Rien que pour nous
Texte : Adrien Mantez/Quentin Chevat
En avril dernier, nous avons pris la direction des sentiers alsaciens pour une séance « privée » de tests des nouveautés Cannondale Overmountain 2015. Une journée complète pour découvrir et tester les nouveaux Jekyll et Trigger en compagnie de Jérôme Clementz et des Guillaume du staff Cannondale…
On vous présente aujourd’hui tour à tour les Jekyll et Trigger Carbon Team commercialisés à partir de juin !
Le Jekyll 27,5
Pour 2015 et en toute logique, le 1er vélo Champion du Monde EWS de l’histoire (aux mains expertes de Jey Clementz) passe au format 27,5 pouces. Cannondale ne s’est pas contentée de cela et a complètement revu à cette occasion son châssis Jekyll, avec une orientation d’avantage tournée vers la compétition Enduro.
En ce nouveau millésime, le Jekyll voit plus grand à tous les niveaux avec des roues plus grandes, 10 mm de débattement avant/arrière supplémentaires (160 mm en 2015, 150 mm sur les versions précédentes) et une géométrie rallongée (tube supérieur et bases).
Commercialisé en 4 versions (2 carbone BallisTec et 2 alu), nous avons essayé le Jekyll dans la configuration la plus haut de gamme « Carbon Team » (6499 euros, 12,2 kg ; pédalier Hollowgram, transmission XX1…) équipée de l’originale fourche inversée mono-bras Lefty Supermax PBR 160 mm (montée de série sur les Jekyll carbone) avec fourreau carbone. Sur le Jekyll carbone, la fourche est dotée d’une nouvelle cartouche hydraulique PBR (avec réglage du rebond uniquement) préparée pour fonctionner en parfaite harmonie avec l’amortisseur. Cette nouvelle Lefty est plus légère (1850 g) ; gagne en rigidité (40% ! Grâce notamment aux flancs de moyeu élargis) et est annoncée plus sensible sur les petits chocs.
Le Jekyll 2015 conserve son fameux système de débattement ajustable (160 mm en mode Flow, 95 mm en mode Elevate) sur son amortisseur Fox Dyad qui bénéficie pour l’heure d’une mise à jour RT2 (nouveau piston pour un fonctionnement plus progressif en mode Flow). Le SAG passe maintenant à 30 % en lieu et place des 40% de l’ancienne version.
On notera pour terminer le sympathique clin d’œil de la marque à ses pilotes Jey Clementz « Loizo Rider » et Mark Weir à l’intérieur des bases…
Place maintenant au test terrain ! De prime abord, le vélo ne laisse pas indifférent avec sa Lefty ; que l’on aime ou pas, le style Cannondale se démarque vraiment de la concurrence. La déco est très réussie.
Sur les premiers kilomètres de grimpette de la sortie, le nouveau Jekyll se révêle très bon pédaleur. La position s’est bonifiée grâce notamment au tube de selle plus droit. La manette au guidon (pas forcément facile à prendre en main) permet de raffermir ou libérer le Jekyll en une fraction de seconde ; on y devient vite accroc.
Le comportement général du vélo est sain, il est facile à dompter. Lorsque le rythme s’accélère, le Jekyll est vif et réactif tout en étant rassurant. Cannondale a réussi à trouver le bon compromis entre stabilité et maniabilité, grâce à l’alliance d’un angle de chasse plus agressif qu’auparavant (67°) mais pas trop et un déport de l’axe de la Lefty de 50 mm.
Dans les parties cassantes, le Dyad est d’une progressivité impressionnante et nous donne l’impression d’avoir plus de débattement. Ça marche fort ! La suspension avant nous a quant à elle agréablement surpris en terme de fonctionnement et de rigidité. Malgré les idées reçues, la Lefty Supermax a tout encaissé avec brio, apportant confort et maintien en début de course avec la sensation bizarre qu’il nous manquait quand même un bout là-devant…
Dans cette version montée au top, le Jekyll 27,5 fait table rase du passé et est parfaitement bien équipé/paré pour affronter des spéciales chronométrées. Retenez que si vous crevez de l’avant, avec la Lefty vous n’aurez pas besoin de démonter la roue ; en revanche en cas de casse, il serra plus difficile de s’en faire prêter une…
Le Trigger 27,5
Le petit frère All Mountain Trigger passe lui aussi en 650B pour 2015 avec un cadre redessiné et une géométrie modernisée. Sachez que Cannondale conserve 2 versions carbone en 29 pouces pour les fans de grandes roues. En 27,5 pouces, le Trigger sera disponible d’ici peu en magasins en cadre carbone BallisTec (3 versions) et châssis alu (2 modèles).
Comme le Jekyll, c’est dans la version « Carbon Team » que nous avons testé le Trigger (6499 euros, 11,1 kg sans pédales ; XX1 et pédalier Hollowgram…). Notons que pour 100 g de moins sur la balance et 2500 euros supplémentaires (en moins) dans votre portefeuille, il existe une très jolie version Trigger Carbon Black.
L’amortisseur Dyad propose maintenant sur le Trigger un débattement variable de 140/85 mm avec gâchette au guidon. Le vélo gagne donc 1 cm de débattement à l’avant comme à l’arrière. Uniquement proposé sur le Trigger, Cannondale a prévu un indicateur de SAG pour vous faciliter la tâche.
On retrouve sur ce vélo la même fourche Lefty Supermax PBR (carbone et 140 mm sur le Trigger) dotée d’une cartouche « trail » différente de celle du Jekyll, plus linéaire et chargée en hydraulique sur le début de course.
Sur le terrain, le Trigger (aux lignes plus fines et réussies que le Jekyll, question de goût…) se montre très dynamique au pédalage. Très vif et léger, il est meilleur que le Jekyll dans cet exercice, mais de peu ! On se rend bien compte alors (avec 1,1 kg d’embonpoint) que le Jekyll fait fort en terme de rendement. Ce vélo « passe-partout » dispose comme le Jekyll d’un excellent amortisseur Fox Dyad RT2 mis à jour qui une fois raffermi en 85 mm, transforme le vélo en véritable boule de nerfs.
Dans les parties techniques, l’amortisseur rempli parfaitement son rôle pour un vélo en 140 mm de débattement ; on regrette en revanche assez vite la cartouche Lefty du Jekyll… Avec des settings plus fermes, la fourche du Trigger se montre moins confortable à la longue…
Côté équipement, ce Trigger est quasiment exempt de tout reproche. Les roues Mavic SLR et le moyeu avant spécifique offrent une bonne rigidité ; en revanche le pneu avant à tringles souples et le profil étroit de la jante confèrent un feeling assez flou et déroutant sur des appuis prononcés.
En conclusion, le Trigger se bonifie au fil du temps et reste un excellent vélo de rando très polyvalent, qui ne rechignera pas à s’aligner à l’occasion sur un XC marathon ou une épreuve d’Enduro.