Pour rouler sans sac, les vêtements spécifiques se font rares. Et ceux qui intègrent toutes les options nécessaires à l’Enduro, plus encore. Dorsale, poche à eau, boucle, compartiments… Tout ça dans un simple cuissard : le Tineli Enduro marque des points !
80 € (env. au taux de change + possibles taxes douanières / sans dorsale, sans poche à eau)
240 g (taille M, sans poche à eau, sans dorsale)
Disponible en 7 tailles, du XS au 3XL. Embarque une poche à eau de 3 L, dorsale de format normal de niveau 2 (vendu sans, disponible au détail).
Randuro, vélo de montagne et chrono de octobre 2020 à mars 2021. Env. 30 sorties/lavages (en machine, sans sèche ligne). Avec genouillères Fox, Race Face, Bluegrass, Hebo & Dainese / Shorts Fox, Troy Lee Design, Giro, Royal, Mavic, Specialized, Giant & IXS.
Est-ce pertinent ?
Les cuissards, on connait : vêtements moulants, souvent à bretelles, dont la fonction première est de disposer d’une peau de chamois pour se ménager de longues heures de selle. Depuis quelques temps, certains ont la bonne idée de se parer de poches, aux emplacements stratégiques, pour embarquer de quoi se protéger, se nourrir, réparer… tout en se dissimulant sous le maillot et le short.
Dans la plus pure tendance du rouler sans sac, ces produits ont le vent en poupe. Pourtant jusqu’ici il ne s’agit pas forcément de produits spécifiquement pensés Enduro. À ce petit jeu, les produits se comptent sur les doigts d’une main et le cuissard Tineli Enduro est tout bonnement celui qui parait le mieux pensé pour nous…
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Peau de chamois, poches de rangement cuisses & dos, boucle pour mentonnière, emplacement pour poche à eau et dorsale dans un seul et unique vêtement : le cuissard Tineli Enduro est tout bonnement le premier à proposer autant de détails spécifiquement dédiés à la pratique de l’Enduro. En ça, il marque de gros points Pertinence. Voyons la suite !
Est-ce pratique ?!
Pour ceux qui se posent la question du volume équivalent, j’ai plusieurs fois mené l’expérience. Dans un tel cuissard, bien exploité, on emporte la même chose que dans un sac à dos 10L tel que le Camelbak Skyline LR 10 passé à l’essai précédemment. Il m’est arrivé, en montagne, d’avoir sur moi en toute aisance…
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Une veste pliable, une trousse de réparation, à manger, une couverture de survie, un téléphone, un petit drone, la poche à eau, la dorsale et la mentonnière. Avec la chambre à air sur le vélo et la GoPro sur le harnais, pour faire des images…
Comme à chaque fois avec ce type de cuissard, il faut réfléchir pour tout bien caser. Plus encore ici, si l’on a l’habitude de remplir ses poches une fois habillé : la dorsale et la poche à eau s’installent avant, à moins d’avoir de l’aide ensuite. Ça peut être une solution puisqu’une fois ces deux éléments dedans, le cuissard demande de l’application pour être enfilé.
Notamment parce que les bretelles sont faites d’un matériau respirant et très aéré, mais moins élastique que le reste du cuissard et de ce à quoi on peut avoir l’habitude. Un choix délibéré pour former également la partie arrière et supporter le poids de l’ensemble une fois chargé d’eau et de la protection.
Est-ce utile ?!
À ce sujet, le maintien du cuissard Tineli Enduro est très bon. Même bien rempli et chargé, rien ne bouge. C’est un régal ! Il ne fait bien sûr pas oublier le poids de ce que l’on embarque, mais tout est parfaitement maintenu. Le choix de la taille a bien sûr son importance, mais rien ne semble particulier ici. J’utilise une taille M comme j’en utilise en priorité chez la concurrence.
Bien exploité, le volume que le cuissard accepte permet de se passer d’un sac à dos, et d’un second vêtement pour la protection dorsale. Clairement une bonne option pour les périodes chaudes où l’on fait l’économie de couches qui font suer ! Mieux, quelle que soit la saison : on enfile le cuissard Tineli Enduro comme une seconde peau, et on compose autour.
Le Tineli Enduro est clairement devenu mon favori !
En haut, il s’accommode facilement d’un sous-vêtement technique quand le temps se rafraîchit, mais c’est désormais un choix, pas une obligation pour porter une dorsale par forte chaleur. Pour ma part, ce cuissard m’amène clairement à me protéger davantage que par le passé. Je n’ai plus à faire un choix entre confort et protection. J’apprécie ce sentiment de sécurité supplémentaire sans en subir les inconvénients.
C’est clairement devenu mon favori ! À tel point que j’en fais un challenge : partir le plus longtemps, le plus loin, sans sac. Tout sur moi ou sur le vélo. Ça passe parfois au cordeau, mais c’est un régal. En montagne, ça souligne et renforce cette impression de liberté et idée que l’on est peu de chose face à la nature. Là comme en compétition, l’aisance et le sentiment de protection mettent à l’aise lorsque les choses se corsent et qu’il faut se concentrer sur le bon geste…
Quelle durée de vie ?
J’ai le sentiment que ce joli tableau va durer. Depuis que je l’ai reçu, le Tineli Enduro n’a pas bougé. J’ai beau l’épier régulièrement à la recherche du moindre signe de fatigue : rien ! Les tissus ont toujours le même aspect. Aucune couture ne dépasse ou montre signe de fatigue. La peau de chamois offre toujours le même confort…
Et j’ai beau avoir testé les limites des poches et du volume/poids qu’elles peuvent embarquer, rien n’a craqué. C’est l’avantage du choix de tissus assez fermes qui composent les éléments soumis à forte contrainte : poches bretelles, face arrière. On voit clairement que chaque empiècement a été soigneusement choisi.
Allez, si je devais mettre une bille sur le premier élément à donner signe de faiblesse, je dirais l’un de ces deux suivants, même si pour l’heure, aucun signe significatif malgré une période d’essai qui commence à l’être. De bons points ici aussi…
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Au bout des cuisses, la bande de tissu sublimé est élastique. le bord n’a pas d’ourlet ou de bordure, certainement pour éviter une couture élastique de plus qui pourrait compliquer les choses. Je surveille comment cette extrémité peut vieillir. Jusqu’ici, rien à signaler. Là, l’élastique de maintien des accessoires est maintenu – à mi-longueur et sur toute sa largeur – par une couture simple. Entre la couture et le tissu sur lequel elle prend appui, idem, il y a risque, mais pour l’instant rien n’a bougé.
Ce qui peut progresser ?
Le cuissard Tineli Enduro est clairement abouti. À de nombreux points de vue, il marque des points pour la pratique. On peut néanmoins toujours faire mieux. Ici, des micros détails qui le rendraient imbattable ! En premier lieu, le confort des bretelles. Le tissu peu élastique utilisé pour la solidité et le maintien face au poids embarqué a un désavantage : celui d’être un peu rêche et austère au toucher. Il ne marque pas la peau, même à la longue, mais lorsque l’on est habitué aux bretelles soyeuses de certains cuissards, on mesure la différence.
Autre menu détail : la compartimentation des poches sur les cuisses. On sent que c’est volontaire pour limiter le volume embarqué à cet endroit, et éviter notamment de trop solliciter les tissus plus élastiques utilisés ici. Une fois encore, on sent la réflexion au moment de la conception. Mais au moins une des deux poches sans couture centrale, pour permettre d’autres options de rangement, aurait son intérêt…
Vis-à-vis de la concurrence ?
Ces petits progrès viennent à l’esprit lorsque l’on compare à la concurrence. En premier lieu, parmi les plus évidents : les cuissards SWAT, pour lesquels Specialized a clairement été avant-gardiste. Eux ont des poches sur les cuisses plus grandes, et élastiques, sans compartiment. Idem pour le tissu qui forme celles du bas du dos, que l’on peut bourrer un peu plus. Et si les bretelles des SWAT sont plus confortables, elles sont aussi parfois plus fragiles et surtout, n’ont pas à supporter la dorsale et la poche à eau, les grandes absentes de l’offre au grand S !
Sur le marché, c’est le Endura Singletrack II qui propose un concurrent direct au Tineli Enduro. Pas encore passé à l’essai, mais les arguments suggèrent qu’il y ait match ! Les poches arrières sont fixes (collées au dos) là où celles du Tineli Enduro font comme les SWAT : elles peuvent passer sur le short… Intérêt ? limites ? Intéressant. On sait par contre, pour l’heure, que la poche arrière n’offre qu’un compartiment et que s’il elle est annoncées compatible avec une dorsale, le texte suggère que ce soit dorsale ou poche à eau… Il n’y a, en tout cas, qu’un compartiment à cet endroit sur le Endura, contre deux au Tineli.
Est-ce que ça les vaut ?
Pour acquérir le cuissard Tineli Enduro, il faut passer par la boutique en ligne de la marque. L’entreprise est basée en Nouvelle-Zélande, et dispose d’une filiale au Royaume-Uni. Dans les deux cas, l’achat se fait donc via conversion de devises (dollards néo-zélandais ou livre sterling) pour un montant de 80 € avant possibles frais de douane.
Sur le marché, c’est le prix d’un cuissard haut de gamme. Vis-à-vis de la concurrence directe citée précédemment, c’est proche du Endura SingleTrack et un bon 35% moins cher qu’un SWAT. Dans les deux cas, le Tineli Enduro est plus complet et abouti pour la pratique de l’Enduro. Le Tineli Enduro est donc compétitif !
Il en coûtera une trentaine d’euros pour la dorsale, et une vingtaine pour la poche à eau. Si l’on compare à un ensemble cuissard+gilet capable de remplir les mêmes fonctions, une fois encore, le Tineli Enduro a un tarif compétitif et remplit mieux la fonction. Bref, on peut forcément souhaiter que le principe se démocratise, mais il en vaut déjà le coup !