Règles UCI 2024 : Zone B, grossesse, sélection XC, série internationale, mondiaux EDR, distance drone/pilote… 

Comme chaque année ou presque, l’UCI révise ses règlements et met à jour certains articles. L’occasion de se faire une première idée de la saison à venir, et de voir certaines choses évoluer. Des points intéressants donc, mais aussi – comme toujours avec l’UCI – quelques pépites ! Place aux règles UCI 2024 !

Souvenez-vous : la saison 2023 a marqué un tournant en matière de Coupe du Monde VTT. L’attelage ESO/Discovery/Warner Bros a remplacé Red Bull et l’UCI en matière d’organisation et de promotion de la série internationale phare, et dans une moindre mesure, pour les mondiaux. Pour autant, l’UCI reste maîtresse en matière de réglementation sportive et de son respect. En clair, quoi qu’il arrive, les organisateurs et promoteurs doivent de toute façon se plier aux règlements en vigueur… Que l’UCI révise de manière périodique. S’il doit y avoir changement, c’est donc dans un tango avec l’UCI, que l’organisateur/promoteur doit composer. L’instance internationale vient justement de publier les règles UCI 2024, dont plusieurs mises à jour qui entrent en ligne de compte à partir du 1er janvier 2024. Elles définissent donc le cadre dans lequel la Coupe du Monde et les mondiaux 2024 doivent se dérouler… Et forcément, quand on lit en creux, donne une idée ou du moins des premières tendances sur ce qui peut ou non, changer, en 2024. Accrochez-vous, on a répertorié 13 points des règles UCI 2024 qui, remis dans leurs contextes, font qu’on a intérêt à les avoir à l’esprit le moment venus…

Titre 1, paragraphe 6, art. 1.2.026 – Série internationale

C’est l’article de l’organisation générale du sport cycliste, qui l’air de rien, défini ce que peut et doit être une série sportive, et ses modalités d’homologation. Il fixe notamment que toute épreuve inscrite au calendrier international UCI – susceptible d’attribuer des points UCI – doit s’y conformer. Il fixe également qui doit s’y conformer. En gros : organisateurs, fédération, et tout licencié. On vous laisse lire l’article en détail pour cerner l’ensemble des règles et restrictions mises en place pour se concentrer ici sur l’essentiel : comprenez qu’avec cet article bien plus fourni que par le passé, la Coupe du Monde VTT peut espérer être davantage protégée d’une quelconque concurrence. Sur certains points – le fait que la série puisse cumuler des points sur plusieurs saisons/années – on pense notamment aux Crankworx, tandis que sur d’autres – les critères d’évaluation des évènements – on pense à la rumeur persistante d’une Hardline Series tout comme d’une série équivalente à une seconde division internationale où pourraient rouler ceux qui ne se qualifient pas pour une Coupe du Monde qui deviendrait plus élitiste. On sent bien, quelque part, qu’avec cet article, l’UCI peut préparer le terrain…

Titre 1, paragraphe 6, art. 1.2.035 bis – Distance Drône/Pilote

C’est un détail qui n’en est pas un… L’article fixe la distance minimale à respecter entre un drone et un pilote : pas moins de cinq mètres entre les deux. Quand on sait qu’à plusieurs reprises cette saison, le drone filmant la Coupe du Monde de Descente et de XC a clairement paru être bien plus proche, ça aura forcément son effet sur les images retransmises en 2024, tout comme sur la tranquilité des athlètes…

Titre 4, paragraphe 5, art. 4.1.018 & 021 – statut du signaleur

Ces deux articles précisent un peu les choses à propos du statut de signaleur, autrement appelé « marshal » ou « commissaires » sur les courses. D’abord pour fixer un vague temps d’exercice limite par jour qui doit correspondre à celui où ils sont en mesure d’accomplir leur tâche ! Lapalisse n’aurait pas dit beaucoup mieux. L’autre article stipule quant à lui qu’un briefing et un débriefing doivent impérativement se tenir au début et à la fin de chaque journée d’évènement.

Titre 4, paragraphe 7, art 4.1.042 – caméra sur la visière !

Une simple tournure de phrase fait désormais une grosse différence : les pilotes doivent désormais impérativement fixer leurs caméras embarquées sur la visière du casque. Plus de caméra montée sur le dessus donc, ce qu’on voyait encore régulièrement jusqu’ici. Rapelons que c’est ce même article qui fixe toujours que l’usage de ces caméras en qualifications, demi-finales et finales est interdit, à moins que l’UCI ne l’autorise pour l’usage de la compagnie de production TV… Et on l’a vu l’an passé, pour satisfaire certains partenariats commerciaux – cf. Go Pro !

Titre 4, chapitre III, paragraphe 2, art. 4.3.007 – Zone B sécurisée !

C’est peut-être le plus attendu des pilotes et fins observateurs de la Coupe du Monde VTT : ça y est, le règlement UCI stipule noir sur blanc que les fameuses zones B qui encadrent la piste de part et d’autre du tracé de Descente, doivent être nettoyées afin d’éviter tout obstacle caché, ainsi qu’être sécurisées. Rédigée de la sorte, cette phrase qui vient s’ajouter à l’article en question fait clairement penser au cas de figure rencontré par Amaury Pierron à Lenzerheide en ouverture de Coupe du Monde 2023, ou à la chute de Kade Edwards à Loudenveille où la piste venait tout juste d’être établie…

Titre 4, chapitre X, article 4.10.003 – critère d’attribution des places XC

Ici dans le règlement de la Coupe du Monde, tout comme dans le règlement des mondiaux, la même règle vient s’ajouter à la compétition Cross-Country. Désormais, les places 33 à 40 sont attribuées à des coureurs faisant partie du top 10 au classement UCI Cyclo-Cross ou top 20 du classement UCI sur route. On se souvient tous, notamment, de la réaction de Victor Koretzky aux mondiaux 2023 lorsqu’il avait manifesté son mécontentement de voir la participation de Tom Pidckok autorisée en dernière minute. Un cas de figure qui s’était déjà manifesté plus tôt dans la saison de Coupe du Monde et qui devrait donc désormais trouver un fondement réglementaire plus stable et constant avec cette nouvelle disposition.

Titre 4, paragraphe 5, article 4.10.012 – Statut de grossesse

C’est ici qu’apparaît pour la première fois, un article établissant désormais le statut d’athlète en état de grossesse au sein du règlement UCI. Il définit succinctement les modalités avec lesquelles l’état de grossesse doit être déclaré, et s’attelle à préciser les dispositions dont peuvent bénéficier les athlètes. À savoir que pour la saison suivante, et la première manche de Coupe du Monde à laquelle il est prévu de participer de nouveau, l’athlète bénéficie d’une disposition spécifique pour déterminer son rang. Lors de la saison précédente ou une ou plusieurs manches auraient été manquées, est calculée la moyenne des points acquis lors des manches effectuées, cette moyenne étant multipliée par le nombre de manche total que comporte la saison. Cette disposition assure aux athlètes absentes pour cause de grossesse, de conserver un certain statut et un certain rang au moment de leur reprise de la compétition internationale. Une disposition qui peut compter pour les statuts de pilotes protégés, de place sur la grille de départ, d’attribution de numéros permanents, etc… L’article 4.10.012 s’adresse aux athlètes des disciplines Cross-Country, l’équivalent se trouvant à l’article 4.11.022 du chapitre XI dédié à la Descente.

Titre 4, Chapitre XI, art. 4.11.006 – Temps d’entrainement, jour J

On parlait plus tôt d’une élitisation de la Coupe du Monde de Descente… Il ne faut pas voir dans cette simple disposition le signe clair et net que c’est vers ça que tend la série, mais ça y participe forcément. Un entraînement doit être prévu pour les Descendeurs qualifiés, le jour de la finale. La durée minimale de cet entraînement, jusqu’ici fixée à 60 minutes, tombe désormais à 30 minutes.

Titre 4, art. 4.11.015 – Ordre de départ à chaque manche…

Demi-finales ou pas, en 2024 ? La question ne semble pas tranchée, puisque le terme de demi-finale reste au règlement. Quoi qu’il en soit, cet article tente de définir l’ordre de départ des pilotes à chaque manche. On y comprend que cet ordre est défini par le résultat de la manche précédente – le meilleur s’élance en dernier – mais que viennent s’intercaler les coureurs protégés, tandis que les non-protégés les plus rapides et leur nombre ferment toujours la marche, mais sont ajustés… Vous ne comprenez pas tout ? C’est normal, l’énoncé même de cette règle n’est pas des plus clair, et continuera à offrir des ordres de départ qui ne sont pas hyper clair, comme c’était régulièrement le cas en 2023 !

Titre 4, art. 4.11.020 – barèmes ajustés…

Petite disposition pour les demi-finales et finales en descente : un nombre minimal de points marqués est ajouté au tableau des barèmes. La raison ? Le règlement fait que parfois, quelques coureurs protégés s’ajoutent au nombre de pilotes qualifiés. Sauf que jusqu’ici, le barème était calibré pour récompenser le nombre de pilote prévu à l’origine. Exemple : seuls les 30 premiers des finales marquaient des points. Sauf qu’on avait parfois 31 ou 32 pilotes en finale et que le 31° ou 32°, le cas échéant, ne marquait aucun point puisque le barème ne prévoyait pas le cas de figure. Désormais, les pilotes au-delà du quota de base, marqueront le même nombre de point que le « dernier », à savoir quelques unités, en fonction des barèmes.

Titre 4, annexe 3 – Points UCI ?!

C’est à cet article qui précise les barrèmes de points UCI marqués en Coupe du Monde, y compris ceux marqués aux mondiaux – allez comprendre pourquoi c’est précisés ici, et pas dans le règlement des mondiaux directement… – que les choses se précisent pour les mondiaux de VTT sur neige, dont l’apparition est un peu passée inaperçue jusqu’ici. Il y a néanmoins un beau pactole de points à marquer sur cette épreuve, et cette atribution peut faire d’autant plus débat qu’elle vient prendre place dans un tableau où il manque toujours cruellement une colone réclamée cette saison par certains pilotes : celle qui attribuerait assez logiquement des points UCI à ceux qui se qualifient en demi-finale… Pour l’heure, seules les qualifications et les finales attribuent des points UCI !

Titre 9, Chapitre II, art. 9.2.038 – Mondiaux VTT sur neige et Enduro !

On vient de le voir, et ça se précise, il est désormais bien prévu au règlement des mondiaux VTT, qu’une épreuve de VTT sur neige soit organisée. On comprend qu’elle ne prenne pas spécifiquement place en même temps que les autres disciplines. En 2024, ils se dérouleront en France, à Châtel. Mais cet article précise aussi, pour la première fois de manière réglementaire, qu’un championnat du Monde Enduro – VTT & VTTAE – puisse être organisé. Pour 2024, on sait que la date initialement prévue a pour l’heure disparu du calendrier international. Mais pour 2025, il est toujours prévu que l’épreuve se déroule lors des mondiaux de cyclisme qui doivent se tenir en Valais (SUI).

Titre 9, art. 9.2.038 – Finalistes des Mondiaux DH Juniors filles

Petite différence en nombre pour terminer. Au détour de ce dernier article intéressant, on note que désormais, 20 juniors filles, et non 15, sont désormais qualifiées pour la finale des mondiaux de Descente de leur catégorie.

Rédac'Chef Adjoint
  1. Bonjour,
    D’une source proche et très impliquée dans le milieu du VTT m’a annoncé que les EDR allaient disparaître pour ne laisser place qu’aux E-EDR a partir de 2025.
    Avez-vous des informations dessus ?
    Merci,

    1. Bonjour Stéphane, pour notre part, nous entendons régulièrement cette affirmation, qui revient avec de plus en plus d’insistance, depuis quelques années maintenant. Elle semblait provenir, au départ, d’un cercle très précis et restreint de personnes, avant qu’elle ne se soit propagée ces derniers mois. Mais pour l’heure, nous ne disposons d’aucune information précise stipulant qu’une décision ait été prise de manière ferme et définitive, à ce sujet, auprès des instances en responsabilité. Aucune information qui permette par exemple de préciser s’il s’agit d’une idée, d’un projet, ou d’une décision. Ça reste donc, pour l’heure, une idée qui circule, et dont le cheminement fait son oeuvre, et en renseigne certains 😉

        1. Pour une partie de ceux qui portent cette idée, plusieurs arguments. Que l’EDR souffre de la comparaison avec la Descente, et que l’usage de VTTAE démarque davantage, ouvre la porte à une évolution plus importante du format de course. Que commercialement, l’engouement porte plus sur les VTTAE que sur les VTT classiques et qu’il faudrait être en phase avec le marché. Ceux qui s’opposent à cette idée rétorquent deux choses. Que si l’EDR souffre de la comparaison avec la Descente, c’est que les deux sports n’ont pas assez clairement été défini pour ce qu’ils sont, procurent, représentent sportivement. Et que de nos jour, les carcants règlementaire (UCI) et commerciaux (Promoteur/organisateur) doivent être manié avec clairvoyance pour être plus bénéfiques que source de complications.

          1. J’avouerai avoir du mal à comprendre comment on peut arrêter l’EDR pour ne laisser que l’E-EDR.
            Surtout le message envoyé aux jeunes : si vous voulez percer dans ce milieu il ne restera que les e bikes.. Donc championnats régionaux, nationaux en musculaire et après si tu es très bon obligé de faire de l’e-bike.. N’importe quoi..

            Tenez nous informé si vous avez des news !

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