Le Syntace K.I.S embrasse la direction stabilisée…

Désolé pour le jeu de mot en guise de titre, mais il résume bien ce en quoi consiste le Syntace K.I.S que la marque dévoile conjointement avec Liteville & Canyon ces jours-ci. Un système de stabilisation de la direction qui fait écho à plusieurs notions déjà abordées de manières didactiques sur FullAttack. On fait donc le lien, et on résume, de manière claire et précise, ce qu’il y a à comprendre pour se faire une idée du système…


Ici, K.I.S signifie Keep it Stable. Nous, on va la jouer Keep it Simple. D’autant plus si vous avez déjà eu l’occasion de lire l’article didactique consacré à l’angle de direction et ses secret. Pour faire simple donc, petit rappel :

L’angle de direction de nos monture crée ce que l’on appelle communément la chasse : distance entre l’axe de rotation de la direction, et le point de contact roue/sol.
Cette chasse à deux effets. Le premier, quand le vélo reste à la verticale, crée un couple de rappel qui, dès que l’on a un peu de vitesse, ramène naturellement la roue avant dans l’axe. C’est pour ça qu’un vélo tient debout, c’est pour ça qu’on sait faire du vélo sans les mains.
Deuxième effet, quand on met de l’angle : la chasse crée un couple d’auto-engagement. C’est pour ça que les vélos avec un angle très couché incitent à mettre de l’angle : ça tourne mieux dans ces cas-là !

Angle de direction, diamètre de roue, offset de fourche, longueur de potence, largeur de cintre… L’industrie a déjà pas mal joué avec les principaux paramètres qui entrent en jeu dans ces phénomènes de rappel et d’auto-engagement. Mais pour Jo Klieberà l’origine de Liteville et Syntace – ça n’était pas suffisant. Notamment, trop d’auto-engagement amène à trop de guidonage et louvoiement à basse vitesse. Il a donc imaginé un système ajoutant un troisième couple pour peaufiner tout ça…

Trois ensembles de pièces maitresses composent le Syntace K.I.S : une came – fixée au pivot de la fourche – deux sangles – fixées à la came, une de chaque côté – et des ressorts – fixés d’une part aux sangles, d’autre part au cadre.
Le fonctionnement de base est simple : quand on tourne le guidon, la came tire sur une des sangles, qui tire sur le ressort, qui veut alors ramener le tout à la position d’origine, dans l’axe.

Là où ça devient intéressant, c’est dans les ajustements que le principe du Syntace K.I.S permet. Ceux faits d’origine, lors de la phase de mise au point et développement du système, puis ceux qui restent accessibles à l’usage du produit…

Quand on tourne le guidon, la sangle vient « s’enrouler » autour de la came. À chaque instant, le couple créé par la tension de la sangle dépend donc en partie de la distance sangle <> centre de la direction, que l’épaisseur/la forme de la came, défini précisément. On peut donc tout à fait imaginer des cames de formes particulières, du simple cercle à la forme la plus arbitraire ou empirique.
Ici, c’est cette forme qui est mise à profit pour obtenir la courbe que voici : un couple de rappel qui augmente beaucoup lors des quinze premiers degrés, avant de se stabiliser ou du moins, croitre bien plus faiblement.

Avec ce couple de rappel spécifique, l’idée est de proposer un système qui aide au début du mouvement, avant de s’effacer un peu ensuite, quand il faut vraiment jouer du guidon. L’autre ajustement clé, qui reste accessible sur le produit fini, porte sur la tension des ressorts du Syntace K.I.S…

La came à laquelle ils sont fixés au niveau du tube supérieur, peut se déplacer sur plusieurs millimètres afin de tendre plus ou moins le système dès le départ. On précontraint quoi…

Voilà tout ! On a dit qu’on faisait simple, ça l’est. Et si vous voulez rester sur cette impression, n’allez pas plus loin. Néanmoins, on peut compléter l’explication par quelques précisions intéressantes. La première, c’est pour bien préciser le nom de ce concept. Le système K.I.S est un Stabilisateur de direction…

À ne pas confondre avec un amortisseur de direction, comme on en connait communément en moto.

Ici, il n’y a pas d’amortissement à proprement parlé, pas de dissipation d’énergie. Juste un couple de rappel qui se crée pour offrir un feedback et des appuis différents au niveau du cintre. Sur une moto, l’amortisseur de direction vise à réduire les oscillations qui mènent au guidonnage et possiblement, à la perte de contrôle. Ces oscillations d’amplitude croissantes n’ont pas lieu à VTT. Si dans l’esprit, on peut donc être tenté par un raccourci de la sorte, n’allons pas trop vite en besogne.

La précision suivante, c’est le sacro-saint poids de l’ensemble : 110 g. Et celle d’après, c’est ce qui se passe en cas de chute…

Le système comporte une butée au niveau de la came, qui empêche la butée de tourner au delà de 90° pour ne pas tout arracher. Quid du cintre/de la potence/de la fourche dans ce cas ?! Ça dépendra des efforts mis en jeu…
Mais il se peut que la came tourne sur le pivot, et qu’il faille la remettre dans l’axe, comme on remet la potence/le guidon dans l’axe après une chute. Un trou dans le cadre permet d’accéder à la vis de la came.

Ce dernier détail donne d’ailleurs l’occasion de préciser que le système K.I.S nécessite bien quelques aménagements au niveau du cadre. Pour l’heure, Liteville – sur le Liteville 301 CE EMTB – et Canyon – sur le Canyon Spectral CF 8 – sont les deux marques en partenariat exclusif avec Syntace sur la première année, pour proposer ce système qui nécessite un peu d’ingénierie pour offrir un cadre vraiment sûr et adapté. Canyon communique déjà sur l’enthousiasme de la marque à l’idée d’étendre ça à l’ensemble de ses gammes VTT, route, gravel, kids… Et le projet, pour les années suivantes, est d’ouvrir l’accès aux autres marques du marché, intéressées par le concept… Affaire à suivre…

Le système, vu par Canyon > https://www.canyon.com/fr-fr/vtt/trail-bikes/spectral/keep-it-stable/

Rédac'Chef Adjoint
      1. contre réponse simple, si j’ai une simple T c’est le premier truc qui me vient si je vois une table donc je fais comment?

        1. Et bien tu n’achètes pas un vélo munit de ce système

          (Je t’avoue que je me suis pas mal creusé l’esprit pour trouver une solution à ton problème)

          1. Sinon une gâchette électrique de plus sur le cintre qui désactive momentanément les ressorts?

  1. Fournir plus d’énergie pour tourner le guidon pour moins en fournir au retour, l’humain a un cerveau, deux bras, une capacité d’apprentissage et d’adaptation, ce gadget est-il bien nécessaire ?

    et côté pratique, le dé/remontage de la fourche doit être facilité avec ce système …

  2. Hello

    C’est le principe de l’amortisseur de direction bien connu en moto depuis des lustres.

    Les versions pour le raid et l’enduro se montent, de même, sur la colonne de direction pour limiter le guidonnage. Il y a aussi un réglage: piste terre/caillasse, la direction est faiblement freinée, par contre sable profond/dune, freinage maximal de la direction.

    Pour le VTT(AE) je ne saurais me prononcer sur l’efficacité mais pour la moto c’est très efficace voire indispensable sur les gros trails qu’on emmène en Afrique avec des passages dans le sable.

    Ceci étant, j’ai un petit doute sur sa réelle nécessité sur un VTT(AE) où le guidonnage n’est pas vraiment un souci.

    1. Ben justement ce n’est pas même chose, l’amortisseur ralentie les oscillation de guider pour éviter le guidonnage ça peut être utile sur les motos ou tu lèves souvent l’avant quand tu roules vite.

      Là ce sont des ressorts de rappel qui doivent stabiliser la direction en gros le contraire d’une direction assistée, plus tu tournes les guidon plus il voudra revenir à sa place

    2. Hello Nono,

      justement, c’est pas tout à fait pareil. Une petite relecture de l’article s’impose 😉 On y apporte justement des précisions. On précise et c’est écrit noir sur blanc, en quoi ce n’est pas un amortisseur à proprement parlé, et que ce n’est pas contre le guidonnage tel qu’il peut se présenter à moto que c’est prévu de fonctionner 😉

      1. Je me suis mal exprimé:

        – c’est effectivement différent des amortisseurs de direction type mini-amorto fixé sur les tubes de fourche qui l’on peut voir en série sur les motos dans la rue.

        – c’est similaire à un accessoire off-road de forme cylindrique qui se monte à l’intérieur de la colonne de direction de la moto improprement appelé « amortisseur de direction ». Peu de chance de le voir sur une moto garée dans la rue.
        ex: https://www.motoshopracing.ch/product_info.php?products_id=65211&st=1

        Très efficace et largement plébiscité pour (maxi)-Trail, pour les moto Enduro c’est mixte (y a du pro & cons) et pour le Cross ce n’est pas du tout adopté.

        Mon propos était de dire que ce n’était pas vraiment une nouveauté et que pour avoir beaucoup pratiqué le dispositif en moto, je pense qu’il y a plus de cons que de pro dans la pratique de VTTAE Enduro et pour une pratique AM ou Trail je ne vois aucune réelle utilité, mais restons ouvert. 🙂

        1. Merci pour ces précisions. L’avenir nous dira si ça perce ou pas. C’est trop tôt pour le dire 😉

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