Ouverture à Samoëns
[dropcap]L[/dropcap]’enduro de Samoëns était l’ouverture de la coupe de France d’enduro VTT. Ultra motivés, nous arrivons dès le jeudi soir juste après les orages. Les 7h30 de route ayant fatigué les esprits, une pause est la bienvenue : une petite pétanque, un petit coup au bar du coin en compagnie de potes du CREPS et on file direct au lit ! Le lendemain matin grand déballage, on installe tentes, barre a vélo, pied d’atelier… bref toute la panoplie pour un bon week-end de ride. Après avoir peiné à trouver des informations sur les parcours nous débutons enfin les recos à pied. Remontés en camping-car par la famille Demailly, que je remercie au passage, nous reconnaissons les deux grandes spéciales du samedi, la 1 et la 2. Après 4h30 de marche, nous sommes rincés. On fait donc l’impasse sur la spéciale 3 du samedi tout comme sur celle du dimanche. La soirée est plutôt tranquille, nous retirons les plaques puis le reste de la troupe Probikeshop arrive. Il est déjà temps d’aller se coucher, demain le réveil sonnera tôt !
5h45 les yeux ne veulent pas s’ouvrir ; 6h00 ça pique mais je commence à voir quelque chose. Course à pied, rien de tel pour se réveiller. Embarquement dans la cabine, le stress monte, Jey (Clémentz) et Doudou (Doucende) étant absent je me retrouve à partir le premier. Ça y est le chrono est parti, la spéciale est magnifique. Quelques alpages sur le haut puis ça plonge dans les bois humides, le sol glisse mais on trouve facilement du grip en restant sur les bords de la piste. Je roule bien, je suis à l’aise sur le vélo et quand il faut pédaler les jambes répondent présentes. Tout roule super jusqu’au moment où je décide de tendre une trajectoire un peu délicate.
Je ne voyais pas bien ce qu’il y avait derrière et aïe… ce n’est pas passé. Atomisation complète, le vélo 5m plus bas et moi avec, le cerveau à l’ envers, je lutte pour remonter la pente. Une fois sur le chemin, je ne vois plus rien le masque est plein de buée, le guidon est désaxé, la selle de travers et la tige de selle télescopique cassée bref, le top ! J’ai pris trop de risques (trop de pression ?), ça m’apprendra ! Va falloir, que je travaille sérieux ma gestion du stress… Je repars tant bien que mal. Arrivé en bas je suis bien mâché, malgré la chute je fais le 12ème temps, je suis content ça aurait pu être pire. Pomi a du boulot sur le vélo : après de longues minutes de réparation la tige de selle ne veut toujours pas fonctionner.
Il faut donc que que je fasse le deuxième run la selle bloquée en position basse, pas idéal vu les portions de pédalage. Ça va être dur pour les jambes. Avec le passage des vélos, la piste était devenue très technique. Ce deuxième run n’est pas de tout repos mais au moins je ne tombe pas et je n’ai pas de problème technique, je sors le 10ème temps. La deuxième spéciale me convient davantage et je me fais vraiment plaisir sur les deux runs. Je fais deux fois le 4ème temps, je suis content ça me permet de remonter un peu au classement. Sur la troisième spéciale nous ne faisons qu’un seul run. Je n’ai pas reconnu cette spéciale et je fais beaucoup d’erreur. Le sentier étant très rapide, il y a beaucoup de chicane pour nous faire ralentir et je me fais trop souvent surprendre. Du coup je fais un paquet de freinages hasardeux. Sur ce dernier run de la journée, j’obtiens le 7ème temps, je suis un peu déçu, j’aurais aimé faire mieux. Un bon décrassage à vélo pour retourner au camping-car, ça fait du bien de se poser, petite soirée en compagnie du staff Enduro Tribe. Le classement de la journée est affiché, les pronostics vont bon train. Je suis 8ème à une trentaine de secondes de la 5ème place, tout est encore jouable. La soirée passe trop vite, il faut déjà aller se coucher… le réveil sonne de nouveau à 5h45 !
Dimanche matin le moral est bon, la course n’est pas finie, rien n’est joué. Bien réveillé, je monte dans la cabine motivé. Je me fais bien calmer par la liaison pour accéder au départ de la spéciale, et dire qu’il va falloir la faire encore 2 fois (seulement trois runs finalement sur cette quatrième spéciale). Le départ est donné, les premiers partent très fort, du coup tout le monde se sent obligé d’en faire autant. Alors moi comme un beau couillon je mets la sauce sur le start. Mais je me fais vite rappeler à l’ordre, la spéciale est splendide mais super technique et terriblement physique.
Je me régale j’enchaîne les beaux passages et arrive en bas avec la banane mais déjà bien rincé. Le chrono n’est pas sensationnel mais correct j’ai le 8ème temps. Un petit ravitaillement et il faut vite repartir, le deuxième run se déroule bien jusqu’au moment où je crève à l’arrière. Je me demande encore pourquoi ça m’est arrivé. Je n’ai pas fait de faute et pourtant je me retrouve à plat au premier quart de la spéciale. De très longues minutes s’en suivent pour rallier l’arrivée… je prends plus de 4 minutes par les meilleurs. Là pour le coup je suis vraiment usé ; pour alléger au maximum l’arrière du vélo, j’ai roulé sur l’avant, physiquement ça m’a mis dans le rouge. Je peine à me remotiver mais il faut remonter une dernière fois. Sur cet ultime run je suis à la couenne, j’ai du mal à être bien sur le vélo, j’arrive en bas la tête basse avec mon 10ème temps, je suis déçu.
Le week-end a été dur, je ne suis pas satisfait du résultat. Après quelques jours de recul et l’analyse des chronos, il est clair que, même si Samoëns ne correspondait pas à mon terrain de prédilection et que je me suis collé une pression pas possible du fait de partir premier, sur le vélo j’étais vraiment dans le coup pour un podium. Mon vélo est une vraie machine de guerre et j’ai la forme. C’est dur d’admettre quand on est dans la recherche de la maîtrise parfaite, qu’il y a toujours des impondérables… et toujours et encore des choses à perfectionner. En tout cas, j’ai une revanche à prendre : vivement la Tribe 10 000 !
La Tribe 10 000
Nous sommes arrivés le jeudi soir avec le team probikeshop, seul Jordan manquait à l’appel. Le lendemain matin comme d’habitude branle bat de combat pour trouver un emplacement dans le paddock, mais ça valait le coup de se démener. Notre emplacement est parfait et nous nous empressons de tout déballer. Après une bonne heure d’installation on se pose enfin 5 minutes pour manger un bout. Dans l’après midi, nous partons reconnaître le bas des spéciales. 2h30 de marche plus tard, retour au camping-car avec un sacré mal aux jambes ! La fin de journée se fait en douceur, Pomi en profite pour revoir le vélo une dernière fois avant la course. Jordan arrive dans la soirée avec le reste de la troupe, ça se chauffe pour demain, Jordan part juste devant moi… !
Le samedi matin ça pique, il est 6h c’est dur de sortir du lit. Le soleil se lève sur le Seignus d’Allos, petit à petit le paddock s’éveille, les remontés commencent à tourner, le speaker demande aux pilotes d’embarquer, c’est parti ! Au départ, le paysage est toujours aussi somptueux. La spéciale 1 est la même que l’année dernière, nous devons la parcourir 2 fois. Sur le premier run je prends mes repères ça roule vite, je rattrape Jojo assez rapidement et il s’étale juste devant mes roues du coup on se retrouve tout les deux comme deux idiots par terre. Malgré la chute le chrono est bon 4ème temps, c’est tout bon pour la suite. Dans le deuxième run je rattrape à nouveau Jojo mais plus bas, une fois dans sa roue je lui annonce que je suis derrière mais au lieu de me laisser passer ce loustique ouvre les gaz en grand pour finir encore une fois les dents par terre 200 mètres plus bas ! Ce coup-ci j’arrive à esquiver le pépère, à l’arrivée j’ai encore le 4ème temps.
Après deux, trois explications avec Jojo on remonte pour la deuxième spéciale, là aussi le tracé est identique à l’année dernière. En haut du premier télésiège lorsque je décharge mon vélo j’arrache le raccord de tige de selle qui s’était coincée dans le siège. Coup de bourre, je redescends direct en télésiège, je mets une tige de selle basique pour que Pomi puisse réparer la reverb tranquille. Cela ne m’empêche pas de prendre le départ à ma place. Sur ce premier run, je rattrape Jojo très tôt, je lui mets une grosse pression (il se traîne un peu dans le rapide 😉 ) , sur la relance je suis plein taquet debout sur les pédales. Je sors le 5ème meilleur temps, je suis content mais j’aurais aimé faire mieux. Le deuxième run se déroule à merveille, Jojo me laisse passer sans encombre et je ne fais pas de faute, je fais de nouveau le 5ème temps. Enfin dernière spéciale de journée, quelques petites variantes par rapport à l’an passé. Sur le premier run je suis dans le dur j’ai du mal à rouler vite, Jojo me laisse passer mais j’ai du mal à le distancer, le temps a l’arrivée s’en ressent je termine 7ème. Sixième et ultime run de la journée, je me donne un grand coup de pied au cul au départ, je roule nettement mieux du coup je rattrape Jojo plus vite, là encore il me laisse passer superbement bien (un exploit), j’ai super mal aux avant bras mais je continu de lâcher les freins, à croire que j’aime ça ! 4ème temps en bas ça valait le coup de se mettre dans le dur. Au final je suis 5ème de la journée je suis satisfait ! Rien de tel qu’une bonne soirée pénard suivi d’une grosse nuit de sommeil pour récupérer et être frais pour le lendemain.
Le dimanche matin la machine grince, les traces du samedi son bien là. La météo est moins bonne, il a fait quelques gouttes durant la nuit juste ce qu’il faut pour coller la poussière. Après un bon échauffement il est déjà temps d’embarquer pour le premier run de la journée. Sur cette spéciale à faire une fois je suis plutôt en place et bien réveillé, la portion de pédalage passe assez bien et le chrono est bon a l’arrivée 5ème ! Ça met la banane pour la suite. La deuxième spéciale est la plus dure, à quelque chose prés la même que l’année dernière. Je redoute les runs que nous avons à faire…
Effectivement je ne suis pas très bien sur cette longue et très physique spéciale, je termine deux fois avec le 9ème temps et Greg Doucende menace ma cinquième place du week-end. Il ne reste plus qu’un seul run et Doucende est à seulement cinq secondes de moi, fort heureusement cette dernière spéciale est descendante ce qui m’avantage. La pluie s’intensifie et le terrain devient légèrement glissant par endroit, je donne tout ce que j’ai sur cet ultime run du week-end, je descends bien et vite, a l’arrivée je sors le 4ème temps et je reprends dix seconde à Doudou. Je suis super content de conserver ma 5ème place scratch.
La Tribe 10 000 aura encore été un week-end énorme. Je suis super content de ce résultat ! Cette 5ème place à Allos me permet de remonter à 5ème place au général de la coupe de France d’enduro à seulement huit points du quatrième. Deux des quatre étapes sont derrière, prochain rendez vous à Valloire et son mythique run du samedi après-midi. D’ici là beaucoup de chose se seront passées notamment la Méga … gros objectif !