Pfiou ! Pour ceux que le Trophée des Nations 2022 intéressait ce week-end, on ne peut pas dire que le système de chronométrage live proposé par les Enduro World Series ait facilité les choses… Et pour cause, il affichait les résultats individuels – de chaque pilote – alors que l’essence même de la course se joue par équipe… Bref, dernier Entre les chiffres de la saison sur FullAttack, plus utile que jamais : mieux cerner, et ne serait-ce que saisir, la physionomie des courses féminines et masculine…
Honneur aux dames
Et on commence directement par nos doubles championnes du monde Enduro par équipe : Isabeau Courdurier, Morgane Charre et Mélanie Pugin, qui remportent ce Trophée des Nations 2022… Et qui nous ont fait avoir quelques sueurs froides ! En direct, sans avoir le décompte précis des temps, la crevaison de Mélanie Pugin dans la spéciale 2 nous a notamment fait craindre le pire. Plus d’une minute perdue sur les meilleurs chronos, il y avait effectivement de quoi se poser des questions…
Mais qu’importe, les courbes nous rassurent ! D’abord, pour constater que les secondes lâchées à cette occasion n’ont pas suffit aux concurrentes directes des Françaises pour prendre la tête. Avec les bons temps d’Isabeau et Morgane pour compenser la perte, ce ne sont que 24 secondes de lâchée… Et une position de leader toujours assurée ! Parce que c’est ça, aussi, que les courbes nous apprennent : les Françaises, à nouveau titré, le sont avec la manière ! En tête, de bout en bout de la course !
Certes, on l’a écrit en début de week-end, la physionomie du parcours – avec les plus longues spéciales en début de journée – se prêtait à un certain scénario : celui de se constituer une avance, et la défendre… Mais avec la péripétie de la SP2, tel n’a pas été le cas ! Il leur aura fallu remettre le couvert dans la SP3 pour retrouver l’avance acquise au terme de la SP1, puis dans la SP4, pour quasi doubler la facture. La messe est dite pour la gagne…
C’est pour les autres places du podium que les courbes mettent en évidence ce qui avait aussi pu nous échapper : le si faible écart entre les Allemandes et Britanniques à l’issue de la course – 1,67s sur 2h18min de chronos cumulés. 0,02% d’écart… Pour faire le parallèle, c’est deux fois plus serré que les 5 centièmes qui ont coûté la pole à Lewis Hamilton ce week-end – ils représentaient 0,04% du chrono concerné… Peu importe, les dès sont jetés pour ce Trophée des Nations 2022 !
Une division d’écart…
On passe aux garçons ! Et là aussi, il y a des résultats quelque peu serrés à analyser ! Tout d’abord, en remarquant le petit point rouge au sommet des temps de la toute première spéciale… C’est à ça que se résume la prestation officielle de l’équipe canadienne, grande favorite de la course avec Rys Verner, Rémi Gauvin et Jesse Melamed ! 3,89 secondes d’avance sur les Néozélandais à l’issue du premier chrono du jour. Autant dire rien ! Ça fait une moyenne de 1,3s par pilote sur une spéciale de presque 14min…
Ok, il y avait bien match entre les Canadiens et les Néozélandais… Mais il a donc tourné très court avec la chute et l’abandon de Rys Verner – blessé au poignet dans la SP2. À partir de là, Matt Walker, Ed Masters et Charles Murray ont pris la tête et ne l’ont plus quitté. Certes, les frenchies ont bien repris quelques secondes à la faveur de la SP3, mais ça n’était clairement pas suffisant pour concurrencer les leaders. Il aurait fallu un supplément de rythme, et des circonstances plus favorables, pour être au rendez-vous. Les déboires mécaniques de la première spéciale avaient fait leur oeuvre…
Les courbes permettent plutôt de constater qu’à la régulière, l’équipe de France jouait de toute façon le podium. Notamment parce derrière, les Belges et les Américains n’étaient pas dans le même rythme, dans la même division. On se demandait en début de week-end si des équipes à fort leaders telles que les Belges de Martin Maes, les USA de Richie Rude ou l’Australie de Jack Moir pourraient jouer les trouble-fêtes. Réponse évidente illustrée ici : elles tiennent entre elles – les chronos dans la SP1 sont remarquablement proches – mais ça ne joue pas la gagne. Alors que dans le même temps, une équipe sans gros leader, mais plus homogène, peut les concurrencer : les Allemands l’illustrent parfaitement…