Le Trek Session continue d’évoluer !

Après 15 années d’existence, le Trek Session est un des vélos phare des paddocks et des podiums de DH. Aux mains d’Aaron Gwin, de Tracy Moseley, des Atherton et maintenant de Reece Wilson, le Trek Session truste et accumule les podiums. Au point de probablement être l’un des vélos les plus titrés de l’histoire de la DH…

C’est en partie la raison pour laquelle on lui réserve un article complet. Pour 2021/22, le Trek Session continue sur sa lancée. Mieux : sans renier ses origines, il évolue avec son temps. Comment ? Pourquoi ? Sous quelle forme ? C’est ce que l’on découvre ensemble tout de suite…

Un peu d’histoire…

Chez la firme du Wisconsin, on introduit le premier Session de l’histoire en 2005. D’abord aux mains des Freeriders comme Andrew Shandro – toujours chez Trek depuis, en tant que Team Manager – avant d’atterrir plus franchement entre les mains des descendeurs 4 ou 5 ans après. Et, si le Trek Session a bien sûr évolué au fil des années – s’équipant de roues en 27,5 pouces, de carbone, d’une géométrie de plus en plus longue… – il n’a finalement pas beaucoup changé de gueule depuis 2010 et ses premières victoires en coupe du monde !

Les lignes esthétiques du cadre, le positionnement de l’amortisseur et la forme de la biellette restent presque inchangées… à croire qu’il est immuable ! C’est ainsi qu’il traverse les âges. Et visiblement, ça n’est pas prêt de s’arrêter. Cette saison, il sera entre les mains de Reece Wilson – champion du monde en titre et fier d’avoir participé à son développement ces deux dernières années. Avec Loris Vergier et Kade Edward dans l’équipe, le talent et la vitesse des trois lascars en font déjà une valeur sur chez les bookmakers 😉

Trek Session

  • Vélo de Descente
  • 29 pouces d’origine, compatible Mullet
  • 200 mm AV/AR
  • Cadre Full alu
  • Pivot haut, liaison bases/haubans concentrique
  • Reach 465 mm (taille L/R2) & offset 46 mm
  • Pneu Bontrager G5 2.5
  • Freins 200 mm AV/AR
  • 2 modèles, 3 tailles, de 4999 à 6999 €
  • Fiche technique sur trekbikes.com/

Présentations…

Dans tous les cas, ça entretient facilement l’idée qu’il tient son rang acquis depuis longtemps… Pourtant, mis à part son look, il évolue sous bien des angles en 2021/22 !

Abandon du carbone

Constituant majeur d’un cadre : le matériau. Ici, le carbone, au catalogue des derniers millésimes, est abandonné au profit du bon vieil alu. En l’occurrence c’est un choix technique fait par les pilotes qui avouent préférer le comportement de l’alu face à celui du carbone.

Non pas qu’une question de rigidité donc – comme on l’entend souvent – mais aussi et surtout un ensemble de réactions du cadre : plus conciliant dans sa globalité. Il travaille différemment du carbone facilitant la tenue en dévers, la prise d’angle en courbe, le passage dans des ornières profondes, la filtration des impacts dans un pierrier…

Bref, tout ce que l’on connait de l’alu et qu’on peut parfois reprocher à un cadre en carbone pas si abouti…

Point de pivot haut

Mis à part le retour de l’alu, ce nouveau Trek Session se dote désormais d’une cinématique à point de pivot haut. Ce n’est d’ailleurs pas le premier Trek Session à s’y essayer puisqu’en 2006, le second opus du Session en faisait déjà usage… Comme quoi, le temps passe mais les idées ne changent pas !

C’est donc un point de pivot fixe situé au dessus du boitier qui fait office de point de pivot principal. La trajectoire de roue se voit donc modifiée : à l’impact, elle recule désormais beaucoup plus – 1,3 cm de plus que sur l’ancien Session. Ça lui évite de buter fortement dans les obstacles et donc d’y perdre de la vitesse et du confort : c’est la particularité et l’intérêt principal de cette cinématique. Surtout quand on sait que ça se joue parfois au dixième de seconde en coupe du monde…

Cette configuration implique néanmoins de composer avec d’autres contraintes… Ici, avec un tel positionnement du point de pivot (au dessus de la ligne de chaine habituelle), l’effet de chaine augmente et la valeur de l’anti-squat explose. Elle est démultipliée au point d’obtenir, lorsque la suspension s’active, un kickback très – trop ? – important, perceptible dans les manivelles, et déstabilisant.

C’est pourquoi, comme la plupart des vélos à point de pivot haut, ce Trek Session 2021/22 s’équipe d’une roulette de renvoi, sur le point de pivot principal. Elle modifie la trajectoire de la chaine et le kickback avec, l’abaissant même à un niveau inférieur à celui de l’ancien Session…

Géométrie & sizing

Autre point important : la géométrie. Le Trek Session poursuit clairement dans l’allongement et la tendance du moment, mais aborde le sujet différemment tout en conservant le Mino Link pour jouer entre positions/géométries.

D’une part l’allongement entre les tailles se fait à l’avant comme à l’arrière : le reach comme les bases s’allongent progressivement entre les tailles ! Plus c’est long devant, plus ça l’est aussi derrière, pour conserver une répartition des masses identique entre les 2 points d’appui au sol, entre 2 tailles.

D’autre part, comme Specialized l’a fait avec le S-Sizing, les tailles et la géométrie évoluent différemment. En abandonnant l’habituel M-L-XL pour le R1, R2 et R3, Trek propose à son tour une approche par l’allongement des dimensions horizontales – du reach et des bases en l’occurence – sans modification de la hauteur des dimensions verticales comme le stack et la hauteur de la douille de direction. Pour les 3 tailles du Trek Session 2021 : le stack est figé à 638,7 mm et la douille à 117 mm.

À première vue, ça pue le marketing dans la forme, mais dans les faits, c’est une approche différente de ce que le marché nous a habitué jusqu’à maintenant ! Et si ça permet plus de liberté dans le choix des tailles, c’est tout bénéf’ !

Réglages & adaptabilité

Cette cuvée 2021/22 est livrée d’origine en full 29″. Cependant rien n’empêche un montage en Mullet ou en full 27,5″. Puisque le Mino Link reste d’actualité pour proposer 2 positions de géométrie – High ou Low – Trek en joue pour laisser le choix :

  • Pour un montage en Mullet : Mino Link en position haute
  • Pour un montage en full 27,5″ : Mino Link en position haute + coupelle de direction inférieure plus haute (livrée avec)

Au delà de ça, c’est en matière de progressivité de la suspension arrière que l’ajustement est aussi possible. C’est nouveau et rare jusqu’ici : avec un offset à la fixation basse de l’amortisseur, la progressivité totale varie : soit 20, soit 25 %, sans que la géométrie ne soit affectée.

Ce nouveau Trek Session joue donc clairement et à fond la carte du choix multiple. Poussé à un niveau où peu de marques ce sont déjà aventurées…

Détails

Pour finir, il reste quelques détails qui finissent d’enfoncer le clou pour penser que ce vélo laisse le choix ! En plus de protections imposantes pour protéger le cadre mais aussi limiter les bruits de chaine, le Trek Session laisse à nouveau le choix pour le passage des gaines/durites. En interne pour favoriser la protection et l’esthétique ou en externe pour facilité la maintenance, surtout en course. Il conserve aussi le système concentrique ABP pour isoler la suspension des forces liées au freinage et conserver une suspension active…

Qu’en penser ?!

On vient de le voir, ce nouveau Trek Session ne démord pas en matière d’esthétique mais joue la nouveauté sur bien d’autres domaines : par le point de pivot haut, le retour à un matériau plus métallique et sa géométrie dans l’air du temps !

Par la liberté qu’il laisse en matière de réglages, il mise clairement sur l’adaptabilité. Celle qui permet de correspondre à une piste ou à une autre : une certaine spécificité qui pousse finalement à s’y adapter au mieux. Un élément de plus en plus déterminant lorsqu’il est question de grappiller des dixièmes !

Finalement, ce nouveau Trek Session est donc plus que jamais un vélo de race, en quête de performance sur le circuit de WC. Un circuit qu’on pourrait d’ailleurs comparer aisément à celui de la F1 : un laboratoire, au coeur du développement, pour pousser tout les types de vélo à progresser, à aller de l’avant… Et c’est en partie accessible via les Trek Session dispos au catalogue 2021/22…

La gamme

Comme on l’a vu, les 2 modèles de Trek Session à la gamme 2021, en plus du kit cadre, seront uniquement livrés en roues de 29″ à l’avant comme à l’arrière :

Rédacteur Testeur
  1. Salut Tom,

    Merci pour l’article. Je ne sais pas ce que vous avez amélioré dans la présentation. Mais en tout cas c’est beaucoup plus fluide et agréable pour le lecteur.

    Je reviens sur le choix d’abandonné le carbone au profit de l’alu. Spé avec le Demo fait le même choix. C’est surprenant quand le carbone au-delà du poids est le matériau qui permet d’ajuster raideur et rigidité dans les trois dimensions du cadre. (Voir didactiques d’un certain A. Hoffmann ;-))
    Est-ce une tendance de fond qui se justifie techniquement ? Ou bien vu le contexte une rationalisation des gammes ? Sachant qu’un cadre avec des tubes hydroformé est nettement moins cher à produire qu’un cadre carbone.

    1. Cool que la mise en page plaise, parce que pour nous aussi c’est plus simple ainsi 😉

      Effectivement le carbone offre une infinité de possibilités. Malheureusement je pense qu’on est encore loin de toutes les maitriser. Au point que certaines marques préfèrent peut-être jouer la carte du savoir, de la rapidité et de la simplicité : celle de l’alu en l’occurrence.

      Le milieu du cycle n’est pas celui de l’aviation et les moyens et capacités de production ne sont pas comparables. En ce sens, le carbone ne reste pas l’option unique sur nos cadres. Qui plus est sur les vélos de descente où le rapport au poids du vélo est différent, même si la bonne répartition des masses reste primordiale (ça évite de lester les vélos pour certains d’ailleurs…) 😉

      Et pour finir, la vente de vélos de descente est sans commune mesure avec celle des enduros. Mais cette pratique contribue fortement à l’image d’une marque, même si cette dernière fait son pain ailleurs. Donc, avec l’exposition médiatique des coupes du monde de DH, ce qui compte pour être vu c’est de gagner, et si c’est l’alu qui le permet (ou aide fortement), pourquoi s’en priver !?

  2. Très en phase avec Xavier, ce nouveau format d’article est top, vraiment agréable à la lecture (qui plus est pour admirer un Session) 🙂

  3. Y’a quand même un petit détail qui me choque dans tout ça: pourquoi aller mettre un Fox Van R sur le kit cadre à 3000€? D’où vient cette nouvelle tendance? De mémoire dans le passé les kits cadre étaient toujours vendus avec les amortisseurs les plus haut de gamme, surtout que c’est pour moi la pièce la plus compliqué à changer sur un vélo avec les settings spécifiques en fonction des cinématiques…

    1. Effectivement, tu as raison, c’est inhabituel ! Cependant à la lecture de la gamme c’était soit ce Van R soit le SuperDeluxe (question e cohérence et de volume à l’achat), et un amorto à air sur un kit cadre je pense que ça aurait été une première… qui aurait probablement, malheureusement et sans fondement choqué une partie des distributeurs/pratiquants…

  4. Hello

    En effet ce nouveau choix éditorial et de charte graphique depuis le changement de nom est top.
    Sinon ce vélo a ce que j’aime avec des lignes simples, un amortissement pivot haut qui souvent assez rassurant à rouler lorsque ça tape fort.
    je lui trouve un petit air de Kona ou de méta V3 avec ce cadre alu, en version revisité 2021 bien sur. Trek fait de jolis vélos, ça reste pour moi un point important que ton vélo te plaise et ton donne envie de rouler.

    J’ai hâte de voir Loris attaquer à son guidon, et vous un petit prono sur cette saison ?

    1. L’esthétique a effectivement toujours son mot à dire dans l’affect et le plaisir : celui de lire FA avec cette nouvelle mise en page comme celui de rouler un vélo qui plait, ahah 😉

      Pour le coup, côté pronostics, j’attends déjà de voir s’il y aura bien une saison sur laquelle tabler et lancer des paris !! Mais un petit Vergier, relancé moralement par son changement de crèmerie ne me laisse pas indifférent.

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