Test fourches – Formula 35 & Formula Selva

8.1

Autour de l’éternel match RockShox vs Fox, quelques marques tentent de se faire une place. Formula a des arguments. Voici lesquels, et pourquoi ils semblent pertinents, avec cet essai commun des fourches Formula 35  et Selva…

 

 

[cbtabs][cbtab title= »Prix »]988€[/cbtab][cbtab title= »Poids »]1796g (Formula 35, vérifié, version 27,5 pouces avec axe rapide)[/cbtab][cbtab title= »Dimensions »]disponible en 27,5 pouces, 27,5 pouces + (Selva uniquement) ou 29 pouces, Débattement standard (100 à 160mm ou 100 à 140mm) ou extended (170 à 180mm ou 150 à 160mm) offset de 44 ou 51mm, moyeux en 15x100mm (Formula 35, non boost) ou 15×110 / 20x110mm (Formula Selva, Boost)[/cbtab][cbtab title= »Lien »]http://www.rideformula.com/cat/mountain-bike/[/cbtab][cbtab title= »Éléments d’essai »]Essayées 8 mois durant, 40h de roulage réparties sur 520km, 23 séances, position 140 à 160mm, clapets gris, bleus puis rouge, avec puis sans réduction du volume. Châssis Formula 35 à 85%, Formula Selva ensuite. [/cbtab][/cbtabs]

 


Temps de lecture estimé : 7 minutes


 

 

Est-ce pertinent ?

Sur le marché des suspensions, RockShox et Fox se partagent la part du lion. Autour, quelques marques tentent de faire leur place : Öhlins, MRP, SR Suntour, Bos… chacune avec son approche, dont Formula, avec des arguments intéressants sur le papier.

Sensibilité concurrentielle, rigidité contrôlée du châssis, hydraulique personnalisable, poids très contenu, disponibles dans bon nombre de standards, esthétique propre et dans les codes actuels… Les arguments de Formula sont dans la tendance et ont de quoi jouer face aux best-sellers du marché.

Voilà donc un produit européen qui ne manque pas d’argument face à la concurrence internationale, tout comme il ne manque pas d’image et de caractère à proprement parlé…

 

À l’usage, la Formula 35 se roule jusqu’à 150mm de débattement en usage All Mountain / Enduro. Au delà, seuls ceux qui cherchent un châssis très confortable et souple s’en satisferont.

Globalement, mieux vaut préférer la Formula Selva pour une pratique plus engagée, dont la compétition. Les châssis de ces deux fourches restent volontairement souples dans leurs disciplines respectives. À l’intérieur : tête de piston montée sur rotule. Tout est fait pour fonctionner malgré tout !

 

 

Est-ce pratique ?

Au montage, pas de mauvaise surprise. Comme les bonnes concurrentes, la Formula 35 accepte les disques jusqu’à 203mm de diamètre via standard Postmount et adaptateur 180>203mm. Pour les plus pointus, manque un petit renfoncement dans le té pour démonter plus facilement la coupelle d’appui du roulement de direction.

Côté réglages, les Formula 35 et Selva regorgent d’opportunités. On conseille de ne pas chercher à jouer sur la progressivité avec le volume d’air : ce n’est pas son meilleur atout. Plutôt se consacrer à l’usage des clapets d’hydraulique que propose la marque…

Au moment d’inter-changer les clapets, il faut veiller à détendre totalement la cartouche, quitte à dévisser le pied de la tige côté air, pour éviter que la cartouche ne perde un peu de son huile. Application nécessaire.

 

 

Est-ce utile ?

Passées ces manipulations, les prestations d’amortissement des Formula 35 et Selva sont de premier ordre pour peu que l’on se donne la peine de prêter attention aux réglages. Biens manipulés et portés dans leurs zones de confort, ils offrent un visage singulier et particulièrement intéressant.

Châssis, ressort pneumatique, sensibilité, détente… Le maintien n’est pas naturel. Il se trouve, en faisant usage des clapets de compression : vert ou rouge pour les compétiteurs, bleu pour un usage plus courant. Ainsi, les hautes vitesses stabilisent l’avant du vélo lorsque ça frappe fort, mais le tout reste sensible et peu sujet à l’échauffement le reste du temps.

> Repère simple à l’usage : si parfois, la sensation que la roue avant peut rester tanquée dans un trou se présente, passer au clapet supérieur, plus ferme en haute vitesse.

Peu de compression basse vitesse donc (de 0 à 7/14 clics depuis ouvert) et d’air (-5 à 10Psi par rapport au clapets moins ferme, ou par rapport à la concurrence). C’est ensuite la détente qui fait forte impression. Sur les hautes vitesses notamment, bien contrôlée, qui évite à la fourche de remonter dans les bras, et sur la transition avec les basses vitesses – pas de cran, ou de réaction aléatoire dans ce domaine.

Ainsi, les Formula 35 et Selva sont sensibles, peu sujettes à l’échauffement, confortables, d’un grip très intéressant, tout en garantissant une assiette valable pour ceux qui roulent vite et fort quand c’est défoncé. Résultat éprouvé tout au long du Radon Epic Enduro… 

 

 

Quelle durée de vie ?

Sur les huit mois d’utilisation et près de 40h de roulage, la Formula 35 est dans les normes vis-à-vis de la concurrence et des intervalles d’entretien stipulés à son manuel. Un premier service pour nettoyer et re-lubrifier les éléments de guidage est intervenu de manière à propos après 25h intensives, contre 30 usuelles annoncées. Expérience similaire à l’usage d’une RockShox Pike.

À cette occasion, on constate que les fourches Formula font usage d’un mélange 50% huile OJ01 / 50% Ballistol. Cette dernière est bien connue : un produit ancestral utilisée depuis des lustres dans l’armement,  particulièrement à propos ici. On peut profiter, à être les mains dans le cambouis, pour procéder à l’ajustement du débattement…

 

 

Ce qui peut progresser ?

Les longues heures d’essai ont mis en évidence quelques points sur lesquels les Formula 35 et Selva peuvent encore progresser…

Pour le reste, la manipulation des clapets peut en rebuter certains. Mais c’est un plaisir que d’autres prennent à régler finement ces suspensions. Dans tous les cas, les produits Formula peuvent être globalement (très) performants, une fois bien réglés. Certains concurrents fonctionnent peut-être plus facilement sur des réglages de base. Une piste d’évolution pour l’avenir ?!

 

 

La concurrence ?

C’est donc bien vis-à-vis de la concurrence qu’il est intéressant de démarquer les Formula 35 et Selva. Pour résumer, je les place à mi-chemin entre RockShox et Öhlins. Le détail vis-à-vis de chaque permet d’en saisir les subtilités. En longueur, axe à Té, elles sont identiques entre elles, et vis-à-vis de la concurrence : 550mm pour 160mm de débattement.

La Formula 35 a un châssis plus souple qu’une Pike. C’est la Selva qui fait concurrence à la RockShox. Les deux ont des sensibilités équivalentes. En compression, le maintien est peu être plus franc avec les italiennes. C’est surtout en détente haute vitesse que la différence est flagrante : les Formula 35 et Selva ne remontent pas dans les bras comme le Rapid Recovery (RockShox) après une grosse compression (marche, saut…).

Vis-à-vis des Fox, la différence se fait sur l’hydraulique. Les transitions entre hautes et basses vitesses semblent se faire de manière plus naturelle sur les Formula 35 et Selva. En découle un fonctionnement moins heurté, plus réactif et adaptatif.

Vis-à-vis des produits Öhlins, moins roulés que les autres, j’ai tendance à penser que les Formula 35 et Selva s’en approchent via leur hydraulique, notamment la gestion de la détente, qui se fait particulièrement saine et sécurisante. Reste que sur ce point, il me semble que les produits Öhlins restent un ton au dessus, sans avoir à pousser finement les réglages, quand ça va vraiment vite.

 

 

Est-ce que ça les vaut ?

Les Formula 35 et Selva sont proposées au même tarif, 988€. Hors remises et autres promotions, un tarif public conseillé concurrentiel si l’on considère les tarifs des produits RockShox équivalents. Et même financièrement intéressant si l’on oppose les produits haut de gamme concurrents, que ce soit Fox, Öhlins ou Bos.

Les quelques défauts et évolutions souhaitables restent des éléments superficiels, hormis le levier de l’axe qui peut devenir pénible. Pour peu que le choix du châssis, Formula 35 ou Formula Selva soit bien mené, le résultat semble à la hauteur des attentes du moment. 

Autant dire que pour tout le reste de la prestation, de bonne facture et bien placés face aux concurrents, je considère que les Formula 35 et Selva valent la somme à laquelle elles sont proposée. Voir même, qu’elles peuvent constituer une bonne affaire, si l’on se place sur un certain niveau d’investissement.

Fourche Formula 35 & Selva
Conclusion
Formula 35 au chassis light pour un usage All Mountain, Formula Selva pour les enduristes, dans les deux cas, l'offre italienne a de quoi séduire les amateurs de suspension pour qui, procéder à quelques essais et réglages n'est pas une tare, mais une opportunité passionnante. Résultat intéressant et à la hauteur des attentes...
Pertinent ?
9
Pratique ?
7
Utile ?
8.5
Durable ?
8
Abouti ?
7.5
Concurrentiel ?
8.5
Bon marché ?
8.5
8.1
Rédac'Chef Adjoint
  1. Une question Antoine :
    Avec le valving bleu un réglage plus fermé en compression permet-il de se rapprocher de la courbe du vert, et si oui, de quelle manière et jusqu’où ? (modif uniquement des hautes vitesses ? Gain en maintien ? etc…)
    merci.

    Franck

    1. La molette externe influe sur les basses vitesses seulement, alors que les clapets se différentient aussi par les hautes vitesses. de plus, les écarts entre clapet bleus et verts sont assez importants. En clair, un clapet bleu avec molette externe vissée à fond va avoir un profil similaire au clapet vert sur les basses vitesses, mais ne devrait pas le rattraper, notamment sur les hautes vitesses…

  2. Bonjour,
    La Selva peut elle ce bloquer pour la montée, ou dispose t elle d’un mécanisme qui réduit le travel?

    Merci 😉

  3. Super article et test !
    Je confirme que cette fourche est un super compromis face aux éternelles Fox our RockShox et elle n’a pas à rougir une seule seconde, c’est ultra bluffant. Je roule avec depuis deux ans et pas un problème à évoquer, ça marche toujours aussi fort !
    Une fois qu’on a compris comment fonctionne l’hydraulique c’est si sorcier que ça pour régler… on évite la case préparation par un spécialiste, c’est juste parfait;
    Par contre la molette bleue ne gère pas vraiment la basse vitesse, ni la haute d’ailleurs. En fait c’est toute la plage de compression de valve installée qui est ajustée en fonction du réglage de la molette bleue, donc basse et haute vitesse.
    C’est pour cela que c’est super fluide entre low speed et high speed.

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