Il y a tout juste un an, Animoz lançait sa toute première gamme de fringues techniques. On fait un bilan, avec les tenues Animoz Wild à l’essai complet, sur FullAttack !
Est-ce pertinent ?
À la base, l’esprit dans lequel la marque française Animoz a vu le jour se trouve directement dans son nom. Il s’agit, avant tout, d’une marque de vêtements VTT qui se veut écoresponsable et qui reverse 3% de ses bénéfices à la cause animale – la liste des sommes et opérations concrètes est à disposition sur le site de la marque. Pour ce faire, Animoz a fait quelques choix importants dans la conception de ses vêtements. Au tout début, la marque ne proposait qu’une gamme de fringues lifestyle composée majoritairement de chanvre. Un matériau choisi pour son plus faible impact environnemental au moment de la production – moins d’eau mise en jeu – et pour ses caractéristiques techniques – il absorbe l’humidité et isole d’une belle manière – entre autres.
La gamme de vêtements technique Animoz Wild, elle, est la première gamme de vêtements spécifiques pour la pratique du VTT, de la marque de Clermont. Il aura d’ailleurs fallu à la marque se remettre en question quant à ses engagements ; Comment les tenir, quand en face, la pratique a certaines exigences que les matériaux utilisés jusqu’ici n’assurent pas de manière aussi concurrentielle qu’il le faudrait ? Le chanvre n’est donc pas au rendez-vous, mais les tissus utilisés sont cette fois issus de matières recyclées/recyclables. Ils sont garantis vegan, et proviennent des programmes de revalorisation GRS et REPREVE. Il s’agit notamment de polyester recyclé à partir de bouteilles plastiques. Qui dit plastiques dit d’ailleurs fibres microplastiques qui peuvent finir à l’eau, lors du lavage. La marque propose donc en option, un sac de lavage spécifique pour les recueillir à chaque occasion.
Ça et la garantie étendue qu’offre la marque pour réparer les vêtements Animoz Wild finissent de planter le décor ; Boucles de serrage, coutures et petites déchirures peuvent ainsi être réparées dans les ateliers français de la marque, sur demande. Les pièces détachées sont disponibles, tout comme un kit de réparation pour les tissus employés. Ateliers français ? Oui, en partie. Mais ne nous y trompons pas ! Les tenues Animoz Wild proviennent de chine. De Dongguan et/ou Zhang-JiaGang notamment, où les sous-traitants retenus respectent la norme SA8000. Un nom un peu barbare pour désigner la norme sociale à laquelle ils sont engagés et qui est régie via l’ONG Social Accountability International. On y parle notamment de conditions de travail, de droits sociaux, de santé, etc…
Est-ce pratique ?!
Ce n’est pas grand-chose, mais les valeurs de la marque se perçoivent au premier contact avec les tenues Animoz Wild. Particulièrement parce que l’emballage de ces produits suit un challenge zéro plastique. Les maillots, pantalons et shorts sont livrés dans les pochettes en papier kraft, sans sac plastique pour les contenir. Ça n’empêche pas les tissus d’être protégés par du fin papier à l’intérieur des plis, comme on en trouve classiquement quand on reçoit les vêtements plutôt qu’on ne les achète en magasin.
Une fois déballé, il est temps de se faire une idée des tailles de chaque produit qui compose la gamme Animoz Wild. Pour les gants, le meilleur repère que je puisse donner porte sur l’équivalence des tailles M reçues. En comparant aux nombreux gants de la concurrence à disposition, cette taille M correspond aux tailles 9US du marché. Je suis habituellement entre les deux tailles – M/9US toujours un peu trop petit mais bien fitté, L/10US toujours un peu trop grand mais plus durable. Ici, ça me paraît bien être du M, voir un petit M.
Approche inverse sur les vêtements. Aussi bien maillots que pantalons et shorts. Dans les deux cas, je porte habituellement du M et demande systématiquement cette taille pour pouvoir comparer d’une marque à l’autre. Ici, ça taille correctement, on est juste un poil généreux : en largeur sur le corps du maillot, et à la taille, sur les shorts et pantalons. Je suis notamment à fond du serrage alors que j’ai habituellement un poil de marge sur la concurrence en taille M / 32US.
Est-ce utile ?!
Mais peut-être faut-il détailler un peu plus la conception des tenues Animoz Wild pour mieux cerner certains aspects. Notamment pour noter qu’à bien des égards, cette première gamme vise juste ! Elle sent la passion, la connaissance de la pratique, et l’envie d’arriver sur le marché avec une offre dans l’air du temps, déjà bien travaillée…
Outre ces détails de conception, qui se traduisent comme on les attend à l’usage, rien de particulier à dire au sujet des gants Animoz Wild. On y reviendra plus tard dans cet article. En attendant, ce sont les maillots qui attirent davantage l’œil…
À l’usage, les maillots s’avèrent d’une belle stabilité. Le leste en bas du tronc fait son œuvre sans pour autant plomber le truc. C’est sensible sur les sauts, où l’arrière du maillot évite de trop remonter. Les tissus, aussi – ceux du tronc – sont assez épais. En tout cas suffisamment pour faire penser à de bons maillots de mi-saison… Mais passons aux bas…
À l’usage, le choix des matériaux est très intéressant. L’aisance offerte par le pantalon est de tout premier ordre, tout comme la relative chaleur apportée par la matière qui en fait là aussi, un très bon pantalon d’Enduro mi-saison, ou de Descente l’été. Au passage, on peut préciser le rôle déperlant de la matière retenue. Juste ce qu’il faut en cas de légère averse, ou pour passer après l’orage. On n’est pas non plus sur un pantalon de pluie à proprement parler.
Quelle durée de vie ?
Dans le temps, les tenues Animoz Wild à l’essai donnent de très bons signes. Ça fait désormais presque un an qu’elles font partie de la panoplie avec laquelle je compose régulièrement. Et au moment d’écrire ces lignes, elles sont presque comme neuves. Peu de traces d’usure aux endroits stratégiques. Pas d’accroc aux fesses là ou ça frotte régulièrement la roue arrière. Surtout, la forme se tient toujours et les coutures n’ont pas bougé. Aucun fil qui ne dépasse ou soit en passe de lâcher. Finalement, Deux légers détails viennent compliquer légèrement la donne.
Sur le short, les découpes laser sont exposées aux frottements à l’intérieur des cuisses. J’en note une qui a subi un accroc. Par ailleurs, le tissu utilisé pour le tronc des maillots est assez profond, sa capacité d’absorption est importante. Résultat des courses : les parties blanches demandent une grande attention, à grand renfort de lessive voir d’huile de coude, pour éviter d’être durablement marquée après un épisode trop arrosé qui aurait mal tourné… Pour ma part, et jusqu’ici, c’est le seul regret vis-à-vis de ces tenues par ailleurs irréprochables… Enfin presque, c’est ce que l’on va voir maintenant !
Ce qui peut progresser ?
Jusqu’ici, le bilan est très bon. Un bon paquet de détails passionnés, une belle finition, qui a la bonne idée de tenir dans le temps pour peu qu’on y prête attention… Rien que pour ça, je conclurai de toute façon pour dire que cette gamme Animoz Wild est un très bonne première. Mais comme toute première, il peut néanmoins y avoir de bonnes choses à considérer pour la faire évoluer…
On le voit ici, des détails importants, mais pas rédhibitoires. Surtout, rien d’insurmontable en production, au point de mettre en péril le futur de la gamme Animoz Wild. En tout cas pas des détails qui gâchent l’usage de ces tenues par ailleurs remarquables entre toutes, sans pour autant faire usage d’un style ostentatoire et très typé race… Et ça, on garde !
Vis-à-vis de la concurrence ?
Des fringues, il y en a sur le marché. Un sacré paquet même. On pourrait donc s’y perdre, partir dans tous les sens, et chercher à évoquer chaque marque face à la gamme Animoz Wild. On va pour autant se contenter d’évoquer celles qui sont venues le plus naturellement à l’esprit, notamment parce que leurs produits sont aussi en ma possession, et régulièrement utilisés dans les mêmes conditions.
Marque française, matériaux recyclés/recyclables, approche écoresponsable… Forcément, face à Animoz, on pense toute de suite à Relief ! D’abord, parce que le circuit court de la seconde, challenge forcément la production asiatique Animoz. Ensuite, parce qu’à l’usage, les deux se distinguent sur plusieurs plans. Le polyester Relief me semble plus épais. Les maillots Animoz Wild sont donc légèrement plus légers d’aspect. Ça hiérarchise un peu mon propos de produits mi-saison, valable dans les deux cas. Le parallèle entre les deux nuance aussi le propos sur la stabilité du maillot Animoz. Certes, le leste fait son job… Mais le Relief Fada, plus fit et plus long, fait tout aussi bien. Simplement le Animoz est fait pour être porté au-dessus du short/pantalon, là où le Relief est aussi fait pour s’embrayer. Ensuite, on note une approche différente. Il y a plus de coutures, de découpes et de jeu de tissus dans la gamme Animoz, là où le circuit court et les marges qu’il offre – on l’imagine – semble cantonner Relief à des jeux de sublimation et la coupe générale, pour le style.
Dans tous les cas, le pantalon Animoz, comme le Relief Fada, se positionne parmi les plus stretch du marché. Petit avantage, me semble-t-il, au tissu du Animoz Wild, plus robuste que celui du Fada V1, qui vient d’adopter du Cordura pour une V2 annoncée plus solide. Quoi qu’il en soit, la concurrence sur les pantalons fait rage. Je prends l’exemple du Dainese HGL pour continuer à peaufiner les traits du Animoz Wild. D’abord, pour préciser que les deux sont aussi stretch et sont remarquables sur ce point. Ensuite, pour noter qu’à la taille, le Dainese a justement remplacé le scratch du Animoz par un crochet qui lui, en cas de défaillance du reste, peut sauver la mise ! Enfin, je finis cette mise en concurrence par le pantalon 100% R-Core. D’abord, pour préciser qu’on n’est plus là sur le même type de produit. Le R-Core est clairement typé Descente, plus épais, certainement plus robuste, mais aussi et surtout moins confortable. Ça permet de bien finir de positionner le Animoz Wild parmi les pantalons les plus stretch du marché. Ça permet aussi de noter que sur le 100% R-Core aussi, il n’y a pas de braguette zippée… Par contre, ça n’empêche pas la fente d’être plus haute, et le zip, d’être astucieusement remplacé par un tissu élastique qui ferme le tout…
Est-ce que ça les vaut ?
C’est l’heure de conclure, et pour le coup, on se retrouve à nouveau sur un bon terrain pour la gamme Animoz Wild. 29,95€ les gants – 49,95€ le maillot MC – 59,95€ le maillot ML – 79,95€ le short – 129,95€ le pantalon… Des éléments qui sont tout à fait concurrentiels. En tout cas de quoi encourager leur choix, plutôt que celui de marques qui font elles aussi fabriquer à l’autre bout du monde, mais sans les engagements pris ici par Animoz. Il y a en tout cas de quoi réfléchir… Réfléchir aussi face à la concurrence Franco-française. À produit équivalent, c’est plus cher que du Forbike produit sans engagement en Asie, mais moins cher que du Relief produit en circuit court. Bref, une fois encore plutôt bien placé. Clairement donc, ça vaut le coup d’être considéré le moment venu. Nous, on conclura en se félicitant de voir un marché français au rendez-vous de la scène VTT gravity, avec chacun avec ses engagements, ses valeurs, et des prix en toute cohérence. Tant mieux !