La carcasse Maxxis Exo+ évolue !

En matière de pneus – et depuis l’apparition sur le marché de sa carcasse DH – Maxxis fait figure d’épouvantail ! Le moindre mouvement, la moindre initiative de la marque sont épiés, et attendus. C’est que la très bonne réputation construite en Descente et Enduro – celle de résister aux pires sévices – n’est pas simple à maintenir lorsque l’on cherche à proposer plus léger. C’est ce que la marque a fait par la suite avec les Double Down, Exo… et Exo+, sujet du running change du moment !

Running change… Dans le jargon, il s’agit d’un changement apporté à un produit sans qu’il s’agisse de chambouler les processes. Souvent, c’est une côte, un matériau, une finition, ou un détail qui sont ajustés en cours de vie du produit, sans que ce soit clamé haut et fort du côté marketing, à grand renfort de nom, de lancement, de campagne et autre… C’est le cas ici avec la carcasse Maxxis Exo+ qui évolue, sans pour autant endosser un nouveau nom, ou être présentée comme une grosse nouveauté.

Dans les faits, il faut revenir à quelques bases en matière de construction d’une carcasse de pneu. En premier lieu, il s’agit de noyer un tissu dans une gomme. La densité de ce tissu est exprimée en nombre de fil par unité de surface : les fameux TPI. Plus le nombre de TPI est élevé, plus il y a de fils, mais plus ils sont fins et légers. Inversement, plus ils sont gros, lourds et résistants. Comme on le voit ci-dessus, jusqu’ici la carcasse Maxxis EXO+ était composée d’un pli 120TPI aux fils fins et légers. Désormais, elle sera composée d’un pli 60Tpi aux fils gros et résistants. Ils doivent assurer puisqu’au passage, on note que la couche de renfort Silkshield n’est plus, mais qu’un renfort butyl apparait au niveau des tringles, point faible en cas de pincement.

Cette initiative n’est pas anodine. D’abord, c’est une composition un petit peu plus simple qui est mise en oeuvre. Ensuite : 60TPI et un renfort butyl – plus étendu sur les flancs – c’est ce qu’utilisent les réputées carcasses DH Maxxis… Mais avec deux plis… Et deux plis, c’est ce qu’utilisent les Double Down également, mais en 120TPI, pour gagner du poids par rapport aux carcasses DH. Vous suivez ? Désormais, l’étagement se fait ainsi :

  • EXO > 1 pli 60 TPI
  • EXO + > 1 pli 60 TPI + renfort butyl
  • Double Down > 2 pli 120TPI + renfort butyl
  • DH > 2 pli 60 TPI + renfort butyl

Sur le papier, la carcasse Maxxis Exo+ désormais en 60 TPI est annoncée 1 à 5% plus lourde que sa précédente version, ce qui, en soit, n’a rien de significatif. L’idée est donc de rester placé en poids versus les carcasses Exo et Double Down, tout en recentrant les performances. À bien des égards, les carcasses Maxxis EXO+ ont jusqu’ici offert des prestations jugées insuffisamment supérieures aux carcasses EXO, et donc, trop éloignées des Double Down en matière de solidité.

Une approche qui rejoint en partie celle régulièrement évoquée dans nos essais. Combien de fois a-t-on écrit que certains vélos méritent mieux qu’une carcasses EXO en monte d’origine ? Certes, c’est flatteur sur la balance et plus économique en première monte. Mais c’est aussi un facteur limitant sur le terrain, devenu une opportunité de différenciation pour certaines marques plus consciencieuses que d’autres. Peut-être que la carcasse Maxxis EXO+, désormais plus simple – et moins cher à produire ? – peut constituer une nouvelle opportunité ? L’avenir nous le dira.

Pour l’heure, on s’attèle à mettre la main dessus pour voir ce que ça donne sur le terrain. À ce sujet, running change signifie aussi dans la continuité de la production, sans création de stock différents ou de nouvelles références. Ça signifie que pour un temps, on pourrait trouver des anciennes et nouvelles carcasses Maxxis Exo+ côte à côte en magasin. Le temps que la nouvelle finisse par remplacer l’ancienne. Pour les reconnaitre, c’est simple : les anciennes disposent du marquage « 120TPI » sur le flanc, quand les nouvelles ne l’on plus… On ouvre l’oeil 😉