Made in France et plein d’arguments, la petite marque Relief a fait son trou. On ne pouvait pas lui souhaiter mieux vu le contexte. Reste que comme chaque nouveau venu sur le marché, la question est immanquable : ça vaut quoi ?! Fiche de test du Relief Calade sur FullAttack !
79 € (version manches longues) / 75 € (manches courtes)
200 g env. (taille M, manches longues)
Versions manches longues ou courtes
Bleu / Bordeau / Gris Clair / Noir ou Kaki
Tailles S à 2XL
Vingtaine de sorties (3 h en moyenne, de septembre 2020 à mars 2021) + lavages (en machine, sans sèche-linge, lessive courante, parfois juste après, parfois plusieurs jours après)
Est-ce pertinent ?
Mondialisation, pandémie, inégalité de répartition des richesses, dépendance, pénuries… Dans le monde où l’on vit, le made in France a de quoi séduire. Mieux, il est tendance puisqu’il séduit à bien des égards. Le maillot Relief Calade s’inscrit clairement dans cette tendance. Visuellement tout d’abord, ne manquant pas d’arborer fièrement le drapeau aux endroits stratégiques…
Mieux que ça, le Relief Calade joint les paroles aux actes. La filière se concentre dans un rayon de 380 km autour du QG de la marque – lancée par une bande de potes des Alpes Maritimes. Le fil de polyester, à l’origine de tout, est réalisé dans le Piémont Italien, à 87% avec du plastique issu de bouteilles recyclées. On passe de la bobine au tissu dans une usine de l’Isère, tandis que découpe, impression et couture sont faits dans le Tarn.
Circuit court, volumes de production raisonnés, qualité d’échange avec les fournisseurs, empreinte carbone réduite… Des arguments qui participent aux sens multiples du slogan d’un maillot propre pour rouler sale. Propre, parce que même issu de matières plastiques, le tissu est certifié sans substances nocives. Propre, c’est aussi l’impression quand on reçoit le Relief Calade…
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Si l’aventure a donc débuté par une campagne de financement participatif, le résultat est à la hauteur de ce que le marché à l’habitude de proposer. Un produit propre, travaillé, qui présente bien. Tout pour marquer de bons points !
Est-ce pratique ?!
C’est le moment d’enfiler le Relief Calade. J’ai pris soin d’obtenir une taille M, celle que j’ai l’habitude de porter et que je demande systématiquement, pour pouvoir comparer. Ici, dans la version manches longues, ça permet de juger de manière plus complète. Le col et les poignets sont ce qu’il faut d’élastiques. Tête et mains passent sans problème mais ça reste bien ajustés sans serrer.
Globalement, le tissus est assez épais et présent, tandis qu’il fait preuve d’une belle élasticité. On sent que la coupe est travaillée par des gens qui savent et roulent, et que cette souplesse est mise à profit. Sur le buste, le tissu n’est ni trop serré, ni trop ample. Ça taille tout à fait normal. ça reste proche du corps sous les bras et sur les hanches, rien ne flotte au vent. Propre ! Même impression, plus encore au niveau des manches, qui moulent sans presser, les avants bras. Attention simplement en cas de port de coudières, ça va forcément serrer.
En longueur, le Relief Calade est généreux et c’est tant mieux. Ça tient facilement dans le short/pantalon si on aime s’embrayer, et ça recouvre généreusement sans jamais remonter dans le dos/sur les hanches si on aime le laisser au vent. Mieux, il y a suffisamment de tissu pour recouvrir un cuissard SWAT rempli de matos, et l’élasticité du maillot semble participer au bon maintien de l’ensemble.
Pour le lavage, rien de sorcier, si ce n’est que le maillot est livré avec les bons conseils pour le faire durer…
Est-ce utile ?!
Le tissu du Relief Calade peut paraitre généreux, voir épais. De prime abord, ça parait donc un très bon maillot pour la mi-saison – porté seul – ou pour l’hiver – sur un sous-vêtement technique. Pour autant, j’ai expérimenté le port dans des conditions chaudes, manches retroussées. Le comportement du tissu est intéressant. Il s’humidifie avec la transpiration, sans pour autant faire cocotte minute ou éponge. Au bout de quelques instants, il est frais au toucher, et respecte la mécanique de refroidissement du corps.
Mieux, ce tissu un peu généreux est très résistant ! Le maillot a été pensé par des gars qui roulent dans la garrigue et sur la caillasse – en milieu hostile quoi… – et ça se voit ! On peut passer à travers un buisson, frotter les arbres ou se la coller sans faire exprès, le Relief Calade fait clairement partie des maillots les plus résistants du marché ! Au pire, le tissu se distend et la couleur unie de la sublimation s’éclaircit, mais j’ai déjà largement vu pire. Bref, le slogan est respecté, on peut rouler en Enduro, et salement !
Quelle durée de vie ?
J’ai donc déjà commencé à répondre à la question de la durée de vie du Relief Calade. Néanmoins il peut toujours y avoir d’autres sources de vieillissement… Mais là encore, c’est d’un très bon niveau, surtout pour une première ! Au fur et à mesure des sorties en pleine cagne et des lavages, la couleur reste intacte. Pas plus terne, pas décoloré, le Relief ressort comme neuf et ne semble pas vieillir.
Le seul petit reproche peut venir de la couleur intérieure blanche qui peut se tacher avec le temps et lorsque le lavage ne suffit pas à enlever toutes les traces, de boue d’un sol très pigmenté par exemple. Les conseils d’entretien sont utiles puisque nécessaires. Encore faut-il avoir ce qu’il faut et le temps à disposition, ce que je n’ai pas eu à l’occasion d’une expérience en itinérance avec peu de matériel sur moi. Ça n’est pour autant pas visible de l’extérieur sur cette version très colorée, ça n’est donc pas rédhibitoire.
D’autant qu’au niveau des coutures, on est sur un presque sans faute. À déploré après cette période d’essai où le Relief Calade est devenu l’un de mes favoris, un seul petit point de couture qui s’es distendu au niveau d’un poignet, sans s’arracher. Pour le reste, rien n’a bougé là où parfois, d’autres ont perdu de leur superbe. Et puisque le design est sobre et intemporel, j’ai le sentiment que c’est parti pour durer.
Ce qui peut progresser ?
Pour une première, le Relief Calade est donc une franche réussite. On peut néanmoins donner quelques pistes pour qu’il progresse encore. C’est notamment le cas pour que dans l’apparence, pour qu’il soit aussi haut de gamme dans sa finition que dans sa prestation…
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Aux extrémités des coutures, c’est presque systématique sur le maillot dont je dispose, les fils ne sont pas coupés à raz. Tant mieux pour la tenue dans le temps, mais du coup, ça dépasse un peu partout. Même sentiment à l’extrémité du liseré tricolore en bout de manche, un peu brut. Un surpiquage, un ourlet/replis. Ici aussi un petit détail qui peut faire mieux fini encore. Le tissu enfin, est blanc à la base. Il est sublimé sur une face pour prendre sa teinte. Mais du coup, il a tendance à changer de couleur, s’éclaircir, quand il est étiré. Par moment, ça lui fait un peu perdre de sa superbe.
Vis-à-vis de la concurrence ?
On l’a vu, le Relief Calade se distingue notamment par les caractéristiques du tissu qui le compose. Et pour mieux encore le décrire, rien de tel que de faire allusion à la concurrence. Quand je dis qu’il est épais, il ne faut pas exagérer. Il ne l’est pas autant que les maillots hivernaux et mi-saison Troy Lee Design qui font appel à un tissu en 210 g/m2. Ici, on est simplement plus épais que certains où l’on voit à travers, comme les Leatt DBX 4.0 Ultraweld ou Fox Attack.
Finalement, le Relief Calade trouve des points communs chez une autre marque française : Kenny. C’est proche en matière de confection – comprenez les techniques d’assemblage, de couture et d’ourlets – comme dans le rendu d’impression. Est-ce l’héritage d’une filière industrielle qui n’a pas totalement abandonné le pays ?! Ça reste en tout cas différent et complémentaires sur les styles, les graphismes, les coloris, la coupe et les tissus, de quoi faire une belle différence.
Est-ce que ça les vaut ?
Dans cette version manches longues, le Relief Calade est vendu 79 €. Un tarif qui le place sur un segment haut de gamme. Sur le marché, c’est en face des produits premium des marques internationales qui font oeuvre de moyens autrement plus colossaux et qui, pourtant livrent parfois leurs plus beaux produits – fragiles autant que précieux – dans un vulgaire sachet plastique, avec une étiquette commerciale impersonnelle.
Alors certes, ce n’est pas ça qui fait la qualité première du Relief Calade. Et puis, il y a aussi la version manche courte qui mérite un effort commercial pour mieux se positionner sur le marché : 75 €, soit 4 euros de moins, la différence n’est pas énorme là où on est plutôt habitué à une dizaine d’euros moins cher les versions manches courtes. Il n’empêche qu’à l’issue de cet essai, j’estime que la prestation est à la hauteur de ce statut haut de gamme. Le Calade les vaut donc et à mon sens, fait même très bien de les valoir !