Justin Leov (Canyon) nous livre son journal de l’EWS de Whistler et profite de l’occasion pour annoncer officiellement sa retraite sportive…
Temps de lecture estimé : 5 minutes – Texte : Justin Leov – Photos : Ale Di Lullo & Fraser Britton
L’heure de la retraite sportive a sonné
Comme l’indique le titre j’ai une annonce à faire mais tout d’abord petit retour sur l’étape canadienne des EWS…
À notre arrivée en provenance du Colorado nous avons été accueillis par d’énormes nuages de fumée. La région était aux prises avec d’importants feux de forêts qui rendaient la qualité de l’air très médiocre. Difficile de s’entraîner dans ces conditions.
Physiquement parlant, l’étape de Whistler s’annonçait comme la plus exigeante de l’année. L’enchaînement de Top of the World et Ride Don’t Slide promettait quelque chose comme une spéciale de vingt minutes, et ce trail, au niveau des bras, c’est un peu comme faire 1000 pompes !
J’avais réglé le vélo un peu différemment par rapport à Aspen en retournant aux 180mm de débattement pour la fourche. Gros disques pour les freins et extra compression pour mieux digérer les bosses. Avec mousses FTD dans les deux roues pour éviter les crevaisons.
Après la fumée et la poussière des entraînements, la pluie faisait finalement son apparition avant la course, avec quelques averses encore le jour J. Cela eu surtout un impact sur la première spéciale, très glissante, mais les conditions pour le reste de la journée étaient presque parfaites.
En m’élançant dans la première spéciale chronométrée j’étais bien décidé à pousser fort. Je chutais deux fois en glissant sur des racines mouillées mais sans perdre énormément de temps, les sensations étaient bonnes. Par contre je ne sentais plus mes bras à l’arrivée !
La spéciale 2 était aussi très physique mais beaucoup plus courte. Je n’avais pas réussi à y trouver le bon flow pendant les entraînements mais en course je réussissais un bon run.
Après la liaison suivante sous la pluie je me sentais un peu ankylosé en m’élançant dans la spéciale 3. Il me fallut un peu (trop) de temps pour retrouver le bon rythme, mais c’est la course.
Après un passage par la zone d’assistance technique, puis la montée la plus longue de la journée, nous abordions la dernière spéciale « naturelle » de l’épreuve avant le bike park. Beaucoup de poussière sur ce trail avec en prime des rochers qui coupaient comme des lames de rasoir. Je croyais d’ailleurs avoir crevé au début du parcours mais finalement il n’en fut rien. Par contre je heurtais mon dérailleur et il me fallut régler la tension du câble après l’arrivée pour que les vitesses passent à nouveau correctement.
Je finissais par un bon run dans la dernière spéciale et une vingt deuxième place au général qui me satisfait grandement compte tenu de la difficulté de l’épreuve.
En arrivant ici je savais que ce serait ma dernière participation à Whistler en tant que pilote. Le temps est arrivé pour moi de pendre le vélo au clou. Finale Ligure sera ma dernière course, place ensuite à d’autres projets qui me permettront de passer beaucoup plus de temps en famille.
Ma femme et moi avons investi dans une propriété en Nouvelle-Zélande. C’est là que se disputaient les championnats nationaux quand je courais encore en DH. Cela fait pas mal d’années de cela, entre temps beaucoup d’arbres ont été coupés et nous avons déjà commencé à replanter 28 hectares. Il ne manque plus qu’à retracer les parcours ! Nous prévoyons de construire des logements donc si vous venez en Nouvelle-Zélande, n’hésitez pas à nous rejoindre pour un peu de trail building !
Je vais aussi continuer à faire du coaching donc je ne vais pas vraiment quitter l’industrie du vélo, quand on a le virus c’est pour la vie !
J’aimerais en profiter pour remercier les personnes qui ont fortement influencé ma carrière sportive. Martin Whiteley, mon manager, un guide, un grand exemple de professionnalisme et un ami, merci.
Jason March pour son aide les premières années en Europe et pour m’avoir enseigné à me glisser furtivement dans les hôtels en Suisse pour une douche gratuite haha !
Gery Peyer pour deux saisons dans le team Suspension Center avec lequel j’obtenais mon premier podium en Coupe du monde. Et pour l’hospitalité en Suisse pendant l’été.
Chris Conroy, Hoog et l’équipe Yeti Cycles pour m’avoir recruté. Damion Smith pour être venu me récupérer quand j’ai me suis cassé la clavicule sur une course alors qu’il était en vacances. L’équipe Trek, Ray Waxham et leurs supers ingénieurs, en particulier Dylan Howes. Mark Fitzsimmons de Fox. Je ne suis pas prêt d’oublier l’épisode de Fitzy au Go kart avec les Frenchies ! Justin Frey pour les réglages, des années fantastiques.
Mes mécaniciens au fil des saisons, en particulier Chris « Monk Dawg » Vasquez, merci à tous d’avoir pris soins de mes vélos. Ben Arnott merci d’être si cool, Paul Schlitz tu es exceptionnel ! Je n’ai jamais connu quelqu’un d’autre qui trimbale un clavier sur les courses pour en jouer dans le paddock pendant les entraînements.
Toute l’équipe Canyon, Flo (RIP), Larry pour son rôle de mécano qui s’est transformé en team manager, Fabien Barel pour ses conseils et sa confiance.
Merci à tous mes coéquipiers au cours des années passées, avec qui j’ai partagé trajectoires, set-up et surtout amitié. Merci à mon coach Steve pour m’avoir maintenu en forme.
Adidas Sport Eyewear, David et Reini merci d’avoir soutenu le projet de ce journal, et pour tout ce que vous faites pour le sport. Théâtre des Opérations, Jean-Pierre Coupé pour son aide, ses conseils et pour coordonner la traduction de ce journal en cinq différentes langues. Enfin ma merveilleuse épouse Victoria et toute la famille #teamleov. On ne peut pas faire ce que je fais sans un gros soutien familial. À tous les fans, merci de tout cœur, et on se retrouve bientôt à Finale Ligure !
Justin