Moto et vélo partagent bon nombre de composants aux fonctions identiques, et bien des marques jouent sur les deux tableaux. TAG Metals en fait partie avec ses guidons notamment. On s’intéresse ici au modèle T1, en alu, qu’on a déjà vu aux mains de certaines têtes d’affiche des EWS…
69,95 €
344 g (recoupé à 764 mm)
https://tagmtb.co.uk/collections/bars/products/t1-aluminium-handlebar-silver (distribué par SEMC en France)
ø31,8 mm, 800 mm d’origine (recoupé à 764 mm), 30 mm de rise, 5 ° upsweep / 7 ° backsweep, existe aussi en ø35 mm et rise de 20 et 40 mm
500 km, en Auvergne, en Haute-Savoie, par temps sec comme humide ou détrempé
Est-ce pertinent ?
Bien que le guidon TAG Metals T1 ne présente pas d’innovation particulière, la marque de moto profite tout de même d’une bonne réputation dans le milieu et pourrait bien faire profiter de son savoir faire à notre petit milieu du VTT. D’ailleurs, en 2020, le team Lapierre – avec Nicolas Vouilloz, Adrien Dailly, Yannick Pontal, Isabeau Courdurier… – roulait avec !
Et certains l’avaient probablement remarqué puisque sa couleur se démarque. D’un gris particulier et pour ses premières apparitions TAG Metals se construit d’ores et déjà une identité. Comme avait pu le faire Renthal avec le doré, golden, ocre du Fatbar. Bon début !
Est-ce pratique ?!
Côté pratique, il y a ce qu’il faut… des marquages dans tous les sens :
Galerie Commentée :
Est-ce utile ?!
Mis à part ce côté très pratique, à l’usage, le TAG Metals T1 a aussi son mot à dire. D’abord, par son galbe :
…7 ° de backsweep et 5 ° de upsweep – le classe comme un des moins courbés du marché. À mon goût, il n’est donc pas celui qui apporte le plus de sensation d’appui, surtout en courbe. Les goûts et les couleurs en somme… Mais, couplé à son côté confortable en toutes situations, ce n’est pas le guidon qu’on sent très présent. Il se laisse oublier.
Le cintre TAG Metals T1 joue donc la carte de la constance qui conviendra à la majorité des pratiquants : détail du galbe mis à part, bon confort et précision correcte à tous moments.
Quelle durée de vie ?
Dès la coupe pour ajuster la longueur à ma préférence, il y a matière à dire ! Scie à métaux en main, la sensation est bien loin d’être celle que j’ai eu dernièrement avec les guidons d’origine estampillés RideAlpha, Specialized, Kona, Canyon… où les parois du guidon sont plutôt fines et très faciles à couper au point d’être déroutant. Le TAG Metals T1 demande un peu plus de temps et d’effort pour être coupé. Visuellement aussi c’est plus épais et mieux fini à l’extrémité. Le métal ne gondole pas, l’extrémité est nette, propre.
Cette épaisseur supérieure et sa meilleure finition respirent donc la robustesse et la qualité. Même si son épaisseur n’atteint pas celle d’un Renthal Fatbar, plus long et plus dur à scier aussi… Au delà de cette sensation peu objective, rien ne s’oppose à lui accorder la durée de vie habituelle des guidons… Que ce soit en carbone ou en alu, ça peut casser ! J’ai déjà vu les deux types se briser sous mes yeux, souvent au niveau des colliers de serrage des freins. Notamment les colliers SRAM qui ne sont pas totalement ronds et qui, trop serrés, écrasent le guidon.
Alors, rien ne semble épargner le TAG Metals T1 pour lequel les bonnes pratiques restent de rigueur : inspection régulière, notamment après une chute, et serrage modéré des freins et de la potence. Même si ces derniers ne le marquent pas trop. Le TAG Metals T1 ne se patine pas sauf les marquages se dégradent aux zones de frottement. Le traitement de surface parait ainsi solide et durable.
Ce qui peut progresser ?
Finalement, à trop se laisser oublier, certains pourraient apprécier plus de rigidité et de présence – ou de teneur – pour rendre le pilotage plus précis ou plus vivant ! Un détail qui ne m’a pas tout de suite sauté aux yeux tant cet aspect est commun à la plupart des guidons du marché ou ceux d’origines sur les vélos.
Ce n’est aussi pas le composant sur lequel on s’attarde quand il n’est pas un peu spécial, ou de grande marque. Il n’y a donc que lorsque je l’ai comparé à la concurrence – en back to back sur une même piste – et notamment une référence en matière de guidon VTT, que j’ai déploré son manque de vigueur…
Vis-à-vis de la concurrence ?
…Renthal ! C’est une référence en la matière depuis quelques années, qui ressort souvent lorsqu’il est question de choisir ou comparer un guidon : le Fatbar, ici aussi en alu, en ø31,8 mm, 30 mm de rise et au galbe identique. Il se distingue du TAG Metals T1 par plus de rigidité. On sent l’appui rester plus haut tout du long, ça donne l’impression que le guidon travaille/se plie moins . Il fait gagner en précision et perdre en confort : légèrement puisqu’il n’est pas raide pour autant, comme certains guidons en carbone…
Du coup, ceux qui ont déjà roulé avec un Renthal Fatbar peuvent s’en servir de juge de paix : s’ils souhaitent moins de rigidité, un poil plus de confort au détriment de la précision, le TAG Metals T1 est une excellente alternative. Les autres, qui se satisfont du Renthal Fatbar et iraient même jusqu’à pousser le vice jusqu’à plus rigide doivent passer leur chemin.
Reste que face aux guidons d’origine estampillés au nom des marques citées précédemment, à l’usage pas grand chose les distinguent. Il n’y a bien qu’à la coupe que le TAG Metals T1 respire bien plus la solidité et que sa finition traduit une certaine attention. De quoi laisser plus en confiance et penser qu’il tiendrait plus longtemps.
Est-ce que ça les vaut ?
15€ de moins qu’un Fatbar alu, mais 15€ de plus qu’un Canyon G5 (qui, mise à part sa finesse ressentie à la coupe, offre tout de même des qualités similaires à l’usage). Le prix du guidon TAG Metals T1 est juste. Il est à la hauteur du produit, dans la moyenne et à sa place vis-à-vis de la concurrence.
Ceux qui recherchent un poil plus de précision et de rigidité s’intéresseront plutôt à sa version en ø35 mm, probablement comparable au ø31,8 mm d’un Renthal, et qui conserve les caractéristiques de son petit frère : le galbe, les rise disponibles (20, 30 et 40 mm), l’aspect pratique et le prix.