On s’y attendait forcément ! Après la récente mise à jour du Nomad, on se doutait que le Bronson – ou Roubion chez Juliana – était le prochain sur la liste que la marque californienne allait remanier… C’est effectivement le cas, 3 ans après le dernier Bronson en date, et 8 ans après le tout premier, le nouveau Bronson 4 se montre au grand jour.
Découvert en avant-première lors d’un périple dans le Jura, ce fût l’occasion de le rouler et de se familiariser avec. On jette donc un oeil à cette nouveauté, sous tous ses angles : esthétique, géométrie, cinématique, montage… Avant de livrer nos premiers ressentis !
Jusqu’ici
Jusque-là, le Santa Cruz Bronson peut être considéré comme un pionnier de la gamme californienne. Déjà, en 2013, tout juste rejoignait-il les rangs de la gamme Santa Cruz qu’il imposait la nouvelle taille de roue de l’époque – le 27,5 pouces – ébranlant alors l’ordre établi…
Depuis, après 3 générations, c’était celui qui voulait à tout prix les conserver ! C’était jusqu’à maintenant l’Enduro Santa Cruz aux roues devenues « petites »… C’était alors le têtu du groupe, puisqu’il n’en faisait qu’à sa tête !
Ainsi, capricieux dans l’âme et mauvais garçon sur les bords, le Bronson aime depuis toujours bousculer les autres codes et les tendances… ou justement se les approprier avant les autres pour toujours rester sur le devant de la scène ! Et cette 4e génération, confirme cela…
Santa Cruz Bronson
- Vélo d’Enduro
- Mullet 29 / 27,5
- 160/150 mm AV/AR
- Cadre full carbon C & CC
- Cinématique point de pivot virtuel VPP
- Reach 475 mm (taille L) & offset 44 mm
- 7 modèles, 2 coloris, 6 tailles (XS à XL) + kit cadre
- De 4999 à 11499 €
- Garantie à vie + Rider Support
- Disponibilité automne 2021
- Fiche technique sur www.santacruzbicycles.com/
En effet, c’est une nouvelle fois le cas : le Santa Cruz Bronson joue de la taille des roues pour faire parler de lui. C’est son truc et c’est LA nouveauté qu’apporte avec lui cette 4e génération du Bronson, mais pas que…
Mixed Wheels, Mullet, MX…
À chacun son terme mais le montage d’une roue de 29 pouces à l’avant et d’une roue de 27,5 pouces à l’arrière est de rigueur sur ce nouveau Santa Cruz Bronson – sauf pour la taille XS, équipée de 2 roues de 27,5 pouces.
Pour le meilleur des 2 mondes, comme on l’entend souvent, à tord ou à raison mais dans l’air du temps, ça c’est sûr ! Reste maintenant à savoir si ce montage lui sied bien !? Si le Bronson s’est construit autour de ça !? Comment… ?
Cinématique VPP retravaillée
L’autre point de travail majeur : c’est au niveau de la suspension arrière. Ça reste bien évidemment un VPP mais Santa Cruz annonce avoir retravaillé l’ensemble pour conserver l’allure linéaire-progressive de la courbe d’amortissement tout en offrant un ratio plus bas et un anti-squat moins prononcé !
L’objectif étant d’obtenir une suspension plus active – moins contrainte par l’effet de chaine – pour un comportement général plus stable et plus prévisible – par le kickback diminué. Une nouvelle approche qui a du sens quand on sait que la petite roue à l’arrière sollicite fortement la suspension puisqu’elle rentre plus dans les trous.
Géométrie progressive
C’est là aussi une tendance du moment… Mais celle-ci peine plus fortement à s’installer et s’ancrer définitivement dans les habitudes de conception des marques – pour des raisons économiques très probablement… Et ce, malgré son intérêt majeur dans la répartition des masses : c’est l’adaptation de la longueur des bases à la taille du cadre.
Ce nouveau Santa Cruz Bronson est le 3e vélo de la gamme californienne à en faire usage. Santa Cruz prend visiblement parti, et c’est tant mieux ! Le Bronson 4 offre aussi un reach un poil plus long que ses confrères et c’est aussi une bonne chose puisque jusque-là les Santa Cruz se trouvaient dans la moyenne basse en la matière et pouvaient pousser un peu plus loin pour gagner en confort.
Galerie Commentée :
Ce qui donne en taille L : un angle de direction autour des 64,5°, un angle de selle redressé à presque 77°,un reach à 475 mm, des bases de 438 mm et un empattement total à 1249 mm. Bref, sur le papier ça a tout l’air de la géométrie d’un vélo d’Enduro moderne. Sachant que l’on retrouve les 2 positions d’ancrage d’amortisseur habituelles des Santa : Hi et Lo qui font varier cinématique et géométrie.
On remarque aussi des hauteurs de douille de direction bien plus basses que les habitudes de la marque et c’est à nouveau un bon point de marqué, puisque cette imposante douille pouvait parfois gêner certains pour les réglages !
À l’image d’un Santa Cruz…
Enfin, malgré le remaniement et ces quelques optimisations, ce nouveau Santa Cruz ne prend pas une ride. Le Bronson 4 colle en tous points aux dernières nouveautés de la marque d’un point de vue esthétique :
Les formes générales du cadre et des tubes sont dans la directe lignée du 5010 et du Nomad. L’image de marque est préservée, voir même entretenue, et le nouveau Bronson intègre la famille Santa Cruz sans faire de vague de ce côté-ci bien qu’il inaugure 2 nouveaux composants propres à Santa Cruz :
Galerie Commentée :
Nouveau guidon carbone en ø35 mm avec un galbe un poil retouché aux premières nouvelles… …0,5° de backsweep en moins. Il parait très inspiré du OneUp Riser puisque pour gagner en souplesse il s’aplatit dans sa courbure. Les nouvelles poignées Santa Cruz House Grip paraissent aussi inspirées des dernières OneUp… Multiples picots assez prononcés + lamelles inférieures, le tout dans une gomme plus souple et plus adhérente. Tout de bon !
La gamme
Et la famille Bronson est toujours aussi large qu’à l’accoutumée chez Santa Cruz avec 6 tailles pour 7 modèles au catalogue, générés par les habituelles options roues Reserve :
Santa Cruz Bronson CC XX1 AXS RSV – 11499 € Santa Cruz Bronson CC X01 AXS RSV – 9999 € (sans option AXS RSV – 7999 €) Santa Cruz Bronson C XT RSV – 7999 € (sans option RSV – 6799 €) Santa Cruz Bronson C S – 5999 € Santa Cruz Bronson C R – 4999 €
Prise en main
L’expérience FullAttack x Santa Cruz x Jurasick Guide qui avait lieu avec notre duo de lecteurs gagnant en plein coeur du Jura début juin, fut l’occasion pour moi de faire mes premiers tours de roues sur le nouveau Santa Cruz Bronson, un modèle X01 AXS RSV en l’occurrence. 2 jours de ride intenses m’ont permis de commencer à cerner la bête, histoire d’affirmer déjà que ce qui est annoncé et véritablement au rendez-vous…
Si j’ai rapidement retrouvé les repères propres aux Santa Cruz, c’est effectivement une suspension arrière plus active qui m’a tout de suite sauté aux yeux sur ce Bronson : l’ancien nécessitait de rouler avec beaucoup de SAG pour profiter du coté tapis volant des vélos Santa avec des petites roues, ici, il en faut bien moins. Chose que je préciserai à l’essai, mais c’est de suite plus sensible, moins ferme et surtout plus dynamique. D’ailleurs, ça rend son pilotage plus vivant et plus fun mais aussi, et surtout, moins exigeant ! Même si, avec le temps, ça n’est allé qu’en s’adoucissant et en se libérant côté settings de suspension – notamment en compression – ce nouveau Bronson passe un cap plus marqué que les précédents.
Et comme nous l’avons vu dans notre enquête sur le Mullet, avec sa petite roue à l’arrière, qui subit plus le terrain et frappe plus, c’est en matière de géométrie mais avant tout de suspension qu’un vélo en Mullet d’origine est attendu. Du coup, si cette nouvelle approche du VPP n’est pas forcément a corréler avec l’arrivée du Mullet, on peut au moins dire qu’elle arrive au moment opportun… et ça se sent ! Affaire à suivre donc…
Que retenir !?
Sur le papier, comme aux premiers abords sur le terrain, avec quelques évolutions bien senties, le Santa Cruz Bronson ne déroge pas à ses habitudes : celles de bousculer l’ordre établi et d’aller finalement toujours de l’avant, en tentant la nouveauté !
Une attitude qui semble en fin de compte payante, puisqu’elle permet à Santa Cruz d’être dans les premières marques à offrir un VTT d’Enduro uniquement en Mullet d’origine, sans se fermer à d’éventuelles remises en question techniques. Et, les premiers tours de roues le confirment !
Finalement, le Bronson tient bel et bien son titre du badboy bienveillant de la bande. Reste maintenant à savoir si tout cela se confirmera dans le temps. On se donne alors rendez-vous cet été pour le verdict d’essai. D’ici là les commentaires sont ouverts si certaines interrogations bien précises surgissent… 😉