Aujourd’hui, coup d’oeil à un vélo d’exception ! D’exception d’abord, parce que la marque elle-même, Unno, se définit comme ça : née pour bousculer les codes, jouer la carte de la disruption, voir et concevoir les choses autrement. Tout un programme qu’incarne bien le Unno Burn que voici. Un bien bel Enduro qui ne se gène pas pour jouer faire les choses à sa manière, à certains égards…
Quand on est passionné, à fortiori quand il s’agit d’être un peu geek de matos comme ça peut être notre cas, il faut bien avouer qu’éplucher la nouveauté, c’est un peu notre péché mignon. Et puis, ça permet toujours de trier le bon de l’ivraie, et n’accorder de l’importance qu’à ce qui peut le mériter, avec un peu de contextualisation… C’est exactement l’approche que l’on a envie d’adopter pour découvrir ensembles le Unno Burn. On pourrait, forcément, être tout de suite interloqué par son design, atypique à ce jour, avec ce tube supérieur ultra sloping, et ce véritable puit de selle, qui se distingue inévitablement au premier regard…
D’une part, on sait ce concept être une prouesse en elle-même. Le tube de selle, avec le poids du pilote, est un point critique en matière de robustesse d’un cadre. Habituellement, cette zone est donc habillement soutenue par la présente du tube supérieur, raccordé assez haut. Ici, ce n’est pas le cas, mais le Unno Brun ne manque pas d’astuce pour assurer le coup. On devine forcément le travail du carbone, dans l’empilement des fibres, à la jonction, pour compléter la section allongée du tube de selle, au delà du simple cylindre habituel.
Visuellement, la prouesse, les lignes, l’allure que ça lui procure, sont remarquables. D’autant plus lorsque l’on réfléchit en matière de centre de gravité. Sur le Unno Burn, tout ce qui représente une certaine inertie se retrouve comme amassé autour du centre de gravité, qui est ainsi renforcé dans sa position : pédalier, biellettes, pivots, amortisseur, boite à gant… Le tout, comme encapsulé dans la partie périmétrique du triangle avant. Joli ! Néanmoins, la prouesse a beau attirer l’oeil, certains détails trahissent aussi les limites propres au concept…
C’est le cas notamment quand on se penche sur les chiffres de géométrie, et la hauteur des tubes de selle proposés par les trois tailles au catalogue : 435 mm, 460 et 490 mm. Avec un tel sloping, on aurait pu croire à plus compact, dans la tendance du moment… Mais il faut aussi composer avec les tiges de selle télescopiques du moment et leurs insertions nécessaires, qui ici, doivent cohabiter avec la présence de l’amortisseur, juste au dessus du boitier de pédalier…
Qu’importe, pour rester dans cette zone qui fait toute la particularité du Unno Burn, c’est aussi la cinématique du vélo, et l’architecture du cadre pour la concrétiser, qui retient l’attention. Notamment pour remarquer qu’à l’image du Scor 4060 LT passé à l’essai il y a quelques temps, on est ici en présence de points de contact triangle avant/triangle arrière, très rapprochés. Les biellettes, qui assurent un point de pivot virtuel projeté quelques centimètres devant le boitier, sont proches l’une de l’autre. En théorie, cette architecture doit permettre au cadre de vriller, et au vélo dans son ensemble, de travailler.
Néanmoins, on remarque le tube supérieur fin en hauteur, mais très large. Tout comme la partie périmétrique du tube de selle, toute la zone du boitier, et le triangle arrière, aux lignes généreuses… Qui plus est, les roulements utilisés pour articuler l’ensemble sont à double rangée, un montage rare mais certainement précieux ici. Bref, est-ce le design retenu qui mène à ce choix ? Quelle est le rendu final, sur le terrain ? Autant de questions que ce premier coup d’oeil aiguisent, et qui donnent envie d’en savoir plus…
D’autant qu’on va finir là dessus : outre le point de pivot virtuel qui semble trajecter assez proche du boitier, la marque communique sur une cinématique de suspension conçue pour être utilisée à 35% de SAG, +/-5%. En clair, c’est généreux ! 5% plus loin dans la course que la grande majorité des vélos passés à l’essai ces dernières années… Bref, on pourrait aussi s’épancher sur le montage mullet, les passages de cable épurés à la douille, le guide chaine intégré, le cintre monobloc, les pièces en plastique recyclé…
Mais je crois que pour une première approche, l’essentiel est posé. Je l’écrivais en introduction, et c’est donc illustré ici : le Unno Burn, au delà de son design atypique qui accroche l’oeil, fait bien les choses à sa manière. Il n’en fallait pas moins pour aiguiser ma curiosité…
Unno Burn > pratique Enduro – 160 mm arr/170 mm avant – mullet, avec flip-chip – guide gaine/durites & serrage de selle intégrés – Roulements EnduroMax double rangée – Boost 148×12 – Insertions max tige de selle de 235 mm (S1) 250 mm(S2) 280 mm(S3) – Poids à préciser – 3 tailles au catalogue – Montage Race à 7795 € – Poids à préciser – Tailles S2 disponibles en juin 2022, tailles S1 & S3 disponibles en août 2022