Il y a du nouveau en piste au Mont Sainte-Anne. Le tracé a beau être un classique de la saison, des petites variantes ont fait leur apparition et pourraient avoir une influence sur la course. Décryptage sur FullAttack, sur la base de la traditionnelle caméra embarquée de la piste, qui permet toujours de se faire une bonne idée de ce qui attend les pilotes ce week-end…
On l’a dit, et on l’a posé comme une certitude en introduction de cette semaine de finale de la Coupe du Monde : depuis le temps qu’elle s’offre au circuit mondial, la piste du Mont Sainte-Anne cumule les sections iconiques et son caractère est connu de tous. Il n’empêche que le tracé canadien n’a eu de cesse d’évoluer avec les éditions, et le cru 2023 ne fait pas exception. Il y a des nouveautés, et un coup d’œil averti permet d’en déceler la nature…
Ça commence notamment dès la cabane de départ. Ces dernières années, le Mont Sainte-Anne nous avait habitués à offrir la prise d’élan la plus remarquable de la saison, s’élançant directement de la bâtisse accueillant le sommet de la remontée mécanique, sur une rampe en forme de vague qui en était devenue emblématique. Les tracés avaient ensuite varié, allant de premières courbes à plat dans l’herbe, au drop depuis la terrasse du restaurant d’altitude adjacent. Cette année, rien de tout ça, la piste squeeze les premières dizaines de mètres habituels pour s’engouffrer directement dans la première section à demi boisée, et parsemée de rocher. L’élan et donc la vitesse de passage y sont donc, en partie, moins importants que par le passé…
Quoi qu’il en soit, la réelle nouveauté se situe plus bas – à 1min29s trè exactement. Dans le premier véritable sous-bois, en réalité. Par le passé, cet endroit nous avait notamment proposé un drop rocheux qui avait pu s’avérer sketchy, par moments. Ensuite, le tracé s’en allait vers la droite, pour finalement tomber sur la piste de ski adjacente. C’est là, notamment, que Loris Vergier s’était blessé à l’épaule, blessure qu’il avait traînée jusqu’aux mondiaux l’an passé… Eh bien c’est là, au niveau de ce drop qui n’en est plus un, que la piste, dans sa version 2023, bifurque à gauche. Résultat, le tracé reste en sous-bois plus longtemps, et c’est là qu’il propose la terre fraîche qui fait saliver les pilotes en lice… La ligne serpente légèrement, mais reste relativement directe, pour sortir du bois un peu plus loin… En face de l’entrée de la section suivante, inaugurée l’an passé.
De cette manière, la piste de Coupe du Monde du Mont Sainte-Anne, dans sa version 2023, évite totalement la section rectiligne et ultrarapide, qu’elle avait empruntée il y a quelques années et où les pilotes cherchaient à battre des records de vitesse. Loic Bruni, notamment, s’est montré nostalgique de cette époque et cette version de la piste, au micro de Wyn Master. C’était, selon lui, une des marques de caractère de l’endroit, qui n’est donc plus… Outre ce point de vue, il reste aussi à voir ce que ces deux modifications – le départ abaissé, et la nouvelle section – peuvent avoir sur le chrono. De manière assez évidente, le départ fera économiser quelques secondes. De l’ordre de 10s si l’on compare les caméras embarquées. Le nouveau bois, lui, laisse un peu plus perplexe dans un premier temps. Au lieu d’aller chercher la piste de ski pour revenir ensuite, la nouvelle trace tire plus directement vers la suite de la piste… Mais le tracé, forcément un peu plus sinueux entre les arbres, met en jeu une vitesse moindre. Là aussi, la comparaison des GoPro donne une idée : 5s secondes d’écart environs. Si bien que l’an passé, sur terrain sec, la victoire s’était jouée en 4min11s717. C’est peu ou prou, le temps d’ors et déjà signé par les juniors, en qualification. Cette saison, la gagne en élite elle pourrait donc se jouer sous la barre des quatre minutes… Voir moins, puisque par endroits, elle évite aussi quelques rochers et cailloux qui pouvaient la rendre plus rugueuse… Quoi qu’il en soit, tout ça vaut pour le sec. Mais puisque la pluie est annoncée pour les demi-finales et finales de ce samedi, la question reste en suspens, et seule la compétition, la vraie, doit livrer son verdict, ce samedi, en prime time, sur FullAttack !