Après l’ouverture de la saison de Coupe du Monde EDR la semaine passée, il y avait de la revanche dans l’air pour la deuxième étape, celle de Derby 2023. Revanche pour les favoris enduristes masculins qui s’étaient fait voler la vedette par les descendeurs et/ou australien (choisissez ce qui vous convient le mieux)… Et revanche pour les Britanniques féminines, devancées par les frenchies. Comment ce revirement de situation s’est concrétisé ? Analyse Entre les Chiffres, sur FullAttack !
Une affaire de costauds !
Le graphique ci-dessus intègre les courbes du top 10, plus quelques pilotes en vue du moment, intéressant à observer. Luke Meier-Smith, leader du général à l’entame de la course après sa victoire de la semaine passée, Connor Fearon et Dan Booker, auteurs d’un podium à Maydena eux aussi, en font partie. C’est l’occasion d’observer le rythme affiché par les trois descendeurs et/ou australiens à Derby : en retrait, du début à la fin. Dan Booker, le plus enduriste des trois, est certes celui qui est le plus dans le coup, parmi les poursuivants. Il fait même partie des très rares, capables de reprendre une poignée de seconde aux leaders, en cours de journée – Spéciale 3. Mais ce n’est pas suffisant. Comme Luke Meier-Smith – malade – et Connor Fearon – qui admet ne pas avoir la caisse suffisante – les conditions collantes, glissantes et pédalantes par endroits ont eu raison de leur enthousiasme habituel.
Cette fois, les meilleurs enduristes étaient au rendez-vous et ont montré qu’ils avaient fait le job durant l’hiver, pour avoir des watts à revendre aux moments opportuns. Richie Rude, bien évidemment, tant sa réputation en la matière n’est pas à faire. Slawomir Lukasik, désormais coéquipier de l’américain, aussi. Sa courbe démontre sans conteste qu’il était le seul à tenir la dragée haute à son teammate. Jeu égal au cœur de la course, ce sont finalement, une fois de plus, les deux plus longs runs du week-end – le premier et le dernier – qui auront fait la différence entre les deux !
Derrière, Jesse Melamed complète le podium en s’extirpant de la nasse au meilleur moment : à l’occasion de la spéciale 3, où lui aussi parvient à reprendre du temps sur la tête. Mais ça, c’était avant que Richie Rude n’assomme une fois de plus la course comme il sait le faire. S’il a flanché la semaine passée dans le dernier run du jour, il n’a cette fois pas tremblé ! Pour preuve, toutes les courbes, sans exception, plongent inexorablement sous son dernier chrono du jour…
Parmi ceux qui limitent mieux que d’autres la casse dans ces conditions : Jack Moir. Ce n’est qu’à l’issue de ce dernier chrono qu’il se démarque et s’empare de la première place des accessits, au pied du podium. Idem pour Martin Maes, qui signe le top 5 in extremis. Les deux hommes forts de la discipline passent tout juste devant Youn Deniaud, finalement sixième pour une poignée de seconde. De bon augure, puisque c’est peut-être la première fois que le frenchy semble autant en mesure de faire jeu égal, voire de battre, ces deux-là. Keep pushing dude ! Et si ça peut inspirer Hugo Pigeon qui était, lui aussi, parti sur le gros rythme qu’on lui connaît au pédalage et dans le match pour le top 10, avant d’accuser le coup ensuite… Avec Dimitri Tordo une fois de plus dans le top 15, on sent en tout cas que la montée en puissance des frenchies peut avoir lieu pour la tournée européenne de juin. Rendez-vous à Finale !
Doublé vs triplé !
Mais avant ça, coup d’œil à la course des filles. On l’a dit en introduction, après le doublé français de la semaine passée, il y avait de la revanche dans l’air côté britannique. Et cette fois, c’est par un triplé que Bex Baraona, Harriet Harnden et Ella Conolly répondent !
Plus en détail, c’est intéressant de voir que Bex Baraona était effectivement la plus solide du jour, pour s’offrir la victoire. Après le meilleur temps logique de Harriet Harnden dans la première spéciale, Bex a su prendre la tête, puis contenir les assauts répétés de sa compatriote, avant, finalement, de prendre le dessus dans le plus long et complet chrono du jour.
Derrière, Ella Conolly a fait comme chez les garçons : elle a profité de la spéciale 3 pour se détacher de la concurrence, et prendre le chemin du podium. Il y avait donc, clairement là, un tournant de la course à bien négocier. Sans être en mesure de se battre pour le podium cette fois-ci, c’est tout de même là que Isabeau Courdurier et Morgane Charre se mettent en conquête des premiers accessits. Diminuée par sa chute aux reconnaissances, la championne en titre parvient tout de même à faire jeu égal avec sa meilleure concurrente française, dont le corps, l’esprit et le vélo n’étaient pas totalement au rendez-vous pour performer au sommet.
Deux courbes à retenir pour conclure. Celle de Kate Weatherly, crosseuse néo-zélandaise, qui signe un gros chrono à la pédale, en ouverture de la journée… Et celle de Barbora Prudkova, recrue du team Challenge One de Karim Amour, qui ne semblait pas loin de s’immiscer parmi le top 5 du jour…