Waouh ! 6000 lectures en 10 jours ! Le premier chapitre d’Un Objectif Epic a un certain succès. Nous sommes visiblement un petit paquet à nous questionner au sujet de l’événement qui nous attend, patiemment, mi-avril prochain…
Et puisque les questions vont bon train, n’attendons plus. Les fins limiers ont reconnu les premières lignes du Canyon Spectral CF. Avant d’en dire plus au sujet de son comportement, voici les raisons de son choix.
Une étape qui, en soit, constitue un petit pari… Pas n’importe lequel. Explications…
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Le format idéal ?
En trois éditions du Radon Epic Enduro, je n’avais encore jamais senti la bonne opportunité pour participer. Pourtant, mes activités m’ont déjà amené à rouler plusieurs fois dans le secteur et surtout, à suivre le déroulement de la course en tant qu’observateur averti.
J’ai notamment pu constater à quel point, même chez les meilleurs, la fatigue peut avoir un effet sur les prestations. En liaison comme en spéciale. À quel point, passée une certaine heure, les bras et les jambes travaillent moins pour faire fi de chaque mètre roulé, de chaque obstacle, de chaque mouvement de terrain…
Les qualités de roulage, de gommage et de franchissement du 29 pouces peuvent être un avantage. À mon sens, le diamètre idéal parmi l’existant. Mais le format des roues ne fait pas tout. Le poids, l’inertie, la géométrie, la maniabilité, le rendement, la constance, l’ergonomie, le confort, l’aisance, la confiance… Il y a tant d’autres paramètres sur lesquels jouer !
Mais alors ?
Le 29 a son charme, mais devrait-on pour autant éliminer ceux qui n’ont pas l’opportunité d’y goûter ? Le Radon Epic Enduro n’est pas réservé aux grandes roues. Ça n’a pas de sens…
Pour ma part, je tiens à ce que cette expérience ne réduise pas mon activité. Elle consiste à alterner les montures et passer à l’essai un tas de produits. Je l’ai évalué ces derniers temps. Ça a fait partie des premières questions soulevées au moment de me décider…
Dans ma situation, le 27,5 pouces reste plus simple à gérer. Le 29 n’est pas insurmontable, j’en essaie. Mais je dispose davantage de facilités, d’opportunités et de certitudes sur le 27,5. Je travaille certains projets d’essais – pneus, roues et suspensions – plus faciles à mener en 27,5 pouces.
Chaque choses en son temps…
Face à l’ampleur de la tâche, je préfère donc m’appuyer sur certains acquis. Pour une première participation, rester dans une zone de confort. Dans tous les cas, je ne vois pas ça comme une contrainte.
« Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras… »
Je me fixe un cadre, et me concentre sur ma prestation dans ce contexte. Participer en 27,5 fait partie du cadre. Je réserve l’usage d’un autre format à d’éventuelles participations futures.
Je compte sur cette participation pour faire de mon mieux avec le bagage du moment. Mettre à profit l’objectif pour structurer un quotidien. Prendre plaisir à me recentrer sur le projet. À m’appliquer à la tâche. Ça se fait, quel que soit le format de roue choisi.
Je place mon évaluation personnelle sur la cohérence de ma prestation vis-à-vis du cadre fixé. Quel qu’il soit. Le résultat n’est pas mon objectif premier, juste un élément de plus pour valoriser et positionner ce cadre.
Chaque chose en son temps : il faut bien se prêter au jeu, avant d’en tirer des conclusions. Finalement, qui sait ? Peut-être que le 27,5 a ses arguments ?! Il faut se lancer, et essayer pour s’en assurer. Ça tombe bien, c’est mon rôle.
L’appartée…
Je prends le temps de partager ce point de vue pour inspirer les compétiteurs avides de résultat, avant d’être avides de performance > la destination dépend du chemin.
Pour inspirer aussi ceux qui s’interrogent sur le bien fondé des nouveautés présentées chaque année. Oui, certains produits apportent une certaine plus-value. Le 29 en fait partie. Ce n’est pas une fin en soi. Cet apport n’est rien, si l’on ne lui dédie pas une démarche qui en tire parti.
Pour l’heure, dans le cadre du Radon Epic Enduro, la mienne n’y est pas totalement favorable. Mais surtout, nous sommes, chacun, les maîtres premiers de nos propres démarches. Le plat peut être aussi appétissant que possible, nous mettons la cuillère à la bouche… Ou, la main à la poche !
Certaines convictions…
C’est donc, serein sur ce choix, qu’une autre idée m’anime. Surtout, je place d’autres considérations au dessus du débat sur le format des roues.
J’ai pu faire un enduro renommé non loin de chez moi. La Megavalanche l’an dernier. Sur des vélos d’essai à peine roulés. Dans les deux cas, mes expériences passées me permettaient d’anticiper certaines aspects. M’aidaient à me projeter. Le choix du vélo était moins primordial.
Tout un pan du Radon Epic Enduro m’est inconnu. Rouler à l’usure, fatigué, est une de mes qualités. Je n’en suis pas effrayé. Même dans pareille circonstance, je veux me sentir confiant. Pour y parvenir, j’ai besoin de réduire une part de l’inconnu vers lequel je m’oriente. Du moins, partir avec quelques convictions.
Me dire que je peux compter sur du connu et reconnu. Avec lequel j’ai déjà eu un bon feeling. Bref, me préparer et participer sur un vélo que je connais déjà. Pas sur le dernier venu, tout aussi prometteur soit il.
La short-list…
Le champ des possibles est donc réduit. Le choix se fait donc sur une short-list aux critères simples : 27,5 pouces, déjà essayés, avec succès ! C’est là que je dévoile les vélos essayés en 2016 qui ont mes préférences.
Mondraker Dune Carbon R – Commençal Meta AM V4.2 – Devinci Troy RR – Canyon Spectral
Le Dune pédale si bien, encaisse tant le défoncé et garde une telle réserve pour faire face à l’imprévu… Il m’a fallu si peu de temps pour tenter et réussir des petites folies au guidon du Meta AM V4.2. Le Troy est si joueur et consistant, poussant à en faire plus malgré la fatigue qui s’installe…
Copain !
Que dire du Spectral ?! Avant les essais, la version AL était mon vélo perso. L’activité se développant, il est resté un moment au crochet, à prendre la poussière. Six mois durant, il n’a pas bougé.
Je gardais en tête mes ressentis à son guidon, pour tenter de rationaliser mes impressions au sujet des concurrents. Mais, à un moment donné, j’en suis venu à douter. Ne suis-je pas en train d’idéaliser ce vélo qui me plaisait ? Ne vais-je pas être déçu, au moment de l’utiliser à nouveau ? N’ai-je pas eu l’occasion d’essayer mieux depuis ?!
Je suis donc remonté dessus. Et là… Comme ces vrais amis que l’on n’a pas vu d’un long moment : que l’on retrouve comme si l’on s’était quitté la veille ! Il ne m’a pas fallu une spéciale pour que les bonnes habitudes reviennent. Pas une sortie entière pour que je me dise « ah oui, c’est vrai, j’aime bien ça ! »
C’est cadeau !
On se comprend ?! Pour une première participation à l’Epic, je veux un vélo sur lequel avoir confiance. Et puis : le Canyon Spectral restait celui dont je n’avais pas encore parlé dans nos essais.
Ou bien de manière indirect, dans d’autres publications. Au point que l’on en vienne à une statistique marquante. Entre novembre 2015 et septembre 2016 : un essai sur deux comporte un de vos commentaire au sujet du Spectral. Que j’en parle ou non…
« Je place le Spectral à la croisée des mondes… »
On ne pouvait donc pas continuer sous silence. Il n’est pas parfait. Je n’ai de toute façon pas plus de part chez Canyon que chez d’autres. J’étais même sceptique au moment même de son acquisition…
Et pourtant… La rando du dimanche matin ? Un Enduro régional pour s’amuser ? Une session en station et/ou la Méga une fois dans l’année ? Je place le Spectral à la croisée des mondes… À ce jour, j’en fais un des plus polyvalents. S’il ne devait en rester qu’un, il serait du match. Avec de sérieux arguments !
Le pari ?!
Je ne veux décevoir personne. Notamment pas ceux qui attendent mon avis depuis tant de temps. Encore un peu de patience : je vais m’appliquer, et lui consacrer un verdict d’essai en bonne et due forme. Une publication à l’image des autres essais vélos Endurotribe : pour détailler, objectiver et justifier le bien que je pense, ou non, de ce vélo.
D’autant que si j’ai longuement roulé la version AL, c’est bien sur la version CF – carbone, ndlr – que je m’apprête à faire le Radon Epic Enduro. Pourquoi ? D’abord par curiosité : qu’est-ce qui provient du matériau et du reste ? Ensuite par pertinence : autant profiter de la situation pour vous livrer les ressentis les plus complets.
Enfin, par pari ! De la short-list évoquée, deux tendances se dégageaient. Certains font la distinction gros vs petits vélos. Je ne l’aime pas. Les deux appellations sont péjoratives. Je préfère une autre vision, plus respectueuse de chacun. Vélos alliés, qui encaissent, à qui confier une partie du travail pour se focaliser sur l’autre. Ou armes de pointe qui mettent toutes les clés en main pour rester responsable de toute initiative.
J’ai déjà écarté le 29 qui fait une partie du job. Autant jouer la carte du petit vélo jusqu’au bout ! D’autant que si l’on reste sur cette distinction : le Spectral n’est pas gros, mais il n’est pas si petit…
La suite ?
Voilà un parti pris qu’il me tarde de mettre à l’épreuve. Et ce, dès la prochaine étape : le montage ! Notamment parce qu’avec une telle base, j’ai devant moi quelques marges de manoeuvre que compte bien exploiter !
J’y reviendrai vite, en ce début d’année qui se profil. D’ici là, je ne doute pas que les plus assidus d’entre nous aient comme moi, attaqué leur préparation. Un oeil sur le plan, un autre sur ce qui nous attend… On y est ! Bonnes fêtes, et bon entrainement à tous !