Aujourd’hui, vous l’avez compris, on va parler de Yeti. La marque américaine est bien connue dans le monde du cyclisme et dans quasiment tous les segments. Quasiment car chez Yeti, le XC a été délaissé il y a une dizaine d’années pour se consacrer à la partie « down » du vélo. Ce n’est que très récemment, avec le Yeti ASR, que la marque a décidé de revenir dans le monde du XC considérant que la descente avait une part assez importante dans la compétition pour que ce soit logique d’y revenir. Et on vous précise les intensions de Yeti dans cet article sur FullAttack !
Ancien modèle de la marque, le Yeti ASR a fait les belles heures de celle-ci dans les années 2010. Quelques articles cachés dans les tréfonds de FullAttack peuvent en témoigner. Pour autant, il a été abandonné dans les années qui ont suivi, marquant ainsi la fin du segment XC chez Yeti. Il semblerait qu’elle ait plus considéré l’aspect gravity que l’aspect cross-country. La marque s’est donc logiquement orientée vers des segments plus en lien avec sa vision du VTT. Les titres de Jared Graves et Richie Rude en Enduro, ont certainement pesé dans la balance. Elle s’est alors attelée à la conception de ses SB, balayant ainsi un large panel de segments. Mais en 2024, le Yeti ASR est de retour ! Cela annonce donc le come-back de la marque dans le monde du XC modernisé.
Des intentions claires mais audacieuses !
Chez Yeti, on voit les choses en grand et on le montre clairement. Elle annonce le Yeti ASR comme étant un vélo capable de gagner des coupes du monde de XC. Et qui dit coupe du monde, dit forcément team non… ? Pas d’annonce de ce côté-ci pour la marque, mais il semblerait logique qu’elle propose un team ou alors un partenariat afin que ces vélos puissent concourir en coupe du monde. Mais dans un premier temps, il est important de comprendre pourquoi Yeti souhaite retourner vers la discipline qu’est le XC. En réalité, comme expliqué juste au-dessus, la marque s’en était éloignée par manque d’intérêt considérant l’univers gravity plus important que celui du XC. Les gammes de la marque sont d’ailleurs conçues en suivant cette idée-là. Mais, ces derniers temps, il est clair que la descente et, par conséquent, l’aspect gravity sont devenus une partie intégrante de la performance en XC. Les circuits deviennent plus techniques, les marques conçoivent des vélos taillés pour descendre plus vite… En bref, la descente compte plus qu’avant. Et c’est là, à notre avis, la raison principale pour laquelle Yeti s’intéresse de nouveau à cette discipline. Le challenge semble intéressant à relever : faire des vélos réactifs et efficaces à la montée mais aussi agiles et maniables en descente. Mais est-ce que Yeti est capable de relever ce défi ?
Oui ! Enfin, c’est ce que Yeti annonce. Car, nous, de notre côté, nous ne pouvons pas tirer de conclusions hâtives sans avoir essayé le vélo. Mais la marque amène des arguments convaincants et on va voir dans la suite de cet article comment elle s’y prend.
Et dans les faits, ça donne quoi ?
Premier point important sur lequel Yeti a travaillé, la suspension. Afin de répondre en partie à ce défi, la marque annonce avoir obtenu une suspension parfaitement adaptée au XC.
La marque livre une courbe de ratio avec une progressivité faible de 10% et quasiment linéaire. Elle annonce un bon maintien au pédalage tandis que les petits chocs et les trous seraient absorbés. Cela n’empêcherait pas pour autant d’utiliser à 100% le débattement. Pour les réglages des suspensions, Yeti préconise 30% de SAG. Un chiffre drôlement haut pour un vélo de XC mais qui s’accorde bien avec la courbe de ratio. En fin de courbe, on se rend bien compte que le chiffre reste haut, environ 2.70. Cela s’explique par la longueur de la course de l’amortisseur qui est de 40 mm. Le ratio reste haut pour éviter de talonner à chaque mouvement de roue mais est assez bas pour permettre d’utiliser à 100% le débattement. À noter, le Yeti ASR est livré en 120/115 mm.
Le deuxième point sur lequel Yeti communique particulièrement est le gain de masse. Elle annonce n’avoir jamais réalisé de châssis aussi léger que celui du Yeti ASR. Le cadre du Yeti ASR sans amortisseur est annoncé à 1 448 gr sans câble et à 1 552 gr avec. Yeti avance avoir utilisé des méthodes de drapage et de plis qui évitent le surplus de carbone. C’est-à-dire les endroits où les couches de carbone se chevauchent sans nécessité. Et la marque assure l’avoir effectué partout sur le cadre, pas seulement aux endroits où il était facile de le faire. Les pivots ont été la cible principale de Yeti. C’est au niveau de ceux-ci que la marque a gagné le plus en termes de volume de carbone. En effet, ils ont été placés de manière à ce que les parois des tubes formant le cadre soient une part significative de leurs formes et de leurs structures. En bref, le cadre est conçu de manière à ce que les pivots n’aient pas besoin de beaucoup de matières supplémentaires pour exister. Et Yeti promet que cela ne remet pas en cause la solidité des roulements et du cadre. Intéressant si cela se révélait être juste.
À l’instar des derniers vélos qu’on a traités chez FullAttack comme les Norco Sight & Optic et le Cannondale Scalpel, le Yeti ASR propose un châssis légèrement différent pour chaque taille afin que la cinématique et les sensations au guidon soient les mêmes. C’est une mesure que les marques adoptent comme un standard depuis peu. Pourtant l’idée date d’il y a une dizaine d’années ! Et comme beaucoup de vélos dont on a parlé sur FullAttack ces derniers temps, le Yeti ASR opte pour un point de pivot flexible. Ici, ce sont les haubans qui le sont et ils simulent une cinématique à point de pivot fixe. Et ce n’est pas étonnant de retrouver des haubans flexibles chez Yeti. En effet, en 2003, le Yeti ASR était déjà présenté au catalogue avec cette technologie. On ne peut, par conséquent, pas évoquer un effet de mode mais bien d’un retour aux sources amené par la tendance actuelle du marché.
En ce qui concerne la géométrie, on peut considérer que Yeti s’aligne plus ou moins sur ce qui se fait de mieux sur le marché. On ne note rien d’extravagant sur le papier et ce malgré quelques intentions intéressantes.
Enfin, on ne pouvait pas passer à côté de certains détails. Le Yeti ASR promet une ergonomie et une facilité d’entretien qui ne laisse pas indifférent. Il est donc important d’en décrire quelques uns.
Et pour conclure…
Comme les derniers vélos testés chez FullAttack c’est prometteur…Pourtant, c’est aussi très ressemblant. Ces derniers temps, j’ai l’impression de lire les mêmes choses sur différents vélos. Ils sont sûrement différents à l’usage mais ça, je ne peux pas encore en juger. Les principales interrogations porteraient sur la course courte de l’amortisseur. Est-ce que cela ne serait pas un problème dans les longues descentes ? Est-ce qu’il offre vraiment le support et la sensibilité que l’on attend ? On tentera de répondre à ces questions lors d’un futur essai sur FullAttack !
Yeti ASR > disponible en carbone / 29″ / plateau de 28 à 26 dents (38 en M) / 3 modèles disponibles en 5 tailles / dispo en France : cadre T-Series et montage à la carte > 4 489 € kit cadre et montage carte à partir d’environ 5 999 €.