À l’essai du Yeti SB5.5C, certains commentaires le suggéraient. Depuis, plusieurs articles Endurotribe y ont fait allusion en introduction : Specialized Enduro 2017, Trek Slash 29, Commençal Meta AM V4.2… Il était donc temps de mettre la main sur le Santa Cruz Hightower.
Après tout, il fait partie des premiers à avoir été présenté cette année. Qui plus est, sur un double format de roues, 29 / 27,5+ opportun. L’occasion de passer plus de temps sur ce principe d’intercompatibilité évoqué à la prise en main du Specialized Stumpjumper 2017.
Allergiques aux nouveaux formats, s’abstenir. Cet essai complète le panel d’articles consacrés à cette tendance. Participe à un ensemble exhaustif et enrichi pour mieux en cerner les contours. Place au Santa Cruz Hightower, dans les tuyaux Endurotribe…
Santa Cruz Hightower C
[cbtabs][cbtab title= »Prix »]5499€ PPC[/cbtab][cbtab title= »Poids »]13,5 kg/13,46kg (annoncés 29/27,5+)[/cbtab][cbtab title= »Fiche produit »]http://www.santacruzbicycles.com/fr-FR/hightower[/cbtab][/cbtabs]
À sa présentation, le Santa Cruz Hightower était considéré comme un vélo de Trail, tel qu’on l’entend au comparateur d’essai Endurotribe. Le digne successeur du Tallboy LT pour les aficionados de la marque. Un cadre en carbone, comme c’est devenu une constante de la gamme californienne.
L’exemplaire à l’essai est un montage SAM+ disponible à la vente contre 5499€. Ça reste cher, mais c’est toujours 3000€ euros de moins que certains concurrents essayés récemment. Une différence qui ne trouve pas sa seule explication à la lecture des spécifications. C’est tout de même là, au premier coup d’oeil, que l’on constate certaines différences intéressantes…
Tant mieux, c’est d’abord l’occasion de passer à l’essai certains composants ignorés jusqu’à présent. De mettre une part de ressenti véritable sur ces écarts très virtuels jusque là. C’est ensuite l’opportunité de se recentrer sur les qualités intrinsèques du vélo. Géométrie, cinématique, dynamique… Ces notions authentiques, généralisables à chaque niveau de gamme et seule base valable pour comparer à la concurrence.
Au sujet du montage d’ailleurs, un point particulier diffère du modèle de série : les roues. Aspect très particulier du Santa Cruz Hightower…
27,5+ ou 29 pouces ?
Le Santa Cruz Hightower a pour particularité d’être compatible avec les deux formats de roues : 27,5+ et 29 pouces. Pour ce faire, le cadre dispose de quelques détails notables…
Dans son discours, la marque suggère d’utiliser le Santa Cruz Hightower en 29… Puis d’opter pour le 27,5+ lorsque le grip vient à manquer. Les montages et les conseils d’utilisation suggèrent alors deux adaptations : passer de 140 à 150mm de débattement avant, passer des positions de géométrie L à H.
Mais une autre idée peut germer à l’esprit des plus « enduristes » d’entre nous : utiliser le vélo avec 150mm de débattement avant en toute circonstance… Et n’intervertir que les roues. Principe sur lequel repose cet essai.
Me voilà donc avec un Santa Cruz Hightower C, montage S+ équipé d’une Pike en 150mm, et de deux paires de roues : les Easton/Sram/Maxxis 27,5+ d’origine, et une paire de Novatec Diablo 29 monté de mes habituels Michelin Advanced Reinforced référence.
Répercutions géométriques
D’ailleurs, pourquoi ces préconisations à l’usage Santa Cruz Hightower. Allons plus loin dans l’analyse.
Sur le papier, à quelque chose près, les pneus 27,5+ et 29 pouces ont le même diamètre extérieur. Mais à l’usage, les gros boudins peu gonflés s’affaissent davantage. C’est pourquoi, au passage de l’un à l’autre, la marque propose de rehausser d’autant le boitier, via la position H, que le poste de pilotage, via l’usage d’une fourche 1cm plus haute. À quelques pouillèmes, la géométrie reste la même quel que soit le format de roue.
Sauf qu’ici, l’essai se fait directement avec la fourche la plus haute. Une initiative qui a son effet sur la configuration 29 pouces, géométrie en position L. À peu de chose près, le Santa Cruz Hightower doit gagner 10mm de stack et d’empattement, 5mm de hauteur de pédalier, et perdre 0,5° d’angle de direction…
Manoeuvre qui rapproche très fortement ses côtes d’un Yeti Sb5.5c essayé récemment… Voilà l’explication théorique et précise expliquant pourquoi il est tentant d’associer ce Santa Cruz Hightower – initialement présenté comme « Trail » – à la tendance des Enduros 29 pouces actuelle. Encore faut-il que cette belle logique se retrouve à l’usage…
Premiers ajustements
D’ailleurs, je ne me suis pas penché tout de suite sur tous ces calculs. L’usage systématique de la fourche en 150mm m’était même sorti de l’esprit avant de me replonger dans la rédaction de cet article.
Avant ça, je n’ai pas dérogé à la règle : premiers roulages à l’aveugle. Sans coup d’oeil aux prix, à la géométrie, aux discours de présentation et autre. Tout juste 30% de SAG avant/arrière, détentes en milieu de plages, la pression de pneu et la bonne hauteur de selle… Et le montage en roues de 29 pouces. Les pneus en 27,5+ ont trop tendance à filtrer. Les petites sections restituent mieux le comportement des suspensions, et l’influence de chaque réglage.
Autant dire que j’ai été surpris lorsque j’ai lu que le Hightower n’a « que » 135mm de débattement arrière ! À l’usage, ils en valent 150mm, sans peine. Je dirais sans retenue qu’il semble y en avoir autant devant que derrière. Rien à voir avec l’Intense Spider 275 carbon essayé par ailleurs. Les deux marques ont, un temps, partagé le brevet Virtual Pivot Point, et les deux vélos offrent des débattement proches. La comparaison s’arrête là. Formats de roues, longueurs de bases et dimensions des biellettes différentes confirment.
Voilà donc une autre bonne raison de convier le Santa Cruz Hightower à la tendance des Enduro 29 pouces actuels. Surtout qu’à régler, il s’avère aussi facile qu’un de ses concurrents. 30% de SAG avant arrière, détentes en milieu de plages, pas de compression. Comme avec le Yeti SB5.5C, il n’en faut pas plus pour tirer partie d’un Santa Cruz Hightower sain et équilibré.
Moi qui aime bidouiller, je suis presque resté sur ma faim en matière de settings. Trop facile ?! J’ai quand même jeté un oeil à l’intérieur. Pour parvenir à cet équilibre, la Pike adopte un Token, le Monarch 4 spacers. J’ai essayé sans : le vélo s’affaisse au pédalage. Le moindre trou fait prendre le débattement. Du kick-back apparaît – variation de tension de chaîne perceptible au pédalage. Il ne se manifeste pas habituellement. Les spacers permettent donc de rester plus haut dans le débattement, dans une zone où l’effet n’est pas prononcé. Ils s’imposent, et la cale dans la Pike avec, pour harmoniser.
La suite ?
Voilà donc le Santa Cruz Hightower réglé et cerné, prêt à être mis à l’épreuve. L’occasion de scruter plusieurs points :
- Le comportement intrinsèque des suspensions par rapport à la concurrence.
- La validation et/ou les limites de la géométrie 29 avec fourche en 150mm.
- Une mise à l’épreuve des différentes positions de géométrie.
- Et l’essai du vélo en 27,5+, pour cerner l’apport de ce format particulier.
Des pistes intéressantes pour poursuivre l’essai, et mener au verdict de cet essai, à retrouver ici-même : https://fullattack.cc/2016/09/verdict-essai-du-santa-cruz-hightower-c/