SCOR, marque & phénomène organique…

On dit souvent de la nature qu’elle a horreur du vide… Il semblerait que la nature humaine aussi ! Creusez un trou dans la gamme tenue par une bande passionnés appliqués et compétents, et voyez ce qu’il y pousse… Plus qu’un vélo, une marque ! SCOR, un label qui ose éclore en plein paradoxe. Peut-être parce qu’à y regarder de plus près, il s’agit d’un phénomène organique au sein du groupe BMC… Comprenez que la graine, et les racines qui se sont développées autour, ont pris à rebours les schémas établis.

Cette fois-ci, l’idée ne venait pas d’en haut… Et c’est encore plus beau ! Raison pour laquelle avant même de parler du vélo – sous peu, le 8 septembre, promis – on dresse les portraits et on remonte le fil de ce projet singulier. Pour nous, un projet espéré sur le fond, mais inattendu sur la forme, dont la première ramification connue remontre à une petite conversation, et quelques idées germées sur un coin de table il y a quelques temps déjà…

Avant l’heure…

L’anecdote remonte à une conversation, il y a deux ans et demi de ça, lors d’un évènement. À cette occasion, j’ai l’opportunité de partager un repas en avec Mariano Schoefer, ingénieur BMC. Mariano fait partie de ceux que j’estime particulièrement dans le milieu. Chacune des conversations que j’ai pu avoir avec lui m’a permis d’apprendre, de préciser et/ou de confirmer certain aspects de mes recherches en matière d’essais.

Cette conversation n’échappe pas à la règle. Cinématique, répartition des masses, reach, offset… Ça geek sur un coin de table ! Mais au détour d’une phrase, Mariano s’aventure à en dire plus. Au détour d’un échange à propos de cinématique, il me confie avoir des idées…

j’y travaille de temps en temps. Pas spécifiquement dans le cadre d’un projet clairement défini, mais par curiosité personnelle. Pour voir, pour essayer, pour vérifier, pour me faire mon vélo… »

Mariano Schoefer, Ingénieur passionné

À cette occasion, et compte tenu de la suite de nos échanges, je sens que le bonhomme est avant tout passionné. La suite, c’est lui qui nous la confie, de vive-voix…

Potentiel en sommeil…

Les protos, la cinématique, les choix auxquels Mariano aboutira, nous y reviendrons sous peu, dans un article comme on les aime, entièrement dédié au sujet. Attardons nous pour l’heure sur les mois qui ont suivi cette conversation. Pour ma part, elle a surtout renforcé une idée tenace à mon esprit.

S’il y a bien une boite qui se retient, mais dont l’expérience, le savoir-faire, et les outils de travail permettraient de sortir un vélo d’Enduro qui déchire, c’est celle là !

Après tout, la marque était celle du Trailfox, cet Enduro 29 pouces précurseur développé par Guillaume Farin à l’époque, et auréolé aux mains de Florian Golay et François Bailly-Maitre lors des toutes premières saisons Enduro World Series. Un vélo dont on retrouvait les gènes chez les Agonist, Speedfox, et sa version électrique, le Trailfox AMP. Une gamme qui, lorsqu’on la roule, trahit un savoir-faire, une recette, un secret bien gardé que j’avais forcément envie de voir de nouveau mise à profit !

La nature et le vide…

Une intuition visiblement présente, partagée, et grandissante en interne. On dit souvent de la nature qu’elle a horreur du vide. La nature humaine aussi, visiblement. Bastien Feder, aux manettes du volet commercial du projet, nous en dit plus…

Ici, on parle donc avant tout de recherche. Cette phase d’un projet où les limites, le cahier des charges, les objectifs, ne viennent pas inexorablement enfermer les idées. Ce que l’on évoque prend naissance dans un cadre assez libre, seulement posé par les compétences, les moyens et la raison de ceux qui s’impliquent de plus en plus.

Terreau…

Le terreau est bon, si bien que Mariano poursuit ses travaux, comme tout ingénieur avant tout passionné par les outils qu’il a entre les mains ! On parle forcément ici de Soliworks, l’outil de conception 3D que bon nombre utilise dans l’industrie. Mais pas seulement…

Ce dont ne parle pas Mariano, c’est des macros, extensions et passerelles qui peuvent entourer Solidworks, et qui peuvent faire la différence… Par expérience, c’est bien souvent là que chaque marque, chaque équipe et chaque ingénieur se distingue. Mais ici comme ailleurs, je laisse chacun propriétaire de ce que j’ai pu percevoir. J’évoque simplement le sujet pour garantir qu’il y a de quoi considérer le travail effectué ici, avec sérieux.

Ramification

L’autre élément clé du propos, c’est également qu’à force, le projet qui n’en est pas encore officiellement un, germe et développe des ramifications en interne. Développer un vélo, fusse-t-il pour son propre usage, nécessite des moyens, de toutes natures. Ne serait-ce dans un premier temps, que pour préciser les premières idées et les vérifier à l’aide d’un nouveau proto…

On le comprend donc, un premier noyau se forme autour de Mariano. Christof Bigler – le designer – participe à rendre les choses belles et élégantes. Antoine Lyard – le Product manager de la marque – se penche sur la place qu’un tel vélo peut occuper sur le marché, et sur les forces de l’entreprise à intéresser pour que le projet se développe.

SCOR !

Si bien qu’au fil des mois, une nouvelle étape est franchie. Le vélo autour duquel le projet se monte, inspire à tous les étages. Le groupe de travail s’enrichi. Les choix, les intentions, les idées rassemblent, et chacun met sa pierre à l’édifice, au point qu’une nouvelle étape soit franchie ! Celle de ne pas se contenter de sortir un énième BMC…

Plutôt q’un vélo, une marque ?! L’idée est séduisante, mais ne suffit pas à faire un projet viable. Le feu vert obtenu par le management du groupe, pour explorer, signifie bien qu’il peut y avoir une opportunité, mais qu’il faut la saisir. Comment ? Quels arguments font mouche ?! la cohérence du projet, et les compétences du collectif notamment…

Tant est si bien que le point de bascule, le moment où le projet prend une autre ampleur, fini par arriver. Il ne s’agira pas seulement d’un nouveau vélo, mais d’une marque au sein du groupe BMC > SCOR est née… Pour la petite histoire, ce nom était utilisé par le passé, pour les composants maison. Mais c’st bien l’histoire actuelle qui nous intérèsse ici…

Plan de pousse…

Bien entendu, et comme on aime le vérifier chez FullAttack, une marque s’installe véritablement dans le milieu lorsque ses valeurs et l’image qu’elle veut se donner se retrouvent dans les produits qu’elle propose. Et ce, jusqu’à ce qui fait l’ADN même de ses vélos. Ici, force est de constater que c’est bien l’inverse qui s’est produit. C’est le vélo, et les choix qu’il concrétise, qui ont fait boule de neige, et conduit jusqu’à la marque.

Entre autre orientation, il y a celle du modèle économique et de la stratégie pour s’implanter sur le marché. Après tout, avec le produit, c’est un des autres piliers qui permet d’assoir les bases d’un projet solide. D’autant plus dans cette période particulière où le marché est mis à l’épreuve. Et ici aussi, l’idée était bel et bien d’aller au delà du système en place. Raison pour laquelle c’est sur une zone géographique spécifique – arc alpin & USA – et selon trois voies articulées les unes aux autres que les premiers SCOR sont dans un premier temps disponibles…

People !

Dans un premier temps au moins, les 60 magasins qui participent au lancement SCOR disposent du même package, d’une grosse demi-douzaine de vélos, répartie entre traditionnels, électriques et kit cadres. Parmis eux, pas nécessairement que des enseignes issues du réseau BMC, mais aussi certains shops et certaines communautés auxquelles la marque aux trois lettres ne parlait tout simplement pas.

Et quite à parler de partenaires et de communauté, on boucle cet article sur les autres personnages amenés à incarner la marque autour de l’arc Alpin : les pilotes qui rouleront désormais sous les couleurs SCOR… Au premier rang desquels l’exubérant et sympathique Ludo May ! Depuis longtemps maintenant, le pilote suisse roule BMC, mais aussi SCOR, en cachette. Il fait d’ailleurs parti des premiers consultés par Mariano en la matière… Au point qu’il soit peut être le plus impatient à l’idée de pouvoir enfin rouler librement ces vélos qui lui correspondent tant !

Voilà qui est sur le point d’aboutir, en compagnie de Fannie Brukhardt (SUI), Kasi Schmidt (ALL) et Thomas Del Gatto (FRA). La première sévit notamment, en compagnie de Johann – notre hôte pour ce lancement – sur les pentes de Chaumont et sa piste iconique. La légende raconte qu’on y passe plus de temps en l’air qu’au sol…

Pour y avoir vu la bande, Mariano y compris, à l’oeuvre, c’est l’occasion d’attester qu’il y a un petit quelque chose de synergique entre le spot et le vélo. Effectivement, d’ici quelques temps, on pourra dire que c’est là, dans le Jura suisse, que tout a commencé pour SCOR. Pour l’instant > suite, au prochaine épisode, le 8 septembre 😉

Rédac'Chef Adjoint
  1. Bravo Antoine pour le reportage sur la marque SCOR.
    J’ai pris un trés grand plaisir à lire et à écouter cet article. C’est top de découvrir la genése de cette start-up. Je me réjouis de pouvoir essayer ces vtt au bike test de Gryon 😉
    J’aime aussi le concept mélangé entre lecture et podcast. Au plaisir de lire d’autres articles de cette trempe.

    1. Bonjour Martin,

      merci pour ce retour chaleureux ! Je te souhaite que l’expérience à son guidon vienne comme la cerise sur le gateau 😉 L’idée de mixer lecture et podcast est une première sur un tel format. Elle m’est venue assez naturellement au fur et à mesure des échanges en me disant que ça rythmerait, et prendrait une autre dimension. Heureux de voir que c’est apprécié. Une corde de plus à l’arc !

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *