…
Spéciale 2
D’autant que Jessica Stone remet ça dès le premier chrono du dimanche. Deuxième cette fois, juste derrière Harriet Harnden. Elles occupent donc la tête de la course, alors que Bex Baraona commence mal la journée : sur cette spéciale très physique, elle lâche plus de dix huit secondes sur le meilleur temps, et tombe au quatrième rang… Désormais au coude-à-coude avec Estelle Charles ! La Bretonne démontre ici de quoi elle est capable, et signe une nouvelle performance qui confirme une fin de saison marquée par plusieurs jolis chronos pour elle ! Jusqu’ici par contre, Isabeau Courdurier et Morgane Charre se marquent au pas…
Spéciale 3
C’est donc la spéciale trois qui fait une première différence notable dans la course féminine. Jessica Stone fait une nouvelle apparition dans le top 3 de ce run. Au jeu du cumul, elle profite même de la contre performance de Harriet Harnden pour lui prendre la tête de la course ! Mais surtout ici, ce sont les chronos de Morgane Charre et Bex Baraona qu’il faut retenir. Toutes deux font la belle opération en se remettant clairement dans le match pour le podium ! Un sacré rebond dès la deuxième spéciale du jour. On l’a vu chez les garçons : dans de telles conditions, c’est ce qu’il faut pour rester dans le match !
Spéciale 4
Chez les filles, c’est cette quatrième spéciale qui fait office de juge de paix ! À plusieurs égards. D’abord, parce que c’est en réalité Jessica Stone qui signe le scratch ! Elle qui était déjà en tête au jeu du cumul, semblerait donc assommer la course. Oui mais ! Elle a heurté un arbre, et s’est blessée à un doigt au point de devoir abandonner ! Quel revirement de situation ! D’autant qu’en tête désormais Harriet Harnden voit revenir sur elle Bex Baraona, à un rythme fou ! La locale lui a repris douze secondes en deux spéciales, dans ce qui se dessine désormais comme un match britano-britannique pour la gagne en terres écossaises… Morgane Charre, qui était bien revenue dans la spéciale précédente, cède de nouveau du terrain…
Spéciale 5
Les courbes n’en finissent décidément plus de se croiser chez les filles en cette fin de course ! Cette fois, Morgane Charre signe le scratch, et se replace pour le podium ! Dans son sillage, Harriet Harnden se donne un peu d’air par rapport à Bex Baraona, légèrement en retrait même si les écarts ne sont pas énormes sur ce chrono. Entre les deux, Isabeau Courdurier confirme une tendance initiée lors du chrono précédent, mais qu’il faut confirmer dans ces conditions : la voilà désormais solide cinquième de la course. Mélanie Pugin, discrète depuis le début de la course, continue sa course, sur un rythme régulier, en atteste sa courbe particulièrement lisse…
Spéciale 6
Dernière de l’année, dernière occasion de briller ? Chez les filles aussi, l’adage fonctionne. Et pas qu’un peu ! Bex Baraona, Morgane Charre et Noga Korem sont dans le même temps ou presque ! Pour ce deuxième passage dans la spéciale qui a servi de Pro Stage la veille, les lignes sont connues, c’est l’heure de tout donner ! On les voit clairement en profiter au cumul, les trois ayant des courbes qui remontent clairement sur la tête… Au point même de la prendre, en ce qui concerne Bex Baraona ! La locale de l’étape s’offre une victoire à l’arrachée devant son public avec ce dernier chrono. Pour trois dixièmes, c’est elle qui remporte la finale des Enduro World Series 2021..!
Qu’en retenir ?
Ça y est, la saison est terminée. Les Enduro World Series 2021 ont livré leurs verdicts au terme de cette finale aux conditions particulièrement écossaises. Ça a forcément son influence, tant certains noms habitués des top 10 manquent à l’appel, ou son en retrait par rapport à ce que l’on a l’habitude de voir ici, après coup. En lieu et place, les locaux et assimilés ont clairement montré comment se jouer de pareilles situations. Et à certains moments, c’est même passé près d’être une razzia. On pense notamment à la course féminine qui n’est pas passé loin d’un triplé britannique. On pense aussi aux seconds couteaux du top 10 masculin où des Sam Dale, Greg Callaghan et même un Lewis Buchanan se sont invités en cours de route…
Mais dans tous les cas, certains, comme Jesse Melamed et Morgane Charre, on sû rebondir. C’est d’autant plus remarquable dans des conditions qui bien souvent, finissent par prendre le dessus sur les têtes et les organismes. Si ça n’a pas valu la gagne, ça a clairement valu un podium cette fois-ci, et ils peuvent en être fiers vu le contexte. Et si, par la force des choses Jack Moir et Mélanie Pugin ont cette fois-ci laissé la prote ouverte à d’autres, on retiendra aussi que certains étaient dans un rythme qui leur va si bien ! Martin Maes et Adrien Dailly, de retour aux avant-postes et surtout, dans un rythme qui les plaçait clairement sur une autre planète ce dimanche ! Souhaitons leur que ça les inspire pour le début de saison prochaine, des fois que ça élargisse un peu la bataille pour le titre 2022 ?!
Classements généraux
Nous voilà au terme d’une saison finalement riche de neufs manches et vingt-quatre opportunités de marquer des points, Pro et Queen Stage comprises. Devant, le duel entre Richie Rude et Jack Moir aura beau avoir été intense toute la saison, aucun n’aura réussi à marquer des points à chaque fois ! Mais à l’issue de cette dernière course inattendue, c’est bien l’Australien qui l’emporte. C’est surtout l’occasion de constater que Jesse Melamed est bien le troisième homme de cette saison. Certes en retrait par rapport aux deux monstres sacrés de devant, mais tout de même. Solide troisième jusqu’à Loudenvielle et son abandon, il revient tout de même au rang qui lui revient à la faveur des courses suivantes ! C’est là aussi que l’on voit la saison en deux parties de Kevin Miquel. Plutôt en retrait fin juin, début juillet, puis clairement dans le coup depuis Loudenvielle, au point de finir 4e et meilleur Français de la série. Un finish qui lui permet de coiffer Dimitri Tordo, 6e, mais légèrement en retrait par rapport à ses concurrents directs sur cette fin de saison…
Chez les filles, la domination de Mélanie Pugin est nette ! La Française est en tête depuis la première semaine de course de la saison, depuis la deuxième course très exactement. Et depuis, personne ou presque, n’a réussi à lui reprendre la tête. Harriett Harnden a bien repris des points en gagnant à La Thuile et à Loudenvielle, avant que Mélanie ne réplique ! Ce dernier graphique de la saison est plutôt l’occasion de donner de l’épaisseur au triplé français au général des Enduro World Series 2021 féminines : il s’est en effet dessiné au sein d’un top 5 que complète Nogan Korem et qui incontestablement, aura dominé le reste du plateau 2021 !