Sac à dos ou ceinture ?! Comme à chaque fois qu’il y a débat, certains peuvent aussi faire le choix du compromis. C’est celui que tente le Camelbak Skyline LR 10, sac à dos qui a presque tout d’une ceinture…
[cbtabs][cbtab title= »Prix »]129,90€[/cbtab][cbtab title= »Poids »]940g, poche à eau et trousse à outils compris[/cbtab][cbtab title= »Dimensions »]Taille unique, 3L de capacité d’eau, 7L de rangement[/cbtab][cbtab title= »Lien »]Fiche produit sur www.camelbak.com[/cbtab][cbtab title= »Essai »]Utilisé par intermittence avec d’autres produits à l’essai sur la période de l’été 2017 à l’été 2018 > environ 850km, 50h de roulage, pratique All Mountain, Enduro et VTTAE [/cbtab][/cbtabs]
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Est-ce pertinent ?
Historiquement, l’hydratation et le transport de matériel/nourriture a toujours fait débat à VTT. Au delà du qu’emporter, comment le transporter ?
Sur le vélo – gourde, sacoche, scotch, intégration – ou sur le bonhomme – sac à dos, ceinture, gilet, cuissard à poches…
Jusqu’à il y a quelques temps, le sac à dos – dit d’hydratation – avait le vent en poupe, avec ses défauts : parfois lourd, chaud, encombrant, ne tenant pas toujours en place… Puis les ceintures sont arrivées, mettant son hégémonie à mal.
Au point que cette nouvelle tendance bouscule le sac à dos, le pousse dans ses retranchements et amène certaines marques à repenser ce sur quoi elles ont construit leur réputation. C’est le cas de Camelbak, de ces rares marques dont le nom propre est devenu commun.
Avec le Camelbak Skyline LR 10, le rapprochement sac à dos <> ceinture n’a jamais été aussi étroit…
Comme avec les ceintures, l’abaissement du centre de gravité de la masse transportée a un objectif : se faire oublier. À tel point que la fiche descriptive du produit ose proposer le Camelbak Skyline LR 10 aux descendeurs qui transportent parfois leurs dorsales et intégraux. Aux enduristes donc !
Est-ce pratique ?
Dans les faits, on y range effectivement plus que le kit classique qui peut prendre place dans les plus grosses ceintures. La veste n’a pas à être légère. Les lunettes et/ou le téléphone disposent d’une poche feutrée et à l’abri des impacts en cas de chute. Un sandwich n’y sera pas écrasé. Quelques outils proéminents pour mécaniquer un vélo ou entretenir le sentier en cours de sortie peuvent s’inviter.
Le Camelbak Skyline LR 10 est celui que j’utilise quand un essai nécessite d’emporter une clé à douille pour ajouter un token, une pompe HP pour ajuster un SAG. C’est aussi celui qui peut me servir pour participer 3 jours durant au balisage d’un BiiVOUAC dans les mêmes conditions d’itinérance que les participants. Sincèrement, il a pris la place de tous les autres sacs à dos à ma disposition.
Pour autant, les prétentions de sa fiche descriptive sont à relativiser. Oui, le rabat extérieur permet de fixer un casque intégral par la mentonnière. Il se trouve alors plus bas, exposé à la selle ou à la roue arrière, que sur un sac à dos classique. Il est plus à propos pour y mettre une mentonnière amovible, tout au plus. Même idée pour la dorsale qui ne rentre pas dans la poche principale. Fixée par les sangles sous le sac : gare aux projections qui peuvent tout salir !
Est-ce utile ?
À l’usage, le Camelbak Skyline LR 10 remplit une promesse : celle de se rapprocher de l’usage d’une ceinture. Il se porte comme sa concurrente. La meilleure stabilité s’obtient d’abord en positionnant la ceinture sur les hanches – sous les crêtes iliaques – puis en ajustant les bretelles pour participer au port de la charge.
Pour que la prestation soit bonne, il faut alors serrer fermement la ceinture. La boucle d’origine, dont le plastique et les aspérités n’ont rien d’abrasif vis-à-vis de la sangle, ne le permet pas. Une boucle de serrage rapide – 38mm – premier prix fait l’affaire – 3€ chez la plupart des enseignes multi-sports.
Passé cet ajustement, la prestation du Camelbak Skyline LR 10 se positionne bien à mi-chemin entre sac à dos classique et ceinture. Vis-à-vis du premier, fini le risque de se prendre la charge sur la nuque dans la pente. Au pire, en cas de mauvais réglage, le sac tourne et ça passe sous le bras.
Vis-à-vis d’un sac à dos classique, la différence est notable et c’est ce qui me fait dire que pour nos pratiques All Mountain/Enduro où les mouvements de pilotage sont légion, le Camelbak Skyline LR 10 est une belle avancée en matière de sac à dos.
Quelle durée de vie ?
Compte tenu de son caractère polyvalent et de ma forte préférence actuelle pour ce sac, son usage est relativement intensif. Et pour l’heure, aucun signe de faiblesse à constater. Les tissus sont impeccables et un simple passage à la machine le fait ressortir comme neuf.
Aucune couture ne montre de signe de faiblesse ou ne s’effiloche. Et si les couleurs doivent avoir tendance à se ternir légèrement avec le temps, elles n’ont rien de passées, déteintes ou tannées par le soleil et la pluie.
Seuls deux points exposés ci-dessous trahissent le temps qui passe…
Ce qui peut progresser ?
D’une certaine manière, en localisant différemment la charge, le Camelbak Skyline LR 10 exploite un concept nouveau et intéressant, mais aussi plus limité en matière de volume, d’encombrement et de maintien. Pas la peine donc d’espérer que le produit soit décliné en volume/capacité plus importante, ou bien que le transport d’une dorsale ou d’un intégral soit plus aisé. À mon sens, il faut surtout prendre ce produit comme il est, et juger de sa pertinence vis-à-vis de sa propre pratique.
D’autant que des points de vue pratique, confort et durabilité justement, le Camelbak Skyline est très proche du parfait. C’est, du moins, un très bon produit. les deux points d’usure qui trahissent sa durée de vie n’entachent pas l’estime que je lui porte. C’est plus la boucle de serrage, déjà pas idéale sur la Camelbak Palos 4LR, qu’il serait temps de modifier !
La concurrence ?
À force de comparaison, j’ai constaté au fur et à mesure du temps que j’hésitais davantage entre le Camelbak Skyline 10 LR et une ceinture, qu’avec d’autres sacs à dos. Ces derniers n’ont ma préférence que lorsque, vraiment, la capacité n’était pas suffisante autrement.
Vis-à-vis d’une ceinture, la questions se pose. Elle dépend du volume de cette dernière. Face à la Camelbak Palos 4LR, très proéminente, le ratio volume disponible/stabilité est à l’avantage du Camelbak Skyline LR 10.
Mais les ceintures plus petites à ma disposition, bien que de volumes conséquents, ont encore tout leur intérêt. Les Evoc Hip Pack Race 3L et Dakine Hot Lap 5L offrent plus de stabilité. La ceinture Mavic Crossride plus encore. Et bien sûr, la ceinture RaceFace Rip Strip, même si elle se prive de la fonction d’hydratation pour culminer dans ce classement des produits les plus stables.
Est-ce que ça les vaut ?
Au sein de la gamme, le Camelbak Skyline LR 10 se positionne comme un produit premium : c’est le plus cher des petits sacs. Il fait logiquement valoir son avantage vis-à-vis des modèles qui l’entourent ou qu’il complète.
Vis-à-vis de la concurrence, il est régulièrement 30 euros plus cher que ses homologues en matière de capacité/volume. Là encore, une somme qui incarne la différence, le progrès, l’initiative de concevoir différemment la fonction sac à dos.
Pour sa pertinence, sa qualité de fabrication et sa durabilité, le Camelbak Skyline LR 10 vaut le prix d’un produit haut de gamme. Si par expérience, les prestations des sac à dos et ceintures ne conviennent pas, alors, effectivement, la question de la valeur à accorder à ce produit différent se pose.