Sans même connaitre le produit, son nom fait des ravages, c’est sûr ! ZEB, chez nous, les francophones : ça cause, ça fait sourire, ça fait rire… Mais elle, la nouvelle fourche RockShox ZEB, n’est pas là pour ça, à l’origine. Aussi tendancieux que cela puisse paraître, elle tient son nom, comme la Pike, du mythique sommet Pikes Peak. Découvert par Zebulon Montgomery Pike, cette montagne a d’abord inspiré RockShox pour la Pike et continue pour cette nouvelle ZEB…ulon ! Le siège de la marque y est aussi niché au pied, à Colorado Springs.
Pour l’instant nous n’en sommes pas à se la mesurer. Notamment face à sa potentielle concurrente, la Fox 38, avec qui la ZEB constitue une nouvelle génération de fourche encore incomprise, ou du moins, pas tout à fait cernée… Ça viendra, mais parlons plutôt d’elle, de son histoire, de sa conception et de sa raison d’être au sein de la gamme RockShox ! Allez, je vous vois venir, impatient comme vous êtes : Bon ça vient ou bien !? Tu nous la montres ta ZEB ? Allez, feu !
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L’historique RockShox…
Depuis quelques temps, les Lyrik ne cessent d’évoluer. D’abord avec l’arrivée du DebonAir, de ses évolutions, puis de son dernier upgrade sorti récemment… Mais alors pourquoi parler de Lyrik lorsqu’il s’agit de présenter la ZEB ?
Justement, comprendre cet historique pourrait certainement nous permettre de comprendre la raison d’être de cette nouvelle RockShox ZEB. En effet on relève une certaine logique entre les différentes générations de Lyrik. Pour saisir, il faut en disséquer les courbes de force et de raideur dont on explique toute l’utilité dans un chapitre des Didactiques Endurotribe. En 3 fourches, en jouant des volumes des chambres positive/négative et de l’équilibrage entre elles, une tendance claire se dégage :
Ce qui nous amène donc, après cette analyse, à se poser une question : la RockShox ZEB suit-elle la même logique, la même tendance ? Emboite-t-elle le pas aux Lyrik ? Et si oui, comment s’y prend-elle ? C’est ce que nous allons aborder après avoir découvert quelques détails de conception…
[divider]RockShox ZEB[/divider]
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- Destiné à l’Enduro
- Pour roues de 27,5 et 29 pouces
- Débattement 160 à 190mm
- Plongeurs Ø38mm
- Offset 38mm (27,5″), 44mm (27,5″ et 29″)
- Axe Boost 110×15
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[column size=one_half position=last ]
- 587mm (29″, 170mm), +5mm VS Lyrik
- Ultimate, Select+, Select, R & Dual
- Dispo juillet 2020, de 869€ à 1089€
- Pesée à 2,23kg (29″, 170mm, pivot 17cm)
- Fiche produit sur www.rockshox.com
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La nouvelle ZEB
Le diable est dans les détails ! Au premier coup d’oeil et selon les rumeurs, cette nouvelle RockShox ZEB évolue un peu comme sa concurrente de chez Fox, la 38… mais pas que :
[toggler title= »Casting : té, plongeurs et fourreaux » ]
Ici, la RockShox ZEB s’affiche plus massive qu’une Lyrik :
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[toggler title= »DebonAir et volume des chambres » ]
Avec ses plongueurs de 38mm, La RockShox ZEB conserve un piston DebonAir qui coulisse directement à l’intérieur du plongeur, mais cette fois, d’un diamètre plus important. Ainsi, le volume des chambres, positives et négatives, augmente. De quoi offrir un comportement différent dans le débattement…
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[toggler title= »Cartouche, axe, fixation de frein, de durite… » ]
Quelques petites optimisations font leur apparition quand d’autres détails restent inchangés :
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Donc, à première vue, le peu d’évolutions porte à croire qu’il est surtout question de rigidité du châssis. Qu’on tient déjà la raison d’être de cette nouvelle ZEB. Mais il suffit, encore une fois, de plonger le nez dans les courbes pour s’apercevoir que sa raison d’être n’est peut-être pas seulement celle que l’on pense au premier coup d’oeil…
À quoi bon ?
RockShox arrivait à un point où en terme de conception les ingénieurs devaient composer dans un espace trop réduit, celui de la Lyrik. Ils plafonnaient, ils arrivaient au bout, à la fin d’une époque, d’un cycle, d’un concept…
Et cet upsizing permet de repartir dans une nouvelle phase de développement, s’ouvrir un nouveau champs des possibles… L’augmentation du volume des chambres pneumatiques permet ainsi de faire évoluer les courbes de force et de raideur de la ZEB vis-à-vis des Lyrik, dont on parlait en préambule :
En fait, cette conception ne vise pas uniquement à rigidifier un châssis pour gagner en précision mais aussi à libérer la conception en matière de volume pour continuer à faire progresser le fonctionnement : à gagner en linéarité. Sa raison d’être est alors double ! Du coup, comment peut-on la considérer sur le terrain ? Qu’apporte-t-elle vraiment de plus ?…
La RockShox ZEB s’affiche donc dans la continuité de ce que RockShox a initié avec les différentes versions de Lyrik, même si elles joueront désormais dans des cours différentes… En effet, maintenant Pike, Lyrik et ZEB se partagent les débattements allant de 130 à 190mm, l’organisation de la gamme est revue et laisse entrevoir un découpage différent selon les usages :
- Pike : 130 & 140mm
- Lyrik : 150 & 160mm
- ZEB : 160 à 190mm
Qu’en penser !?
Même si à première vue, les dimensions de la ZEB et de la 38 portent à croire qu’elles se rejoignent, leurs évolutions intrinsèques les éloignent plus qu’autre chose… Déjà visuellement, les rondeurs de la 38 s’opposent aux angles plus affirmés de la ZEB, à croire que la tendance s’est inversée depuis le duel Lyrik/36… Puis aussi sous un angle plus technique : quand Fox diminue le volume de la chambre positive, RockShox l’augmente, l’axe Fox progresse, le Maxle reste, le pivot elliptique de la Fox s’oppose au plus classique de la ZEB…
Bref ! Deux approches qui, à cet instant, paraissent différentes sur le papier… mais qui pourraient, finalement, après un historique d’évolutions probablement antinomique, se rapprocher… Fox 38 et RockShox ZEB, seraient-elles comparables ? Ça reste à confirmer !
Pour le moment, les premiers roulages confirment un gain de rigidité perceptible et un fonctionnement qui évolue encore sensiblement par rapport à la Lyrik et la mise à jour DebonAir du printemps. Ça s’avère d’ailleurs : parfois contraignant, parfois intéressant… L’essai comparatif s’impose donc, et des questions méritent réponse : qu’en est-il vraiment de ce gain de rigidité ? A-t-il véritablement du sens ? Retrouve-t-on sur le terrain ce que les courbes promettent ? Est-ce sensible ? Et si oui, à qui s’adresse finalement cette nouvelle génération de fourche ?! Tout ça, c’est pour bientôt, dans nos colonnes… 😉