Freins Hayes Dominion A4

8.9
/10

Avec les Dominion A4, Hayes renait de ses cendres… Ceux-ci peuvent-ils alors jouer les trouble-fêtes et proposer une alternative face aux classiques Sram et Shimano ?! Réponse dans cet essai…

  • Prix : 199,96 € le frein & 44,95 € le disque Ø203 mm
  • Poids : 291 g (durite de 89 cm)
  • Lien : www.axoreo.com/
  • Dimensions : 4 pistons, plaquettes d’origine, disques en Ø203 mm AV/AR, DOT 4 / 5.1
  • Conditions d’essai : 4 mois, 600 km, sur Nukeproof Mega et Banshee Titan, printemps/été

Est-ce pertinent ?

Effectivement, Hayes renait de ses cendres… Si la marque américaine a été la première à sortir un frein à disque pour VTT en 1996, elle s’est fait très discrète depuis les années 2010 où elle faisait partie des références. Après avoir presque disparue des radars et des guidons pendant une dizaine d’années, elle refait surface avec une nouvelle gamme : dont les Dominion A4 font partie.

Et à bien des égards, ces freins ne semblent pas avoir pris du retard : réglages disponibles – garde et course du levier – et détails techniques du moment – goupille de maintien du levier, 4 pistons, DOT 5.1 ou 4, durites Kevlar – sont au rendez-vous, tout en conservant l’identité massive, presque brute mais tout de même propre à laquelle Hayes nous avait habitué il y a longtemps…

Le retour de Hayes aux affaires est donc une bonne nouvelle, surtout si elle permet d’offrir une alternative intéressante aux classiques Shimano et Sram ou un peu moins courants Formula, Magura, TRP… Reste maintenant à savoir ce que ça vaut !

Est-ce pratique ?!

D’abord, d’un point de vue pratique :

Galerie Commentée :

Une fois le tour des réglages fait, les freins Hayes Dominion A4 se la jouent assez classiques, mais fiables et robustes :

Galerie Commentée :

Est-ce utile ?!

Si 2 détails sont assez peu utiles à l’usage…

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Le reste n’est qu’excellence ! Son côté massif et l’appui stable sur le guidon participent à la rigidité de l’ensemble levier/maitre cyclindre/fixation une fois serré au guidon, ce qui fait souvent défaut à sa concurrence… Là, ça se ressent, ça ne bouge pas : c’est rigide, solide et participe à sa constance de freinage – sous l’effort du doigt, le levier s’écrase sans que le corps ne bouge et altère les sensations.

Et oui, parce que cette dernière est l’atout numéro un de ces Hayes Dominion A4 : ça freine toujours au même endroit. Le point de contact est ultra constant, comme je ne l’ai jamais vu. Et ce quelques soient les réglages et la chauffe du frein. Puis, le toucher est agréable entre agressivité et douceur : plus franc qu’un Sram, moins sec qu’un Shimano. Ca permet surtout de jauger et de gérer facilement leur énorme puissance qui permet d’aborder toutes les situations sereinement. Ce ne sont pas eux qui seront pris en défaut : ni par la puissance, ni par l’incertitude du toucher/contact. Bref, entre les mains, les Hayes Dominion A4 sont rassurants et fiables ! Ne serait-ce pas d’ailleurs ce que l’on attend d’un frein ?!

Quelle durée de vie ?

Encore une fois, l’aspect massif ne s’arrête pas uniquement au point de vue esthétique : ça colle aussi à sa robustesse générale. Une fois serré rien ne bouge et malgré les chutes, la boue, la poussière rien n’a bronché pendant l’essai. Les Hayes Dominion A4 sont visiblement à l’épreuve du temps. Et si la casse d’un levier est monnaie courante lorsqu’il est question de frein, ça ne l’est pas pour eux… et ce n’est peut-être pas pour rien !

Ce qui peut progresser ?

En effet, le levier est gros, épais ! C’est le seul point noir de ces freins : l’épaisseur du levier, particulièrement arrondi, qui n’offre pas le meilleur interface avec le doigt. Il mériterait d’être plus fin pour coller un peu mieux à nos morphologies.

Même si ça peut paraitre un détail pour certains et même si on pourrait y voir un progrès face à ceux, trop fins ou anguleux voir trop fragiles, qui finissent par cisailler le doigt dans les longues descentes ou se tordre au moindre bunny up, un juste milieu serait appréciable. En fait, Hayes propose déjà un autre levier en aftermarket, plus fin, qui pourrait répondre à ce besoin : le SFL, pour Short Finger Lever. Malheureusement, je n’ai pas pu l’essayer pour savoir s’il pourrait véritablement changer la donne…

Vis-à-vis de la concurrence ?

C’est justement lorsqu’on les compare à la concurrence que les Hayes semblent franchement regrouper toutes les qualités des freins qu’on apprécient en s’épargnant leurs défauts.

Si on les compare aux Sram Code RSC, les Hayes offrent une toute aussi bonne gestion de la puissance mais avec un toucher plus franc et moins mollasson. La fixation du levier est aussi bien plus solide et fiable lors d’une chute, quand celle des Sram se tord facilement. Aussi, la purge est simple, puisqu’elle demande moins d’attention : les freins Hayes ne semblent pas aussi sensibles à la présence de bulle d’air dans le circuit que les Sram Code. Enfin, le disque Hayes est bien moins sujet au voile que les catastrophiques disque Sram Centerline, qui se tordent au moindre impact ou se voilent lors d’un freinage un peu appuyé guidon tourné, une fois chaud.

Et si on les compare aux Shimano XT 4 pistons, les Hayes offrent un toucher presque aussi sec sans être autant On/Off. Les Hayes restent plus progressifs, mais véritablement et surtout plus constants. Côté fixation et levier, les Hayes sont plus rigides. On les sent plus présents entre les doigts : c’est rassurant. Et si les disques Shimano RT86 donnent l’impression de se lisser, de s’amincir et de perdre en mordant après avoir fortement chauffé, nous poussant à les poncer légèrement de temps en temps pour leur redonner un coup de jeune, ce n’est pas le cas des Hayes, plus durables.

Bref, comme on l’a dit, ces freins Hayes Dominion A4 offrent le beurre, l’argent du beurre, et un levier à revoir, qui est le seul détail technique qui manque à l’appel pour compléter l’expression. Et, en même temps, détrôner toute la concurrence…

Est-ce que ça les vaut ?

Alors, à un peu moins de 250 € le frein, disque compris, c’est un peu moins cher que du Sram, un peu plus cher que du Shimano ou du Formula… mais ils restent dans la tranche tarifaire de la plupart de leurs concurrents… et il suffit de les rouler pour se convaincre qu’il existe bien une alternative qui a de quoi faire du tord et est capable de regrouper toutes les qualités des freins du marché sans leurs foutus défauts récalcitrants d’un millésime à l’autre, et ainsi pousser tout le monde à progresser.

Surtout si l’on considère la durée de vie d’un tel produit sur le marché. Depuis quand les Sram Code RSC sont sur le marché ? 3 ans ? 4 ans ? Bientôt 5 ans en fait ! Et possiblement encore plus, si l’on considère la durée de vie propre à ces Hayes Dominion A4, presqu’indestructibles. L’investissement en vaut donc largement la chandelle, même si le levier un poil gros mériterait de progresser, bien que je m’en suis, pour ma part, largement accommodé…

Freins Hayes Dominion A4
En conclusion
Si Sram et Shimano se partagent la plus grosse part du marché du frein à disque actuel, un pionnier en la matière est de retour aux affaires : Hayes. Avec les Dominion A4, Hayes revient de suite sur le devant de la scène en offrant un excellent frein au toucher franc, sec et surtout constant, une puissance énorme sans délaisser la progressivité et une fiabilité/robustesse indiscutable. Bref, les Hayes Dominion A4 frappent fort et pourraient bien reprendre leurs droits, malgré un levier à la forme perfectible : l'unique défaut, dont on peut malgré tout s'en accommoder.
Pertinent ?
9
Pratique ?
8.5
Utile ?
9
Durable ?
9.5
Abouti ?
8.5
Concurrentiel ?
9
Bon marché ?
8.5
Principales qualités
Constance du toucher et du point de contact
Rapport puissance/progressivité
Robustesse
Principaux défauts
Epaisseur du levier
8.9
/10
Rédacteur Testeur
  1. Ça semble être une alternative possible aux freins Trickstuff.
    Arrivent-ils à réellement s’approcher du niveau de performance hallucinant qu’offre les allemands?
    Une chose est certaine, il est presque possible d’acheter trois paires Dominion pour le prix d’une paire de Trickstuff. Et, je l’espère, le délais de commande est inférieur à 18 mois ?

    1. Puisque je n’ai jamais mis la main sur des Trickstuff j’aurai du mal à me prononcer. Par contre, ce que je peux affirmer, c’est qu’à 3x le prix, il faut vraiment que ce soit un ton au dessus. Ce que j’ai du mal à imaginer tant ces Dominion m’ont conquis !!

      1. Sur les Trickstuff, la puissance de freinage est telle qu’il faut un moment pour ajuster sa technique. Mais une fois « calibré », s’est grisant, tu peux littéralement planter en restant totalement détendu. Et, avec les leviers et pistons montés sur roulement, la sensibilité me permet d’avoir la sensation de sentir la limite adhérence des pneus dans les doigts.
        Pour définir la puissance de freinage, là où des Code RSC commencent à peine à freiner, la roue avant est bloquée avec les Trickstuff.

      1. le DOT est corrosif pour les peintures et vernis, de plus il est hydrophile et l’eau se vaporise à 100°C à la Patm.
        ça demande à purger sans en mettre partout et plus souvent avec du DOT « sec » si on est capable de faire « bouillir » son liquide frein …
        En pratique sur un biclou : rien de rédhibitoire

        1. +1 et sur le vélo je ne suis jamais arrivé au point d’ébullition sur des freins à liquide minéral(Magura /shimano), parc contre sur les différents Sram ou Formula et avant les Hayes la perte soudaine de freinage à cause de l’ébullition ça ne fait pas rire.

          L’autre problème est la disponibilité des plaquettes adaptables car sur des Shimano ou Sram tu trouves des plaquettes semi-métalliques pour 8 euros, en fin de saison après 6/7 paires de plaquettes tu comptes déjà les économies.

    1. Oui, en effet : le levier SFL (pour Short Finger Lever). J’ai d’ailleurs ajouté l’info à l’article. Cependant, je n’ai pas pu essayer, et ne peut donc pas m’avancer leur propos… 😉

  2. Salut en effet, Rémy Metailler semble grandement les apprécier depuis quelques années également mais je suis ravi de ce test grandeur nature et de votre retour après une utilisation au quotidien. C’est d’ailleurs l’idée que je m’en faisais avec un seul regret peut-être un manque d’ergonomie avec les commandes de dérailleur et dts type matchmaker ou I-spec EV auxquels je tiens particulièrement pour un poste épuré et des montages démontages positionnement rapides… à réfléchir mais merci cet article.

  3. J’en ai assez de mes inconstants XT, aussi je cherche ma nouvelle paire de freins. Je suis du genre à freiner au dernier moment (et en catastrophe…) et j’ai rapidement les mains qui font mal en descente, je suis donc plus à la recherche de puissance que de modulation. Ces Dominions semblent top, avez-vous pu rouler les TRP DH R Evo ou les nouveaux Hope Tech 4 V4 en comparaison ?

    1. Salut Eric, pas pour l’heure, mais la suggestion a du sens. En tout cas, de ce que l’on en sait, la sélection que tu évoque colle à la réputation de freins très puissants. Tu peux ajouter les magura 4 pistons à la liste si jamais 😉

      1. Merci pour ta réponse, je crois que je vais y aller au feeling alors (et en fonction des disponibilités aussi !).
        Une petite remarque question nétiquette, dans tes réponses à nos commentaires, tu as tendance à utiliser nos prénoms qui te sont donnés par notre adresse mail plutôt que le nom que l’on utilise pour commenter ( par exemple je m’affiche sous le nom Rico et pas Éric), c’est un peu dommage.

        1. Oui, c’est volontaire. D’abord, parce que certains pseudos sont parfois compliqués à glisser dans une phrase correctement construite 😉 Ensuite, parce que pour moi c’est une marque respect. Dans mon esprit, utiliser le prénom est un pas avant d’utiliser le surnom/pseudo. Dans tous les cas, ça n’enlève rien à la « confidentialité » et parfois aussi, ça a son utilité pour « désamorcer » certaines situations que le web a le chic de provoquer 😉

          1. J’entends ta réponse, mais je suis en désaccord avec toi. Si l’on indique un pseudo dans la case « Nom », c’est par ce pseudo que l’on souhaite être désigné. Sinon on écrirait notre prénom. En tout cas c’est mon cas, et je trouve que tu passes outre cette volonté, sans notre accord et c’est dommage. C’est un peu une règle de base sur internet, d’où l’allusion à la netiquette dans mon premier commentaire.

          2. J’entends que c’est ton cas, et si tu y tiens, pas de soucis, j’y veillerai. Sache que dans tous les cas chez nous, si tu ne souhaite pas divulguer ton prénom, tu n’est pas obligé de le transmettre… À notre époque, ça aussi, et surtout, ça doit rester une règle de base du net : garde pour toi toute information que tu ne souhaite pas divulguer 😉 Ici, on ne fait aucun usage des informations transmises autre que d’en prendre connaissance au moment de répondre aux commentaires, mais ce n’est pas le cas partout.

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